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mardi, mai 10, 2011

10 mai 2011 : les Nègres encore sous le poids des "coups leurres"







Ironie de l’histoire, les conclusions du rapport concernant le scandale des quotas sont tombées en ce jour de souvenir du Yovodah. Depuis 2006, en effet, la France commémore le souvenir de l’esclavage mais également de l’abolition. Mais les commémorations de cette année ont eu un goût un peu particulier. Et pour cause, hasard du calendrier, c’est aujourd’hui que les officiels français ont choisi de divulguer les conclusions de l’enquête concernant les quotas visant les noirs de l’équipe de France. Comme l’on pouvait s’y attendre les apprentis racistes de la fédération française ont été blanchis et aujourd’hui ceux qui ont dénoncé ce scandale sont aujourd’hui au banc des accusés. A commencer par Mohamed Belkacémi, l’homme, ce n’est pas trop forcer le trait que de dire ce "Schœlcher du foot", cet "Abbé Grégoire du ballon rond" par qui le scandale est arrivé. Ce père de famille qui devrait aujourd’hui avoir les honneurs de la république pour avoir déshabillé les fins stratèges de la FFF est devenu ce soir le paria de la France. Mais ce n’est pas la première fois ni la dernière que la France renie les principes qui sont au cœur de son projet républicain. Au grand dam de tous les esprits brillants qui font et ont fait la grandeur de la France.

Thuram, Vieira Noah et Belkacémi au banc des accusés

Les trois têtes de nègres sont aujourd’hui comme Gros jean comme devant. Thuram, Viera et Noah sont les rares seuls négros qu’on a entendus défendre le destin de jeunes footballeurs. Aujourd’hui ils sont bien seuls. Ni les donneurs de leçon à droite, ni les tontons moralisateurs de gauche, ni les saints apôtres de l’extrême gauche ne sont montés au front pour rappeler les principes républicains. On le sait désormais en France les Noirs ne comptent que pour du beurre. A tel enseigne que même le beur de service Zinédine Zidane a pris fait et cause pour Laurent Blanc, son ami, pour protéger ses contrats publicitaires en millions d’euros. Mais le fils d’algérien a sans doute oublié son histoire. Il ne connaît sans doute pas Frantz Fanon, le psychiatre martiniquais et compagnon de lutte de ses grands parents et parents qui ont libéré l’Algérie du joug colonial. On ne lui tiendra pas rigueur, car n’est pas fin esprit qui le veut. Aujourd’hui ce sont les Noirs qui sont de trop, et demain ce sera peut être les musulmans. Ces derniers n’échapperont pas à la liste noire des « nettoyeurs républicanistes ». La question de la religion est l’autre scandale qui attend les Bleus. Il se murmure que la présence des musulmans dans l’équipe de France nuit désormais à l’esprit d’équipe. La pratique de l’islam est-elle compatible avec la sélection en équipe de France ?. Voilà la prochaine crise que nous réserve les professeurs tournesol de la FFF. Ce jour là c’est avec impatience que l’on dégustera la sortie de l’ex-icône français du foot.

Des conclusions sur fond d’arrière pensée électoraliste


« (…) des propos inadmissibles, pas à connotation raciste mais discriminatoires puisqu'ils se rapportent à la mise en place de quotas en fonction de l'origine des joueurs ».





On sait que ces conclusions du rapport sur l’affaire des quotas ont fortement été influencées par le contexte politique pré-électoral marqué par la poussée de l’extrême droite. La vague bleue « Marine » emporte tout le monde. La lepénisation a atteint son pic le plus élevé et il est difficile de faire marche arrière. Mais ce que montre l’attitude des responsables français est quelque chose de beaucoup plus profond. La France a peur et elle doute d’elle-même. Or un pays qui doute de ses principes et de ses valeurs s’attend à vivre des heures sombres. Comme ce fut le cas en 40 où la France avait livré les enfants juifs à l’ennemi allemand piétinant et oubliant son âme. En même temps l’on ne pouvait pas s’attendre à grand-chose de la part d’un membre d’un gouvernement qui a plutôt brillé ces temps-ci par des discours équivoques sur les Roms, les musulmans, l’Afrique, et aujourd’hui les Noirs.

jeudi, octobre 28, 2010

France : Un colloque révisionniste, négationniste et négrophobe sur le Yovodah

En France, malgré le vote de la loi Taubira en 2001 reconnaissant la traite atlantique et l’esclavage comme crime contre l’humanité, il se trouve encore une certaine engeance scientifique parrainée de surcroît par le CNRS à revenir sur les faits clairement établis. Depuis la publication du torchon scientifique de Pétré Grenoulleau, il se répand, au pays des droits de l’homme, un parfum de négationnisme à propos de la tragédie des africains déportés outre atlantique et dans l’océan indien. Comme si le crime à lui seul ne suffisait pas, il fallait aussi achever l’homme noir en niant le crime et en imputant la responsabilité aux africains. En tout cas c’est le sens et l’esprit d’une manifestation pseudo scientifique qui se tiendra en mai 2011 au titre puant un négationnisme négrophobe. D’ores et déjà, le Négropolitan appelle tous ceux qui se reconnaissent dans le combat que nous menons, historiens et intellectuels à saisir leur plume pour dénoncer ce qu’il convient de considérer comme une entreprise pseudo scientifique de falsification de l’histoire dont le contenu biaisé et tendancieux reste un acte de guerre lancé à tous les descendants d’esclaves qui souffrent encore du martyr de leurs aïeux. Voici le contenu nauséabond. Jugez-en par vous-même. A ce rythme, on écrira bientôt que le code noir est issu des lois africaines spécifiques à l'esclavage interne. Et les brigands européens sont en réalité venus sauver les victimes en les déportant vers les Amériques et l'Océan indien.

Elena Vezzadini Fri, Oct 22, 2010 at 5:21 PM
Reply-To: H-NET List for African History and Culture
To: H-AFRICA@h-net.msu.edu
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X-posted from H-West Africa
From:
Date: Fri, 22 Oct 2010 11:12:54 -0000 (UTC)
------------------
Date: Fri, 22 Oct 2010 10:54:17 +0200
From: Nathalie Collain
Subject: CFP: Esclavages, traites, travail contraint en Afrique : logiques
politiques et dynamiques sociales
________

Colloque "Esclavages, traites, travail contraint en Afrique :
logiques politiques et dynamiques sociales"
3èmes rencontres atlantiques du Musée d'Aquitaine
Bordeaux, France, 12-14 mai 2011

Colloque coordonné par le CIRESC (Centre International de Recherches sur
les Traites et les Esclavages, Acteurs, Systèmes et Représentations) (GDRI
CNRS), le Musée d¹Aquitaine, le Centre d'étude d'Afrique noire (CEAN),
l¹Université Montesquieu-Bordeaux IV, l¹Université Paris Diderot et le
laboratoire Sedet

En Afrique, le discours sur l¹esclavage occulte généralement plusieurs
réalités, en particulier la dimension africaine du phénomène : il se
concentre sur les traites atlantiques et, dans une moindre mesure, sur les
traites sahariennes et celles de l¹Océan indien.
L¹intrusion des Etats
dans la spécification, la codification et la gestion des traites
permettent d¹expliquer la polarisation de l¹analyse sur certains acteurs
institutionnels et étatiques. Si la responsabilité européenne est établie,
les traitants du Maghreb et du Moyen-Orient sont, eux, mis en procès,
tandis que la culpabilité des acteurs africains est occultée sinon
refusée. L¹opinion largement partagée est que le continent a plus subi
qu¹il n¹a été acteur des traites, soulignant ainsi la dimension marchande
et l¹inégalité des échanges. L¹esclavage en Afrique, se réduit de ce fait,
surtout, aux traites transatlantiques et transsahariennes et, dans une
moindre mesure, aux conditions de mise en servitude : capture, transport,
etc..
L¹historiographie, après l¹essor des études quantitatives ayant pour
corollaire les débats sur les conséquences démographiques et leur impact
sur le développement du continent africain, s¹intéresse maintenant à la
place des esclavages dans les sociétés africaines et leur effet dans la
construction des identités. Ces recherches oscillent, d¹ailleurs, entre
études monographiques, thématiques et analyses de données sur des temps
conjoncturels laissant voir une variété de situations comme les mouvements
de population sur le continent, la violence avec son lot de guerres, de
razzias et de rapts.
Les recherches en cours montrent qu¹à la fin du XVIIIe siècle, la pression
des abolitionnistes et les luttes des esclaves eux-mêmes en Afrique ou aux
Amériques ont provoqué un tournant majeur dans la réglementation et ont
abouti à l¹interdiction du commerce des êtres humains aux niveau
international et national au XIXe siècle. Certes, les États coloniaux se
sont dotés alors d¹un arsenal juridique répressif, mais les nouveaux
statuts juridiques des populations africaines n¹ont pas empêché
l¹exploitation par le travail forcé. Différentes formes de sujétion
apparaissent alors indispensables au modèle économique de la colonisation
qui prend place et s¹accompagne de spoliation de terres, d¹exploitation à
outrance des richesses naturelles et de mise en place d¹infrastructures
pour l¹évacuation des produits. La coercition prend le pas sur le salariat
libre et donne naissance à une jurisprudence dans les colonies nouvelles.
Le travail forcé supplée alors à l¹esclavage. De cette longue et large
assimilation du travail salarié à la mise en position d¹esclave émerge une
durable confusion entre l¹entrée dans la modernité renforcée par les
imaginaires religieux et les agendas des potentats locaux. Cette
situation, assez bien documentée par certains administrateurs coloniaux et
écrivains voyageurs, sous le couvert de l¹apostolat du travail censé «
tirer les indigènes de l'indolence et de la barbarie », est faite de
réquisitions, de conditions de travail abominables sur les chantiers, les
exploitations agricoles, forestières et minières, de rapines et d¹autres
artifices du patronat pour se soustraire à ses obligations légales.
La naissance des Etats modernes africains avec l¹accession à la
souveraineté des anciens territoires coloniaux au XXè siècle ne dissipe
pas les situations d¹asservissement. Bien que la plupart des États aient
signé les conventions internationales sur l¹abolition de l¹esclavage et du
travail forcé, transposé en droits nationaux les différents traités
relatifs à la suppression de l¹esclavage, et introduit le principe
d¹égalité des citoyens, les situations d¹esclavage moderne perdurent dans
les faits. Les organisations humanitaires font le procès des avatars de
l¹esclavage que sont le servage, la mise en gage pour dettes et leurs
corollaires, les traites des femmes ou de main-d¹¦uvre infantile
. C¹est
dans les constructions sociales et identitaires que l¹esclavage apparaît
en creux. Ainsi, son empreinte touche la sphère religieuse ou domestique
(la « cinquième épouse » chez certains musulmans sahéliens), sociale (la
transmission par héritage) ou politique (remise en cause de la
citoyenneté, disqualification de compétiteurs).
Dans ce contexte, le colloque s¹assigne un double objectif : celui de
faire l¹état de la recherche en cours sur les esclavages et les traites
internes à l¹Afrique et celui de rendre compte des perspectives de
recherches avec une mise en débats de l¹historiographie sur l¹Afrique. Il
s¹agira d¹analyser et de comparer la dimension sociale des esclavages et
des traites, la législation et le traitement des esclaves africains ou sur
le continent africain ainsi que les formes de l¹esclavage moderne. On
s¹interrogera sur l¹introduction de la question de l¹esclavage dans les
textes juridiques, les lois et les traités internationaux au sein des pays
africains et des instances communautaires ou internationales. Derrière
cette institution de la servitude, il s¹agira d¹analyser les enjeux
socio-politiques et les représentations que l¹on se fait
à la fois du/sur
le continent africain.

Proposition de communication
Les organisateurs du colloque favorisent la diversité des approches et des
formats de présentation. Les résumés des communications d¹une page maximum
devront parvenir au plus tard le 10 novembre 2010 accompagnés d¹un court
CV (6 lignes au maximum) et mentionnés l¹institution de rattachement et
une adresse électronique valide.
Les communications devront être soumises aux organisateurs le 28 février
2011 au plus tard, selon les normes de présentation communiquées
ultérieurement afin de permettre leur édition électronique.

Le colloque se déroulera à Bordeaux (France), dans le cadre des « 3èmes
rencontres atlantiques du Musée d'Aquitaine". Le détail des activités
élaborées en partenariat avec le Musée d¹Aquitaine, le Centre d'étude
d'Afrique noire (CEAN), le Rectorat et l¹Inspection Académique sera
disponible en ligne sur les sites du musée d¹Aquitaine, du CIRESC, du
Rectorat d¹Aquitaine et de l¹Inspection Académique de Gironde, du CEAN et
du laboratoire Sedet.

Contact : Prière de transmettre vos propositions de communications à :
Nathalie Collain, (secrétariat scientifique)
Centre International de Recherches sur les Esclavages CNRS, EHESS
Bureau 21, EHESS, 105, boulevard Raspail 75006 Paris, France
tel : +33-(0)1-53-63-51-60 - +33-(0)6-27-59-61-53
nathalie.collain@ehess.fr

dimanche, mai 11, 2008

Commémoration de l’esclavage : la polémique a-t-elle accouché d'une souris ?

La marche des libertés organisée par Claudy Siar et le cran, il me tarde de vous livrer les images de l'autre marche du Coffad.


A en juger et par la couverture médiatique et par les guéguerres fratricides. Visiblement non. A plusieurs reprises et sur les plateaux de télévision, Claudy Siar, que certains blogueurs ont vite comparé à un traître est revenu sur ce qu’il faut comprendre comme un malentendu. Celui qui fait office désormais d’accusé aux yeux de certains membres de la minorité noire a voulu d’abord réglé ses comptes avec le Cran qui aurait signé un véritable hold up en s’accaparant à lui tout seul les honneurs médiatiques de la commémoration. Claudy saura à présent que l’enfer est toujours pavé de bonnes intentions.

Ensuite, il y a eu la polémique autour des chiffres. Selon la presse de l’Hexagone, la manifestation n’aurait attiré qu’un millier de noirs. Faux, rétorque les organisateurs, qui au passage, il faut le souligner, n’étaient pas que représentait par le conseil représentatif des associations noires. Ces derniers avancent le chiffre de 80 000 personnes qui se sont déplacées pour honorer la mémoire de leurs ancêtres disparus et victimes de la traite et des razzias négrières.

Que penser de tout ce tohu-bohu médiatique autour des commémorations de l’esclavage des Noirs. D’abord, celui-ci révèle que la mauvaise conscience autour de cette mémoire qui n’est pas une affaire de Noirs continue de peser dans la manière de l’appréhender. Il y a une mauvaise conscience de la classe politique, parce qu’elle refuse de lui réserver la place qu’elle mérite dans le récit national. Sans doute, peut être, parce qu’il ne s’agit que des nègres, des noirs. Après tout pourquoi en faire autant. Là où certaines communautés auraient exigé de la République un regard respectueux vis-à-vis des millions de morts et de déportés.

Mais il y a aussi la bêtise du Nègre. Il ne faut pas perdre de vue le fait que les Noirs eux-mêmes ont contribué à salir cette mémoire par des querelles byzantines autour non seulement des dates mais aussi du parcours de la marche. Cela a frisé presque le ridicule. On comprend les haussements d’épaule de certaines personnes, combien même ils ne seraient pas les premiers concernés. Sur ces problèmes de logistique et de calendrier, difficile tout de même, d’accuser « le blanc » qui serait la main noire qui manipulerait pour son compte quelques âmes écervelées de nègres. Trop facile. Alors du coup, exiger que la République fasse un pas dans le respect de cette mémoire, paraît presque comique, quand on sait que les premiers concernés brillent par la médiocrité et l’inconscience des « parvenus ».

Tout compte fait, le nègre a du chemin à faire, et dans la réhabilitation de sa mémoire et dans sa responsabilisation en tant qu’être humain. On ne pourra pas toujours avancer l’excuse de la domination, de l’aliénation, de l’acculturation, de l’exploitation, de la manipulation. C’est trop facile. Les sanglots de l’homme noir ne sont que des larmes de crocodile. De la même manière que les dirigeants africains ont le choix entre le développement de l’Afrique ou le chaos, les fils de la diaspora ont le choix entre la médiocrité et la responsabilité collective.

vendredi, mai 09, 2008

Les Noirs ne savent pas chanter…en chœur


OH LORD WE PRAISE YOU
envoyé par xbadboy


Les commémorations du 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage n’annoncent pas très bien la couleur. Et pour cause, les Noirs ont décidé ne pas chanter…en chœur. Par le passé, il eut des querelles byzantines sur les dates, qui se sont soldées au final par deux dates officielles, le 10 mai et désormais le 23 mai. D’une part pour satisfaire l’ego de certains, d’autre part pour bien montrer cette cacophonie si caractéristique des luttes noires. Aujourd’hui, la pomme de discorde semble être la destination. Mais tous ces Noirs, savent-ils au moins où ils veulent aller ? A croire, qu’ils sont venus sur terre uniquement pour amuser la galerie.

Depuis le réveil de la question noire en France, les querelles de chapelles ont redoublé de plus belle. Qui d’entre elles exécutera le meilleur Zouk ou Coupé-décalé sur la place publique pour plaire au Maître ? Entre noms d’oiseaux et doigts d’honneurs, les luttes négrières ont quelque chose d’amusant, mais surtout de consternant. D’un côté, il y a ceux qui sont impliqués dans une démarche de reconnaissance institutionnelle, et de l’autre ceux qui privilégient le terrain. Les premiers accusent les seconds d’êtres « de petits extrémistes de la cause noire », « empêcheurs de dîner en paix avec le maître », les seconds accusent les premiers d’être des « vendus ». Au-delà de l’anecdotique, ce que l’on constate c’est une absence de voix nègres au chapitres de grands chantiers qui intéressent la majorité des Nègres : le racisme, la discrimination, l’égalité effective, et toutes les injustices quotidiennes dont sont victimes les Noires en général. Et ce ne sont pas des exemples qui manquent où on a senti plutôt un black out, Huguette Nomo, Frédéric Dumesnil, Théodore Kambo et bien d’autres que j’oublie de citer. Loin noircir le tableau, toutes les associations (Cran, Coffad, MNH, Collectif DOM, ANC, et que sais-je d’autres etc…) ont à leur manière accompagné ce processus de visibilité des malaises noires. Certains dans un registre de soumission et de reconnaissance institutionnelle, d’autres sur la base d’une démarche terrain de refus de toute compromission. Mais la cacophonie pointe dans ce ciel bigarré de bonnes intentions.

On aurait pu croire que l’expérience d’un tort ou d’exposition à un tort spécifique et irréductible, qui plus est d’ordre racial, pouvait déboucher sur l’invention d’une identité noire capable de rompre avec les siècles de divisions qui ont marqué les luttes noires. Cette insoutenable légèreté de l’homme noir vis-à-vis de sa condition tend à postuler l’existence d’un atavisme victimaire qui le pousse à agir ainsi. Le souvenir des luttes passées ne semble résonner qu’en termes de vague fumée noire. Souvenons nous des personnages aussi illustres que Martin Luther King, Malcom X, Lumumba, Mandela, Marcus Garvey, Du Bois et bien d’autres, tous leurs sacrifices ont été brûlés sur l’autel des divisions internes contre-productifs. A maints égards, ce qui se dégage c’est en réalité l’absence d’une vision globale. Le Nègre n’a pas de vision globale de sa condition qui est liée elle-même à l’attribut de couleur sur la base duquel se fondent toutes les humiliations dont il est l’objet.

Commémorations du 10 mai : le spectacle ridicule des Nègres de la République


Depuis quelque temps une polémique fait couler beaucoup de sueur nègre au sujet des commémorations du 160e anniversaire de l’abolition de l’esclavage européen prévues en date du 10 mai. Elle porte sur comment doit-on rendre dignement hommage aux ancêtres esclaves disparus ? A cette question, il semble que personne parmi les Nègres de la république n’ai eu comme il se doit le moindre comportement ancestral, à savoir « savoir rester uni le temps d’une cérémonie », qui plus est, sur le calvaire enduré par ceux que nous voulons honorer.


Mais non, il a fallu encore une fois démontrer le contraire aux restes de l’humanité que les Nègres étaient définitivement de grands enfants qui adoraient le spectacle, quitte à se rendre ridicules. Sur ce spectacle qui s’annonce très banania, plusieurs associations sont en lice pour le trophée du Nègre le plus ridicule de la cérémonie. Le maître appréciera. D’ailleurs, c’est le but du jeu. Lorsqu’il s’agit de jouer au tam-tam, on dit que les nègres sont intouchables. Ils savent mieux que quiconque bomber le derrière. Mais, pour les choses qui exigent un sens de la responsabilité collective, c’est le trou noir le plus complet.


D’un côté, il y a le Cran (Conseil représentatif des associations noires) et Claudy Siar et de l’autre il y a une myriade d’associations reunie autour du Coffad (Collectif des filles et fils des déportés). A chacun sa route de l’esclave. Le premier duo Cran- Tropique FM a prévu un défilé qui partira à 14 h 00 de la place de la République jusqu’à Bastille, tandis que les second eux se réuniront également place de la république à 14h00, mais leur défilé s'effectuera en direction de la place de la Nation. Ajouté à cela, la partition, last but not least, CM98 et Collectif Dom, qui ont obtenu leur autorisation pour le spectacle à la date du 23 mai. C’est presque la cerise sur ce gâteau négrier. Pour la dégustation, je vous en laisse le soin aux dates prévues pour le grand show blackos de l’année. Voilà qui va régaler les poils à gratter nègres de tous bords spécialisés dans les négrologies cathodiques quotidiennes.


Quel enseignement tirer de ces gesticulations nègrières ? Comme au temps de l’esclavage, il y eut toujours trois types d’esclaves, trois types de nègres : ceux qui mangeaient les restes du maître à table, ceux qui étaient dans les champs, et ceux qui avaient le cul entre deux chaises qui au final se révélaient renégats. De nos jours ces trois espèces n’ont pas disparu. A leur façon, ces associations reproduisent ce vieux conflit qui a d’ailleurs longtemps empoisonné les luttes pour l’émancipation.

mercredi, mai 07, 2008

Etats-Unis : certains Etats ont continué à pratiquer l’esclavage jusqu’au 20e siècle

Une histoire incroyable. Aboli officiellement en 1863, après que Abraham Lincoln ait rendu effectif l’acte d’émancipation, l’esclavage a continué à sévir dans certaines contrées reculées des états-unis, et ce jusqu’au vingtième siècle. Ce sont les recherches conduites par la généalogiste et historienne de la famille Antoinette Harrell qui ont mis au jour ce qui semblait être un secret d’Etat soigneusement gardé. Puisque, le gouvernement fédéral, le FBI, les Présidents Calvin Coolidge et Franklin D. Roosevelt, la Cour suprême, les sheriffs locaux, et même la NAACP, étaient au courant. Pendant que l’Amérique s’affichait au reste du monde, comme le pays de la liberté, des Africains étaient encore sous le joug de certains esclavagistes dans six Etats et Comtés à travers la vallée de Mississipi, de Kosciusko à Clarksdale, jusqu’au fin fond de Money où Emmett Till fut assassiné en 1955. Pourquoi personne n’en savait rien ? La vérité sur ce scandale avait bénéficié du silence des autorités fédérales. Quant aux archives sur lesquelles s’appuient les recherches conduites par Antoinette Harell, elles croupissaient dans les greniers poussiéreux de la Cour de justice et du département national des archives à Washington. ( Pour plus d'infos lire ci-dessous la suite en Anglais).

Who Kept Slavery in America a Secret in the 20th Century?

"The Untold Story: 20th Century Slavery"


Genealogist/Family Historian Antoinette Harrell is conducting peonage research in the childhood Oprah Winfrey, where African Americans were held in slavery in the 20th Century.


New Orleans, LA (BlackNews.com) - When did slavery in America end? The American history books teach us that enslaved Blacks in the United States of America celebrated their freedom in 1863, when Abraham Lincoln freed us by enacting the Emancipation Proclamation.
But what if--just if--America's grips on slavery never loosen? What if slavery continued to be reality for African Americans in sixteen states and sixteen counties throughout Mississippi, from Kosciusko, MS the childhood hometown of Oprah Winfrey to the hometown of Morgan Freeman,
Clarksdale, MS down to the lonely roads of Money, MS where Emmett Till was murdered in 1955.

What if the same hunger for a slave economy still nourished America's soils and perverted Southern appetite as it feast along the mightiest rivers. Deep in the bowels of America's richest agricultural belt behind a million cotton bolts. Lived the 20th century masters and African Americans, who were still under the whips and flogging of the master and overseers. Still working from sun up to sun down, who dares to utter the word "slavery," yet lived its reality each and every backbreaking day.



So why don't you know anything about slavery in the 20th Century. The U.S. Government knew, the FBI knew, the NAACP knew, Governor Earl Brewer of Mississippi knew, President Calvin Coolidge, President Franklin D. Roosevelt knew, local sheriffs, elected officials knew, and the Supreme Court knew. You didn't know because the truth of this American nightmare--for those who lived it--has been buried in an unnamed darkness in dusty courthouse attics and the National Archives "Department of Justice" files in Washington, D.C.

Antoinette Harrell have dedicated the last ten years of my life exposing the truth and facts. Harrell has researched through thousands of documents housed in the National Archives and traveled throughout Mississippi, searching through criminal and civil documents as it relates to peonage "Involuntary Servitude" a condition of slavery.


Join genealogist Antoinette Harrell as she unearths peonage research documents. Hear former slave Mae Louise Miller recount her personal experience as a slave in the 20th Century during the '40s, '50s, '60s and her escape from slavery in 1963. On Saturday May 10th, a documentary will premiere entitled The Untold Story: Slavery in the 20th Century at Loyola University in New Orleans, LA, Miller Hall 114 at 6:00 p.m. Written and produced by Antoinette Harrell whose previous works on peonage were featured in People Magazine and Nightline News on "20th Century Slavery."
Source Blacknews.com


vendredi, mai 02, 2008

Négreries au pays des blancs : deux dates pour commémorer l'esclavage



Commémoration de l’abolition


La date du 23 mai reconnue


Dans une circulaire relative à la traite négrière, l’esclavage et l’abolition, le Premier ministre a reconnu la date du 23 mai comme ‘celle de la commémoration du passé douloureux (...) qui ne doit pas être oublié’, conformément aux souhaits de nombreuses associations ultramarines.


Pour tenter de clore la polémique sur le choix du 10 mai pour commémorer l’abolition de l’esclavage dans l’Hexagone, le gouvernement a ajouté une autre date, le 23 mai, pour que les habitants de métropole issus de l’Outre-mer puissent commémorer le « passé douloureux de leurs aïeux ».


Le 10 mai contesté Dès avant la décision officielle, annoncée en janvier 2006, le choix du 10 mai avait été contesté par les principales associations de Français originaires d’Outre-mer. Mais le président Jacques Chirac avait finalement retenu cette date en suivant les recommandations du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME), présidé par l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé.


Le comité avait suggéré de retenir cette date, celle de l’adoption en 2001 par le Parlement de la Loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité, loi portée à bout de bras par la députée guyanaise Christiane Taubira. « Je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l’abolition de l’esclavage », avait déclaré M. Chirac. « Aucune date ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, avant tout, c’est que cette journée existe », avait-il justifié. Il n’avait toutefois pas réussi à calmer la polémique, des associations et des partis politiques militant pour le 23 mai, date d’une marche qui avait réuni en 1998 à Paris environ 40.000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de la Réunion.


Refusant un choix « inique », le professeur Serge Romana, président du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), association nationale défendant la mémoire des victimes de l’esclavage colonial, avait démissionné du CPME. Et bon nombre d’associations « domiennes » continuaient à boycotter la date du 10 mai, jugée illégitime.


Peinture figurant l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises © Musée national du château et de Trianon/VersaillesSept dates commémoratives Dans une circulaire du Premier ministre parue vendredi 2 mai au Journal Officiel, l’Etat a donc finalement décidé de reconnaître le 23 mai comme date commémorative de l’esclavage en métropole par les associations regroupant les Français d’Outre-mer. « Cette date rappelle, d’une part, celle de l’abolition de l’esclavage en 1848, et, d’autre part, celle de la marche silencieuse du 23 mai 1998 qui a contribué au débat national aboutissant au vote de la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité », souligne le Premier ministre François Fillon dans la circulaire.


« La date du 23 mai sera, pour les associations regroupant les Français d’Outre-mer de l’Hexagone, celle de la commémoration du passé douloureux de leurs aïeux, qui ne doit pas être oublié », poursuit-il. Parallèlement, la journée "nationale" de commémoration du 10 mai « consacrée à l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » est maintenue. Au total, la circulaire liste jusqu’à sept dates commémoratives consacrées à l’esclavage et à son abolition. Outre les journées des 10 et 23 mai, seront célébrées des journées de commémoration de l’abolition de l’esclavage à Mayotte le 27 avril, le 22 mai en Martinique, le 27 mai en Guadeloupe, le 10 juin en Guyane et le 20 décembre à La Réunion (conformément au décret du 23 novembre 1983).


« La journée de commémoration du 10 mai, comme chacune des dates rappelées dans cette circulaire, contribue à l’unité et à la cohésion sociale de notre pays, en permettant notamment aux jeunes générations d’en connaître toute son histoire, dans le partage, en évitant d’occulter, de fragmenter, de limiter le champ chronologique et géographique, voire d’opposer des faits et des mémoires. A ce titre, ces journées participent pleinement au calendrier français de la mémoire » conclut le texte.


Source Rfo , O2 mai 2008

mardi, octobre 23, 2007

L'esclavage supprimé du programme en primaire

L'esclavage n'est plus un "point fort" du programme en primaire

L’Education nationale est-elle frappée de schizophrénie en matière d’enseignement de l’esclavage? En avril, les profs d’histoire-géographie du secondaire recevaient une note pour préparer la journée commémorative de l’esclavage, le 10 mai. Une nouveauté introduite par la loi Taubira, et présentée à l’époque comme un symbole fort. Or, au mois d’avril également, le ministère publiait un arrêté visant à la refonte des programmes scolaires en primaire, qui rétrogradait de facto la place que l’on accorde à l’esclavage dans les manuels.
La traite négrière n’était, initialement, pas le seul point d’histoire concerné: dans son arrêté daté du 4 avril, la direction générale de l’enseignement scolaire a en fait supprimé parmi la liste des points fort estampillés comme tel dans les programmes du cycle III, non seulement l’esclavage, mais aussi la Shoah. Tollé.
Il faut laisser passer l’été pour découvrir la suite de ce feuilleton très discret: en septembre, la commission chargée de remanier les programmes fait marche arrière. L’extermination des juifs pendant la Seconde guerre mondiale fait son retour dans la liste des points forts. Mais pas l’esclavage.
"Simplification hautement symbolique"
Introduite dans les programmes par la loi de 2002, la question est souvent enseignée en niveau CM1. La référence à la période figure toujours dans les programmes d’histoire moderne. Mais plus dans la liste des points forts essentiels de l’enseignement primaire. Une liste officielle qui permet aux enseignants de vérifier le niveau des connaissances qu’ils peuvent exiger de chaque élève. François Durpaire, historien et président de l’Institut des Diasporas noires francophones y voit une "simplification hautement symbolique". Enseignant l’histoire à l’université de Cergy Pontoise, il parle de "cacophonie" et a décidé de médiatiser le problème:
"Au moment où l’on demande aux enseignants de faire toute sa place à l’esclavage à l’école, on l’exclue des grandes questions à faire mémoriser aux élèves. C’est un signe qui est donné. Or il faut veiller à ce qu’on retiendra des programmes au bout du compte."
L’historien François Durpaire entend ne pas céder à une certaine "paranoïa" mais souligne l’importance de ne pas édulcorer l’Histoire telle qu’elle est racontée aux élèves:

Au ministère, on a mis plusieurs jours à s’assurer de quoi il s’agissait, minimisant d’abord la portée de ces listes de points forts. Puis on a fait valoir qu’il ne s’agit que d’un souci de simplification pour abréger les textes officiels. Avant de confirmer que des modifications étaient bien en cours dans les programmes, et notamment cette suppression du terme "esclavage" dans la liste des points forts, même si "le temps des découvertes, qui correspond à la période, est bien maintenu". "Mais c’est une question essentielle, et il faut s’interroger sur la meilleure manière de parler d’un tel sujet. Un document complémentaire doit venir expliciter les façons les plus opportunes d’aborder la question", fait valoir le Bureau des écoles, qui gère les programmes du primaire.
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Par Chloé Leprince, Rue89, 01/10/2007