jeudi, décembre 30, 2010

Lettre ouverte de Calixthe Beyala à Bechir Ben Yahmed : Jeune Af…rique, ce en quoi je crois, ou pas.


Lettre ouverte de Calixthe Beyala à Bechir Ben Yahmed : Jeune Af…rique, ce en quoi je crois, ou pas.

D’aussi loin que me porte ma mémoire, il me semble qu’une seule et unique fois, je fus en désaccord avec vous, très cher Béchir Ben YAHMED. Et je vous le fis savoir.

C’était il y a fort longtemps, mais lorsque passe trop de temps, ce dernier ne revêt plus aucune importance ; je l’avoue humblement, je n’ai nullement le sens du temps. C’était au sujet du nom du journal « Jeune Afrique ». Il me souvient que vous lui attribuiez alors le titre de «L’intelligent». Mes yeux fulminaient de colère lorsque je vous en parlai. Aujourd’hui encore, je ne puis oublier votre sourire ; et cette manière très pétillante de me rétorquer que j’aurais dû vous écrire pour vous dire mon sentiment. Depuis ces temps si lointain, aucune particule, aucune ride ne s’est point posée sur le respect et l’amitié qui nous lient… Au moins, c’est CE QUE JE CROIS.

Voilà que pour la deuxième fois, un sujet nous oppose : les élections Présidentielles en Côte d’Ivoire.

Je ne crois pas que Monsieur Alassane OUATTARA soit le Président élu de la Côte d’Ivoire car pour cela, il eût fallu que sa victoire fût reconnue par le Conseil Constitutionnel de son pays ; il me semble que ce n’est point le cas, me tromperais-je ? Aucune commission électorale, aussi noble soit-elle, ne saurait proclamer le vainqueur d’une élection, d’autant que dans le cas de la Côte d’Ivoire, cette commission électorale était constituée aux 2/3 par les membres de l’opposition.…

Vous me rétorquerez que le Président du Conseil Constitutionnel Ivoirien est un homme du Président GBAGBO. Oui, sans aucun doute. Mais n’est-ce point le cas dans tous les pays du monde et même en France ? On se souvient tous du cas des U.S.A où s’opposait alors AL GORE et W. BUSH. La Cour suprême trancha en faveur de ce dernier alors qu’il bénéficiait de moins de voix que son adversaire. Il me semble n’avoir pas entendu des cris d’orfraie des démocrates du monde entier, me tromperais-je ? Il me semble que l’ONU ne battit pas un cil pour condamner cette « usurpation de pouvoir. »

Je ne crois pas que le Président Français Nicolas Sarkozy aime tant l’Afrique et ses habitants qu’il veille à la démocratisation du continent, voire au bien être de ses peuples. Je n’ai pas oublié le discours de Dakar… Je n’ai pas oublié les élections au Gabon. Ne fut-il pas le premier à féliciter BONGO fils ? Pourquoi ne fustigea-t-il pas ce dernier ? Pourquoi le félicita-t-il, alors que l’opposition contestait, preuve à l’appui, les résultats des Urnes ? Il me semble avoir raté, -ce qui m’étonne-, votre édito lapidaire sur ce hold-up électoral. Et j’ajoute que le documentaire sur la Françafrique a clairement démontré les impostures, les magouilles et les mille manigances de mon pays la France, pour placer et maintenir au pouvoir quelques despotes dévoués corps et âme à notre mère patrie.

Je ne crois pas en l’ONU, ce minuscule Club d’Etats riches où aucun pays d’Afrique ne siège en son Conseil de Securité ; je ne crois pas que L’UNION AFRICAINE soit libre de ses propos d’autant que malheureusement pour les africains, celle-ci est financée par l’Union Européenne.

Je ne crois pas que les dirigeants Africains soutiennent activement Alassane OUATTARA ; il me semble n’avoir vu aucune félicitation émanant d’un Chef d’Etat du continent, adressée au Président désigné par la Communauté Internationale. Mais qui se cache derrière cette nébuleuse ? Seraient-ce les mêmes qui croisent les bras pendant qu’on bombarde l’Irak ou l’Afghanistan ?

Je ne crois pas à ce souci d’alternance démocratique dont ils veulent nous abreuver. Combien de chefs d’Etats ont changé la constitution de leur pays pour pouvoir être élu pour la énième fois ? Combien d’entre eux occupent le poste de Président depuis vingt voire trente ans ? Pourquoi la soi disant communauté Internationale ne les condamne-t-elle pas ? Et la France, qu’en dit-elle ?

Rien. Silence ! On exploite !

Je crois et permettez-moi de reprendre vos propos « la légende selon laquelle GBAGBO serait le grand défenseur de la souveraineté nationale et que ses positions tranchées lui ont valu l’hostilité de la France, » Il s’agit d’une réalité, vérifiée et palpable, confirmée en outre ces derniers jours par le documentaire français « la Françafrique. » Avez-vous oublié les implications de la France dans le coup d’état contre GBAGBO en 2002, ainsi que les multiples complots qui s’ensuivirent ?
Je crois que tous les Panafricanistes croient au complot contre la Côte d’Ivoire.

Il suffit pour s’en convaincre de regarder les deux manifestations organisées à Paris pour le soutien à la souveraineté de la Côte d’Ivoire et qui a réuni près de cinq mille personnes, battant le macadam dans le froid hivernal parisien. Donc GBAGBO n’est pas seul. Il a le peuple Africain à ses côtés.

Je crois qu’autrefois, la France et ses acolytes organisaient des coups d’Etats armés pour déloger les Chefs d’Etats Africains qui ne correspondaient pas à leurs critères de sélection. Je crois que la forme de renversement des pouvoirs indésirables a évolué ; elle est plus subtile. Me permettez-vous d’introduire la notion de « Coup d’ Etat électoral ? » Et si le Président GBAGBO en était une des dignes victimes? Y aviez-vous songé ?

Je crois que la stratégie géopolitique voudrait que le Golfe de Guinée soit totalement sous contrôle Occidental. L’épuisement des puits pétrolifères dans le Golfe Persique et la résistance armée dans ces régions, justifient que l’Europe se tourne vers l’Afrique. Pour son pétrole. Pour ses matières premières. Pour ses innombrables richesses. Et aussi- il ne s’agit pas d’un argument moindre,- sa capacité de soumission bas-ventrale… Je crois que tous les pays du Golfe de Guinée connaîtront le même sort que la Côte d’Ivoire dans un avenir plus ou moins proche. Je crois tout simplement qu’Alassane OUATARA est pour les Occidentaux l’homme de confiance et que pour atteindre leurs objectifs, à savoir lui faire revêtir le costume de président de la Côte d’Ivoire, ils sont prêts à tout…

Je crois enfin que GBAGBO ainsi que le peuple Ivoirien se battront jusqu’au bout pour ne point se faire dépouiller… en témoigne le peu d’enthousiasme qu’a suscité l’appel à la mobilisation d’Alassane OUATARA.

Je ne sais pas s’ils y réussiront.

Voilà, cher Béchir Ben YAHMED, ce en quoi je crois. Ou pas.

mercredi, décembre 29, 2010

Côte d'Ivoire : la France montrée du doigt commence à douter de son choix pro Ouattara

Que ceux qui ont voulu crier avec les loups se rassurent. La France est en train de revoir sa position. Voici les déclarations d’un sarkozyste. Preuve qu’au sein de la majorité présidentielle, le doute s’installe.


La mise en garde d’un député sarkozyste

La position officielle de la France sur la situation ivoirienne n'est pas partagée par l'ensemble des parlementaires. À gauche, certains élus, comme Henri Emmanuelli, François Loncle ou l'ancien ministre Hubert Védrine, s'interrogent. Au sein de l'UMP aussi, certains députés estiment que la position de la France devient dangereuse pour ses intérêts en Afrique. Didier Julia, député UMP de Seine-et-Marne et membre de la commission des affaires étrangères, nous a fait savoir qu'il a sondé ses collègues et que 30 à 40% d'entre eux commençaient à changer de ligne. Il a décidé de briser la chape de plomb et il a accordé son premier entretien sur cette affaire à Kernews, mardi 28 décembre, au micro de Yannick Urrien.

Kernews : Tous vos collègues parlent de l’accrochage que vous auriez eu avec Michèle Alliot-Marie lors de la dernière réunion du groupe UMP de l’Assemblée nationale, quelques jours avant Noël… Que s’est-il passé ?

Didier Julia : J'ai eu l'occasion, lors de la réunion du groupe UMP qui rassemble tous les députés, en l'absence de François Fillon, de poser trois questions à Madame Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères. Ma première question était de savoir pourquoi la France s'engage-t-elle au premier plan dans un problème de politique intérieure qui concerne la Côte d'Ivoire. La deuxième question : pourquoi le gouvernement français envisage-t-il de prendre des mesures de rétorsion à l'égard de l'entourage du président sortant de Côte d'Ivoire, qui serait à Paris, en leur retirant leurs visas et leurs passeports, alors que cela peut mettre en danger les 15 000 Français qui sont en Côte d'Ivoire et qui subiraient la même procédure. La troisième question : si les soldats français devaient ouvrir le feu sur des Ivoiriens pour un problème de politique intérieure ivoirienne, ce serait une abominable image pour la France, un recul de 50 ans, époque de la canonnière de la colonisation. Au XXIème siècle, ne serait-ce pas vraiment une régression du point de vue historique ? Ces trois questions ont suscité une colère extrêmement violente de Madame Alliot-Marie et cela m'a beaucoup étonné de la part d'un ministre qui se présente comme étant de tradition gaulliste. Le fait pour la France de s'identifier à la position américaine, qui est anti Gbagbo, parce qu'ils n'ont jamais pu conquérir les marchés de Côte d'Ivoire, ce n'est pas une position gaulliste. La position gaulliste, c'est d'abord le respect des pays et de leur indépendance. Ensuite, nous ne sommes pas des supplétifs des Américains dans la politique mondiale. J'ai été frappé par cette réaction passionnelle. J'ai eu l'occasion de passer une note au premier ministre François Fillon en lui disant que l'intérêt de la France et la morale en politique voulaient que nous laissions les pays de l'Union africaine s'occuper de la Côte d'Ivoire et que ce n'était certainement pas à l'ancienne colonie d’imposer son point de vue. Le premier ministre partage tout-à-fait cette approche du problème ivoirien.

Selon certaines indiscrétions émanant de vos collègues, Michèle Alliot-Marie, en privé, aurait des doutes sur la sincérité du scrutin annoncé par l'ONU… Qu'en pensez-vous ?

Notre problème, ce n'est pas d'être pro Gbagbo ou pro Ouattara… Nous nous interrogeons tous en commission des affaires étrangères et je peux dire que l'opinion majoritaire, de tous ceux qui s'intéressent au problème, est de dire qu'il y avait d’un côté une commission soi-disant indépendante, qui était sous le contrôle des Américains, en tout cas sous le contrôle des opposants au président Gbagbo et, de l’autre, un Conseil constitutionnel dont on dit que ce sont des amis de Monsieur Gbagbo, mais c'est quand même le Conseil constitutionnel… Par conséquent, je connais le nord de la Côte d'Ivoire qui est entre les mains de chefs de guerre qui pratiquent, comme chacun sait, le racket sur le coton et le diamant, et il était impossible aux populations qui sont sous leur tutelle de voter autrement que ce qu'elles ont voté. Donc, le problème de la légalité discutable dans le Nord est un réel problème.

Nous avons reçu des témoignages précis d'assesseurs représentant le candidat Gbagbo qui ont dû quitter le bureau de vote à 9 heures du matin parce qu'on les menaçait avec une kalachnikov…

Oui, au sein de la commission indépendante aussi, il y avait deux assesseurs représentant le candidat Gbagbo, contre dix, et ils ont aussi fait l'objet de menaces. Par conséquent, les conclusions de la commission indépendante posent vraiment un problème. Mais je n'en veux pas à Michèle Alliot-Marie. C'est une femme pour laquelle j'ai de l'amitié et une certaine admiration. Ce qui m'inquiète plutôt, c'est qu'elle incarne une tradition gaulliste et, si son attitude l'amenait à soutenir aveuglément le point de vue américain et à ne pas respecter la réalité du scrutin pour des raisons qui m'échappent, eh bien, je dis que son image en pâtirait.

Comment analysez-vous l'influence des médias sur ce dossier ? Il n'y a aucune explication précise sur le fond de l'affaire, on n’entend aucun discours contradictoire, mais une dialectique de guerre et de diabolisation…

Les médias agissent de la même façon dans tous les domaines. Tout le monde a hurlé contre Éric Woerth en le qualifiant d’escroc, de voleur, de menteur, de truqueur, de profiteur… Aujourd'hui, plus personne n'en parle. Lorsqu'ils s'apercevront tous qu’ils se sont trompés, il y en a pas un qui aura l'honnêteté de le dire. Il y aura une petite ligne disant que Monsieur Woerth n'était finalement pas concerné par les problèmes sur lesquels il était critiqué. J'ai connu cela à propos de l'affaire irakienne : ils se sont déchaînés contre nous pendant dix jours ! Le procureur général et les juges ont conclu que l'accusation de collusion avec une puissance étrangère pour intenter aux intérêts fondamentaux de la France était une affaire purement ubuesque et sans fondement. Nous avons été totalement relaxés et nous avons eu droit à trois lignes dans les journaux… Regardez, toute la presse s'est déchaînée sur le problème des retraites. A l'étranger, certains pensaient que la France était sens dessus dessous et que c'était la révolution dans la rue… Tout le monde nous interrogeait sur le désordre de la société française et plus personne ne parle des retraites aujourd'hui ! Dans la presse française, tout le monde va dans le même sens et, lorsqu'ils feront marche arrière, on va passer à autre chose…

Alors, faisons un peu de prospective, car chaque opération de désinformation qui a été entreprise a des conséquences sur une décennie. La conséquence de la première guerre du Golfe a été l'émergence de l'islamisme radical et des attentats du 11 septembre 2001…

C’est vrai…

La deuxième guerre a entraîné le massacre des chrétiens d'Irak et d'Orient, qui doivent fuir leurs pays respectifs…

Oui…

Alors, quelles seront les conséquences de cette affaire ivoirienne ?

J'ai dit à Michèle Alliot-Marie que si nous continuons dans cette voie, les Français seront tous remplacés par les Chinois, les Brésiliens, les Indiens, et la France disparaîtra de l'Afrique. C'est très dommage. J'ai aidé le président Sarkozy à être élu, je soutiens son action réformatrice très méritante en France, mais je ne peux pas suivre une politique mondiale lorsqu'elle met en cause l'influence et la crédibilité de la France dans un continent, surtout l'Afrique, qui est le continent d'avenir. En 2050, l'Afrique sera plus peuplée que la Chine. C'est un continent en pleine expansion économique, qui est en train de s'organiser, dont les ressources sont considérables, et c'est vraiment un continent d'avenir. La France risque de se couper pendant longtemps d'un pays d'avenir. Si cela s'amplifiait, ce serait une grave régression.
Sources Kernews

mercredi, décembre 22, 2010

Halle Berry dénonce le racisme à Hollywood

Dans une interview accordée au magazine Hollywood Reporter l'actrice de 44 ans revient sur le racisme présent à Hollywood. De quoi ternir les paillettes !

Halle Berry, première actrice afro-américaine à remporter un Oscar en 2001, partage l'affiche du Hollywood Reporter avec Sidney Poitier, le premier acteur noir à avoir été oscarisé en 1963. Dans cette interview, l'actrice de 44 ans revient sur les discriminations raciales qui règnent encore à Hollywood. L'arrivée du cinéma en couleur dans les années 70 n'a pas changé les esprits. Se faire une place dans le temple du 7ème art n'est toujours pas évident quand on est noir. L'élection de Barack Obama n'y changera rien !

"Il y avait des rôles que je voulais vraiment jouer, et j'ai dû écouter des producteurs me dire 'Nous ne voulons pas une black pour ce rôle-là parce que si elle est noire, ça change toute l'histoire...qui seront alors leurs parents ?... Ça devient un film de black, et qui ira le voir ?" déclare Halle Berry devenue malgré ça une star du cinéma. L'actrice avoue que ces considérations ont eu une répercussion sur sa propre vision des choses : "en tant que jeune femme noire, c'est triste à dire, mais je n'avais pas une image positive de ce qu'étaient les hommes noirs". De quoi entacher le glamour Hollywoodien.

Ces discriminations n'ont pas entamé le moral de Halle Berry qui déclaire que "voir un homme comme Sidney Poitier avec sa grâce et sa dignité m'a vraiment inspirée." Après des débuts difficiles, l'actrice a gagné le cœur du public et de la critique. Avec un Oscar pour le film A l'ombre de la haine et même un rôle de James Bond Girl, Halle semble désormais bien loin de ces propos racistes. En 2011, elle sera à l'affiche de Dark Tide de Kate Mathieson et Frankie & Alice de Geoffrey Sax. On l'annonce aussi dans le prochain film de Garry Marshall aux côtés de Sarah Jessica Parker et Zac Efron. Tout roule pour Halle !



Johanna BARTOLO - le 18/12/2010 - 17h24

Sources Plurielles.fr

mardi, décembre 21, 2010

Libération crache sur Gbagbo, Henry et Anelka





Le journal bobo fait le coup de trois nègres à cramer sur le gril du journalisme de caniveau. C’est par ce genre de « Une » que l’on s’enfonce tous les jours. Libération n’est pas à sa première tentative. Déjà en août 2008, ce même torchon, avait traîné dans la boue Lilian Thuram. Je vais finir par croire qu’une négrophobie bon teint sévit à Libération.

jeudi, décembre 16, 2010

CI : Gbagbo est-il en train d’enterrer l’Afrique de Papa ?


On signale quatre morts après la marche funèbre orchestré par l’ancien rebelle Guillaume Soro ex premier ministre du Boulanger et renouvelé à ce même poste par Ouattara, le président du Golf du nom de l’hôtel où il a élu domicile avec ses sbires en attendant la fin du boulot par la soldatesque de l’ONU. Au moins le garçon ne perd pas le nord, il sait orienter son bec là où le vent(re) tourne.

Gbagbo est-il entré dans l’histoire ? Je rappelle que je ne suis ni pour Gbagbo ni pour Ouattara. Les deux ne sont que des malheureux dindons de la farce occidentalo-françafricaine. Chacun a sa manière et à un moment donné servi d’idiot utile aux intérêts occidentaux en Côte d’Ivoire contre le peuple ivoirien. Mais Ouattara pour avoir été désigné par la communauté des intérêts occidentaux que défend le sieur Obama, un enfant d’Afrique aussi par son père, a peut être été meilleur soldat que Gbagbo que d’aucuns ont vite rangé dans le cercle très select et fermé des enfants dignes du Continent à l’image de Sankara, Lumumba etc…

En tout cas une chose est sûre, le Boulanger alias Gbagbo qu’il réussisse ou pas son combat contre les nervis intérieurs et extérieurs à la Côte d’Ivoire, il rentre incontestablement dans l’histoire. Pour avoir démontré que la communauté internationale n’était pas crédible pour oser donner des leçons aux dirigeants africains. Car cette communauté a toujours de manière sélective défendu la démocratie comme bon lui semblait au nom des ses propres intérêts. C’est pour cette raison qu’elle est devenue de plus en plus ridicule. Si la communauté internationale était crédible, elle aurait montré sa fermeté partout où le droit des peuples avait été violé. Or, que constatons-nous ? C’est le deux poids deux mesures. Gabon, Guinée, Congo, Egypte, Togo, Niger, Tunisie etc. dans ces pays ont eu lieu des scrutins pour le moins contestables. Mais c’est en vain qu’on a attendu une levée des boucliers de la part des gendarmes du monde. Pas un bruit, ni vu ni connu. Tant qu’elle continuera ainsi, elle sera de moins en moins crédible et les peuples africains qui ont déjà pris acte de ces tergiversations, feront de plus en plus confiance aux dictateurs téléguidés ou pas qu’à des institutions dont le seul intérêt est de nuire aux intérêts des peuples africains.

L’Acte I de la vraie indépendance se joue peut être en ce moment en CI. En attendant l’acte II…

lundi, décembre 13, 2010

Documentaire France 2, Françafrique : la raison d’Etat de Patrick Benquet



50 ans sous le sceau du secret

Pour les plus avertis d’entre vous, vous n’apprendriez rien que vous ne sachiez. Pour les moins avertis, le choc risque d’être total de voir les roitelets africains malaxés dans la marmité du grand bouillon Françafricain. Une triste réalité que résume bien cette phrase, de Maurice Delauney, ambassadeur au Gabon, et un des protagonistes de cette surréaliste fresque tropicale : « il y a des moments où la politique passe avant la morale ». De la morale justement il n’est guère question dans ce jeu diabolique et méprisant orchestré par les autorités françaises au lendemain des pseudo-indépendances octroyées aux pays africains. L’enjeu : garder la main mise sur les richesses énergétiques du sol et du sol africain au profit des grands groupes hexagonaux.

A la fin du documentaire, vous resterez sans voix. Si vous êtes lucide, vous vous diriez que la vie continue. Si vous êtes fataliste, vous maudirez le jour où vous êtes nés en vous disant je crois que le nègre est maudit. Vous irez même plus loin en vous disant que le gêne de la docilité et de la bêtise est en chaque africain. Lorsque vous verrez le journaliste détailler par le menu l’installation au pouvoir de Bongo, de Léon Mba, du putsch raté du mercenaire Bob Denard au Benin, de l’assassinat de Félix Moumié, de la déstabilisation du Nigéria pendant la guerre du Biafra et de la Guinée de Sékou Touré par l’introduction de faux billets, de l’éviction de l’empereur Bokassa, vous risqueriez une suffocation.

Ce documentaire est fort intéressant et instructif. Le seul hic est qu’il pêche par son côté marxisant en négligeant les motivations réelles des dignes héritiers de l’Afrique de Papa que sont les roitelets tropicaux. Car dans cette histoire, la France protège bien ses intérêts tout servant la soupe à ces derniers. Une bonne soupe bien grasse. Il serait intéressant de creuser sous le vernis des ambitions de ces derniers. Certains diront vite le pouvoir, l’argent. Mais, il n’y a pas que cela. Car pour oser accepter de jouer le rôle d'inverti et de sodomite tropical à la solde de barbouzes sans foi ni loi tout en leur livrant cette terre ancestrale, il faut une sacrée bonne dose de haine de soi. Dans ce domaine, il semble qu'il n’y a pas mieux au monde que les Africains. Des individus faciles et lâches.

La première partie a été diffusée le 09 décembre 2010, la deuxième interviendra le 16/12 sur France 2 vers 23H

samedi, décembre 04, 2010

Côte d’Ivoire : le scénario du pire… ?

La sagesse africaine voudrait qu’en pareille situation, le silence soit la seule parole du chef du village. Mais nous allons tordre le cou, une fois n’est pas coutume, à cette adage, héritage ancestral, venu des temps immémoriaux. La situation l’exige. Dans le flot continu des informations qui nous viennent de la Côte d’Ivoire, il est un sentiment auquel nous succombons tous : la passion. Or celle-ci fait parfois perdre la raison. Voilà un pays dans une situation ubuesque alors qu’il semblait avoir renoué avec la paix. Mais les signaux du ciel semblent nous indiquer le contraire. Certains se déchaînent contre le président réélu Laurent GBAGBO par le Conseil constitutionnel, accusé de tous les maux. Putschiste, tricheur, dictateur etc. Les qualificatifs vont bon train. Un blogueur bien connu de la place y allé même de son couplet le traitant de faire preuve d’amateurisme. D’autres en revanche chargent le vainqueur sorti des urnes à savoir Alassane Ouattara. Là aussi les qualificatifs sont légion : vendu, pion des Occidentaux, diviseur, l’ami des intérêts maffieux de ceux qui ne veulent pas l’Afrique des Africains. Bref, de tous les côtés, il se déchaîne une haine indescriptible. Mais qui croire devant cette marmite bouillante dont le couvercle risque d’exploser à tout moment ?

L’union africaine a dépêché d’ores et déjà l’ancien président sud africain Thabo Mbeki. Il est attendu sur place. Mais que va-t-il en sortir ? des ersatz de Marcoussis bis ? Non. Tout porte à croire que la CI s’enfonce dans ce que nous tous redoutions depuis le début : la violence. Le scénario du pire que personne ne veut voir en tous les cas a sorti son gros nez. Le ralliement de l’ancien chef rebelle et ex premier ministre Guillaume Soro à ADO est un signe qui ne trompe pas. La CI est au bord de l’implosion. La bataille électorale a quitté les urnes et le verbe de la constitution. Désormais ce sont d’autres stratégies qui sont à l’œuvre. Des stratégies du pire…

vendredi, décembre 03, 2010

Côte d’Ivoire : on n’y voit rien…


Ce soir, la CI est vraiment un cas KO. Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur de la présidentielle ivoirienne par le Conseil constitutionnel après avoir invalidé les résultats provisoires qui donnaient vainqueur l’ancien premier ministre Alassane Ouattara. Le président déjà en place, vainqueur de l'élection du 28 novembre aurait obtenu 51,45% des suffrages, après annulation de 7 circonscriptions du Nord de la Côte d’Ivoire, accusées d’être le fief des ex-rebelles.
La confusion est donc totale. Deux présidents s’affrontent désormais par médias nationaux et internationaux sous l’œil critique de la « fameuse communauté internationale ». Le terme est d’ailleurs un abus de langage, la notion de « communauté d’intérêts occidentaux » serait plus appropriée. Car en effet dans ce duel qui se joue désormais hors des urnes, c’est l’avenir du pays qui risque d’être en suspens. La bataille des légitimités des deux frères ennemis va continuer si aucune volonté manifeste pour trouver un terrain d’entente ne s’entrevoit.

Un casse tête juridico-institutionnel

Les fast thinkers ont déjà qualifié cette victoire de GBAGBO comme étant un putsch institutionnel de surcroît émaillé de fraudes. De même que la victoire de ADO ne pouvait être qualifiée de franche tant les images de violence au Nord du pays attestées par les autorités militaires du pays ne plaidaient en sa faveur. Si Laurent GBAGBO peut se prévaloir d’une décision du Conseil constitutionnel, il n’empêche qu’il s’agit là d’une véritable victoire à la Pyrrhus entachée de forts soupçons de manipulations. La question désormais qui se pose, comment les deux présidents vont-ils cohabiter et quelle suite va –t-il y avoir ? L’équation politico-électorale est d’autant plus difficile qu’elle comporte plusieurs inconnus.

Les inconnus… ?

Le premier inconnu c’est d’abord l’attitude de la fameuse communauté internationale dont sait déjà le parti pris. Son comportement décidera de la suite politique. Va-t-elle aider Laurent Gbagbo à travailler de manière à garantir la paix dans ce pays ? ou au contraire va-t-elle soutenir le vainqueur proclamé des urnes au risque de provoquer une scission définitive du pays ? Si cette possibilité se confirme, il va de soi que le Nord du pays grand perdant de ces élections va de nouveau plonger dans l’incertitude. On sait que les rebelles du Nord n’ont jamais été désarmés.

L’autre inconnu et pas des moindres, c’est la nouvelle gouvernance que va mettre en place le président Gbagbo. Si ce dernier s’engage dans une politique de la main tendue, encore faut-il que le camp d’en face l’accepte, le pire peut être évité à ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. En revanche, si le pouvoir reste une affaire du camp Gbagbo, les choses vont davantage se compliquer du moins sur le plan extérieur avec un risque d’isolement politique du pays.