vendredi, mai 09, 2008

Belgique : le jeune Camerounais sans papiers serait mort de violences policières et non de suicide


Source : Linternationalmagazine.com avec Pana, publié le 08/05/2008


Des traces de violence sur le corps du jeune demandeur d’asile


Plusieurs centaines de sans-papiers, soutenus par des députés européens, ainsi que des ONG humanitaires, syndicats et étudiants, ont manifesté mercredi 7 mai devant le Parlement européen à Bruxelles pour protester contre la mort dans un centre fermé d’un demandeur d’asile camerounais.

Les proches de ce jeune Camerounais, Ebenizer Folefack Sontsa, demandeur d’asile, retrouvé mort jeudi dernier dans le centre de Merkplas, ont introduit une demande officielle pour qu’une autoptie soit pratiquée, a annoncé à la presse l’avocat de l’infortuné.

Selon une sources proche de la victime qui s’est rendue à la morgue, le corps ne présente aucune trace de strangulation au cou, ce qui laisse supposer que le suicide aurait été simulé.
Le corps porterait plutôt des traces de violence, que le Camerounais aurait subie durant une tentative d’expulsion samedi de la semaine d’avant. Pour l’avocat, une enquête extérieure s’impose pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes du décès.

La ministre en charge de l’asile et des migrations appelée à démissionner

Des députés belges réclament maintenant la démission de la ministre en charge de l’asile et des migrations, pour sa "responsabilité morale" dans la mort du Camerounais. Ils lui reproche de tarder à signer la circulaire pour la mise en application de la nouvelle loi permettant la régularisation des sans- papiers qui remplissent les conditions exigées.
Selon l’avocat du jeune camerounais, son client remplissait les conditions pour obtenir un séjour légal en Belgique.

Pour sa part, la ministre belge de l’Asile et des migrations a annoncé, par voie de presse, qu’elle signera avant le 20 mai la circulaire autorisant la régularisation des sans-papiers remplissant les conditions exigées.

Des députés européens se sont joints à la manifestation pour protester contre l’adoption ce mercredi par la Commission européenne de la directive sur l’immigration qui autorise la détention pendant au moins 18 mois, des étrangers trouvés en situation irrégulière en Europe.
Au cours d’une conférence de presse, le député vert européen, Giasto Catania, s’est élevé contre cette directive qui traduit, selon lui, une criminalisation de l’immigration, alors que selon des rapports officiels l’Europe aura besoin de 20 millions de travailleurs immigrés d’ici à l’horizon 2020.

La "directive de la honte"

Le député européen, a exigé l’ouverture d’une enquête sur les conditions de détention dans les quelques 170 centres de détention, ouverts en Europe, qualifiant la directive européenne sur l’immigration de "directive de la honte".
Rappelons qu’en septembre 1998, une jeune Nigérianne, Sémira Adouma, 21 ans, était morte étoufée par 6 gendarmes qui tentaient de l’ambarquer de force dans un avion pour son expulsion. L’affaire avait provoqué une vive émotion et le ministre belge de l’Intérieur de l’époque fut contraint à la démission.

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