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samedi, septembre 11, 2010

L’Amérique ingrate remet ses vieux oripeaux


Un an et quelques mois de présidence Obama ont suffi pour que l’Amérique soit de nouveau hantée par ses vieux démons. Entre Tea party et extrémistes chrétiens islamophobes, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. L’enthousiasme voire l’hystérie collective qui avait accompagné l’élection de Barak Hussein Obama en novembre 2008 n’est plus qu’un vieux souvenir. L’Amérique serait-elle ingrate ?
Pourtant « les restes » de la politique de Bush continuent d’enlaidir le visage de l’Amérique tant du point de vue interne qu’externe. Le retrait annoncé de l’armée américaine d’Irak n’effacera pas le calvaire des Irakiens. Et la guerre d’Afghanistan est aussi un legs de l’administration Bush. Les négligences de celui-ci sur le plan économique ne seront pas résorbées en quelques mois de présidence.
Mais l’Amérique s’impatiente en toute connaissance de cause, attirée de nouveau par les sirènes républicaines. Celles là mêmes qui avaient quelques années auparavant mis en place des politiques ayant précipité la crise financière et par ricochet la crise immobilière qui a jeté des millions d’américains dans la rue. En 2009, 2,8 millions de foyers ont vu leur logement saisi par la banque. Et, selon le cabinet RealtyTrac, les saisies devraient cette année s'élever à 4,5 millions. D'après les experts de Deutsche Bank, le taux de défaut des ménages américains a atteint cet été 9,4% contre 3,3% lors de l'élection d'Obama en novembre 2008. Ce pourcentage variant d'un État à l'autre. Autant dire que le chantier est titanesque.

Délégitimer Obama

C’est le but des forces ultra conservatrices représentées par les médias comme FOX News ou encore ce mouvement politique Tea party qui a récemment rassemblé une dizaine de milliers de manifestants sur les marches du Lincoln Memorial, et paradoxe de l’histoire, le jour anniversaire du discours de Martin Luther King. Il ne fait pas de doute que ces forces obscures de l’Amérique nostalgique cherchent à déstabiliser le pouvoir d’Obama. Et déjà les rumeurs vont bon train. Selon un sondage paru dans le Time, plus de 28% des américains pensent que leur président noir est musulman. Toutes sortes de qualificatifs circulent au sujet d’Obama qui en fait un véritable « ennemi de l’intérieur ». « Socialiste, communiste, musulman », Obama est devenu le symptôme visible de tous les maux de l’Amérique. (la suite...bientôt)

samedi, août 28, 2010

Etats-Unis : Du rêve au cauchemar

Rassemblement de l'ultra-droite américaine à Washington

Plusieurs dizaines de milliers d'ultra-conservateurs américains se sont rassemblés samedi devant le Lincoln Memorial à Washington pour "rendre son honneur à l'Amérique" à deux mois des élections de mi-mandat. De quoi se demander : Où est l'Amérique post-raciale d'Obama ?

Cette manifestation organisée par le commentateur de Fox TV Glenn Beck s'est tenue le jour même du 47e anniversaire du discours prononcé par le pasteur Martin Luther King, au même endroit, et son fameux "I have a dream" ("Je fais un rêve").

Le choix de cette date et de cet endroit pour ce rassemblement, destiné en premier lieu à rendre hommage aux soldats américains engagés à travers le monde, a suscité les critiques de nombreux défenseurs des droits civiques.
Glenn Beck a répondu qu'il s'agissait d'une coïncidence.

Beaucoup de manifestants revendiquaient leur appartenance au "Tea Party", mouvance de l'ultra-droite qui se plaint du poids de la fiscalité, fustige le "socialisme" et milite pour "moins d'Etat".

Devenue l'égérie du "Tea Party", Sarah Palin, ancien gouverneur de l'Alaska et candidate républicaine à la vice-présidence en novembre 2008, est intervenue aux côtés de Glenn Beck pour prôner un retour aux "valeurs traditionnelles" de l'Amérique.

"L'AMÉRIQUE REVIENT VERS DIEU"


Les deux orateurs ont toutefois évité d'attaquer de front Barack Obama et sa politique, se contentant de défendre des principes généraux fondés sur la religion et le patriotisme.

"Quelque chose qui dépasse l'imagination est en train de se produire. Aujourd'hui, l'Amérique commence à revenir vers Dieu", a affirmé Beck.
"Puisse ce jour être celui d'un nouveau départ. Regardez autour de vous: vous n'êtes pas seuls", a lancé Palin à la foule qui scandait "USA, USA".

Avec Glenn Beck, elle a rendu hommage à Martin Luther King, dont des extraits du discours du 28 août 1963 ont été diffusés sur des écrans géants installés le long du National Mall, en face du monument d'Abraham Lincoln.

"Vous avez le même courage moral (...) que Washington, Lincoln et Martin Luther King", a dit Palin à la foule. "Fiers du (drapeau) rouge-blanc-bleu, pleins de reconnaissance pour les hommes et les femmes de chez nous qui portent l'uniforme, rassemblons nous, dans l'honneur, et relevons l'Amérique."

Une nièce de Martin Luther King, Alveda, a également pris la parole devant cette assistance très majoritairement blanche. Elle a affirmé que "l'Oncle Martin" aurait été certainement heureux de voir cette manifestation en l'honneur des soldats et des gens qui font du bien autour d'eux.

A quelques centaines de mètres, des dirigeants noirs, parmi lesquels le pasteur Al Sharpton, avaient organisé une contre-manifestation pour dénoncer le "détournement" du message de Martin Luther King par Beck et ses partisans. Il n'y a pas eu d'incidents.

sources Yahoo Actualités Guy Kerivel pour le service français

mardi, novembre 04, 2008

Un Noir à la Maison Blanche ?


Les scènes de liesse observées un peu partout aux quatre coins du monde prouvent que ce mardi 04 novembre n’est pas un jour comme les autres. Un Noir est sur le point de s’installer dans le bureau ovale, un bureau qui jusque là avait les allures d’une chambre secrète réservée exclusivement à l’élite blanche etatsunienne.

Presque plus de 50 ans après l’abolition des lois de ségrégation raciale qui obligeaient les Noirs à vivre d’un côté et les blancs de l’autre, l’Histoire vient de prendre sa revanche sur la folie d’une Nation qui a souvent considéré les descendants d’africains comme des êtres inférieurs. De l’esclave au citoyen africain-américain, l’homme noir a souvent entretenu une relation tragique et sombre avec ce pays ironiquement baptisé « pays de la liberté ». Une véritable aporie comme le prouve encore aujourd’hui l’innommable présence carcérale massive des descendants de Cham.

Que masque la victoire possible de Barak Obama ? Cette victoire pourrait d’abord traduire une profonde volonté de changement des américains usés par huit années de gouvernement Bush. Un président qui laisse une facture salée au contribuable américain : 500 milliards de déficit public et 10 000 milliards de dette sur fond d’enlisement militaire en Irak et en Afghanistan. Le bourbier irakien et afghan ainsi que les erreurs économiques du gouvernement Bush ont fini par réduire définitivement en bouillie les chances des Républicains de conserver le pouvoir.

C’est dans ce contexte marqué par l’affaiblissement du leadership américain dans le monde et l’appauvrissement des ménages américains (dont il faut rappeler qu’ils sont 42 millions sans couverture médicale) que l’africain américain Barak symbolise à la fois un espoir et une chance. Un espoir pour les Etats-Unis dans la mesure où il est question de rompre avec la politique ultraconservatrice de Bush, et une chance pour la réhabilitation du leadership etatsunien dans le monde en plein déclin. Il s’agit donc d’une tâche titanesque. Qui de Obama et de Mc Cain est mieux placé pour le job ? En tout cas aux yeux de l’opinion nationale et internationale, c’est le candidat démocrate qui apparaît comme « the right man at the right place ». Quid donc du vote des super délégués ?

Mais l’american dream à la Obama risque aussi de se transformer en cauchemar. L’arrivée d’un africain américain, bien que métis, peut réveiller les vieux fantômes qui continuent de hanter la maison de l’Oncle Sam. La question raciale en effet n’a pas encore été résolue définitivement. Bien au contraire. Nombreux sont les journaux et les networks qui ont surfé sur la différence physique du candidat démocrate, le tournant en dérision avec souvent un arrière goût racialiste. Le vote des super délégués dont on sait aussi qu’ils sont avant tout en majorité conservateurs risque de faire mentir les sondages d’opinion en faveur du candidat démocrate.

Quelle que soit l’issue du scrutin, il ne fait aucun doute que la victoire de l’un ou de l’autre ne pourra faire litière des questions fondamentales notamment la relance économique et la restauration de l’image de l’Empire américain dont le destin semble aujourd’hui proche de la chute d’Icare.

mardi, juin 17, 2008

Que penses Obama du Minister Louis Farrakhan ?




Précision : La tactique de l'ex first Lady Hilary Clinton consistait à brouiller le message de Obama. Sur la question, par exemple de l'antisemitisme, les propos du sénateur noir qui pourtant avaient le mérite d'être clair vont devenir dans la bouche de Hilary comme confus flous, au point de lui prêter quelques accointances avec le discours du minister LF en précisant que elle rejete alors qu'Obama ne fait dénoncer. Où est la différence entre dénoncer et rejeter ? ouf, elle est hors de course maintenant. Heureusement.

mercredi, juin 04, 2008

OBAMA is the Winner, but Negroes will still be loosers ?



Que peut-on attendre d’un candidat noir à la Maison blanche ? Rien.



  • Obama ne changera pas la condition des Noirs américains. Les élites noires qui avant lui ont accédé à des hautes responsabilités ont d’abord servi l’Etat américain. Collin Powel, Condy Rice, et d’autres par le passé.


  • Obama poursuivra la politique anti-sociale de destruction des classes laborieuses aux Etats constituées à plus de 60% par les africains américains. Même si il a fait un clin d’œil à celles-ci en promettant une sorte de couverture maladie universelle, rien en l’état actuel des forces d’intérêts qui encerclent les Etats-Unis ne permet d’envisager une telle transformation de la politique de santé de ce grand pays livré aux lobbies.
  • Obama ne changera pas non plus la politique carcérale des Etats-Unis qui consiste à jeter en prison tout ce qui est "non blanc", à commencer par les descendants d’esclaves. A l’heure actuelle, il y a plus de jeunes africains américains en prison que sur les bancs de l’école.

  • Obama ne changera pas non plus la politique prédatrice et agressive des Etats-Unis à l’égard des pays qui sont sur sa ligne de mire (Irak, Iran, Cuba, Afghanistan, Corée du Nord, la Corne de l’Afrique). Ce qui changera avec Obama, c’est peut être le style, ce n’est pas un va-t-en guerre, c’est un pacifiste doublé d’une nature généreuse. Sans doute une marque de son africanité. Mais l’africanité est incompatible avec les valeurs attachées à la civilisation occidentale (le non respect à l’environnement et à l’autre comme semblable frère d’humanité).

  • Obama ne changera pas non plus le regard de l’Amérique sur le Continent noir qu’elle perçoit avant tout comme un terrain de luttes et d’enjeux géostratégiques sur fond d’un dépeçage géologique.


  • S’il est élu, Obama provoquera sans doute un électrochoc dans les mentalités encore nourries aux complexe de supériorité des blancs et au complexe d’infériorité des Noirs, mais l’électro-choc n’est comme son nom l’indique qu’un choc électrique qui peut diminuer d’intensité et permettre la réanimation d’un état des choses. Comme dit l’adage africain, le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transformera pas en caïman.

  • Certains naïfs se mettent à rêver, mais ils seront vite refroidis et déçus. La Maât triomphera lorsque les Africains où qu’ils soient décideront non plus de subir mais d’agir sur leur condition liée à leur stigmate…Affaire à suivre

mardi, mai 27, 2008

Assassiner Obama ou Osama... la chaine de télé américaine Fox News ne fait pas de différence



Fox News invitait ce dimanche Liz Trotta, ancienne rédactrice en chef du Washington Times et journaliste politique jusqu’à lors respectée.
Le présentateur de Fox demande à son invitée de réagir aux propos d’Hillary Clinton sur Robert Kennedy. La journaliste réagit, en effet, mais pas comme on aurait pu le penser.
En parlant des rumeurs d’assassinat de Barack Obama, Liz Trotta se prend les pieds dans le tapis syllabique et prononce "Osama".
Au lieu de s’excuser, la journaliste s’esclaffe : "Obama... Osama... ils pourraient tous les deux se faire tuer".
source : Linternationalmagazine.com

mercredi, mars 12, 2008

Le thème du racisme rattrape la campagne démocrate


Barack Obama a remporté mardi dans le Mississippi sa 29e victoire sur la route de l’investiture démocrate pour la présidentielle américaine, au terme d’échanges plus aigres que jamais entre son équipe et celle de sa rivale Hillary Clinton sur le thème du racisme.
Barack Obama, 46 ans, le seul sénateur noir des Etats-Unis, aurait notamment remporté 91% du vote noir dans le Mississippi (sud), selon CNN. En revanche 69% des hommes blancs et 74% des femmes blanches auraient voté Clinton, selon Fox, ainsi que 56% des électeurs de 65 ans et plus, selon CNN.
Ce dernier sondage a également révélé la dégradation des relations entre les deux camps, les partisans de Mme Clinton affirmant à 72% qu’ils ne seraient "pas satisfaits" si M. Obama devenait le candidat du parti pour la présidentielle, alors que 55% des pro-Obama ne seraient "pas satisfaits" d’une victoire de l’ex-Première dame, selon CNN.
"J’ai fait attention à dire que Mme Clinton était quelqu’un de capable, et que si elle emportait l’investiture, je la soutiendrais - je ne suis pas sûr que l’équipe de campagne de Mme Clinton ait la même approche", a déclaré M. Obama, interrogé sur CNN après sa victoire.
Après dépouillement dans 49% des bureaux de vote, M. Obama était crédité de 54% des voix contre 44% à Mme Clinton.
La primaire du Mississippi, devant permettre de répartir 33 délégués à la proportionnelle, s’est déroulée en parallèle avec une vive polémique sur les affirmations aux relents racistes d’une alliée de Mme Clinton.
"Si Obama était un homme blanc, il ne serait pas là où il est maintenant (..) et s’il était une femme (quelle que soit sa race) il ne serait pas là où il est, il se trouve qu’il a beaucoup de chance d’être qui il est", a dit à un journal californien Geraldine Ferraro, une ancienne candidate à la vice-présidence des Etats-Unis qui appartient aujourd’hui à l’équipe des financiers de Mme Clinton.
Mme Clinton, 60 ans, s’est contentée d’indiquer qu’elle n’était "pas d’accord" avec Mme Ferraro, tandis que sa directrice de campagne Maggie Williams voyait dans l’indignation de l’équipe de M. Obama des "attaques fausses, personnelles et politiquement calculées à la veille d’une primaire".
M. Obama estimé, dans un entretien au journal Morning Call d’Allentown (Pennsylvanie, est) qu’il ne croyait "pas que les commentaires de Mme Ferraro aient leur place en politique ni dans le parti démocrate".
"Quiconque connaît l’histoire de ce pays sait qu’ils sont de toute évidence absurdes", a ajouté M. Obama, le seul Noir à siéger au Sénat. Mme Clinton pour sa part a jugé "dommage que nos partisans de part et d’autre disent des choses qui s’égarent sur les questions de personne, (alors que) nous devrions continuer à nous concentrer sur les thèmes" de campagne.
Le stratège de Barack Obama, David Axelrod, a demandé que Mme Ferraro soit relevée de ses fonctions dans l’équipe Clinton, et souligné que "quand vous faites des clins d’oeil et des hochements de tête devant des déclarations insultantes, c’est un signal indiquant que tout est permis".
M. Axelrod a souligné en outre que la remarque de Mme Ferraro faisait suite à plusieurs incidents ayant déjà donné prise à des soupçons de racisme dans l’entourage de l’ex-Première dame.
M. Obama compte désormais 29 victoires contre 15 pour Mme Clinton, relancée par une triple victoire électorale la semaine dernière.
Il possède après sa victoire dans le Mississippi, le soutien de 1.606 délégués à la convention du parti démocrate, officiellement chargée de désigner un candidat en août à Denver (Colorado, ouest). Mme Clinton en compte 1.484, selon le site indépendant RealClearPolitics. Il faut réunir le soutien de 2.025 délégués pour s’assurer l’investiture.
La prochaine grande étape de la course sera disputée le 22 avril en Pennsylvanie (158 délégués).


Source : Linternationalmagazine.com avec Xinhua , publié le 12/03/2008

lundi, février 25, 2008

Face à l’obamania, la presse française broie du noir



La presse hexagonale ne reste pas sourde à la déferlante obamania qui menace désormais d’emporter avec elle Hilary Clinton jusque là juchée sur sa digue de l’ex First Lady. Pour une fois, ce n’est pas le cyclone katrina qui menace les afro-américains, mais l’ouragan politique Obama qui emporte l’Amérique. On pourrait presque allègrement filer cette métaphore sudiste : « autant en emporte la couleur ».
En France, à en juger par la couverture médiatique, le phénomène semble aussi bien « noircir » les écrans télé que les pages de journaux. Noircir, c’est le cas de le dire, d’autant qu’au pays de l’Homme universel, le candidat noir désormais favori à l’investiture démocrate, de père kenyan et de mère blanche originaire de Kansas, intrigue, suscite émoi, admiration et parfois même des haussements d’épaules (Un Noir à la Maison blanche, c’est pas possible, !).

Pour expliquer le succès inattendu de l’africain-américain, Barack Hussein Obama, un journaliste de l’hebdomadaire Marianne, Roland Hureaux, y est même allé de sa petite analyse ethno-anthropologique digne de l’époque naturaliste :
« La vérité est qu'Obama n'est pas un vrai noir ! Il ne l'est que pour ceux qui pensent que la couleur de la peau a de l'importance. Sur le plan culturel, le seul qui importe, Obama est le contraire d'un noir américain. Non par sa mère blanche qui descendrait du président sudiste Jefferson Davis - mais aussi, plus classiquement, de paysans irlandais chassés par la famine de 1846 : aux Etats-Unis, une goutte de sang noir suffit à vous faire « black ». C'est de son père, Barack Obama Sr, homme politique kenyan de l'ethnie Luo, que le sénateur du Michigan a reçu une empreinte vraiment originale. Les Luos appartiennent à cette grande famille de peuples pasteurs d'Afrique de l'Est dits « nilo-hamitiques ». Si l'expression que de Gaulle appliqua une fois aux Juifs, « peuple sûr de lui et dominateur », a un sens, c'est bien dans cette région du monde. Les Nilo-hamitiques sont le contraire d'esclaves ou de descendants d'esclaves. Ces peuples fiers et guerriers (Parmi lesquels les célèbres masaïs) dominèrent longtemps les Bantous, cultivateurs et sédentaires. Ils résistèrent avec succès aux entreprises des marchands d'esclaves arabes de la côte swahili, quand ils ne collaborèrent pas avec eux. Eux ou leur cousins sont au pouvoir au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, en Ethiopie et au Soudan ( quoique les Nilo-Hamitiques soudains se prétendent Arabes). De grands hommes politiques de la région comme Julius Nyerere , fondateur du socialisme ujamaa ou Yoweri Museveni, actuel président de l'Ouganda, en sont. De même l'ancien archevêque de Dar-es-Salaam Lawrence Rugambwa, fait premier cardinal africain par une Eglise romaine qui s'y connait en chefs. Kabila, président du Congo est, dit-on, à moitié tutsi ».
Vous l’aurez remarqué l’observation journalistique de notre ami reporter plus héritier de Tintin au Congo que d’Albert Londres, tourne à l’obsession des origines. A la lecture des conclusions scientifiques de l’apprenti ethnologue, on conviendra avec Sophie Bessis que même si les « primitifs n’existent plus, la peur du sauvage n’a pas disparu pour autant ». L’historienne, qui a consacré une partie de ses recherches à la problématique de « l’Occident et les autres », sait de quoi il retourne. Selon elle, l’obsession classificatoire des occidentaux, issue du naturalisme du XVIII ème siècle, qui entreprend de racialiser les différences, a pour fondement cette culture de la suprématie. Au nom de cette culture, explique-t-elle, « même chez les Noirs, jugés les plus proches globalement de l’animalité, certains groupes sont plus humains que d’autres car moins « négroïdes » de traits et de couleur. La aussi, poursuit-elle, la science se charge d’apporter la preuve que la taille du cerveau est directement proportionnelle à la clarté du teint. Les Hamites de l’Afrique des Grands Lacs – catégorie raciale inventée de toutes pièces- se verront ainsi désignées comme les plus blancs des Nègres, avec les privilèges qu’un tel état implique ».
Comme l’on pouvait s’y attendre, difficile d’échapper à cette lecture chromatique des enjeux de l’élection américaine en France, tant ce pays a du mal à composer avec les différences. Ainsi, l’expérience américaine est-elle jugée contre-nature, n’allant pas de soi ; et que les américains se tromperaient presque en élisant, si c’est le cas, un président Noir.
S’il est difficile, en lisant les journaux français, de trouver quelques allusions aux programmes du candidat et des candidats, le détour par les titres et certains discours médiatiques permet de confirmer cette hantise du phénotype. Dans sa livraison du 04 février 2008, l’hebdomadaire le Point sous la plume de Patrick Sabatier joue les cassandre en essayant de noircir ses succès après la victoire du candidat démocrate en Caroline du sud : « Jusque parmi ses partisans, certains craignent que son triomphe en Caroline du Sud ne s'avère une victoire à la Pyrrhus. L'ampleur de sa victoire a en effet été principalement due aux Afro-Américains qui, dans cet État, constituent plus de la moitié de la base démocrate. Ils ont voté comme un seul homme à 78 % pour le candidat "noir. (…)Or ce "vote noir", s'il lui est indispensable, ne peut suffire à lui assurer la nomination, et encore moins à conquérir la Maison-Blanche. Le fait que la communauté afro-américaine vote pour lui comme un seul bloc peut au contraire entraîner une réaction de rejet dans une partie de l'électorat blanc, hispanique ou asiatique, et faire de lui le candidat "ethnique" qu'il ne veut pas être. (…)La fracture raciale apparue en Caroline du Sud, même si tout le monde, candidats et médias en tête, s'emploie à la minimiser, commence aussi à soulever des inquiétudes réelles chez les stratèges démocrates. ». La suite nous la connaissons, les victoires, par exemple, dans les Etats de Wisconsin et de l’Iowa à majorité blanche ont démenti cette prophétie auto-réalisatrice dont le quotidien Libération annonça la couleur quelques jours auparavant, avec ce titre « Obama, souffre-couleur des Clinton ». Relayant les propos du journaliste Ted Stanger, selon lesquels, les Etats-Unis ne seraient pas encore prêts à élire un Noir à la Maison-Blanche, France-Soir s’interroge sur l’illusion Barack Obama ? Dans son édition du 22 février 2008, le magazine l’Express enfonce le clou en annonçant la fin de la lune de miel entre Obama et les médias ? Dans ce portrait mi figue mi raison du sénateur de l’Illinois dans la presse française, l’Humanité tente de faire entendre un autre son de cloche avec ce titre « Surprise : l’espoir vient des Etats-unis : « La nouveauté Obama n’est pas n’importe quelle nouveauté : il s’agit de quelque chose qui explose le sens commun Américain, qui romps tous les schémas et les sentiments de masse, qui détruit et reconstruit sur des nouvelles échelles l’imaginaire politique, les symboles collectifs, les hiérarchies de valeurs, le relations entre politique et peuple ».