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dimanche, décembre 04, 2011

Elections RDC : le pire est-il à venir...?

Les habitants de Brazzaville et Kinshasa, deux capitales connues pour être les plus proches du monde, en savent quelque chose. Quand l’une s’enrhume, c’est l’autre qui tousse. C’est ce qui se passe en ce moment où près de 3 000 congolais venus de la RDC voisine ont rejoint les rives de Brazza la verte selon de nombreuses sources. Et pour cause, l’attente des résultats définitifs d’une élection présidentielle qui s’y est déroulée le 28 novembre dans un chaos indescriptible, fait craindre le pire. Les autorités religieuses, acteur majeur dans la supervision de cette élection à l’issue incertain, ont fait savoir leur intention de se retirer prétextant « de ne pas vouloir se salir les mains » dans ce qui s’apparente déjà à un salmigondis électoral.

Comme un air de déjà, les deux camps à savoir celui du président sortant, Joseph Kabila et celui de l’opposant historique Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, se regardent en chiens de faïence. D’après les résultats très partiels divulgués par la Ceni, soit 33,3 % des quelque 64 000 bureaux ouverts dans le pays, Kabila obtiendrait 51 % de suffrages devançant son principal adversaire Tshisekedi qui n’aurait recueilli que 34% des voix. Ce dernier âgé aujourd’hui de 78 ans a contesté ces résultats et mis en garde le président Kabila et l’homme d’église, Ngoyi Mulunda à la tête de la Céni, pour qu’il respecte la volonté du peuple congolais dans la publication des résultats.

Selon de nombreux observateurs, la RDC s’apprête à revivre des heures sombres. Espérant qu’il ne sera pas le cas, car le peuple congolais a déjà payé un lourd tribut dans la guerre de prédation que se livrent les pays occidentaux prêts à tout via des valets locaux pour préserver leurs intérêts. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, les deux protagonistes de cette crise électorale doivent méditer les leçons de la crise ivoirienne et ne pas souffler le chaud et le froid au risque de mettre en danger la fragile unité du pays.

samedi, octobre 22, 2011

Cameroun : l’étrange victoire à la soviétique de Paul Biya

L’actualité libyenne marquée par l'assassinat de Kadhafi a quelque peu chassé le reste des événements sur le Continent. Et pas des moindres. A l’instar de la réélection du dictateur Paul Biya qui briguait son 6ème mandat alors que cela fait presque 29 ans qu’il dirige le Cameroun d’une main de fer. D’après la cour suprême qui a rendu publique les résultats dans la nuit de vendredi, le sieur Biya aurait recueilli environ 78 % des voix devançant largement son principal adversaire John Fru Ndi, l’opposant historique qui n’a à peine recolté qu’un peu plus de 10 % des suffrages.

Curieusement la communauté internationale, spécialiste en donneuse de leçons démocratiques n’a pas trouvé à redire sur une élection pourtant contestée par les autres participants. On attend toujours les cris d’orfraie de cette bête immonde qu’est devenue la coalition des états impérialistes qui dicte sa loi aux restes de l’humanité. Dans un Cameroun en pleine mutation, avec une société civile très active, l’on n’imagine pas un seul instant que Paul Biya dont le bilan est plus que catastrophique à la tête de ce pays ait pu recueillir un tel plébiscite populaire. Chose curieuse également, l’absence de l’intelligentsia camerounaise qui a brillé par son silence tout au long de la campagne alors qu’elle s’était montrée nettement plus téméraire au sujet de la Côte d’Ivoire. A croire que les intellectuels camerounais voient mieux la paille qui est dans l’œil ivoirien que la poutre qui est dans leurs yeux. Ainsi, les Kelman, les Beyala, les Mbémbé ont presque disparu de la circulation au point de donner raison à leurs détracteurs qui les qualifient de panafricanistes de pacotille.

Que cela serve de leçon aux Africains. Les crises ivoiriennes ont montré que la révolution ne sera pas portée sur les fonts baptismaux par nos chers têtes pensantes ni par nos dirigeants dont les intérêts sont à coup sûrs désormais éloignés de ceux des peuples. L’exemple du printemps de la rue arabe est un précédent à méditer dans la mesure où il n’a pas accouché de véritables démocraties dans les trois pays que sont l’Egypte, la Tunisie et dans une moindre mesure la Libye. Mais en tout cas, la révolution par le bas (from bellow) comme disent les tenants des subaltern studies est quelque chose qui peut faire mal dans une Afrique qui aspire à sortir la tête de l’eau au XXIème siècle.