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lundi, décembre 05, 2011

GBAGBO : l’historien et le politique devant le tribunal des ses bourreaux

Une affiche inédite. Gbagbo devant la CPI. C’est aujourd’hui. Une date à marquer d’une croix rouge sur le calendrier des événements politiques liés à l’histoire de l’Afrique et du Monde. De quoi s’agit-il ? Dans les violences postélectorales qui ont martyrisé la Côte d’Ivoire, l’ancien président ivoirien se serait rendu coupable, "co-auteur indirect", selon les termes de la CPI, de crimes contre l’humanité, de viols, de meurtres, de tortures etc. L’on frise presque l’hilarité à l’entendement d’une telle charge tant elle s’apparente à un véritable complot politique destiné à liquider un homme qui constitue encore aux yeux de nombreux observateurs une des pièces maîtresse de la politique ivoirienne. Mascarade de justice ? A dire vrai, l’expression n’est pas de trop tant elle résume bien la nature du faisceau de raisons à la source de cette convocation qui n’aura d’historique que le nom.

L’on se demandera naturellement au nom de quoi Gbagbo est-il devant cette cour qui devrait naturellement être débaptisée en Cour Pénale des Impérialistes ? Où sont les commanditaires des massacres de la grande tuerie de Duékoué ? Qui a fait appel à une armée étrangère pour renverser l’ex-président ivoirien ? Qui a financé une rébellion armée qui a terrorisé pendant 10 ans la Côte d’Ivoire ? Qui a ridiculisé l’Union Africaine en remettant le destin de tout un peuple dans les mains de l’ancien colonisateur ? Autant de questions qui montrent le caractère pour le moins ridicule de ce procès. Quel est son intérêt alors que la Côte d’Ivoire panse les plaies encore ouvertes de la crise postélectorale ? Quel est son but lorsque l’on sait qu’aucun des camps impliqués dans cette crise politique sanglante ne peut revendiquer le manteau blanc de l’innocent ? Peut-on raisonnablement mettre sur la tête d’un seul homme la responsabilité de plus de 3 000 morts ? Et quelle est la responsabilité de ceux qui ont aidé le nouveau pouvoir ?

Le monde entier va de nouveau assister à une énième parade de la CPI qui s’est spécialisée dans le spectacle de l’humiliation des Africains. Officiellement mis en place en 2002, cette cour s’est fait surtout remarquée en devenant une des caisses de résonnance de la voix des puissants qui l’utilisent aujourd’hui comme une arme pour inquiéter les dirigeants récalcitrants du sud. Avec le procès Gbagbo, la CPI va de nouveau réécrire l’histoire à sa façon telle que le lui recommande en tout cas ses principaux instigateurs. Elle ne dira ni la vérité ni ne mettra la lumière sur ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Car tout le monde le sait, ce procès semble avoir été motivé par des lugubres raisons politiques visant à mettre K.O. un homme dont le seul tort est d’avoir tenu tête à l’ancienne puissance colonisatrice. L’ironie de l’histoire voudrait que les principaux responsables du chaos ivoirien soient ceux là même qui ont livré l’historien ivoirien à la CPI. Mais l’histoire dira si c’est la bonne voie pour conduire le pays d’Houphouët à la réconciliation nationale. Même si le procureur Luis Moreno-Ocampo a assuré que Laurent Gbagbo ne serait "pas le dernier" à devoir rendre des comptes. Dont acte.

vendredi, mai 13, 2011

Duékoué : "Le Nouvel Observateur" dénonce une "épuration ethnique" lancée par les forces pro-Ouattara

C'est un reportage publié dans l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur", dans son édition du 12 mai 2011. C'est le premier article de la "grande presse" hexagonale qui évoque une expression que nous utilisons, pour notre part, depuis le 2 avril 2011, c'est-à-dire avant la capture de Laurent Gbagbo. Extraits d'un article qui devrait être envoyé à Nicolas Sarkozy, qui se prépare à aller faire une "méga-teuf" avec un homme dont les troupes se sont rendues coupables de crimes se rapprochant de plus en plus d'actes de génocide.

"1000, 2000 morts ? On ne sait pas. Mais la grande tuerie de Duékoué a duré toute une semaine, dans la ville, les villages, la brousse. Accusées : les Forces du Nord du président Ouattara qui ont lancé leurs supplétifs à l'assaut. Jean-Paul Mari a reconstitué sur place la mécanique d'une bataille qui a tourné à l'épuration ethnique".



"Dans l'église incendiée du quartier Carrefour, il faut marcher entre les cadavres encore frais d'hommes abattus à bout portant, découpés à la machette ou la gorge tranchée, à même le sol, mains liées dans le dos, comme des animaux de ferme. Il y avait un quartier, une population de 10 000 personnes, il ne subsiste plus grand-chose d'humain. Sinon l'église Jésus-Christ Sauveur, carbonisée, les maisons noircies, les allées défoncées en terre ocre, le sol noir couvert de gravats et de vêtements sales, dispersés."



"Tuer, tuer, tuer, la solution est toujours la même. La solution à quoi ? D'abord à un conflit politique. Entre les Forces du Nord, ex-rebelles devenus l'armée du nouveau président Ouattara, et les Forces du Sud, l'armée de l'ancien président déchu Laurent Gbagbo. Une solution aussi au conflit ethnique qui oppose les Malinkés ou Dioulas du Nord et les Guérés du Sud. Une solution, enfin et surtout, au conflit foncier, la terre pour la terre, la guerre dans la guerre, pour un village, une ferme, un champ de cacao. Tuer l'autre, le grand propriétaire, le fermier, c'est laisser la terre vide, comme un cimetière fertile, à prendre là, maintenant. Un conflit politico-militaire et la revanche des métayers, cela suffit pour justifier le massacre des innocents. Cela s'appelle une épuration ethnique".



"Carrefour est le premier quartier sur leur chemin. Ils encerclent les maisons. Les hommes sont triés, leur carte d'identité examinée. Un nom malinké : la vie sauve. Une carte d'identité ivoirienne, un nom guéré : une balle dans la tête. Dehors les femmes sont à genoux. "Ils nous forçaient à chanter leur gloire, à répéter : "Guerriers ! Guerriers !", dit Julie, une habitante. Les assaillants se divisent en trois groupes : "Les tueurs, les pillers et les gâteurs... Les gâteurs, c'est ceux qui arrosaient nos maisons d'essence avant de mettre le feu." Un curé et ses enfants de choeur sont surpris devant l'église : "Quel est ton parti ? - Le parti de Jésus-Christ. - Jésus-Christ ? C'est pas un parti" Ils sont abattus. Au milieu des cris et des explosions, les assaillants insultent leurs victimes : "Vous avez voté Gbagbo ! Traîtres !" Et les anciens métayers exultent : "Vous nous avez pris pour des domestiques. Nous sommes revenus en maîtres. Nous prendrons vos femmes, vos terres, vos champs. Et vous mangerez de la boue !" Et ils tuent."



"A Bahé-B, à quelques kilomètres de Duékoué (...) au troisième jour des massacres, les tueurs ne trient plus leurs victimes. "Ma femme, Félène, mes jumeaux de 4 ans et demi, mon fils de 2 ans... Ils ont tué neuf personnes de ma famille", dit Denis. Couché dans les herbes hautes, paralysé, en sang, Denis entend l'appel au secours de sa nièce, sa fille adoptive, âgée de 13 ans : "Papa ! Au secours ! Ils sont en train de me violer!" Denis aperçoit plusieurs hommes autour de l'enfant, les cris durent uen éternité. Puis ils cessent. Et Denis découvrira le corps de sa nièce, abattue d'une décharge dans la poitrine."



"Parfois, même le père Cyprien sent le courage lui manquer. Surtout dans la nuit noire, quand il entend les rôdeurs assassins continuer à hurler des menaces sous le nez des survivants : "On vous tuera jusqu'au dernier". Oui, le père Cyprien tremble lui aussi."

Sources Le blog Théophile Kouamouo

jeudi, mai 05, 2011

Côte d'Ivoire: La descente aux enfers de Dacoury Tabley en vidéo !



Les propagandistes ouattaristes confondus par une vidéo sur le traitement inhumain et animal infligé à l’ex-gouverneur ivoirien de la BCEAO, Dacoury Tabley, par les forces rebelles et les miliciens dozos de Ouattara. Parmi eux, un blogueur-journaliste bien connu de la place qui s’est fendu d’un billet sur un possible montage de la vidéo.Comme quoi la propagande peut mener loin. Et toc.




dimanche, mai 01, 2011

Thabo Mbeki: Qu'est ce que le monde s'est trompé en Côte d'Ivoire !

Une contribution de l'ancien président Sud-africain, M. Thabo Mbeki, parue dans le magazine Foreign Policy en date du 29 avril 2011, fait état de l’échec des Nation Unies dans la crise ivoirienne et encourage les Africains à prendre en main la résolution de leurs propres conflits.

Le second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire montés les uns contre deux autres de longue date des opposants politiques, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour cette raison d’une importance stratégique, il était inévitable que ce concours électoral décide de l’avenir à long terme du pays. Toutes les personnes concernées devraient avoir sondé très au sérieux la question critique: Est-ce que les élections de 2010 ont crée les conditions permettant d’établir la base d’un meilleur avenir possible pour le peuple ivoirien?

Ce qui n’a pas été fait

La communauté internationale a insisté pour que la Côte d’Ivoire mettre fin à la crise et organise des élections démocratiques, même si les conditions n’étaient pas réunies pour mener de telles élections. Bien qu’ils aient su que cette proposition était fondamentalement mauvaise, les Ivoiriens ne pouvaient pas résister à la pression internationale à la tenue des élections.

Cependant, la réalité objective est que les élections présidentielles ivoiriennes n’auraient pas dû avoir lieu au moment où elles se sont tenues. Il était parfaitement prévisible qu’elles ne feraient que renforcer le conflit, même s'il a été suggéré qu’elles y mettraient fin.

La rébellion de 2002 en Côte d’Ivoire a divisé le pays en deux parties, avec le nord contrôlé par les rebelles des Forces Nouvelles, qui a soutenu Alassane Ouattara, et le sud aux mains du gouvernement dirigé par Laurent Gbagbo. Depuis lors, la Côte d’Ivoire a eu deux gouvernements, deux administrations, deux armées, et deux leaders «nationaux».

Toutes élections tenues dans ces circonstances enracinent inévitablement les divisions et les animosités représentées et aggravées par la rébellion de 2002.

Les défauts structurels qui se trouvaient à la base de la rébellion de 2002 comprennent des questions inflammables telles que les tensions transnationales qui touchent en particulier la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, les antagonismes ethniques et religieux en Côte d’Ivoire, le partage du pouvoir politique, et l’accès au pouvoir et aux opportunités socio-économiques.

À cet égard, la communauté internationale a assidûment supprimé une juste appréciation des diverses allégations explosives qui, à tort ou à raison, ont informé et continueront d’informer l’opinion de la population partisane de Gbagbo dans le sud de la Côte d’Ivoire – ainsi qu’ une grande partie de l’Afrique francophone !

A savoir que Ouattara est un étranger né au Burkina Faso, qui, avec le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, a été responsable de la rébellion de 2002, que son accession au pouvoir se traduirait par la prise de contrôle du pays en particulier par des étrangers burkinabé, et que, historiquement, Jusqu’ici, il a été prêt à faire avancer les intérêts français en Côte d’Ivoire.

Prenant en compte tout cela, l’Union africaine a compris qu’une solution durable à la crise ivoirienne nécessitait un accord négocié entre les deux factions belligérantes, portant sur les questions interdépendantes de la démocratie, la paix, la réconciliation et l’unité nationales.

Après de longues négociations à partir de 2002, les Ivoiriens ont convenu que l’élection présidentielle ne se tiendrait pas avant que des conditions diverses aient été remplies. Il s’agissait notamment de la réunification du pays, la restauration de l’administration nationale à toutes les parties du territoire ivoirien, et le désarmement des rebelles et de toutes les milices et leur intégration dans le mécanisme de sécurité nationale, ceci au moins deux mois avant la tenue des élections présidentielles. Malgré le fait que rien de tout cela n’ait été honoré, les élections présidentielles ont été autorisées.

En fin de compte, Ouattara a été installé comme président de la Côte d’Ivoire. Gbagbo, et son épouse Simone, ont fini comme des prisonniers humiliés. Beaucoup d’Ivoiriens sont morts et ont été déplacés, de nombreuses infrastructures ont été détruites, et les animosités historiques ont été exacerbées à cette fin.

Beaucoup de choses ont été radicalement faussées tout le long de la route jusqu’à ce résultat.

Les accords portant sur ce qui aurait dû être fait pour créer les conditions d’élections libres et équitables ont été volontairement et dédaigneusement ignorés. Le Conseil constitutionnel ivoirien (CC) est le seul organisme habilité par la Constitution à déterminer le vainqueur dans une élection présidentielle et à installer le président, avec la Commission électorale indépendante (CEI), chargée de transmettre les résultats provisoires au CC. Toutefois, ceux-là mêmes qui insistent sur le caractère sacré du droit fondamental à toute pratique démocratique, ont choisi de façon illégale de reconnaître le résultat provisoire annoncé par un président de la CEI tout seul, comme le résultat authentique de l’élection présidentielle.

Comme prévu par la loi, Gbagbo a contesté la régularité des élections dans certaines parties du pays, surtout dans le nord. Le CC, à tort ou à raison, a accepté la majorité des plaintes déposées par Gbagbo, a identifié d’autres irrégularités, a annulé les votes dans certains districts, et a déclaré Gbagbo vainqueur. Le président de la CEI n’a pas pris ces prétendues irrégularités en compte et a décidé que Ouattara avait gagné.

L’envoyé de l’ONU, le Secrétaire général Ban Ki-moon, et son collègues sud-coréen, RSSG Young-jin Choi, ont également déterminé que Ouattara avait gagné, mais sur la base de moins de voix que celles annoncées par la CEI, après avoir déterminé que certaines des plaintes déposées par Gbagbo étaient légitimes. En termes de suffrages exprimés pour les deux candidats, la CEI, le CC, et le représentant spécial de l’ONU ont fait trois mesures différentes
Gbagbo a proposé que pour résoudre cette question, qui porte sur l’importante question de la volonté du peuple ivoirien, une commission internationale devrait être établie pour vérifier les résultats des élections, avec la condition préalable importante que lui et Ouattara doivent accepter la décision de la commission.

Cette proposition a été rejetée par la communauté internationale – en dépit du fait qu’elle aurait réglé le contentieux électoral, sans recourir à la guerre, et malgré le fait que certains observateurs électoraux aient émis des doutes quant à l’équité des élections, en particulier dans le nord de la Côte d’Ivoire.

Par exemple, rapportant aux élections dans le Nord, la mission d’observation électorale de l’Union africaine dirigée par Joseph Kokou Kofigoh, ancien Premier ministre du Togo, indépendant de la société civile Société Civile Africaine pour la Démocratie et l’assistance électorale dirigée par Seynabou Indieguene de Sénégal, et la coordination des experts électoraux en Afrique (CAEE) du Cameroun, Sénégal, Bénin, Mali, Maroc, Gabon, Togo et dirigée par Jean-Marie Ongjibangte du Cameroun, tous ont sonné l’alarme au sujet des élections dans le Nord.

Par exemple, le CAEE a déclaré: "Après le partage d’informations avec d’autres observateurs électoraux nationaux et internationaux, nous vous informons que le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire a eu lieu au milieu des problèmes majeurs dans différentes régions du Nord ..."

” Ces problèmes étaient le vol des urnes, l’arrestation des représentants des candidats, le vote multiple, le refus d’admettre des observateurs internationaux pour assister aux comptages des bulletins de vote, et l’assassinat des représentants des candidats. A cet effet, nous déclarons que le second tour de scrutin n’a pas été libre, justes et transparents dans ces localités (nord). ”

Pour sa part, à ce jour, la mission d’observation électorale de la CEDEAO n’a pas publié son rapport sur le deuxième tour de l’élection présidentielle! Pourquoi ?

Il est clair que la Commission internationale indépendante proposée par Laurent Gbagbo aurait pu être établie et habilitée à prendre une décision définitive et contraignante sur ce qui s’était passé. Le temps nous dira pourquoi cela n’a pas été fait!

En outre, le Représentant spécial de l’ONU a pris la décision extraordinaire de dépasser son mandat en déclarant qui avait remporté l’élection présidentielle, contrairement à ses attributions comme indiqué par le Conseil de sécurité. Cette décision a positionné la Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) en tant que partisan dans le conflit ivoirien, plutôt qu’artisan de la paix neutre, à égale distance des parties belligérantes.

A partir de cet instant, l’ONUCI n’avait pas d’autre choix que de travailler activement pour l’installation de Ouattara en tant que président du pays et la suppression de Gbagbo. En fin de compte, cela s’est matérialisé dans l’utilisation flagrante de ses capacités militaires pour ouvrir la voie aux Forces nouvelles afin de vaincre les forces pro- Gbagbo et la capture Gbagbo, sous le prétexte sans vergogne de pour protéger les civils.

Bien que dans l’obligation de respecter son mandat de maintien de la paix, qui consistait à maintenir les forces belligérantes à part, l’ONUCI n’a rien fait pour arrêter avancée des Forces Nouvelles parties du nord au sud, et jusqu’à Abidjan. Ni l’ONUCI , ni les forces françaises Licorne, tel que mandaté par les Nations Unies, n’ont agit pour protéger les civils dans la région de Duékoué, où, évidemment, la plus forte concentration d’assassinat de civils a eu lieu! Cela rappelle l’incapacité de l’Organisation des Nations Unies à mettre fin au plus catastrophique assassinat et abus de civils dans l’est de la République démocratique du Congo!

Les points de la réalité ivoirienne ont un certain nombre de conclusions irréfutables.

Les conditions convenues pour la tenue d’élections démocratiques en Côte d’Ivoire n’ont pas été créées. Malgré les fortes allégations de fraudes électorales, la communauté internationale a décidé de ne mener aucune vérification du processus et des résultats annoncés. Cela a laissé sans réponse la question d’une importance vitale à savoir qui a gagné les élections, et les responsabilités de Ouattara dans les fraudes commises.

L’Organisation des Nations Unies a décidé d’abandonner sa neutralité en tant que conciliateur et décidé d’être un belligérant partisan dans le conflit ivoirien.

La France a utilisé sa place privilégiée au sein du Conseil de sécurité afin de se positionner pour jouer un rôle important dans la détermination de l’avenir de la Côte d’Ivoire, son ancienne colonie dans laquelle, entre autres, elle a d’importants intérêts économiques. Elle a rejoint l’Organisation des Nations Unies pour veiller à ce que Ouattara émerge en tant que vainqueur dans le conflit ivoirien.

Cette initiative répond à des intérêts nationaux de la France, conformément à ses politiques françafricaines, qui visent à perpétuer une relation particulière avec ses anciennes colonies africaines. Cela est conforme aux observations faites par l’ancien président français François Mitterrand, quand il dit: «Sans l’Afrique, la France n’aurait pas d’histoire au 21e siècle», ce que l’ancien ministre des Affaires étrangères français Jacques Godfrain a confirmé quand il a dit: “Un petit pays [France ], avec une petite quantité de force, nous pouvons déplacer une planète à cause [de nos] ... relations avec 15 ou 20 pays d’Afrique... ”

L’UA n’est pas non plus sans reproche, car elle n’a pas su s’affirmer pour convaincre tout le monde à travailler pour parvenir à la réconciliation entre les Ivoiriens, et donc à une paix durable. Malheureusement, les résultats qui ont été réalisés en Côte d’Ivoire consacrent un conflit endémique dans ce pays. Ceci parce qu’elle a placé entre les mains exclusives de la rébellion de 2002 le droit de déterminer de l’avenir du pays, là où la situation objective exigeait et exige encore que les peuples de Côte d’Ivoire s’ engagent les uns les autres comme égaux afin de déterminer leur destinée commune.

Au cours de la décennie durant laquelle il a servi comme président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo n’avait aucune possibilité d’agir de son propre chef pour réunifier le pays et réaliser la réconciliation entre ses diverses populations, malgré l’existence d’accords négociés à cet égard. Comme il sert en tant que président du pays, Ouattara ne réussira pas à réaliser ces objectifs, en agissant de son propre chef, en dehors du contexte d’un accord honnête avec les sections de la population ivoirienne représentée par Gbagbo.

Ce qui devait arriver avait été prévu par l’ambassadeur des États-Unis d’alors en Côte d’Ivoire, Wanda L. Nesbitt. En Juillet 2009, elle en informait le gouvernement des États-Unis :

“Il semble maintenant que l’accord de Ouaga IV, [le quatrième accord de l'accord politique de Ouagadougou, qui prescrit que le désarmement doit précéder les élections], est fondamentalement un accord entre Blaise Compaoré [Président du Burkina Faso] et Laurent Gbagbo à partager le contrôle du nord jusqu’à après l’élection présidentielle, en dépit du fait que le texte appelle les Forces Nouvelles à rendre le contrôle du nord au gouvernement et à achever le désarmement complet deux mois avant les élections..."


"Mais les 5.000 soldats des Forces Nouvelles qui doivent être « désarmés », et regroupés dans des casernes dans quatre grandes villes dans le nord et l’ouest jusqu’à ce qu’une nouvelle armée nationale soit créée, représentent une capacité militaire sérieuse que les FAFN [Forces Nouvelles] ont l’intention de garder bien formés et en réserve jusqu’à la fin de l’élection. La remise du pouvoir administratif des FAFN aux autorités civiles du gouvernement était un pré-requis pour les élections, mais, comme les voyageurs vers le nord (y compris le personnel des ambassades) confirment: les FAFN conservent de facto le contrôle de la région en particulier quand il s’agit de finances."

L’incapacité à résoudre les “pré-requis aux les élections” prédéterminent leurs résultats. Les rebelles au «contrôle» du Nord, cité par l’Ambassadeur Nesbitt, déterminait par le résultat de l’élection présidentielle de 2010. De même, c’était les “capacités militaires” de la rébellion, dont l’Ambassadeur Nesbitt faisait mention, qui ont été utilisées pour s’assurer que Ouattara devienne président de la Côte d’Ivoire.

Il n’est pas étonnant qu’au plus fort de la crise post-électorale, Laurent Gbagbo ait crié: j’ai été trahi!

À la fin de tout cela, il y a de nombreuses victimes.

L’une d’entre elles est l’Union africaine. Les événements tragiques en Côte d’Ivoire ont confirmé la marginalisation de l’union dans sa capacité à résoudre les défis les plus importants d’Afrique.

Au lieu de cela, l’UA a affirmé la capacité des grandes puissances à intervenir pour résoudre ses problèmes à l’aide de leurs capacités différentes pour légitimer leurs actions en persuadant l’Organisation des Nations Unies d’autoriser leurs interventions égoïstes.

L’ONU a gravement compromis son acceptabilité comme une force neutre dans la résolution des conflits internes, comme celui en Côte d’Ivoire. Il sera désormais difficile pour l’Organisation des Nations Unies de convaincre l’Afrique et le reste du monde en développement que ce n’est pas un simple instrument entre les mains des grandes puissances du monde. Cela a confirmé l’urgence de la nécessité de restructurer l’organisation, basée sur l’idée que dans sa structure actuelle les Nations Unies n’a pas la capacité d’agir en tant que représentant véritablement démocratique de ses États membres.

Ainsi, de diverses manières, les événements en Côte d’Ivoire pourraient servir à un moment déterminant en termes de l’urgente nécessité de restructurer le système des relations internationales. Ils ont mis en évidence la réalité de l’équilibre et l’abus de pouvoir dans la période post-électorale, et mis fin à la fiction que les grandes puissances respectent la primauté du droit dans la conduite des relations internationales, même telle que défini par la Charte des Nations Unies, et que, en tant que démocrates, ils respectent les opinions des peuples du monde.

Nous ne pouvons qu’espérer que Laurent et Simone Gbagbo et le peuple ivoirien ne continuent pas à souffrir, victimes maltraitées et humiliées d’un système mondial qui, dans son intérêt, tout en criant haut et fort les droits universels de l’homme, ne cherche qu’à perpétuer la domination du plus grand nombre par quelques-uns qui disposent de la prépondérance du pouvoir politique, économique, militaire et médiatique.

Vues les procédures perverses et toxiques qui ont frappé la Côte d’Ivoire, on peut se poser la question d’urgence: Combien de violations flagrantes du pouvoir l’Afrique et le reste des pays en développement devront expérimenter avant que la vision d’un système démocratique de la gouvernance mondiale ne soit réalisée ?

mercredi, avril 27, 2011

Côte d'Ivoire : règlement de comptes camp Ouattara, l'ex-putschiste dit IB tué

Cela s'appelle la démocratie au bazooka ou encore remerciement à la loyale. Et c'est pas fini, ce n'est que le début. Quand on lit dans certains blogs pro-ouattaristes que c'est le début de la normalisation, de quoi suffoquer d'indignation. La guerre entre dozos et autres illétrés du camp Ouattara n'est qu'à son début. Sans compter les déçus du clan Bédié qui vont se rendre compte bientôt qu'ils ont dîné avec le diable.

Côte d'Ivoire: l'ex-putschiste IB tué par les forces pro-Ouattara

ABIDJAN - L'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit IB, chef d'un groupe armé baptisé commando invisible, a été tué mercredi soir à Abidjan par les forces du président ivoirien Alassane Ouattara, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministre de la Défense.

Après l'opération de sécurisation et de pacification lancée mercredi matin par les Forces républicaines (FRCI) dans les quartiers d'Abobo et d'Anyama (nord), +IB+ est allé se réfugier dans une cour non loin d'une usine à PK-18 (secteur nord d'Abobo), a indiqué le capitaine Léon Alla Kouakou.

Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly a pris en otage toute une famille. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n'ont eu d'autre choix que de riposter, et la rispote lui a été fatale, a ajouté le porte-parole.

L'affrontement qui a eu lieu vers 20H00 (locales et GMT) a fait deux soldats tués et plusieurs blessés côté FRCI, et sept morts dans le camp adverse, dont IB lui-même, a-t-il précisé.

Le commando invisible avait contribué à la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d'Abidjan au début de l'année.

Le président Ouattara avait appelé vendredi l'ex-putschiste de 2002 à désarmer ses hommes, sous peine d'y être contraint par la force.


(©AFP / 28 avril 2011 01h01)


lundi, avril 25, 2011

Côte d'Ivoire : tortures à l'hôtel du Golf (photos inédites)






Jean-Jacques Bechio, ancien ministre de la fonction publique et ex-ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’Onu



Désiré Tagro, ex-ministre de l’intérieur et SG de la présidence défiguré par un tir à bout portant d’un soldat pro-Ouattara qui lui a visé la bouche. Il décèdera des suites de ses blessures (DR).








Philippe-Henri Dacoury-Tabley, ex-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), avait été contraint le 22 Janvier dernier à la démission par la conférence des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Sur ces images, il est molesté et humilié par les forces de Ouattara (DR)





Exécutions sommaires, Chasse à l'homme, épuration ethnique, le scénario rwandais n'est pas loin. L'ère Ouattara s'ouvre et s'écrit en lettres de sang. L'on a cru pourtant que l'ONUCI, également installée à l'Hotel du Golf faisait son travail de protection des civiles et de la population. Peut être pas de toute la population donc ? Regardez ce film d'horreur, cela se déroule dans la Côte d'Ivoire du XXIe siècle. Une chose dont on peut se réjouir, c'est que les auteurs de ces forfaits ne se cachent pas. En cas de poursuites judiciaires par les proches de ces responsables pro-Gbagbo humiliés et torturés, ces images sont autant de preuves pour l'histoire. En attendant la fin de l'ivresse d'une victoire à la pyrrhus.

Discours mémorable et historique de Gbagbo

Gambia Government's position on the tradegy in Ivory Coast





The events in Ivory Coast have vindicated us on our earlier assertion that Western neo-colonialist sponsored agents in Africa that owe allegiance only to themselves and their Western masters are ready to walk on thousands of dead bodies to the Presidency. This is what is happening in Ivory Coast.

Africans should not only wake up, but should stand up to the new attempts to re-colonise Africa through so called elections that are organized just to fool the people, since the true verdict of the people would not be respected if it does not go in favour of the Western backed candidates, as has happened in Cote D'Ivoire and elsewhere in Africa.

What is really sinister and dangerous about the neo-colonialist threat is that they are ready to use brute force, or carry out outrageous massacres to neutralize any form of resistance to the Western selected President as has happened in Cote D'Ivoire

In Ivory Coast, we know the role played by the former colonial power who, outside of the UN mandate, first bombarded the presidential palace for days, and eventually stormed it through a tunnel that links the presidential palace to one of the residences of their diplomatic representative.

The reasons for the bombardment of the presidential palace prior to the raid was, according to them, to prevent Gbagbo using heavy weapons against civilians! But both the UN and France were aware of the outrageous massacres of civilians. Entire villages that supported President Laurent Gbagbo were wiped out by the so called republican forces fighting for Ouattara. Were Gbagbo supporters not supposed to be protected by both the UN and French forces against massacres?

These so called republican forces that were supposed to be fighting for democracy, ended up killing thousands with impunity and are now engaged in massive looting!

Our position is very clear. The case of Laurent Gbagbo is a replica of the case of Patrice Lumumba who, as a freedom Fighter for the dignity and independence of not only Congolese people but the entire black race, was overthrown by Western powers including the UN, and handed over to his sworn enemies to be murdered.

History is repeating itself as the same neocolonial forces that overthrew Patrice Lumumba, captured him and handed him over to his enemies almost fifty years ago, are the same forces involved in the Ivory Coast with the only difference being that it is now a different former colonial power.

If justice is to be done, there should be an impartial and comprehensive investigation into all the atrocities carried out in Ivory Coast by a team of honest and decent Allah fearing people. Alassane Ouattara and his forces cannot go scot free and blame everything on President Laurent Gbagbo who according to the Ivorian Constitution is the legitimate President of Ivory Coast. This team should be selected by the Non Align Movement.

One is tempted to ask this question:
How is it possible that the verdict of the constitutional council that decided on who won the elections in some Francophone African countries recently, were accepted - that is after the election in Ivory Coast - but that of the Ivorian constitutional council was rejected by both the Western powers and the UN?

As far as we are concerned, the only solution to avert a long drawn-out civil war with all its attendant consequences in Ivory Coast is to reorganize Presidential elections in the shortest possible time. In the meantime, an interim government of national unity should be formed without Alassane Ouattara, as he also has a lot to answer for as well.

One thing is very clear to all Africans today – the plot to recolonise Africa is very real and we must stand up to it.

It is shameful that the most evil, dictatorial and repressive powers on earth today are calling African leaders dictators. It is also very shocking and interesting as well that the same powers are not saying anything about the popular uprising that has been raging on Burkina Faso for the past three weeks, resulting in the storming of the presidential palace in Ouagadougou, last night, with the whereabouts of Blaise Compaore unknown. This uprising has been going on for more than three weeks now, and not a single international news media is reporting on it. Is it possible in today's world that such an uprising can take place in a country like Burkina Faso, so close to the Ivory Coast, a dusk to dawn curfew imposed for two weeks, without the Western media including those of the former colonial master knowing about it?

We the new generation of Africans cannot and will not be fooled. We know what Blaise Compaore stands for in Africa with regards to the West.

Captain Thomas Sankara was murdered for standing up to imperialism and neocolonialism in Burkina Faso in particular and Francophone Africa in general. He was killed for the same reasons that Patrice Lumumba and other African freedom fighters died for, their killers eventually becoming presidents in those African countries and working exclusively for Western interests in Africa.

Blaise Compaore, is one of them. He has a lot to answer for the civil wars that ravaged Liberia, Sierra Leone and Ivory Coast then, and now.

That there is such a media blackout of the uprising in Burkina Faso, but an up-to-the-minute reporting of events in Yemen, Syria, Ivory Coast etc. shows that the so called international news media are the mouth pieces of certain satanic powers with a sinister mission for the rest of the world outside the West.

Why can't the West respect Africa's independence and dignity?

In conclusion, we call on the UN to ensure the safety, protection, and well being of President Laurent Gbagbo, the constitutionally legal President of Ivory Coast, and set him free. He cannot be tried whilst Alassane Ouattara, the internationally selected President goes scot free after massacring thousands of civilians just to be President!

The Gambia government would not recognize any president or government in Africa that has been imposed by forces outside of the African continent for whatever reason. We know what those governments and presidents stand for in Africa. They loot African resources on behalf of the powers that brought them to power.

May the Almighty Allah guide, guard and protect Africans by giving us the courage to stand up in defence of African independence, dignity and the protection of our natural resources from those hungry locusts on the rampage in Africa. The road to total liberation may be tough, but we shall prevail very soon, Insha Allah.

Banjul, le 16 avril 2011

samedi, avril 23, 2011

Côte d'Ivoire : la résistance des pro-Gbagbo continue, malgré les intimidations

On nous a annoncé depuis quelques temps des ralliements au nouveau régime et des défections dans le camp Gbagbo, il s’avère que cela est obtenu sous la contrainte. C’est sans doute pour cette raison que le PR Pascal AFFI N’Guesson a tenu à faire cette déclaration au nom du FPI et de tous les ivoiriens amoureux de la vraie paix et de la réconciliation nationale.


Déclaration du Front populaire ivoirien (FPI) sur la situation socio-politique en Côte d'Ivoire
La situation sociopolitique dans notre pays a été marquée cette semaine par deux faits majeurs :

- Les tentatives des nouvelles autorités pour remettre en marche la machine économique et sociale ;

- Le processus de légitimation du nouveau régime à travers le ballet des Présidents et Chefs d’Institutions.

Vivement préoccupés par la persistance de l’insécurité et dans le souci de contribuer à la normalisation rapide de la vie politique, économique et sociale du pays, le Front Populaire Ivoirien (FPI) et La Majorité Présidentielle (LMP), par ma voix, estiment indiqué :

• de faire le point de la situation sociopolitique nationale ;

• d’analyser le processus de légitimation institutionnelle entrepris par le nouveau régime ;

• d’évoquer la nécessité d’une solution politique de sortie de crise.

I- SITUATION SOCIOPOLITIQUE NATIONALE

Presque deux semaines après les douloureux événements du 11 avril 2011, la situation sociopolitique reste marquée par la persistance de l’insécurité et des atteintes aux libertés et aux droits de la personne humaine.

En l’absence des forces régulières de police et de gendarmerie, des combattants armés continuent de sévir dans les différents quartiers d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Chaque jour, il est fait écho d’arrestations arbitraires et de détentions abusives sous le prétexte de la recherche de caches d’armes. Les violations de domiciles sont monnaies courantes et les actes de pillages continuent.

Pour échapper aux exactions, voir à la mort, les cadres, militants et sympathisants du FPI et de LMP vivent depuis plus d’un mois dans la clandestinité, la peur et la précarité, séparés de leurs familles, femmes et enfants. Beaucoup d’entre eux ont pris le chemin de l’exil. A ce jour, plus de dix mille exilés sont enregistrés au Ghana, Togo et Bénin.

Le sentiment d’insécurité est renforcé à Abidjan en particulier par la poursuite des combats, notamment à Yopougon et à Abobo où entre groupes d’auto-défense, Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et partisans d’Ibrahim Coulibaly dit IB, on ne sait plus qui attaque qui. Le tout est que les populations fuient les quartiers, abandonnant leurs domiciles aux pilleurs. Ces pillages sont d’une telle ampleur et si systématiques qu’ils apparaissent comme une dimension du plan de conquête d’Abidjan.

Dans ce contexte de violence, l’Etat de droit et les libertés sont étouffés. L’arbitraire règne en maître. Les acquis démocratiques de la longue lutte du FPI sont aujourd’hui menacés. « Notre Voie », le quotidien du FPI ne peut paraître ; les bureaux ont été saccagés, le matériel informatique et technique emporté et l’imprimerie d’un coût de près de cinq cent millions (500 000 000) FCFA incendiée. L’opposition est réduite au silence.

C’est le règne de la pensée unique dans l’audiovisuelle comme dans la presse écrite et une ambiance de dictature s’installe progressivement sur le pays. Elle alimente la peur et la méfiance des uns. Elle encourage les actes d’agression et d’humiliation perpétrés par les autres. Le pays est divisé : entre les vainqueurs du 11 avril et les autres.

Comment combler cette fracture ? Comment rassembler et légitimer les institutions représentatives à même de restaurer la paix et la cohésion nationales ?

La guerre et la violence ont montré leurs limites. Malgré le 11 avril 2011, le pays n’a pas retrouvé la paix ; au contraire les positions se sont radicalisées et la fracture sociale s’est élargie ; il n’y a pas de solution militaire à une crise politique. Mais en même temps, il serait illusoire d’espérer résoudre la crise politique par des arrangements entre Chefs d’Institutions.

II- DE LA LEGITIMATION INSTITUTIONNELLE

Les visites au Chef de l’Etat, du Président de l’Assemblée Nationale d’une part et du Président du Conseil Constitutionnel d’autre part, remettent au goût du jour les questions initiales de la crise post-électorale que sont la question de la légitimité et celle de la légalité.

Les aborder aujourd’hui signifie que le 11 avril ne les a pas régler. Mais les aborder par le biais des institutions est une illusion ; car ces questions sont d’abord politiques c’est-à-dire qu’elles sont en liaison avec les choix et les déterminations du peuple, avant d’être juridiques et institutionnelles.

C’est pourquoi est d’avance vouée à l’échec, toute solution qui chercherait, comme cela semble se dessiner à l’heure actuelle, à faire l’impasse sur l’ouverture de négociations franches et sincères avec les forces politiques et sociales significatives du pays.

Au demeurant, comment le groupe parlementaire FPI peut-il siéger dans la sérénité et participer activement aux débats de l’Assemblée Nationale alors que sa Présidente est emprisonnée pour des motifs politiques et sans que son immunité parlementaire n’ait été levée ?

Comment le Groupe parlementaire peut-il avoir une oreille attentive au discours du Chef de l’Etat alors que Laurent Gbagbo, Fondateur du parti croupit en prison en un lieu inconnu de ses proches et que cette situation divise le pays ?

Comment le Président du Conseil Constitutionnel peut-il justifier et fonder l’investiture de deux Présidents pour la même élection présidentielle ? Etc.

En définitive, seule une solution politique issue de négociations et d’un consensus de la classe politique peut permettre à notre pays d’éviter le ridicule et de sortir dignement de cette crise politique.

III- D’UNE SOLUTION POLITIQUE DE SORTIE DE CRISE

Sortir le pays de la crise exige courage politique et sens élevé de la responsabilité. Faire preuve de courage politique, c’est regarder la vérité en face et reconnaître que le pays est en crise et que cette crise est principalement d’ordre politique.

Faire preuve de responsabilité, c’est reconnaître que depuis la chute du mur de Berlin et dans les pays en développement et en transition démocratique comme le nôtre, il n’y a pas trente-six mille manières de résoudre une crise politique, mais une seule, celle de la négociation et du dialogue politique. Elle exige humilité, hauteur de vue et ouverture d’esprit, sens de l’intérêt national. Elle exige de la patience ; mais elle est durable si la sincérité et la bonne foi animent les différents acteurs.

En l’occurrence, la solution politique de sortie de crise permettra de restaurer la confiance mutuelle, d’assurer la décrispation de l’environnement sociopolitique et de créer les conditions de la paix, de la sécurité, de la réconciliation nationale et de la stabilité politique.

La solution politique de sortie de crise adressera les questions suivantes liées à :

- L’ordre public et la sécurité des personnes et des biens ;

- Au désarmement, au retour des militaires dans les casernes, au rapatriement des mercenaires, etc. ;

- La sécurité physique, juridique et professionnelle des membres des Forces de Sécurité et de Défense (FDS) loyalistes ;

- L’adoption d’une solution négociée, dans la dynamique de la réconciliation nationale pour mettre fin aux mouvements armés à Yopougon et à Abobo ;

- La réinstallation des déplacés et le retour des exilés ;

- Le rétablissement des médias d’Etat et le traitement équitable des différents courants d’opinion ;*

- La restauration des acquis démocratiques ;

- L’adoption d’une loi d’amnistie pour fermer la grande parenthèse et la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire et pour poser les jalons de la réconciliation nationale ;

- La libération du Président Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers politiques.

CONCLUSION

Terre d’espérance, la Côte d’Ivoire est à genoux, mais elle ne s’est pas encore écroulée. Elle peut et elle doit se relever avec l’engagement de tous ses fils et de toutes ses filles.

C’est pourquoi il est impérieux que s’engage ici et maintenant, le dialogue politique et des négociations avec les forces politiques et sociales pour fonder un consensus national pour un nouveau contrat social ; un contrat pour la restauration et pour la réconciliation nationale.

Fait à Abidjan le 21 avril 2011

Pascal Affi N’guessan

Président du FPI

mardi, avril 19, 2011

Déclaration du Collectif des avocats du Président Laurent GBAGBO

Après plusieurs jours de bombardement des sites militaires et civils d’Abidjan par la Licorne et l’ONUCI, les forces spéciales françaises ont enlevé, le lundi 11 avril 2011, le Président de la République de Côte d’Ivoire M. Laurent GBAGBO, la Première Dame et nombre de leurs proches, qui sont aujourd’hui illégalement
détenus par la rébellion.

Toutes ces personnes sont supposées être protégées par les conventions de Genève de 1949, notamment la celle relative au traitement des prisonniers de guerre qui permet au Comité International de la Croix Rouge (CICR) de rendre visite à tous les camps de prisonniers de guerre sans aucune restriction. Le CICR peut également s’entretenir, sans témoin, avec les prisonniers.

Or, les images de violences, les faits et témoignages rapportés par plusieurs sources concordantes, notamment celles proches de la rébellion, démontrent une violation flagrante des conventions de Genève sur le droit des prisonniers de guerre.

En effet, on a pu constater à travers des images d’une insoutenable cruauté le traitement brutal et les violences physiques infligées au Président Laurent GBAGBO, à son épouse ainsi qu’à tous leurs proches.

Madame Simone GBAGBO a été frappée, bousculée, les cheveux arrachés, un bras cassé. La Première Dame porte une minerve depuis plusieurs jours.

Michel GBAGBO, le fils aîné du Président, a été frappé et a reçu des coups de couteaux dont plusieurs derrière la tête.

Les proches du Président GBAGBO sont entassés à 10 voire 30 personnes par chambre. Certains sont grièvement blessés suite à la bastonnade lors de leur enlèvement et des actes de torture et barbarie dont ils continuent d’être les victimes.

Monsieur Désiré TAGRO, ex-ministre de l’Intérieur et Secrétaire Général de la Présidence de la République, a été assassiné après avoir reçu une balle dans la bouche.

De plus, le transfert du Président Laurent GBAGBO dans la ville de Korhogo, localité située dans le nord du pays en zone occupée par les rebelles depuis 2002, laisse craindre des exactions, voire un assassinat maquillé en suicide sur la personne du Président GBAGBO.

Les conditions de sa détention et celle de toutes les personnes arrêtées, au regard de la brutalité des geôliers sont véritablement de nature à susciter des inquiétudes quant au respect des droits fondamentaux inscrits dans les conventions de Genève.

Aussi, il est impératif que la Croix-Rouge mette tout en oeuvre s’assurer du respect du respect de cette convention, notamment l’article 3 commun aux quatre Conventions de Genève. Cette disposition couvre les situations de conflits armés non internationaux, notamment les conflits internes durant lesquels un État tiers ou une force multinationale intervient aux côtés du gouvernement ou d’une partie comme cela a été le cas en Côte d’Ivoire.

L’article 3 exige que toutes les personnes se trouvant aux mains de l’ennemi soient traitées avec humanité, sans aucune distinction de caractère défavorable. Il interdit plus particulièrement le meurtre, les mutilations, la torture, les traitements cruels, humiliants et dégradants, les prises d’otages et les procès inéquitables.

Ainsi, au regard de cette disposition et des risques d’assassinats et de règlement de compte sur les personnes arrêtées et plus particulièrement le Président GBAGBO, il incombe au CICR de vérifier sans délai que les dispositions précitées sont vraiment respectées.

En l’espèce, il s’agit de s’assurer que :
– Les personnes arrêtées dont le Président GBAGBO ne font pas l’objet de violences physiques et psychologiques et sont traitées avec humanité
– Les personnes arrêtées sont détenues dans des conditions humaines et que les blessés reçoivent des soins
– Les personnes faisant l’objet de poursuites judiciaires bénéficient d’un procès équitable et puissent être défendues par un avocat auquel elles aient accès sans témoin

Sources Invers@lis

samedi, avril 16, 2011

La crise politique ivoirienne, miroir de l’effondrement ontologique de l’homme africain

Patriotes victimes de bombardments onusiens et de la force française Licorne à la Résidence présidentille de Cocody-Ambassade

Dans le flot des discours qui ont suivi la chute de Laurent Gbagbo, il est des mots qui reviennent comme des leitmotivs obsédants : « L’Afrique humiliée », « l’Afrique bafouée », « l’Afrique violée ». Transpirant la colère, ces mots, au goût de bile ravalée, de fierté étouffée, accompagnent la glose de ceux qui ont soutenu le baroud d’honneur du désormais célèbre « boulanger d’Abidjan » dont la sortie pitoyable et ridicule continue d’interpeller plus d’un africain, y compris ses farouches adversaires, de l’intérieur comme de l’extérieur qui l’ont mis, comme ils disent, aux arrêts. Mais ces mots traduisent bien plus qu’un simple cri de révolte de ceux qui ont voulu faire endosser à l’ex-président ivoirien l’uniforme de martyr à la Lumumba. Signe d’un ras le bol certain, ils trahissent notre impuissance devant ce mal incurable qui ronge le Nègre. Cette crise ontologique qui prend la forme de notre insoutenable et révoltante faiblesse qui fait de nous, ces « individus-chose », « individus-déchet », au milieu des nations, devenus dans les mains de l’ancien maître ce « jouet », cette chose insignifiante, qu’il peut retourner, défaire, manipuler à sa guise au gré de son humeur et de son intérêt le plus immédiat.


Mais la causa fiendi de cette faiblesse porte un nom : le déficit de conscience historique de l’homme africain de sa propre « valeur ontologique » en tant qu’être humain jouissant des mêmes droits et devoirs que n’importe quel individu sur cette planète. Parmi les signes évidents de ce déficit, c’est l’effondrement moral qui l’accompagne qui fait que tout Africain devient un coupable potentiel, de crimes pas seulement politiques mais aussi culturels et économiques contre la terre ancestrale. Une terre désormais maculée de sang, legs des forfaits impunis de ceux qui l’ont érigé en vache à lait de la planète. Aux plaies béantes de celles-ci, la réponse de cet homme-déchet se résume à la surdité, à l’amnésie, à l’aveuglement, à l’appât facile du gain, au troc de sa propre dignité en échange d’un hypothétique statut provisoire de président ami (ami de la France, ami des Etats-Unis etc…). Même la mémoire de la violence des épreuves historiques subies ne peut le faire changer de trajectoire. Amnésique, l’homme africain reste pourtant dyspeptique. A l’image de nos deux protagonistes de la crise ivoirienne. A l’image de tous ceux qui ont applaudi à l’ingérence étrangère et se sont réjoui du dénouement de cette crise. A l’image de tous ceux qui ont mis la Côte d’Ivoire à feu et à sang au nom de leur petite gloire personnelle. A l’image de tous ceux qui ont voulu privilégier cette voie sans issue en contractant une nouvelle dette auprès de l’ancien colonisateur qui attend patiemment son heure pour réclamer son dû.


Mais Gbagbo comme Ouattara n’ont pas été les seuls acteurs du déshonneur de l’Afrique dans cette triste fresque tropicale. L’Union Africaine, ce « machin » dont il faudra un jour repenser les fondements, a été aussi humiliée tout en déchirant un peu plus le voile de la honte de son folklore diplomatique. Mais à quoi fallait-il s’attendre ? Finalement à pas grand-chose. On ne fouille qu’une seule fois le sac de l’idiot du village, disent les Kongo. Les dirigeants de l’Union africaine dans le rôle de pauvres pantins et commis dévoués à la cause non pas de leur peuple, mais au service d’intérêts étrangers, ont couvert l’Afrique de honte et de ridicule. De la même manière que certains roitelets africains avaient participé au commerce des esclaves, les avaient même traqués avant de les livrer à des brigands européens, nos dirigeants actuels perpétuent ce travail de mise à mort du Continent à travers leurs compromissions, leur traitrise, leur perfidie et leur insouciance notoire. Ces vérités là il va falloir les entendre, les accepter, les digérer pour mieux comprendre cette faillite ontologico-morale de l’africain. Que l’on se garde de considérer ce problème avec dédain du fait qu’il met à nu notre nature profonde. Ce masochisme ontologique de l’Africain qui fait de lui un être irrémédiablement petit, mesquin, sans conscience historique, rongé par la jalousie, le complexe d’infériorité et pour finir dépourvu du sens de l’honneur.


Ce problème est une véritable maladie et elle atteint chez certains africains son sommet le plus sublime comme l’on a pu l’observer chez de nombreux acteurs de la crise ivoirienne. « Faire l’animal », « montrer que l’on est garçon » jusqu’à marcher sur les corps de ses propres parents. Profaner ces corps et les livrer au voyeurisme planétaire. Sans jamais se demander mais pour qui et pourquoi je fais ce boulot de merde ? Ailleurs on s’interroge. Mais ces quoi ces nègres qui s’entretuent ? Des bêtes ? Non. Des hommes-chose assoiffés de pouvoir mais dans le rôle d’éternels valets. Des hommes-déchet, acteurs d’un ignoble ballet pantomime. Le maître applaudit. Je le tiens ce négro, aime-t-il à répéter. Pauvre pantin encore encombré de chaînes et de boulets, la bête en lui y est logée confortablement.


Sans vouloir instruire ici le procès politique de qui que ce soit, la libération de la Côte d’Ivoire par l’ancien bourreau, l’on n’y croit pas un seul instant. Mais c’est le propre de l’homme-déchet. Il lui est difficile de résister aux sirènes de la division de l’ancien maître qu’il préférera toujours au tambour local de l’unité et du dialogue. Il n’y a que la haine de soi qui peut pousser l’esclave à se faire des illusions, disait Thomas Sankara, sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend le libérer. C’est se moquer de son propre sort y compris celui des millions d’Ivoiriens que de vouloir prendre possession d’une maison en tant que père de la Nation sans en avoir les clefs. Le vrai captif n’est peut être pas celui qu’on a cru voir sur toutes les télévisions du monde entier. Si Gbagbo est en résidence surveillée, Ouattara n’échappera pas à la présidence surveillée. Mais c’est le prix à payer lorsque l’on s’entête à vouloir faire de la politique en Afrique avec les habits du passé, en réclamant son filet de sécurité auprès de l’ancien maître. La libération de la Côte d’Ivoire dans un bunker version Gbagbo, l’on n’y a pas cru un seul instant. Non plus. Surtout lorsqu’on a joué au larbin de service pendant 10 ans. Si l’on salue la combativité de Gbagbo, l’on doute de la sincérité de ce combat au regard d’importants marchés concédés à ceux là même qui ont savamment et copieusement orchestré sa chute. Quel paroxysme d’absurdité. Autant de signes de cette maladie.


Crier au loup blanc ne servira pas à remettre de l’ordre dans la maison Afrique. L’homme africain a un problème à régler avec lui-même avant de régler celui de « l’homme blanc » accusé à tort ou à raison de tirer les ficelles. Se rendre maître de son destin consistera également à se départir de cette fausse naïveté qui habite encore un certain nombre d’entre nous qui croient béatement à la bonté originelle de notre nature qui fait de nous par essence des êtres solidaires. Or cette solidarité, nous l’avons longtemps cherchée dans les luttes de nos aînées restées de simples parenthèses dans l’histoire, d’interminables éructations de fierté de soi sporadiques et par à-coup de l’homme-déchet.


Auteur : C. M. citoyen panafricain

mardi, avril 12, 2011

L'ex-ministre de l'Intérieur de Gbagbo est mort

Les circonstances du décès du diplomate, arrêté en même temps que Laurent Gbagbo, ce lundi, sont troubles. Désiré Tagro, ex-ministre de l'Intérieur et proche de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, est décédé ce mardi, au lendemain de son arrestation avec Gbagbo à Abidjan. Les circonstances de cette mort demeurent troubles. Plus tôt dans la soirée, Farhan Haq, un porte-parole des Nations unies à New York, a affirmé que Laurent Gbagbo a été emmené hors d'Abidjan, sans révéler où l'ancien président ivoirien avait été conduit. Gbagbo, tombé lundi aux mains des partisans de son rival Alassane Ouattara, avait été conduit au QG de ce dernier, l'hôtel du Golf, mais il n'y est plus, a précisé le porte-parole. Selon des responsables de l'Onu, Laurent Gbagbo devait être transféré dans le nord du pays, bastion d'Alassane Ouattara


Sources Yahoo.fr, l'Express.fr

lundi, avril 11, 2011

Exclusif : la Côte d’Ivoire, nouveau département français ?





La Côte d’Ivoire a donc choisi la départementalisation par des voies militaires. Les opérations de vote ont soigneusement été supervisées par des hauts représentants de l’ONUCI et des forces spéciales françaises. C’est tôt ce matin que le dénouement a eu lieu après d’âpres batailles non pas électorales mais militaires autour de la résidence de l’indépendantiste Laurent Gbagbo. Ce dernier qui résistait depuis de longues semaines a été arrêté en compagnie de sa femme et ses proches et transporté, ironie de l’histoire, à l’Hôtel du Golf. Là où justement se terrait son rival Alassane Ouattara avec la protection des éléments de l’ONUCI. Autant vous dire qu’il ne pouvait pas y avoir de fraudes. Alassane Ouattara, vainqueur connu de longue date, va donc pouvoir aisément accédé à la présidence de ce département situé en Afrique de l’Ouest. D’ores et déjà les tractations vont bon train sur la composition de l’assemblée départementale dont la vice-présidence sera certainement assurée par le va-t-en guerre Guillaume Soro.



En ce jour du 11 avril 2011, l’ancienne colonie de l’Afrique de l’Ouest devient officiellement le 102 ème département français et le 6 ème département d’outre-mer. Cette départementalisation résulte du coup d’Etat militaire mené par les forces rebelles pro-Ouattara aidées par l’ONUCI et les militaires français.
Cette transformation statutaire permet à l’ancien pays colonisateur, la France, de continuer l’exploitation du pays dont elle avait déjà la charge au temps de l’indépendantiste Laurent Gbagbo. Celui-ci avait concédé les ports d’Abidjan ainsi que l’aéroport de Côte d’Ivoire aux mains de l’industriel Français Vincent Bolloré afin de caresser l’ancienne puissance coloniale dans le sens du poil. Mais les calculs de la France ont eu raison sur cette stratégie de charme. Par ailleurs, la filière cacao contrôlée par les américains devrait aussi faire l’objet d’une attention particulière au regard de ce changement de statut.
La Côte d’Ivoire représente un intérêt à la fois stratégique, de par sa position géographique en Afrique de l’Ouest, et économique, en raison de son potentiel agricole et géologique. En tous les cas, cette transformation statutaire de la C.I. augure de beaux lendemains pour l’ensemble des ivoiriens.

mardi, avril 05, 2011

Ouattara : une victoire à la Pyrrhus

No comment. Nous tenons à préciser que cette photo est un montage.
Attention, images insoutenables de tueries attribuées aux rebelles d'Alassane Ouattara. Ames sensibles s'abstenir

jeudi, mars 31, 2011

Côte d’Ivoire : au royaume des aveugles, les fous sont rois

Le combat des deux fous de la Côte d’Ivoire n’est pas encore terminé, mais les « soignants » qui guettent encore l’issue prémédité de celui-ci jubilent loin des lieux où ils ont encaserné ces deux là. Ils ont bien amusé la galerie, disent-ils. Arborant blouses blanches, et lunettes de professeur tournesol, on dirait qu’ils connaissaient bien les deux malades de la C.I., on dira leurs cobayes. En réalité, le combat n’eut pas lieu. Une simple mise en scène qui a déchaîné passions et crimes. Pour le plus grand plaisir des « soignants » qui se sont arrogés le droit de vie et de mort sur les « hommes-déchets » que sont devenus les trois quarts de l’humanité. Au nom du bien être des citoyens du Nord qui ne doivent manquer de rien. Tant pis si cela se fait au détriment de cette « pourriture », ces restes de l’humanité, qui empêche l’Occident de continuer sa danse macabre sur la scène de l’univers.


Mais le pire n’est pas tant que les soignants, ces détenteurs de la science, de la technologie, ces garants de l’ordre mondial, imposent comme il se doit leur loi aux cobayes. Mais que ces derniers acceptent de jouer le rôle que les soignants leur imposent. Ce qui donne le sentiment terrible d’une confusion pour l’ensemble des téléspectateurs que nous sommes de connaître le vrai du faux, de séparer le bon grain de l’ivraie, de savoir de quel côté se trouve finalement le vrai fou. Qui est vraiment malade ? Les « soignants » ou les « fous » qui ont accepté cette camisole de gré ou de force ? J’ai bien peur que le mal qui ronge les soignants soit définitivement incurable depuis le crime du Yovodah, où l’on a vu à l’œuvre ce mal, cette férocité occidentale.

Le western comme l’a titré « le Patriote », un journal pro Ouattara, est terminé. Ce dernier est en passe de réussir son combat contre Gbagbo, l’autre spécimen de ce duo, pas du tout en odeur de sainteté avec ses thérapeutes. Ce malade rebelle n’a jamais eu la confiance de son personnel soignant. Pourtant ce ne sont pas les garanties qui ont manqué. N’oublions pas le troisième homme du duo qui est en réalité un trio, Guillaume Soro, l’homme pressé. On devrait plutôt l’appeler Guillaume « sorrow ». Espérons seulement que le mal ne dégénère

lundi, mars 14, 2011

Côte d’Ivoire : Zuma rate son entrée dans l’histoire

Alors que le président sud-africain était très attendu sur le dossier ivoirien pour avoir afficher une attitude digne des pharaons, voilà qu’une petite visite à Paris, le 2 et 3 mars dernier, à l’invitation de son homologue français fait de lui le dernier des parias. L’actuel héritier des combats noirs contre l’apartheid vient de se disqualifier aux yeux de l’histoire. La terre des Zulu ne le reconnaît plus. Zuma n’est qu’un usurpateur. Lâchement, il vient de refermer la porte de la libération de l’Afrique qui se joue symboliquement en terre ivoirienne. La suite nous la connaissons, le panel rend un rapport entérinant la victoire de Ouattara, celui qui aura apporté la division et la guerre au pays d’Houphouët. L’histoire retiendra et lui tiendra rigueur. Ceux qui continuent à en douter n’ont qu’à constater les fiançailles postélectorales de ce dernier avec la rébellion armée du Nord célébrées avec l’onction d’une communauté internationale plus que discréditée. En attendant le mariage à venir, sûrement au lendemain d’une victoire militaire hypothétique qui plongera la Côte d’Ivoire définitivement dans une interminable guerre civile. Puisque les armes lourdes résonnent depuis déjà plusieurs jours dans Abidjan et l'ouest du pays.


Le cadeau de Sarkozy à Zuma

Le président français avait bien senti que l’affaire ivoirienne risquait de signer l’acte de décès de la françafrique. Pour couper court à ce qui allait devenir le début de la fin des coups bas contre les Africains, la diplomatie française a sorti l’artillerie lourde. Il fallait tuer la tête du rouleau compresseur de la françafrique constitué du géant sud-africain et de l’Angola. Résultat des courses : Zuma revoit sa copie et s’aligne sur les positions des puissances occidentales décidées à donner une petite fessée postcoloniale au subalterne Gbagbo. Mais l’on se demande encore qu’est ce que Zarkozy a bien pu proposer à Zuma ? Selon notre analyse, l’Afrique du sud pourrait bien bénéficier d’un coup de pouce de la France pour un poste au conseil de sécurité, même s’il siège déjà comme membre non permanent. Mais ce deal que le Zulu a accepté est-il judicieux ? La seule chose que l’on sait, c'est que la honte emportera tous les Africains qui se seront prostitués avec l’avenir de leurs frères.

samedi, février 26, 2011

L’Occident est-il au pied du mur ?

Crise ivoirienne d’un côté, révolutions arabes de l’autre. Deux phénomènes politiques totalement inédits semblent annonciateurs de « quelque chose » dans le monde et conforter l’idée que nous nous trouvons à la croisée des chemins pour tous les peuples opprimés du sud encore sous le joug de la loi inique de la domination européo-etats-unienne. S’agissant de la première crise, tous les observateurs avaient parié sur la chute de Gbagbo, mais chaque minute qui passe montre le contraire. Et ce dernier semble résister malgré les gigantesques pressions de la communauté internationale. Quant aux révolutions arabes, inattendues, parties d’un banal fait divers, une verbalisation suivie d’une confiscation de marchandise, se terminent en départ précipité de Ben Ali, une des figures emblématiques des dictatures installées autour du pourtour méditerranéen au profit d’intérêts européo-etats-uniens. C’est dire combien l’exaspération couvait sous la cendre.
Mais ne nous réjouissons pas vite. Si l’Occident a semble-t-il donné l’impression qu’il ne maîtrisait ni ne comprenait pas grand-chose de ce qui se passait dans les endroits précités pourtant sous leur contrôle via des valets locaux, il va sans dire que ce dernier s’achemine vers une auto-critique de son positionnement dans le monde de plus en plus décrié.

La diplomatie des valets locaux

Pour assurer la pérennisation de son système de domination, l’Occident avait crée un système qui consistait à imposer aux peuples du sud des valets locaux chargés de protéger ses intérêts. Les exemples de Bongo en Afrique centrale, de Compaoré en Afrique de l’Ouest sont emblématiques. Or, il semble que ce système est en train de prendre l’eau. L’édifice perd ses fondations au fur à mesure que « la chape de plomb » jusque là invisible « du peuple » qu’il n’avait pas intégrée dans son système gagne du terrain. Des scénarii que de nombreux agents de renseignement déguisés en diplomates n’ont pu anticiper qui quadrillent les zones d’influence entrées en ébullition ces derniers temps. Pour autant l’Occident est-il au pied du mur ? En tous les cas, les chutes précipitées des dictatures du Maghreb le laissent penser. Hosni Moubarak, l’homme fort des américains et allié des Israéliens, est tombé aussi facilement qu’un fruit mûr sur un arbre, tandis que Ben Ali, désavoué par l’Armée, avant de prendre la fuite, est aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Quant à Kadhafi, qui avait renoué ses relations diplomatiques il y a peu avec toutes les puissances occidentales, est devenu l’homme à abattre, pressé lui aussi par des révoltes dans son pays « intouchable » qu’il dirigeait d’une main de fer.

L’Occident n’incarne plus l’ordre moral du monde
Jusqu'à présent le prestige de l’Occident s’était bâti autour de l’incantation des droits de l’homme et de la démocratie pour tous les peuples. Il était même devenu la référence incontestable en la matière. Seulement, tout ça n’était que du pipeau. Derrière les beaux discours, une hypocrisie sans nom sur fond d’arrogance et de mépris. C’est ainsi que la diplomatie française s’est contentée du silence devant des régimes corrompus du Maghreb qui par ailleurs devaient protéger ses intérêts contre le bien être de leurs peuples. De la même manière, celle-ci a soutenu via Elf le retour au pouvoir de Denis Nguesso en chassant un président élu démocratiquement Pascal Lissouba. C’est ainsi que l’Onu a soutenu l’assassinat de plusieurs fils d’Afrique (Lumumba, Sankara, Moumié, Biko etc.). Et le génocide rwandais nous laisse encore de marbre devant le cynisme des puissances occidentales. Aucune n’a osé agir. Dans un cas comme dans l’autre, les raisons invoquées tout aussi saugrenues les unes que les autres. Au Maghreb, le soutien des dictatures se justifiait par le dévouement de celles-ci à contenir la poussée islamiste. Résultat des courses, Aqmi y sévit. Vous avez dit dictatures « gendarmes » ? Quant au soutien des dictatures sous les tropiques, c’est essentiellement la captation des ressources minières. « Oui Missié Bwana » est un bon dirigeant s’il se montre docile et très très coopératif. Dans ce jeu amoral, immoral et cynique où docilité des dirigeants vaut critère de régime ami et acceptable, les peuples du sud y perdaient leur latin et même leur vie.

CPI et gel des avoirs des dirigeants en disgrâce ou déchus ?
Les autres recettes qu’affectionnent ce système c’est le chiffon rouge de la CPI, du gel des avoirs etc. La première à savoir la CPI est sans doute la plus injuste et cynique tant elle a d’abord été pensée pour intimider les dirigeants récalcitrants du sud. A ce jour, cette cour internationale n’a jamais inquiété un seul dirigeant occidental. Les mensonges de Bush sur l’Irak seront-ils un jour punis ? Les assassinats politiques des dirigeants indépendantistes en Afrique seront-ils punis ?. La responsabilité de l’Onu dans le génocide rwandais sera-t-elle questionnée un jour ? En tout cas on attend toujours. Tous ces faits tendent à prouver que l’Occident n’est plus crédible, y compris ses institutions internationales (ONU, notamment). Quant au gel des avoirs, on nage en plein délire. Ridicule et risible, cette sanction n’a pas déstabilisé ni Robert Mugabé ni Omar el Bechir.

Le temps cyclique de la domination est-il fini ?
Sûrement pas. Peuple affamé n’a point d’oreilles. La crise ivoirienne et les révolutions arabes n’accoucheront pas de grands changements. Des relais locaux continueront toujours le sale boulot. Car la question n’est pas seulement le soulèvement ou la résistance. Pour faire tomber les siècles de domination, il faut de la patience, de l’unité et de l’organisation. Aujourd’hui, un vent de liberté semble souffler sur les terres d’Afrique, à condition que les africains saisissent cette opportunité pour tout remettre à plat. L’Occident n’est pas seulement présent à travers les représentations diplomatiques. Il est aussi présent à travers des multinationales qui ont un poids tout aussi énorme que les Etats. Le cas de Elf, et sans oublier les empires américains qui contrôlent les circuits des matières premières sont là pour nous le prouver. Sans oublier la Chine dont le silence dans la marche du monde traduit tout aussi une stratégie de domination.
L’Afrique est à la croisée des chemins. Elle doit saisir cette opportunité pour penser un nouveau modèle de développement qui ne soit pas celui des pays occidentaux basé sur la prédation des richesses géologiques des autres pays, la destruction de la planète et le mépris des non-occidentaux. L’Afrique grâce au talent conjugué de ses dignes fils et filles peut montrer un autre chemin au monde basé sur le respect à la fois de l’environnement et de l’Autre.

mardi, février 22, 2011

Côte d'Ivoire : mission impossible pour l'UA, mission divine pour Gbagbo ?

L’Union Africaine : la mission impossible ?

Après sept tentatives de médiation qui se sont toutes soldées par un échec, voici un panel de quatre chefs d’états membres de l’organisation africaine au chevet de la Côte d’Ivoire. Le panel qui devait au départ être composé de cinq membres a été réduit à quatre en raison du désistement du burkinabé Blaise Campaoré, jugé persona non grata en Côte d’Ivoire par les partisans de Laurent Gbagbo. Au final, c’est un quatuor composé de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Idriss Déby (Tchad) et Jakaya Kikwete (Tanzanie) qui est arrivé à Abidjan depuis ce lundi pour tenter de recoller les morceaux de ce qui reste de cette crise politique postélectorale. C’est la mission de la dernière chance avant l’embrasement total de ce pays de cocagne ouest africain. Embrasement, le mot est peut être fort. Mais la politique de la terre brûlée décidée par la communauté internationale pour endiguer et étouffer le camp Gbagbo y ressemble bien à s’y méprendre. Fermeture des banques, injonction à des entreprises internationales de ne pas s’approvisionner en cacao ivorien etc… C’est du lourd. Dans l’histoire des relations internationales, on n’a jamais vu une telle débauche de sanctions s’abattre sur un seul pays et pour une historiette de contentieux postélectoral. Une « simple histoire d’élections », comme dirait Calixthe Beyala…

La communauté internationale, l’UA en manque de crédibilité…

Il ne fait aucun doute que la communauté internationale et l’UA, soient aujourd’hui des entités totalement décrédibilisées aux yeux des peuples africains pour leur partialité dans cette crise. L’UA, après plusieurs hésitations, a fini par s’aligner sur les positions de son bailleur de fonds qui n’est autre que l’Union européenne. La question qui se pose : quelles cartes en main dispose ce panel pour tenter d’éteindre le feu en Côte d’Ivoire ? S’il s’agit d’intimer l’ordre à Gbagbo de quitter le pouvoir, les quatre chefs d’état, à coup sûr, recevront, une fin de non recevoir. S’il s’agit de proposer un gouvernement d’union nationale, la médiation peut réussir à condition que les parties en présence acceptent ce deal par défaut qui pourrait éviter à la Côte d’Ivoire de sombrer encore plus. Mais quelque soit la solution, ce sera une victoire à la Pyrrhus. Trop de rancœurs, trop de haine, trop de tergiversations, trop de morts, trop d’ingérence qui finiront par exploser tôt ou tard.

Dans ce salmigondis postélectoral, certains intellectuels estiment à tort ou à raison que l’avenir de l’Afrique se joue en ce moment en Côte d’Ivoire. Calixthe Beyala qui s’est beaucoup mouillée dans cette crise appelle même les ivoiriens à faire preuve d’imagination. Ce qu’ils vivent va servir à l’ensemble des peuples africains qui ont du mal à couper le cordon ombilical avec le système de la Françafrique. En gros il faut saisir l’occasion pour ne plus se plaindre de la domination et la main mise extérieure.

Côte d’Ivoire en mission divine ?

Si l’UA est en mission impossible avec son panel, la Côte d’Ivoire elle semble aux yeux de certains en mission divine. Des voix s’élèvent partout pour exhorter le peuple ivoirien à un courage titanesque. Facile à dire, difficile à faire surtout lorsque l'on sait que les africains font davantage confiance à leur ventre qu’à leur conscience. Il se lit sur cette crise quelque chose qui nous dépasse. Tous les peuples africains ont les yeux rivés sur la CI. Et ce n’est pas un hasard. D’aucuns disent qu’une mission a été donné au peuple ivoirien de servir de guide à l’Afrique entière. C’est l’occasion rêvée de reconquérir la dignité piétinée des fils et filles d’Afrique avec la complicité des nôtres au profit de lugubres intérêts étrangers. Le temps de la peur, de la mendicité est révolu. Il est même conseiller au président Gbagbo de créer une monnaie ivoirienne afin de rompre définitivement avec le Franc colonial.

Un « boulanger » rentre dans l’histoire

Le boulanger le plus célèbre de l’histoire de la politique mondiale est-il en train de réussir sa pâte ? La réponse n’est pas facile, même les nombreux soutiens dans toute l’Afrique y compris dans le monde arabe dont il bénéficie rend cet homme presque providentiel. En tous les cas, Gbagbo, mort ou vivant, le restaurateur de la paix en Côte d’Ivoire est définitivement entré dans l’histoire pour avoir dit non aux injonctions et diktats de la communauté des intérêts des pays impérialistes qualifiée abusivement de communauté internationale. Celui qui a donc mis fin à l’hernie nationaliste de l’ivoirité en permettant la tenue d’élections libres sous la houlette d’une commission noyautée et infiltrée par d’opposants notoires sortira ainsi par la grande porte. Laurent Gbagbo ne sera certainement pas le messie que la Côte d’Ivoire attend ni l’Afrique entière qui lui a témoigné son soutien massif malgré une campagne médiatique internationale particulièrement hostile à son égard. Il n’est pas un saint, mais qui l’est dans ce monde rempli d’opportunistes ?

jeudi, février 03, 2011

« Dictateur toi-même » : l’insulte à la mode dans les cours des palais présidentiels africains


Le ridicule ne tue pas, dit le dicton populaire. Il semble que nos satrapes des tropiques, au sud du Sahara, aient définitivement érigé ce dicton en principe de gouvernement. Malgré leurs exploits en « do cambua » diplomatique sur la crise ivoirienne, nos roitelets se retrouvent bien comme Gros-jean comme devant. Qui l’eut cru, toute honte bue, ils en sont tous réduits maintenant à l’insulte, « dictateur toi-même », qu’ils se balancent désormais entre eux, pendant que le peuple ivoirien se meurt à petit feu. Il fallait s’y attendre. A cette descente aux abysses « troufignonnesques ». Car dans ce salmigondis postélectoral ivoirien, où pontifes internationaux et pupazzis panafricanistes se prennent encore les pates, aucun monarque ne se risquerait à chercher à paraître plus qu’on ne vaut. Normal, on ne critique pas le chieur d’en face quand on a soi même fait caca dans son froc.

« Dictateur toi-même », quel dictateur tropical peut fièrement promener son derrière en se vantant d’avoir instauré une vraie démocratie chez lui. Aucun. Mis à part l’Afrique du sud et le Ghana dans une moindre mesure, les satrapies tropicales sont des mornes dictatures tranquilles sous perfusion. Avec la complicité des peuples affamés qui cherchent d’abord salut dans la débrouillardise que dans la revendication d’un changement démocratique. Pendant que la rue arabe se mobilise, les rues africaines sont encore endormies par les émanations des derrières par trop encombrés des autocrates africains. Mais pour combien de temps encore…