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dimanche, avril 06, 2008

Le cube Maggi, pour des fesses rondes et sexy. Incroyable !



Par Aurore Assombri
La chanson « Ntaba ya Bandundu » devient doucement un tube en République Démocratique du Congo. Cette rumba de Shiko Mawatu, plus connu comme parolier, traite dans ses grandes largeurs de l’infidélité d’une femme. Mais l’introduction du morceau évoque un sujet tabou. « T’en as déjà mis huit sur les dix qu’il y avait à la cuisine, lance en substance le morceau en lingala. Laisse les deux autres pour assaisonner les haricots. » Hélène se plaint en effet que son amie ait dilapidé le stock de cubes Maggi pour rester au top de sa forme fessière.

Cube Maggic ?

Certaines introduisent en effet ce concentré d’aromates par voie anale pour avoir le postérieur généreux dont une majorité de Congolais raffolent. Elles l’utilisent dans sa forme brute comme suppositoire ou le liquéfient afin de l’introduire plus facilement par le biais d’une seringue. « Les femmes se disent que comme le cube Maggi est plein d’élément nutritifs, si on le place à cet endroit, seules les fesses prendront de la masse », résume Kerwin Mayizo, chroniqueur radio sur RFI et France Inter.

Le spécialiste musical souligne que de grands artistes du pays demandent à leurs danseuses d’utiliser le « cube ». Il se remémore des scènes qu’il a vues, des informations qu’on lui a fournies et dresse un emploi du temps type des filles : « Elles restent dans une villa où, le matin, un chorégraphe les fait danser. Vers 10h, elles voient leur conseiller en esthétique qui leur donne des lotions et des produits décapants. Après, on s’arrange pour qu’elles fassent au moins trois repas copieux et très gras. Le soir, le médecin du coin vient avec du Durabolin. Comme au final sur dix filles on n’en garde que cinq, certaines demandent à ce qu’on leur amène du cube Maggi pour mettre toutes les chances de leur côté ».

Les résultats de cette pratique sont mitigés. Chez certaines, le subterfuge fonctionne et les filles ne se privent pas de parader fièrement. A tel point que celles qui sont naturellement dotées d’un petit popotin n’hésitent pas à soulever la thèse du cube Maggi auprès de leur petit ami, quand ce dernier louche de trop près sur la croupe d’une rivale potentielle. Une façon de vanter le naturel et de dénigrer une « tricheuse » présumée.

Belle à mourir
D’autres utilisatrices n’y ont pas trouvé leur compte, à l’image d’Antoinette*. « Mes fesses ne s’élargissaient pas. Tout allait dans mes hanches et mes fesses n’étaient pas si rebondies », se désole cette jeune femme de 24 ans. Du coup, elle a abandonné cette mode. Une mode qui peut se révéler dangereuse pour la santé. De nombreuses femmes ont développé des infections, notamment à cause des épices contenues dans le cube Maggi. Les moins chanceuses ont succombé. Des cas tragiques dont les medias se sont fait l’écho.

Devant la menace sanitaire, des campagnes de sensibilisation ont été menées. Les dangers sont de plus en plus clairs, surtout dans l’esprit des filles scolarisées. Mais la tentation subsiste chez les plus minces, même instruites. Elles savent que leur silhouette frêle n’est pas un gage de beauté et que, pire, elle peut les faire passer pour des séropositives.


Source Afrik.com du 29/09/2007

mercredi, mars 19, 2008

Beautés noires, masques blancs : l’assimilation au dominant











Les rues d’Afrique comme celles d’Europe se peuplent de drôles de poupées noires ambulantes ? Non il ne s’agit pas de la dernière lubie d’un artiste contemporain qui veut choquer ses contemporains en parant les femmes noires de drôles de coiffures qui rappellent, à s’y méprendre, les attributs capillaires de l’indo-européenne. C’est à se demander jusqu’où peuvent aller les pratiques esthétiques des femmes noires ?


Une chose est sûre, les extensions ou rajouts leuco-capillaires synthétiques ou pas dont se parent désormais les créatures d’ascendance africaine sont un symbole des rapports sociaux entre dominants et dominés qui se sont installés depuis la rencontre entre les civilisations occidentales et négro-africaines. Du défrisage du cheveu crépu au blanchissement de la peau, la quête de la ressemblance au dominant est devenue une religion dont les femmes noires sont devenues les ferventes pratiquantes. Comme toute religion, dont la fonction principale est de relier l’adepte à une divinité, celles que pratiquent les femmes noires, la chasse au cheveu crépu ou encore aux traits négroïdes, est là pour maintenir et restaurer les chaînes d’aliénation mentale, tout en célébrant le modèle dit de la beauté universelle. Ici le dogme consiste à s’appliquer les attributs du modèle érigé en idéal esthétique suprême.


Intériorisés depuis plusieurs siècles, les rites de cette religion anti-esthético-négroïde, se déclinent en diverses pratiques qui vont de l’utilisation des dermo-corticoïdes hyper agressives pour la peau à des produits défrisant à base de toutes sortes de composants chimiques. Cette imitation du modèle dominant caucasoïde ne saurait se traduire par un simple effet de mode. Il s’agit d’aliénation même inconsciente. L’aliénation c’est la renonciation à soi, à ses codes culturels, qui peuvent être capillaires ou esthétiques. On s’éloigne de sa matrice culturelle pour adopter des codes qui lui sont étrangères. Une forme de renonciation à soi, à sa nature, éloignement de soi-même. Et celle-ci a un coût et pas seulement financier.


En s’imposant une esthétique éloignée de sa nature, non seulement la femme noire perpétue cette forme d’asservissement aux canons de la beauté dit universelle, mais elle enrichit les grandes enseignes mondiales de la cosmétique. En plus du dépouillement somatique, l’imitation du modèle plume les adeptes. Il y a à la fois une exploitation psychologique de la femme noire qui relève de l’aliénation culturo-mentale, et une exploitation économique de la femme noire par l’absence de contrôle économique de son image. Vaste programme donc que celui de la libération de l’homme noir.


Précision: loin de nous l'idée de condamner les usages médicaux de certaines pratiques esthètiques.