vendredi, décembre 16, 2011

Sois immigré et tais-toi : la chute programmée des sarkozettes Dati et Yade

Du haut de son manteau bleu blanc rouge estampillé droits de l’homme, qu’elle aime tant exhiber aux restes du monde, la belle France aime parfois nous rappeler son essence. Celle de la grande dame impitoyable avec ses enfants surtout lorsqu’ils sont issus du viol colonial. A l’image des cas Ramatoulaye et Rachida. Deux bâtardes fraîchement sorties du bois colonial par le fait d’un homme, Sarkozy, un admirateur zélé du continent africain. Hier illuminées par les feux des médias et de la politique spectacle, aujourd’hui elles subissent ses foudres pour avoir osé se prendre au sérieux et cesser de jouer les « sauvageonnes ». Après avoir été saluées comme des figures de réussites parmi les brebis galeuses de la colonisation, Rama Yade et Rachida Dati, ex-ministres dans les gouvernements Fillon 1, 2 et 3, ont été redescendues de leur nuage républicain. Et de la belle manière. La première officiait comme sous secrétaire d’état au sport avant de tomber en disgrâce auprès de son mentor. Elle a rejoint depuis Borloo, lui aussi écarté du cercle présidentiel. Quant à la deuxième, « crème de beure », elle eut occupé le maroquin très convoité de la justice, avant de devenir persona non grata à l’Elysée. Si la saga des sarkozettes de la diversité a bien amusé la France le temps d’une parade gouvernementale, aujourd’hui il faut bien se rendre à l’évidence que tout cela ne fut que de la poudre aux yeux de surcroît servi avec une bonne dose de cynisme et de paternalisme bon teint.

Rama et Dati : la chute de deux branquignoles

Sale temps pour nos deux ex-chouchous du sarkozysme. Et c’est peu dire. Alors que la polémique sur le plagiat concernant son dernier livre, "Plaidoyer pour une instruction publique" n’est pas totalement éteinte, Rama, l’ex-petite black du gouvernement doit de nouveau faire face à quelques petits règlements de comptes électoraux. Selon le site TF1.fr, l’ex-poupée exotique du paysage politique français a été tout simplement radiée des listes électorales de la commune des Hauts-de-Seine, où elle est élue municipale d'opposition. Depuis qu’elle a officialisée son intention de briguer un siège de député dans les Hauts-de-Seine, Rama Yade estime être attaquée de toutes parts. Il est loin le temps où un seul coup de fil de Sarkozy suffisait pour que tout rentre dans l’ordre. Ce temps, hélas, est bien révolu, Rama doit désormais apprendre à recevoir des coups et à en donner. Pas simple lorsque l’on n’est plus en odeur de sainteté avec celui à qui l’on doit son entrée en politique et qui doit bien se moquer de ses nouvelles « ramayederies ». Comme dit l’adage africain, quand on veut grimper en haut du cocotier, il faut s’assurer que son derrière soit bien propre. Apparemment pour Rama, ce n’était pas encore le cas…


S’agissant de Dati, le tableau n’est guère resplendissant et franchement pitoyable. La pauvre s’attaque à du lourd notamment au premier ministre Fillon qui a laissé tomber son siège de député de la Sarthe pour venir dans la capitale plus précisément dans la deuxième circonscription que brigue aussi la beurrette sarkozyste. Depuis c’est la guerre sans merci entre les deux. Après avoir été soutenue au début par quelques amis à l’Ump, la poupée Dati se retrouve de plus en plus seule et réduite à faire des vagues dans la presse au sujet de son adversaire qu’elle accuse de manquer de courage. Nadine Morano pitbull sarkozyste est même montée au créneau pour aboyer contre l’immigrée de service à qui elle demande de retourner en Saône et Loire. Selon certaines indiscrétions révélées par le quotidien de droite le Figaro, « dans l'entourage du premier ministre, certains ne cachent plus que la coupe est pleine. «Chaque jour une nouvelle salve de Dati, stop!», lâche un conseiller. Avant de s'envoler pour le Brésil, le premier ministre a appelé le patron de l'UMP: «Ça suffit. Occupe-toi du problème.»«Il n'est pas question d'exclure Dati», a répondu Jean-François Copé. «Ce n'est pas le sujet, a lancé Fillon. Je demande que ça cesse, c'est tout.». Autant vous dire, que ça va mal finir…

lundi, décembre 05, 2011

GBAGBO : l’historien et le politique devant le tribunal des ses bourreaux

Une affiche inédite. Gbagbo devant la CPI. C’est aujourd’hui. Une date à marquer d’une croix rouge sur le calendrier des événements politiques liés à l’histoire de l’Afrique et du Monde. De quoi s’agit-il ? Dans les violences postélectorales qui ont martyrisé la Côte d’Ivoire, l’ancien président ivoirien se serait rendu coupable, "co-auteur indirect", selon les termes de la CPI, de crimes contre l’humanité, de viols, de meurtres, de tortures etc. L’on frise presque l’hilarité à l’entendement d’une telle charge tant elle s’apparente à un véritable complot politique destiné à liquider un homme qui constitue encore aux yeux de nombreux observateurs une des pièces maîtresse de la politique ivoirienne. Mascarade de justice ? A dire vrai, l’expression n’est pas de trop tant elle résume bien la nature du faisceau de raisons à la source de cette convocation qui n’aura d’historique que le nom.

L’on se demandera naturellement au nom de quoi Gbagbo est-il devant cette cour qui devrait naturellement être débaptisée en Cour Pénale des Impérialistes ? Où sont les commanditaires des massacres de la grande tuerie de Duékoué ? Qui a fait appel à une armée étrangère pour renverser l’ex-président ivoirien ? Qui a financé une rébellion armée qui a terrorisé pendant 10 ans la Côte d’Ivoire ? Qui a ridiculisé l’Union Africaine en remettant le destin de tout un peuple dans les mains de l’ancien colonisateur ? Autant de questions qui montrent le caractère pour le moins ridicule de ce procès. Quel est son intérêt alors que la Côte d’Ivoire panse les plaies encore ouvertes de la crise postélectorale ? Quel est son but lorsque l’on sait qu’aucun des camps impliqués dans cette crise politique sanglante ne peut revendiquer le manteau blanc de l’innocent ? Peut-on raisonnablement mettre sur la tête d’un seul homme la responsabilité de plus de 3 000 morts ? Et quelle est la responsabilité de ceux qui ont aidé le nouveau pouvoir ?

Le monde entier va de nouveau assister à une énième parade de la CPI qui s’est spécialisée dans le spectacle de l’humiliation des Africains. Officiellement mis en place en 2002, cette cour s’est fait surtout remarquée en devenant une des caisses de résonnance de la voix des puissants qui l’utilisent aujourd’hui comme une arme pour inquiéter les dirigeants récalcitrants du sud. Avec le procès Gbagbo, la CPI va de nouveau réécrire l’histoire à sa façon telle que le lui recommande en tout cas ses principaux instigateurs. Elle ne dira ni la vérité ni ne mettra la lumière sur ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Car tout le monde le sait, ce procès semble avoir été motivé par des lugubres raisons politiques visant à mettre K.O. un homme dont le seul tort est d’avoir tenu tête à l’ancienne puissance colonisatrice. L’ironie de l’histoire voudrait que les principaux responsables du chaos ivoirien soient ceux là même qui ont livré l’historien ivoirien à la CPI. Mais l’histoire dira si c’est la bonne voie pour conduire le pays d’Houphouët à la réconciliation nationale. Même si le procureur Luis Moreno-Ocampo a assuré que Laurent Gbagbo ne serait "pas le dernier" à devoir rendre des comptes. Dont acte.

dimanche, décembre 04, 2011

Elections RDC : le pire est-il à venir...?

Les habitants de Brazzaville et Kinshasa, deux capitales connues pour être les plus proches du monde, en savent quelque chose. Quand l’une s’enrhume, c’est l’autre qui tousse. C’est ce qui se passe en ce moment où près de 3 000 congolais venus de la RDC voisine ont rejoint les rives de Brazza la verte selon de nombreuses sources. Et pour cause, l’attente des résultats définitifs d’une élection présidentielle qui s’y est déroulée le 28 novembre dans un chaos indescriptible, fait craindre le pire. Les autorités religieuses, acteur majeur dans la supervision de cette élection à l’issue incertain, ont fait savoir leur intention de se retirer prétextant « de ne pas vouloir se salir les mains » dans ce qui s’apparente déjà à un salmigondis électoral.

Comme un air de déjà, les deux camps à savoir celui du président sortant, Joseph Kabila et celui de l’opposant historique Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, se regardent en chiens de faïence. D’après les résultats très partiels divulgués par la Ceni, soit 33,3 % des quelque 64 000 bureaux ouverts dans le pays, Kabila obtiendrait 51 % de suffrages devançant son principal adversaire Tshisekedi qui n’aurait recueilli que 34% des voix. Ce dernier âgé aujourd’hui de 78 ans a contesté ces résultats et mis en garde le président Kabila et l’homme d’église, Ngoyi Mulunda à la tête de la Céni, pour qu’il respecte la volonté du peuple congolais dans la publication des résultats.

Selon de nombreux observateurs, la RDC s’apprête à revivre des heures sombres. Espérant qu’il ne sera pas le cas, car le peuple congolais a déjà payé un lourd tribut dans la guerre de prédation que se livrent les pays occidentaux prêts à tout via des valets locaux pour préserver leurs intérêts. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, les deux protagonistes de cette crise électorale doivent méditer les leçons de la crise ivoirienne et ne pas souffler le chaud et le froid au risque de mettre en danger la fragile unité du pays.

Expo : Exhibitions, l'invention du sauvage



Doit-on ériger les humiliations des peuples noirs en règle de vie ? A vrai dire nous n'avons pas de réponse à ce sujet. L'autoflagellation peut-elle aider à mieux cerner "la bête" ? Le débat est ouvert. En tous les cas, savoir comment le regard de l'Occident a fabriqué et construit le sauvage au fil des siècles peut constituer un premier pas vers l'appréhension des rapports qui se sont noués entre lui et les "Autres".




EXHIBITIONS met en lumière l’histoire de femmes, d’hommes et d’enfants, venus d’Afrique, d’Asie,d’Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l’occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales. Un processus qui commence à la fin du 15e siècle et au début du 16e siècle dans les cours royales et va croître jusqu’au milieu du 20e siècle en Europe, en Amérique et au Japon.



L'expo est née de la collaboration de deux personnalités l'ex-footballeur Lilian Thuram qu'on ne présente plus et l'historien Pascal Blanchard connu pour son engagement en faveur de l'intégration des mémoires coloniales dans le récit national français. Du 29 novembre 2011 au 3 juin 2012, Musée du quai Branly

Une église chasse les couples mixtes

Une petite église américaine vient de voter une résolution qui vise à interdire l'entrée du culte par les couples de race différente.


Cette résolution qui fait d'ores et déjà scandale aux Etats-Unis a été votée ce dimanche dans une église du Kentucky. Celle-ci stipule que les couples interraciaux ne peuvent ni devenir membres de leur communauté ni bénéficier d'une fonction dans le culte. Elle a été approuvée par neuf voix contre six. Le reste des fidèles a préféré s'abstenir de voter.


Cette résolution provoque un tollé au pays. Nombreux sont ceux qui accusent cette communauté de racisme. Des propos que réfutent l'ancien pasteur de cette église baptiste. "Je n'ai de préjugés contre aucun peuple et je n'ai d'ailleurs jamais parlé en mal d'une quelconque race", indique-t-il.


Selon une fidèle, cette décision surprenante ferait suite à la visite de sa fille et de son compagnon africain il y a quelques mois. La jeune femme qui chantait lors des célébrations avait été chassée du culte juste après.


Une plainte a donc été déposée et cette résolution devrait être examinée ce weekend par la conférence régionale des églises qui ne pourra cependant rien imposer au pasteur de cette communauté. (CB)


Sources http//www. 7sur7.be 02/12/11 16h56

Cinéma : Black Power Mixtape : 1967-1975

Votre serviteur n'a pas encore vu le film. D'ici quelques jours la critique du film...



Ce documentaire retrace l'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Le film associe musique et reportages (des rushs en 16mm restés au fond d'un placard de la télévision suédoise pendant plus de trente ans), ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-américaine.

samedi, décembre 03, 2011

Serge Bilé : un sombre journaliste ?

« Sombres bourreaux ». C’est le titre du nouvel opus du sulfureux journaliste franco-ivoirien Serge Bilé qui s’est fait connaître en 2005 en publiant un ouvrage fort instructif sur les Noirs victimes de l’hitlérisme « Noirs dans les camps nazis ». Cette année, ce passionné de l’histoire des Noirs récidive. Il publie un ouvrage qui raconte l’aventure ahurissante de soldats noirs qui ont intégré l’armée hitlérienne de la Wehrmacht. Ces sombres bourreaux, c’est le qualificatif que leur affuble l’auteur, se nomment Norbert Désirée, Henry Lémery Germaine Lubin, Ewan Ngando. Impensable, me direz-vous, mais pas pour notre essayiste. Tel le saumon qui remonte le courant pour retourner à la source, Bilé lui retourne dans ses eaux sulfureuses de révélations historico-hitlériennes qui l’ont fait connaître. Ne dit-on pas d’ailleurs que c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Comme il y a cinq ans, l’on tombe toujours des nues devant ces révélations qui vous retournent le cœur dès l’instant où vous commencez à feuilleter les premières pages. Que cherche Serge Bilé ? L’on ne résiste pas à l’interrogation. Autant son premier sujet sur les victimes noirs du nazisme semblait marquer du sceau de la sincérité de l’infatigable chercheur de la vérité, autant son dernier livre nous coupe l’appétit tant il transpire la recette du coup médiatique.
Non pas que le sujet soit dénué d'un quelconque intérêt intellectuel. Bien au contraire. Mais, l’on est en droit de s’interroger sur l’intérêt historique d’une réalité qui a concerné trois « pelés et un tendu », si vous nous permettez l’expression. L’histoire est une science, ce n’est pas de l’anecdote. Or notre cher Bilé nous présente une poignée d’individus pour d’horribles bourreaux comme si ces pauvres messieurs enrôlés de gré ou de force dans la Wehrmacht pouvaient porter le poids de l’ignominie hitlérienne. Impensable. Le Nazisme c'est l'histoire de l'Occident, de l'Europe, de sa propre conscience face à la "bête". Toute tentative visant à mêler les peuples Africains à cette idéologie macabre du Nazisme relève de la pure supercherie. Sombres bourreaux ? Méfions nous des relectures par trop rapides de l’histoire comme de ces apprentis historiens qui prennent certains détails pour de la réalité historique. Or la réalité historique est avant tout un "fait social total" au sens où l’on l’entendait l’anthropologue français Marcel MAUSS. D’où notre interrogation de départ que cherche Serge Bilé ? L’on doute que ce Monsieur dont l’intérêt pour l’histoire du Nazisme est sûrement sincère veuille contribuer à la réhabilitation des peuples négro-africains qui ont tant souffert de la férocité blanche.