samedi, juillet 18, 2015
Comment les mafias détruisent la planète
dimanche, novembre 21, 2010
Golfe du Benin : la fin des Mama BENZ ?

lundi, avril 06, 2009
G 20 : Rhétorique du mensonge et refrain pathétique de l’aide aux pays pauvres

« Ici est l'autre vérité que les Antilles, et presque tout l'Outre-Mer, doivent regarder en face : l'assistanat y est moins dénoncé que l'exploitation ; les délices de Capoue des aides publiques ne soulèvent que peu de critiques... Quand leurs concitoyens du lointain ont besoin d'aide, les contribuables de l'Hexagone ferment rarement leur porte-monnaie. Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu'il faut labourer la terre arable pour qu'elle lève d'autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des "tontons macoutes" moins débonnaires qu'Yves Jégo... »
L’exemple guadeloupéen est là pour nous rappeler les fausses opinions qui sont régulièrement déversées dans les colonnes des journaux européens. Un flot ininterrompu de mensonges et de clichés destinés à doper encore plus le sentiment de supériorité et la bonne conscience des Pays du Nord. C’est dans cette optique qu’il faut intégrer les récentes « mesurettes » du G 20 à l’endroit des pays les plus pauvres. Chanson bien connue qui ne fait danser que le citoyen inconscient du Nord, mais provoque l’hilarité du paysan du sud.
En effet, dans sa déclaration finale, le G20 a promis de tripler les réserves du Fonds monétaire international (FMI) qui vont passer de 250 à 750 milliards de dollars, avec l’objectif soi-disant de venir en aide aux pays les plus pauvres. Au total près de 1000 milliards seront injectés dans l’économie mondiale. Une bonne nouvelle diront certains écervelés, une gigantesque plaisanterie pour d’autres qui ont appris à lire entre les lignes de ces annonces tonitruantes de l’aide aux pays pauvres. C’est à se demander à quoi jouent les occidentaux ? De qui se moquent-ils ? Pourquoi ont-ils besoin de jouer aux bons samaritains au moment où ils sont eux mêmes incapables de résoudre le chômage dans leurs pays respectifs sur fond d’un creusement des inégalités, d’un doublement voire triplement du nombre des plus démunis ? La précarité gagne l’Europe, naguère puissante et orgueilleuse. L’Espagne connaît son plus fort taux de chômage, l’Angleterre fait face à une inquiétante poussée de xénophobie, la France connaît une augmentation du nombre de précaires et de repas servis dans les associations caritatives, l’Allemagne en situation de récession…
On le sait depuis belle lurette, l’aide aux pays en développement ne sert qu’à les endetter. C’est un instrument efficace de contrôle des économies des pays faibles afin de les maintenir sous l’eau le temps d’une noyage par asphyxie orchestrée délibérément via les institutions monétaires internationales (FMI, Banque mondiale…).
Alors que des millions d’européens sont en attente des lendemains meilleurs, désordre financier mondial oblige, il se trouve encore quelques illuminés au G 20 à imaginer l’aide aux pays en développement.
En réalité ces annonces poursuivent plusieurs objectifs. D’abord elles sont rassurantes pour les vulgarisateurs eux-mêmes. Puissant galvanisateur de consciences, ces bonnes intentions permettent de faire croire aux opinions publiques occidentales du bien fondé des interventions des pays puissants dans les pays faibles. Faire croire qu’il y a « plus malheureux que vous » permet de lénifier les révoltes potentielles des peuples. C’est l’une des trouvailles des démocraties occidentales que d’avoir inventé « la communication sédative » consistant à endormir le peuple via des messages de bonne conscience. Le bourreau soudain pris d’une poussée de générosité, c’est du jamais vu à part dans les Contes de fées de Walt Dysney.
La communication sur la générosité des pays soi-disant riches est aussi un moyen de justifier le bien fondé de ces réunions inutiles et méprisantes au regard de leurs coûts. Cet étalage de signes extérieurs de puissance a besoin d’une bonne dose de bons sentiments pour exister dans un monde qui abhorre de plus en plus le « monétarisme capitaliste ».
L’aide aux pays les plus pauvres, si aide il y a, c’est aussi la récompense des pays les plus dociles, ceux qui collaborent à l’ordre établi par les puissants. En général c’est la rançon des petits dictateurs qui sévissent dans ces dits pays dont l’activité principale consiste d’ailleurs faire entrer leur pays dans la liste des pays les plus pauvres pour pouvoir bénéficier de cette générosité à double tranchant. L’argent des matières premières servant à autre chose à renflouer les comptes bien garnis basés dans les paradis fiscaux ou encore dans l’enfer fiscal des pays cautions au régime.
mardi, février 24, 2009
Les médias hexagonaux face à la crise en Guadeloupe

Si les médias hexagonaux semblent au départ peu s’intéresser au sort des milliers de guadeloupéens dont 20 % vivant en dessous du seuil de pauvreté avec un taux de chômage quatre fois supérieur à celui de la Métropole, ils choisissent en revanche de se concentrer sur le cas Domota. A l'instar du quotidien du boulevard Haussmann qui le considère comme « L’homme qui veut mettre le feu à la Guadeloupe ». Ce titre choisi par le Figaro, dans son édition du 19 février, pour évoquer le combat de celui qu’on surnomme déjà là bas « le messie », ne souffre d’aucune nuance quant au traitement qui est fait par le journal de la crise qui embrase l’île depuis quatre semaines. Le combat du leader du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) tout comme son charisme ne sont pas du goût de la feuille de chou. En témoigne cette description pour le moins troublante. « (Elie Domota) est un « Syndicaliste habile ».(…). Un homme qui se proclame pacifiste, mais sa rhétorique est bien celle d'un combattant d'une cause indépendantiste qui ne veut pas dire son nom ». Etrange analyse qui évacue d’un revers de la main la véritable toile de fond du mouvement qu’incarne celui qui représente aujourd’hui l’espoir de toute une île.
Mais, le quotidien conservateur n’est pas à son premier coup d’essai dans ses insinuations qui visent à stigmatiser le syndicaliste en un vulgaire indépendantiste. Déjà dans son édition du 16 janvier, le quotidien de droite avait tenté en vain de piéger le digne héritier des « Neg marrons ». Malgré un usage éhonté des questions insidieuses des journalistes « Vous dîtes toujours « la France » comme si vous n'en faisiez pas partie. C'est votre but, de ne plus en faire partie ? , Elie Domota ne s’est pas pour autant démonté. Bien au contraire, sa maîtrise du sujet et sa fidélité aux objectifs de la lutte du collectif qu’il dirige y sont pour quelque chose. Ces insinuations du quotidien du boulevard Haussmann dissimulent mal une volonté de décrédibiliser, voire délégitimer une lutte qui jette une lumière crue sur 400 ans d’ « exploitation outrancière » d’un peuple par une minorité (les Békés) qui contrôle toute l’économie de l’île.
Si aux premières heures de la révolte, les médias hexagonaux ont préféré jouer au chat et à la souris, les jours qui ont suivi, avec le durcissement du mouvement, ont montré une volonté de couverture partagée entre mépris, déni et disqualification. A l’image de l’hebdomadaire l’Express qui parle du syndicaliste comme un « expert dans l’art de souffler le chaud et le froid ». Le black out des médias généralistes sur le mouvement social amène même le Nouvel observateur à ouvrir un débat sur ses pages : Le black-out scandaleux de la longue grève à la Guadeloupe. « L'attitude des médias dominants, vis-à-vis de l'énorme mouvement social à la Guadeloupe, n'est-elle pas un signe de discrimination coloniale ? » s’interroge l’hebdomadaire.
Si la majorité des journaux font l’impasse sur les causes du mouvement, on se contentera de quelques tentatives d’explication comme celle du journal Le Monde avec cet article de Jérôme Gautheret et Thomas Wieder intitulé « Quatre siècles d’incompréhension (19/02)». La feuille de chou multiplie aussi des articles avec une tonalité plutôt factuelle et descriptive de ce qui se passe sur l’île ( Acteurs syndicaux et associatifs sont partagés entre solidarité et inquiétude (18/02), "Depuis cette semaine, la Guadeloupe intéresse de nouveau la métropole (12 /02). Fidèle à sa tradition institutionnelle, le Journal ouvre ses pages à des spécialistes qui analysent ce soulèvement populaire inattendu à l’instar de l’analyse de Tiennot GrumbachSavine, « c’est tout un peuple qui se soulève (12 /02)». Dans le même sillage, c’est à un spécialiste que l’on doit cette analyse sur les causes profondes dans le quotidien Libération : « L’esclavage a été aboli, les départements ont été mis en place, mais personne n’a jamais touché aux règles de propriété en vigueur dans l’île. La Guadeloupe reste dans un système économique colonial et de monopole. Les plantations ont certes disparu mais les descendants des grands planteurs sont aujourd’hui à la tête des enseignes de la grande distribution ou des entreprises d’import-export. Ce qui n’est pas rien dans une île qui importe 90 % de ce qu’elle consomme. L’absence de concurrence se fait encore plus radicale aux Antilles ». En gros, précise le quotidien bobo franchouillard « la crise qui secoue la Guadeloupe tient à une économie locale bâtie sur de grands monopoles guère éloignée du vieux modèle colonial ».
Toutefois, le son de cloche de certains journaux est carrément injonctif. Guadeloupe: "Nous ferons respecter l'Etat de droit si besoin est", prévient Yves Jégo, peut-on lire sur le site du journal L’Express (15/02). Dans ce refrain médiatique hexagonal sur le coût de la grève et le désarroi des touristes, les revendications des grévistes sont reléguées au second plan : la baisse des prix de tous les produits de première nécessité et des impôts et taxes, la baisse "immédiate" de 50 centimes du prix des carburants, une augmentation salariale de 200 euros et le gel des loyers notamment ». En attendant un improbable dénouement…
lundi, février 16, 2009
Haïti : ils en sont réduits à manger de la boue
"Quand il n’y a rien à manger, il y a encore de la terre. Le mélange, avec un peu d’eau, du sel et de la matière grasse végétale, donne une masse boueuse lisse. Découpée en rondelle plate et séchée au soleil, elle devient une sorte de « biscuit », « pas appétissant et qui donne des maux de ventre », disent ceux qui en dégustent. Mais c’est bien le seul repas que prennent des milliers de Haïtiens trois fois par jour depuis quelques semaines. Autant dire que Haïti n’en finit pas sa descente aux enfers"
vendredi, août 01, 2008
dimanche, juillet 20, 2008
Que fait la Chine en Afrique ?
dimanche, juin 29, 2008
Pourquoi Mugabé veut rester président ?

En réalité, nous risquons de fausser le jugement sur cet homme à cause de la propagande des médias occidentaux qui l’affublent de tous les noms. Pourquoi le héros de l’indépendance du Zimbabwé est-il en train de venir la bête noire des pays occidentaux ?
Lorsqu’un dirigeant africain devient la cible des attaques occidentales en tout genre, c’est que ce dernier est sur la bonne voie. Ce qui est sûr c’est que l’on ne fera pas de reproches à un homme qui a mis fin, dans son pays, à une des plus grandes injustices liées à l’héritage de la colonisation, en mettant fin au monopole des terres détenus par les petits fils de colons de l’ancienne Rhodésie au profit du peuple zimbabwéen.
On risque également d’encenser une opposition zimbabwéenne pour de mauvaises raisons. Si elle est soutenue aujourd’hui par la presse internationale et les dirigeants occidentaux, ce n’est pas en raison de son attachement à la démocratie, mais pour sa propension à assumer le rôle de relais du néocolonialisme britannique et à travailler pour les intérêts des puissances coloniales. D’ailleurs, Mugabé avant d’être le tyran d’aujourd’hui était un ami de la Reine d’Angleterre qui l’avait d’ailleurs décoré du titre de chevalier.
On comprendra alors la phrase sus citée, lorsqu’un dirigeant africain ne fait plus l’affaire des puissances occidentales, on l’affuble de tous les maux. Une autre version du dicton quand on veut noyer son chien on l'accuse d'avoir la rage.
vendredi, mai 23, 2008
La bêtise des dirigeants africains : Paul BIYA décore Brice Hortefeux

Au-delà de cette distinction honorifique, Brice Hortefeux a pris part aux côtés du chef de l’Etat camerounais au défilé civil et militaire marquant la 36e édition de la fête nationale du pays qui s’est célébrée mardi 20 mai.
La veille de cette grande parade en souvenir au référendum du 18 mai 1972 dont les résultats ont abouti à l’unification des parties anglophone et francophone du Cameroun, Brice Hortefeux a été reçu en audience et à déjeuner par Paul Biya au palais de l’Unité à Yaoundé.
Le Cameroun et la France « d’accord sur l’essentiel »
Dans son toast, Paul Biya a déclaré que « La France et le Cameroun sont des partenaires de longue date. De la fin de la première guerre mondiale à notre indépendance des liens très forts se sont noués entre nous, liens qui ont résisté à l’usure du temps et dont les traces sont encore bien visibles. »
A propos de la politique française de l’immigration que porte Brice Hortefeux, le président de la République du Cameroun a affirmé que son pays et la France sont « d’accord sur l’essentiel. »
« Comme vous, je pense qu’il n’est pas bon que nos jeunes partent à l’aventure dans des conditions qui ne peuvent mener qu’à l’échec. Il faut décourager ces tentatives », a dit Paul Biya pour qui les raisons sont entre autres : « Le chômage, le manque d’avenir, le découragement qui finissent par l’emporter sur l’attachement au pays natal et à la sécurité de l’entourage familial. »
La France qui est aux côtés du Cameroun à travers le contrat de désendettement et de développement (C2D), intervenant dans le cadre de l’allègement de la dette des pays en développement pour un montant cumulé de quelque 750 milliards FCFA sur la période 2005-2020, passe aussi pour être le premier fournisseur du Cameroun avec 303 milliards FCFA d’exportations.
« En dehors de l’aide directe qu’elle nous a apportée, la France a également plaidé notre cause dans les forums internationaux, ce qui nous a permis de bénéficier d’annulations et de remises de dettes importantes, donnant ainsi à notre économie la bouffée d’air dont elle avait besoin. Le rôle de votre pays a été essentiel dans ce domaine », a déclaré Paul Biya.
Dans tous les cas, le Cameroun, malgré un sol fertile, un sous-sol riche, une population entreprenante et laborieuse, et des conditions climatiques favorables, a été classé pays pauvre très endette (Ppte).
Un nouveau Plan Marshall pour l’Afrique
« Au Cameroun, comme ailleurs en Afrique, l’état actuel de nos économies ne nous permet pas pour le moment de proposer à tous nos jeunes, y compris les diplômés, les emplois auxquels ils peuvent prétendre. En vérité, seul le lancement d’un nouveau Plan Marshall pour l’Afrique pourrait, me semble-t-il, répondre à ce défi », a ensuite suggéré le président de la République du Cameroun au cours du déjeuner.
Pour Paul Biya, la croisade pour le développement de l’Afrique dont le Sommet du Millénaire a fixé les objectifs à court terme, n’a de chance de parvenir à ses fins que si des moyens adéquats lui sont consacrés.
Le chef de l’Etat camerounais qui compte parmi les doyens du continent, estime que le nouveau Plan Marshall pourrait considérablement réduire l’immigration clandestine des Africains vers l’Europe.
« Il n’est pas dans l’intérêt de personne que se crée un déséquilibre grandissant entre une Europe riche et puissante et une Afrique pauvre et sans avenir », a déclaré Paul Biya. « Car si le développement de nos pays progressait de façon satisfaisante, si notre économie créait des emplois, pourquoi iraient-ils, au risque de leur vie, chercher ailleurs ce qui serait à leur portée ?, s’interroge Paul Biya pour qui « les récentes « émeutes de la faim » sont des avertissements dont nous devons tous tenir compte. »
Maximiser la contribution au développement de la diaspora camerounaise
Le Cameroun compte environ 36 000 ressortissants et aurait le deuxième contingent d’immigrés en France qui a mis en place depuis un an « une politique d’immigration concertée et choisie avec les pays africains notamment, sur la base du dialogue, de la volonté construite et de la transparence ».
Selon Brice Hortefeux, il importe « d’organiser cette immigration pour qu’elle se fasse au bénéfice de la France et des pays africains », car deux immigrés sur trois proviennent du continent africain. Il a rappelé que cinq pays africains ont déjà signé des accords particuliers avec la France au sujet de l’immigration concertée. Le Cameroun pourrait en être le sixième afin de mieux canaliser le flux migratoire vers la France.
Le ministre français de l’Immigration a également abordé le volet lié aux diasporas africaines sur le territoire français. Celles-ci à son avis " ne sont pas suffisamment utilisées ". " Les fonds envoyés vers leurs pays s’élèvent à environ 8 milliards d’euros (soit à peu près 5250 milliards de francs Cfa, ndlr). De l’argent utilisé à plus de 80% pour la consommation ".
S’il pense que cet argent est envoyé pour aider les familles restées sur place en Afrique, il est donc question aujourd’hui pour lui d’aider à l’orientation de cet argent vers l’investissement, notamment dans les domaines comme l’agriculture, l’artisanat…
La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir
S’agissant de la communauté camerounaise en France, Brice Hortefeux l’évalue à environ 36.000 âmes, avec au passage la deuxième en ce qui concerne les étudiants. A ceux-ci, il conseille le choix de filières porteuses " qui débouchent sur une activité professionnelle "
Pour la maitrise des flux migratoires, la France sous la houlette de son ministre de l’Immigration a signé des accords avec des pays africains comme le Sénégal, la Tunisie, le Gabon, le Congo et le Bénin. Il a précisé au cours de ses échanges que des discussions sont en cours pour un accord similaire avec le Cameroun.
Promoteur en France de la loi de maîtrise de l’immigration adoptée en 2007 qui limite le regroupement familial, Brice Hortefeux a fini par faire imposer des tests d’Adn pour les candidats à ce regroupement.
Ce très proche du Président Sarkozy est également connu pour avoir fixé aux forces de l’ordre en France des objectifs chiffrés en matière d’expulsions et de reconduite des étrangers à la frontière : 25.000 en 2007, 26.000 en 2008 et 28.000 en 2010.
Celui que l’on dit être le véritable père de l’immigration choisie est notamment l’auteur de cette phrase prononcée chez des confrères en octobre 2007, " La France a le droit de choisir qui elle veut accueillir ".
mardi, avril 29, 2008
Congo : les casques bleus de L’ONU auraient armé les milices contre de l’or

Pilleurs ou forces de maintien de la paix ?
La BBC affirme avoir obtenue ces preuves après une enquête d’un an et demi.
Selon les témoignages recueillis sur place, des soldats des contingents indo-pakistanais ont profité de leurs positions pour leur échanger des armes et des munitions contre de l’or.
Rappelons que ce scandale avait été dénoncé l’an dernier. Une enquête des Nations Unies avait alors débouché sur aucun trafic d’arme et classée le dossier sans suite.
La MONUC était dirigée à cette époque par le diplomate américain William Lacy Swing, nommé le 1er juillet 2003 comme Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC et chef de la MONUC par l’ancien Secrétaire Général Kofi Annan. William Swing a été remplacé en Janvier 2008 par Alan Doss
vendredi, avril 25, 2008
Les ennemis intérieurs de l'Afrique : les dirigeants francmaçons (1)
Par Vincent Hugeux, avec François Koch
Si les "Frères de Lumière" hantent les palais présidentiels du continent, ils ont davantage perpétué les travers de la Françafrique que diffusé l'idéal humaniste maçonnique.
a scène a près de huit ans d’âge mais n’a pas pris une ride. Le 22 octobre 2000, à la nuit tombée, le criminologue Alain Bauer, alors grand maître du Grand Orient de France (GODF), reçoit cet appel insolite d’un conseiller élyséen : « Un colonel de la gendarmerie mobile de Côte d’Ivoire veut vous parler de toute urgence. » Soit. Bientôt, un dialogue ubuesque s’engage entre le pandore africain et le dignitaire franc-maçon replet au crâne poli, amateur de havanes et de mots d’esprit. « J’ai pour instruction de marcher sur le siège du FPI à la tête d’une colonne blindée, confie le gradé, faisant ainsi allusion au Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, vainqueur annoncé d’un scrutin présidentiel orageux. Or cet ordre est contraire à mes convictions maçonniques. J’ai besoin de tes conseils. » « Les valeurs démocratiques valent plus qu’une injonction illégale », tranche Bauer. « En tant que militaire, je suis soumis au devoir d’obéissance », riposte le gendarme. « Si tu ne suis pas ta conscience, assène le grand maître, on te radie de l’obédience. » Le lendemain, l’ex-patron du GO découvre, en parcourant le quotidien Libération, qu’un convoi lancé sur le QG abidjanais de Gbagbo a mystérieusement changé de cap. « Pour une fois, ironise-t-il, j’ai eu l’impression de servir à quelque chose. Quelle puissance ! »
Trombinoscope
Tous les chefs d’Etat africains francs-maçons gravitent dans l’orbite de la Grande Loge nationale française (GLNF). Les frères au grand jour Omar Bongo Ondimba (Gabon). Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville). Idriss Déby Itno (Tchad). François Bozizé (République centrafricaine). A noter que celui-ci, par ailleurs révérend supérieur d’une Eglise du christianisme céleste-Nouvelle Jérusalem, a sollicité à l’automne 2007 la bénédiction du pape Benoît XVI. Les frères de l’ombre Ceux-là s’abstiennent de confirmer, voire démentent. Il arrive que les sources initiées consultées par L’Express se contredisent... Abdoulaye Wade (Sénégal). A, semble-t-il, pris ses distances avec sa loge. D’autant qu’il doit tenir compte de l’hostilité de l’islam confrérique envers la franc-maçonnerie. Blaise Compaoré (Burkina Faso). Parrainé par son ministre des Affaires étrangères, Djibril Bassolé. Amadou Toumani Touré (Mali). Mamadou Tandja (Niger). Thomas Yayi Boni (Bénin). Paul Biya (Cameroun). Aurait été initié avant de se rapprocher de la mouvance rosicrucienne. Les demi-frères Ils ont été approchés et envisagent de rallier la « tribu ». Faure Gnassingbé (Togo). Joseph Kabila (République démocratique du Congo).
Mesurée à l’aune des guerres et guérillas qui endeuillent l’Afrique, l’autorité de la maçonnerie a du plomb dans l’aile. Car l’histoire des médiations entreprises çà et là au nom des « enfants de la Veuve » ressemble à s’y méprendre à la chronique d’un long échec. Certes, les « frangins » peuvent à bon droit se prévaloir de leur activisme louable dans les coulisses du centre Kléber, théâtre en janvier 2003 d’un rabibochage interivoirien aussi théâtral que fictif. Lors de la révolte civile qui ébranla 1991 l’assise du Malgache Didier Ratsiraka, il se peut que la sage neutralité des frères engagés de part et d’autre ait concouru, aussi, dans l’ombre des influentes Eglises malgaches, à conjurer le spectre du bain de sang. Tout comme elle entravera, une décennie plus tard, l’insurrection de Toamasina (l’ex-Tamatave), bastion d’un Ratsiraka qui récuse la victoire de son rival Marc Ravalomanana. De même, en rédigeant ès qualités un document solennel, la Fraternelle béninoise a sans doute amplifié en 1989 la portée de la Conférence nationale, vaste déballage un rien pagailleux dont l’ex-Dahomey fut le pionnier. Reste que la traçabilité des succès revendiqués paraît pour le moins aléatoire. Allez prouver que l’on doit à l’aura de tel vénérable l’alternance apaisée du Sénégal en 2000, ou, deux ans plus tard, la retenue du général ivoirien Robert Gueï, tenté d’arracher par les armes un mandat présidentiel que lui refusent les urnes... « Oui, nous avons évité des conflits armés ! » tonne l’avocat François Stifani, grand maître de la Grande Loge nationale française (GLNF). Où et quand ? Mystère.
Un legs colonial
Dédiée à « Saint-Jacques des Vrais Amis rassemblés », la première loge en terre africaine a vu le jour en 1781 à Saint-Louis du Sénégal. Il s’agira longtemps d’une maçonnerie coloniale, réunissant sous le maillet militaires, commerçants et fonctionnaires. Plusieurs maçons fameux ont plaidé en faveur de l’abolition de l’esclavage, notamment l’abbé Grégoire sous la Révolution puis Victor Schœlcher. D’autres ont œuvré à l’expansion de l’empire français, tels Pierre Savorgnan de Brazza et Jules Ferry, désireux d’« apporter les Lumières aux races inférieures ». L’émir algérien Abd el-Kader a rallié le Grand Orient en 1864. Longtemps laissés à la porte du Temple, les frères noirs y trouvent peu à peu leur place au xxe siècle. Citons le Sénégalais Blaise Diagne, nommé commissaire de la République en 1918 par Clemenceau, puis sous-secrétaire d’Etat aux Colonies sous Paul Doumer, ou le Guyanais Félix Eboué, qui, gouverneur du Tchad en 1940, rallie l’Afrique centrale à la France libre. A l’heure des indépendances, les loges africaines s’émancipent, créant des obédiences nationales, souvent nées de la fusion entre les filiales locales du GO et de la GLNF. A lire : La Franc-Maçonnerie en Afrique, par Georges Odo. Editions maçonniques de France, 2000.
Les revers, eux, sont dénués d’ambiguïtés. En 1993, la tentative de réconciliation menée au siège du GO entre le satrape togolais Gnassingbé Eyadema et ses opposants n’aboutit à rien. Quand, en 2003, Alain Bauer réunit les émissaires des crocodiles du marigot ivoirien, c’est pour entendre un maçon pro-Gbagbo lâcher sans ciller que « les Burkinabés – entendez les musulmans dioula du nord du pays – ne sont pas des êtres humains ». Mais aucun épisode ne reflète mieux l’impuissance des « triponctués » que le fiasco congolais. Conflit ô combien fratricide : il met aux prises dès 1993 le président sortant Pascal Lissouba, adepte du Grand Orient initié l’année précédente à Besançon, au lendemain de sa prestation de serment, et le général Denis Sassou-Nguesso, illuminé quant à lui à Dakar sous le label GLNF. Pour l’anecdote, Sassou avait vainement tenté d’attirer son futur ennemi juré dans l’orbite de sa propre obédience… Missions multiples, appels pressants, palabres « sous le maillet » : rien n’y fit. Pas même l’entregent du roué Bongo. « La raison avait quitté la Cité, soupire Joseph Badila, ancien très puissant souverain grand commandeur du Grand Orient et des loges associées du Congo (1). L’appétit de pouvoir prévaut souvent sur nos idéaux. C’est ainsi : les maçons sont partout, la maçonnerie nulle part. » Conseiller pour l’Afrique de François Mitterrand entre 1981 et 1986, le frère Guy Penne connaît la complainte. « Je me souviens avoir organisé des agapes – banquet rituel – à la mairie de Pointe-Noire. Six convives, venus de tous les camps. Ce fut très fraternel. Un mois après, ils se foutaient sur la gueule. »
Déchirements internes et guéguerres de succession
En août 1999, même topo. Réunis au siège du GO, rue Cadet (Paris IXe), les envoyés des trois belligérants – Sassou, Lissouba et Bernard Kolélas – doivent finaliser un « pré-accord ». Las ! On attendra en vain la délégation du premier nommé. C’est dire combien la sévère mise en demeure adressée quelques mois plus tôt aux frères dévoyés par Philippe Guglielmi, alors à la tête du Grand Orient, avait fait long feu. Le prédécesseur d’Alain Bauer peut au moins se targuer d’une intercession utile : en joignant in extremis DSN en brousse, il sauva sans doute la vie à six civils, dont trois francs-maçons, que les miliciens Cobra du futur vainqueur brûlaient de liquider.
Si le tablier, l’équerre et le compas garnissent la panoplie de tant de puissants, ils ont longtemps suscité la méfiance, voire l’hostilité des potentats du continent, hantés par la terreur du complot. Pour preuve, cet échange, en 1981, entre Guy Penne et le Béninois Mathieu Kérékou, marxiste repenti sur le tard. En visite à Cotonou, l’africain de l’Elysée prévient son hôte de son intention de rendre visite dans l’après-midi à ses frères locaux.
« Comment ? Vous êtes franc-maçon ? tonne Kérékou. Et Mitterrand le sait ? – Bien sûr. – L’est-il lui-même ? – Non. – Et il vous laisse faire... Au fait, pourquoi m’en parler ? – Mes amis hésitent à se réunir sans votre aval. Or leurs requêtes écrites restent sans réponse. – Mais qui vous dit qu’ils ne conspirent pas contre moi ? » Plus tard, le même Penne s’emploiera à désamorcer les soupçons de Laurent Gbagbo, dont l’oncle, Laurent Ottro, patron de la Société ivoirienne de raffinage, est pourtant un frère fameux. Il faut dire que la Côte d’Ivoire fut, sous le règne du très catholique Félix Houphouët-Boigny, le théâtre d’authentiques persécutions. En 1963, invoquant une cabale imaginaire, le patriarche de Yamoussoukro embastille plusieurs ministres et députés. Ernest Boka périra en détention. Quant aux rescapés, ils seront réhabilités, après qu’Houphouët, fourvoyé à l’en croire par le chef de sa police, eut fait amende honorable. Et c’est sur les instances de Pierre Biarnès, alors correspondant du Monde en Afrique de l’Ouest et mandaté par le Grand Orient, qu’il autorise les frangins du cru à « rallumer les feux ». Le Zaïrois Mobutu, lui, lève en 1972 à la demande du GO de Belgique l’interdit décrété sept ans plus tôt. Quant au Malgache Ratsiraka, il affiche envers les « trois-points » une défiance inaltérable. « Normal, grince Guy Penne. Un despote marxisant marié à une grenouille de bénitier : voilà bien le cocktail antimaçonnique parfait. » Au jeu des anathèmes, les sectes évangéliques supplantent désormais l’Eglise de Rome. « Il a fallu les calmer, ces pasteurs, admet un proche de Sassou. Des frères haut placés au sein des services de sécurité s’en sont occupés. » Nulle part pourtant la chasse aux maçons ne fut plus barbare qu’au Liberia anglophone, paradis des loges jusqu’au coup d’Etat du sergent Samuel Doe (1980). Sur fond de massacres, le mutin ordonnera le saccage du temple le plus fameux de Monrovia. S’il n’y a pas mort d’homme, la violence des querelles au sein même de la nébuleuse des Lumières laisse pantois. Il y a bien sûr la rivalité entre le GODF, réputé de gauche et très attaché à la laïcité, et la GLNF, qui attend de ses ouailles la foi en un Grand Architecte d’essence divine ; classée à droite, celle-ci doit à sa stratégie d’entrisme par le haut – priorité à la cooptation des chefs d’Etat – de tailler depuis vingt ans des croupières au Grand Orient, pionnier de l’enracinement maçon en terre d’Afrique. Témoin, le 90e anniversaire de la Grande Loge nationale française, fêté avec faste en décembre 2003 dans un palace cannois : un écran géant déployé dans le lobby du Grand Hôtel diffuse alors en boucle l’arrivée à l’aéroport de Nice d’une demi-douzaine de présidents africains, Bongo et Sassou en tête, escortés par le grand maître Jean-Charles Foellner. Mais il y a surtout les déchirements internes et les guéguerres de succession
Un rire franc et maçon
Autrefois patron de la cellule africaine de l’Elysée, le truculent Guy Penne, lui-même haut gradé du Grand Orient, se plaît à raconter cette anecdote : « Un jour que nousdiscutons à trois – Omar Bongo, François Mitterrand et moi – le président se met à me charrier en ces termes : “Ah ! mais c’est vrai que, tous les deux, vous êtes... Comment dit-on chez vous, déjà ? Des cousins ? Non, des frères, c’est cela.” Bref, il faisait son numéro et, pour tout dire, se fendait la pêche. » Enclin à ironiser sur les « frérots la grattouille », référence à la poignée de main codée des trois points, l’homme de Latché appréciait en connaisseur la blague favorite de son ami Penne. Laquelle met en scène uAn initié cuisant à petit feu dans une marmite, au centre d’un village africain. En désespoir de cause, le captif adresse au sorcier local le signe de détresse des maçons. « Tu es un frère ? », s’enquiert le marabout. « J’en suis. – De quelle obédience ? – C’est tellement important ? – Oui, j’aime préciser sur le menu. »
« Pourquoi pas une ligne Subvention Foellner au Budget ? »
Le profane ne saurait soupçonner la virulence des imprécations, parfois fondées d’ailleurs, qui circulent par courrier ou sur le Web. Affairisme, détournements de fonds, cavalerie financière, mœurs, alcoolisme : tout est bon pour détrôner l’adversaire. En 2004, un document suffit à ébranler les colonnes du temple GLNF. Il s’agit de la photocopie d’une lettre à en-tête du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie du Congo-Brazzaville, datée du 18 novembre 2002 et signée par Rodolphe Adada, titulaire du portefeuille à l’époque. La missive prie le trésorier-payeur général de remettre, « sur instructions du président de la République », la somme de 250 millions de francs CFA – soit plus de 380 000 euros – au grand maître Foellner. « Montage ! Faux grossier ! s’insurge Adada, prompt à pointer les incohérences de la lettre. Si le chef de l’Etat voulait faire don d’une telle somme, croyez-vous vraiment qu’il agirait ainsi ? Pourquoi pas inscrire carrément une ligne Subvention Foellner au Budget ? » « Ce poulet est douteux, nuance un Congolais initié à plus d’un titre, mais la pratique est courante. Dans le genre, croyez-moi, on a vu pire. » Jamais Alain Bauer n’oubliera ce tête-à-tête avec Omar Bongo, au Palais du bord de mer, à Libreville, ni les trois mallettes pleines de cash, posées sur l’estrade où trône le bureau du chef. « Il prétendait épauler ainsi la fraternité, se souvient le criminologue. Un vrai choc culturel... »
« Un univers pourri jusqu’à la moelle »
Un autre travers fausse l’équerre : l’initiation à marche forcée de despotes élus ou pas, hermétiques aux idéaux humanistes de la maçonnerie et propulsés au sommet de la hiérarchie, sinon à la tête d’une obédience taillée sur mesure. « Brûler ainsi les étapes, c’est idiot », grommelle Guy Penne. Tel fut le cas du défunt Robert Gueï, initié en présence d’une brochette d’anciens officiers français et catapulté en un clin d’œil au 33e degré, dignité suprême. Soulève-t-on ce dévoiement et l’ascension météorique de Sassou devant François Stifani (GLNF) ? La riposte cingle : « Je ne peux pas vous laisser dire ça. Le président Sassou-Nguesso tient son maillet de manière impeccable. Chez lui, l’observance des rites est exemplaire. Moi, à la différence de mes amis du GO, je ne fais pas de politique. » L’ennui, c’est que DSN, lui, ne fait que cela. « Il veut verrouiller un consensus maçon en sa faveur d’ici à l’échéance présidentielle de 2009, avance un dignitaire congolais. Son gouvernement compte une vingtaine de frères, mais où sont les écoles, les dispensaires, les routes, les emplois, les retraites, la justice, la solidarité, le partage. Où ? Que devient le pactole que nous vaut la flambée du cours du pétrole ? » « Cessons donc d’infliger des leçons à l’Afrique, réplique Stifani l’Antibois. Pourquoi la France jetterait-elle l’anathème sur ses leaders au moment où l’Amérique et la Chine les courtisent ? » Antibois, certes. Anti-langue de bois, voire...
Au Gabon, au Congo-Brazza ou au Cameroun, décrocher un maroquin demeure, pour le non-initié, un authentique exploit. Reste que l’allégeance maçonne ne suffit pas toujours. En décembre 2004, le frère centrafricain Charles Massi, candidat à la magistrature suprême, sollicite les conseils de Bongo. A l’en croire, celui-ci lui suggère de négocier avec son futur vainqueur François Bozizé un accord de désistement mutuel « sous le couvert de la Veuve ». Trois ans plus tard, le même Massi, nommé entre-temps à l’Agriculture, fera les frais d’un remaniement, tout comme Enoch Lakoué-Derant, protégé de Sassou et prétendant malheureux à la primature (2).
Maçonnerie d’affaires, maçonnerie du ventre : maintes histoires de corruption plombent, en Afrique comme ailleurs, le prestige des loges. « Ma première impression ? Un univers pourri jusqu’à la moelle », assène Alain Bauer. « Dans le business, concède un proche de Sassou-Nguesso, le risque de trafic d’influence n’est jamais loin. A offres égales, je choisis le frère. Mais je vois mal un décideur écarter le mieux-disant profane au profit d’un initié. » En revanche, la fraternelle postcoloniale n’a rien d’un mythe. « Les passerelles fonctionnent, souligne Joseph Badila. Pour le pire, dès lors qu’elles perpétuent les travers de la Françafrique. Et pour le meilleur, parfois. Quand on peinait à instaurer à Brazza le guichet unique pour les entreprises, j’ai appelé un frère, expert en la matière au cabinet d’Alain Madelin, alors ministre de l’Economie. Sa venue nous a été utile. »
L’hôtel de Montesquiou, siège du ministère de la Coopération, a vu passer sous ses lambris plus d’un frangin. Avec un bonheur inégal : paravent d’un pillage des fonds publics, le Carrefour du développement torpilla en 1984 la carrière du socialiste Christian Nucci et de son chef de cabinet Yves Chalier, son parrain en maçonnerie, tendance Grand Orient. Plus tard vint l’Aveyronnais Jacques Godfrain, jadis élu... de Saint-Affrique. Comment le sait-on ? Grâce à la convocation à un atelier de son obédience que ce disciple de Jacques Foccart avait laissé traîner sur une photocopieuse. Machiavel africain de la France gaulliste, Foccart avait pris soin d’affranchir Guy Penne, fraîchement installé au 2, rue de L’Elysée. « Vous vous débrouillez pas mal, lui dit-il alors. Les premiers échos sont bons. Au fait, vous savez ce qui vous vaut d’être là ? Votre profil franc-mac’. » Un pedigree qui ne sauvera pas l’ancien patron du Quai d’Orsay, Roland Dumas, suspendu du GO par Alain Bauer sur fond d’affaire Elf. Question à 1 million de CFA : Omar Bongo aurait-il exigé – et obtenu – la tête de Jean-Marie Bockel si ce dernier avait été maçon ? Question à 2 millions de CFA : Bockel aurait-il dans ce cas prétendu « signer l’acte de décès de la Françafrique » ?
Qui l’eût cru ? Les initiés sont légions au sein de la tribu des « sorciers blancs », ces conseillers en communication familiers des palais africains. Témoin, Patricia Balme. A l’en croire, la fondatrice de PB Com International n’a jamais évoqué son engagement maçonnique avec ses clients, tels le président camerounais Paul Biya, le chef d’Etat centrafricain François Bozizé, l’opposant ivoirien Alassane Ouattara ou l’ex-ministre français Renaud Dutreil. Etrange coïncidence : tous, à l’exception de Biya, affilié à la mouvance Rose-Croix, sont des « triponctués ».
Quelques cadavres et de troublantes énigmes
Les placards de la maçonnerie franco-africaine recèlent encore quelques cadavres et plus d’une troublante énigme. A commencer par la mort, en février 1987, de Michel Baroin, ancien grand maître du GO et alors patron de la Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF), tué avec six frères, tous hommes d’affaires, lors du crash de son jet privé sur les flancs du mont Cameroun. Un autre épisode, plus ancien, mérite qu’on s’y arrête : l’assassinat, le 26 août 1973, du communiste tchadien Outel Bono, trois jours avant le lancement programmé d’un nouveau parti d’opposition. Selon les proches de cet ancien médecin-chef de l’hôpital de Fort-Lamy – aujourd’hui N’Djamena – son sort aurait été en partie scellé lors d’échanges entre le gouverneur de la Banque de développement du Tchad et un ex-colonel des services français, nommé Henri Bayonne, tous deux membres de la même loge parisienne de la GLNF. Pure coïncidence, sans doute.
Enquête paru dans L'express.
mercredi, avril 09, 2008
La Chine, les JO et l’hypocrisie des Nations occidentales

A géométrie variable. Le beau rôle que les états occidentaux affectionnent tant de jouer dans la pièce mondiale désormais réduite à une opposition entre bons et mauvais, justes et méchants, sauvages et civilisés, obscurantistes et éclairés, monde barbare et monde libre, axe du bien et axe du mal, dictatures et démocraties, pauvres et riches, Orient et Occident, islam et judéo-christianisme. Ce binarisme, pathologique et compulsif, savamment orchestré, s’exhibe sans gêne aux yeux du monde entier sur fond d’amnésie des crimes du passé. Des crimes ignominieux perpétrés au nom des toujours valeurs universalistes et des droits de l’homme brandis de manière honteusement sélective au gré des intérêts égoïstes de l’Occident.
Il ne faut donc pas dissocier le chantage aux droits de l’homme pratiqué par les pays occidentaux avec la question de l’exploitation économique d’un pays. Les deux vont ensemble. Dès que les possibilités d’exploitation économique d’un pays se font riquiqui pour les pays de l’axe du bien, on brandi tout de go la menace que celui-ci représenterait et pour ceci et pour cela. C’est en vain qu’on chercherait dans l’histoire des pays occidentaux un usage juste, désintéressé des droits humains. Ils ne sont rien d’autre qu’une arme pour les pays occidentaux ; Ils l’utilisent pour disqualifier et stigmatiser un pays ou encore pour le piller et l’exploiter. L'agression unjustifiée de l'Irak par les USA n'a pas pour autant donnée lieu à un concert de jérémiades eurocentrées droitdelhommistes. Entre les exécutions capitales et Guantanamo, les Etats-unis, grand donneur de leçons, ne fait pas mieux pourtant en matière de droits humains. Et que dire de la France avec son pré carré africain, ce "presque département d'outre-mer" où elle peut encore tout se permettre.
Cet exemple irakien qui pend au nez de l’Occident n’est pas assez fort pour sûrement arrêter ce spectacle pitoyable et puant sur les droits de l’homme. Sans vouloir dédouaner la Chine sur le Tibet, le « deux poids deux mesures » que le monde occidental affiche constamment lorsqu’il est question des droits de l’homme agace. Il agace parce qu’il semble répandre au travers de ces manifestations occidentales contre les JO de Pékin, un parfum de nombrilisme occidental qui consiste à pratiquer l’autisme lorsqu’il s’agit de ses propres crimes. Il agace aussi parce qu’il s’auto désigne arbitre du monde, un rôle qui lui permet de s’affranchir de toute critique alors qu’il s’empresse de distribuer les bons et les mauvais points au « restes » de l’humanité.
L’exhumation brutale de la question des droits de l’homme en Chine dissimule mal donc les enjeux financiers autour des JO. L’Occident semble décider à compromettre les gains financiers que l’Empire chinois est prêt à engranger avec cette manifestation sportive mondiale. Sinon comment comprendre cette subite empathie envers le peuple tibétain. Rien à part les profits capitalistes qui permettent d’expliquer cet usage sélectif du chant des droits de l’homme sur l’autel des jeux olympiques. La compagne de déstabilisation de la Chine est à la fois un boycott économique. Cette mise à distance du chinois est l’arme nouvelle pour tempérer les ardeurs économiques d’un Empire devenu subitement encombrant et peut être trop puissant pour être contrôlé. La phraséologie droitdelhommiste a quelque chose de pauvre tant elle montre l’incapacité des Occidentaux à faire face à la montée fulgurante d’un pays qui entend demeurer maître chez lui.
Enfin, la stigmatisation du chinois devenu le mauvais élève subitement dans le club fermé des pays civilisés dissimule mal les métamorphoses d’une idéologie au nom de laquelle l’Occident se vanta d’aller coloniser l’Autre. C’est un retour discret et sournois d’une culture de la suprématie maquillée en défense des faibles. Elle interpelle parce que l’attitude de l’Occident face aux droits de l’Homme semble se résumer à un étalage indécent de beaux discours, une sorte de rhétorique du mensonge qui se pare d’une pseudo générosité sur l’Autre. Pourquoi le Tibet et pas un autre ? Ces condamnations sélectives sont autant condamnables que les crimes de l’Etat chinois au Tibet. Pendant que certains activistes abrutis chantent les droits de l’homme sur les pavés et les toits d’églises en Occident, des contrées entières sont livrées à la malveillance de ce dernier sur fond d’un dépeçage économique et humanitaire que le pillage des matières premières exige. Encore une fois, il ne s’agit de disqualifier les postures morales vis-à-vis de la Chine par rapport au Tibet, mais de montrer que leur caractère sélectif a quelque chose d’immoral, d’indécent et de criminel.
samedi, avril 05, 2008
FCFA : une escroquerie monétaire au service de la France


Le FCFA n’est pas une monnaie africaine, elle est la propriété exclusive de la France, puis qu’aucun acte n’autorise sa création dans les constitutions des pays africains. La France a crée cette devise spécialement pour les colonies (son appellation d’origine, franc des colonies d’Afrique, le prouve, inutilisable en métropole) le 25 décembre 1945, au lendemain de la Guerre, sur le modèle du mark français, institué par les Allemands pendant l’occupation, dans le but d’exproprier et maintenir les Etats africains sous son joug. Ceci par le biais des comptes d’opération à partir desquels les Etats alimentent à hauteur de 65% de leurs économies (avoirs, recettes extérieures) le trésor français chargé de défendre la dite monnaie sur le marché. Les Etats africains, se déclarant incompétents pour le faire (comprendre refusent leur indépendance monétaire en ne se donnant pas les moyens objectifs de leur développement), versent une garantie auprès de l’Etat français.
Or ce système présente plusieurs inconvénients dont le premier est celui de pénaliser fortement les Etats africains qui ne peuvent faire un usage libre de leurs économies. Donc un Etat qui a pris l’habitude par exemple de vivre au dessus de ses moyens, comme c’est le cas de la plupart des Etats, s’endette forcément, puisqu’il ne dispose que d’une partie de ses avoirs. Il devient de ce fait un Etat créancier vis-à-vis de la France qui bloque une part importante de ses propres économies qu’il place pour son propre intérêt et re-emprunte si besoin au pays « endetté » à des taux exorbitants. C’est le premier mécanisme de la dette, qui n’a en réalité aucun fondement. Grosso-modo, la France utilise l’argent des Etats africains pour les endetter. C’est ce qui explique en partie que certains pays bradent leurs matières premières à l’image du Congo Brazzaville.
Dans un entretien accordé à la Chaîne panafricaine Telesud, l’auteur expliquait que ce sont les dirigeants africains eux-mêmes qui sont réfractaires au changement, pour protéger dit-il leur fauteuil présidentiel. Mais outrepassons ces arguments sans doute légitimes pour poser la question des conséquences d’une autonomie monétaire. Selon, le professeur AGBOHOU, le Maroc, la Tunisie, pour ne citer que ces pays là, ont opté volontairement pour des monnaies nationales en se libérant du joug monétaire français. Ceci dans le but de conforter leurs indépendances politiques. Aujourd’hui ces pays affichent une santé économique insolente, même en ayant des devises faibles en comparaison avec l’Euro. En conséquence, il s’agit, pour lui, d’une question de volonté politique.
Le pacte monétaire qui lie les Etats africains par l’intermédiaire des banques centrales africaines (BCAO, BCEAC, BCC) au trésor français est en réalité un pacte de colonialisme monétaire au service de l’économie française. Des pays extrêmement pauvres financent un Etat riche comme la France. Inféodées au trésor français, ces banques sont dotées d’un Conseil d’administration au sein duquel l’Etat français dispose d’un droit de veto. Le FCFA pérennise une servitude qui a pour dessein le maintien des Etats africains dans le sous développement chronique et l’endettement structurel. Africains, il y a du boulot !