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jeudi, avril 28, 2011

Scandale foot : Les français veulent écarter les noirs et arabes de leur équipe nationale






Anelka avait-il raison sur l'hypocrisie et le racisme qui règnent dans le système footballistique français ? Médiapart en apporte la preuve. Dégustation.


Le foot français accusé de vouloir écarter les noirs et les arabes

Selon le site Mediapart, la Fédération française de football envisage d'ériger en règle le principe de quotas discriminatoires dans les centres de formation.

La Fédération française de football (FFF) est-elle sur le point d'institutionnaliser le principe de quotas discriminatoires dans les centres de formation et les clubs de foot du pays ? C'est ce que révèle le site Internet Mediapart, jeudi 28 avril, dans une longue enquête intitulée "Foot français: les dirigeants veulent moins de noirs et d'arabes".

Selon le site Mediapart, la Fédération française de football envisage d'ériger en règle le principe de quotas discriminatoires dans les centres de formation.

Selon Mediapart, l'objectif de la Direction technique nationale (DTN) "est de limiter, en les triant dès l'âge de 12-13 ans, le nombre de joueurs français de type africains et nord-africains."

Des consignes en ce sens auraient d'ores et dèjà été données à des responsables de centres de formation, comme l'Institut national français (INF), à Clairefontaine dans les Yvelines, assure également le site d'information.

"Pour ces quotas discriminatoires", précise Mediapart, "la proportion de 30% a même été avancée, le 8 novembre 2010", par le directeur technique François Blaquart lors d'une réunion de la DTN.

Laurent Blanc, également présent à cette réunion, se serait dit "favorable" à cette proposition.

Pour justifier une telle mesure, la DNT avancerait plusieurs arguments. Le premier : trop de joueurs bi-nationaux, formés en France, vont ensuite faire les beaux jours d'une équipe étrangère.

L'autre explication fait froid dans le dos. Elle serait "d'ordre morphologique" et concernerait en priorité les "blacks".

"En un mot", résume Mediapart, "il y a trop de grands noirs athlétiques et pas assez de petits blancs qui ont l'intelligence du jeu dans le foot français."

Contacté mercredi 27 avril, François Blaquart a indiqué à Mediapart : "Dans toutes les discussions, il y a des positions qui peuvent être considérées comme excessives, c'est l'objet de tout débat. Mais en aucun cas, il n'est sorti de décision".

Egalement contacté, Laurent Blanc n'a pour sa part pas donné suite aux sollicitations de Mediapart, qui maintient "l'intégralité de ses informations et l'exactitude des propos rapportés".

Et le site d'information de conclure en citant l'article premier de la Constitution française : la République "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.


Sources Cameroonvoice



dimanche, janvier 09, 2011

Appel pour une République multiculturelle et postraciale


Lilian Thuram, François Durpaire, Rokhaya Diallo, Marc Cheb Sun et Pascal Blanchard lancent L'Appel pour une République multiculturelle et postraciale, suivi de 100 propositions pluricitoyennes. En kiosque dès le 20 janvier 2010 en supplément au nouveau Respect Mag !

Cinquante ans après l’indépendance des Etats africains, il est temps de poser un juste regard sur un passé qui a des résonances contemporaines sur notre société. L’enjeu : que chacun se sente légitime dans le présent, puisse s’approprier une histoire commune.

Il y a cinq ans, les ‘événements’ dans les quartiers pointent déjà les clivages qui, aujourd’hui encore, menacent l’équilibre de notre société. La société française, riche de la pluralité de ses talents, s’est profondément renouvelée. Par contraste, les élites – politiques, économiques, culturelles – ne parviennent pas à intégrer cette nouvelle dynamique.

Il y a un an, jour pour jour, Barack Obama est investi 44ème Président des États-Unis. L’Amérique prouve alors que l’on peut transcender le poids des traumatismes. Les Français se réjouissent de constater les évolutions de la société américaine longtemps déchirée par les préjugés racistes et la ségrégation. Mais nos élites interrogent-elles leur propre faculté à dépasser le poids des héritages ?

Ce même 20 janvier 2009 est aussi le début de la crise politique qui touche les départements ultramarins d’Amérique et de l’Océan Indien. A cette occasion, les Français de l’Hexagone découvrent la situation des outre-mers, la crise sociale, politique et mémorielle qui les traverse.

La société française peine à intégrer sa dimension post-raciale et multiculturelle. Le débat sur « l’identité nationale » s’impose au pays. Notre mécanique se heurte à un défi majeur : comment ouvrir la République à tous les citoyens qui la composent?

François Durpaire, Lilian Thuram, Rokhaya Diallo, Marc Cheb Sun et Pascal Blanchard lancent mercredi 20 janvier l’Appel pour une République multiculturelle et postraciale, afin d’initier un mouvement citoyen en mesure de tracer la voie du changement. Forts de leurs héritages, les auteurs n’ont pas souhaité réunir des doléances, mais recueillir des propositions constructives, destinées à rapprocher la République de ses principes.

Les signataires de l’Appel ont demandé à 100 personnalités, scientifiques ou chercheurs, responsables politiques ou associatifs, acteurs de la société civile ou militants dans les domaines les plus divers, de formuler une proposition concrète pour irriguer de solutions pratiques une nécessaire réflexion sur notre société.

Les 100 propositions nourrissent l’idée que la « diversité », ne doit pas rester « une bonne intention » cantonnée à « un dossier à part », ou devenir « un terme à la mode », mais être envisagée comme une question propre à reconfigurer l’ensemble de la République, dans le sens du mieux-vivre ensemble.

L’Appel pour une République multiculturelle et postraciale suivi des 100 propositions pluricitoyennes sera diffusé en supplément à Respect Mag (numéro de Janvier/Février/Mars), en kiosque à partir du 20 janvier 2010.

Les 5 auteurs ont cosigné l'appel et ont réuni 100 personnalités pour 100 propositions :

Abdellah Aboulharjan, Souria Adele, Marijo Alie, Salah Amokrane, Clémentine Autain, Najat Azmy, Linda Baha, Bams, Sylviane Balustre d’Erneville, Nicolas Bancel, Pascal Bernard, Pascal Blanchard, Ben Salama, Nicole Bénessiano, Noria Belgherri, Suzanne Bellnoun, Esther Benbassa, Gilles Boëtsch, Pascal Boniface, Jean-Marc Borello, Ahmed Boubeker, Jeanette Bougrab, Nedjma Boutlelis, Olivia Cattan, Nicole Cyprien, Carole Da Silva, Karima Delli, Richard Descoings, Jean-Christophe Desprès, Bilguissa Diallo, Rokhaya Diallo, Nassimah Dindar, Mamadou Diouf, Disiz, Adoum Djibrine-Peterman, Faycal Douhane, Françoise Driss, François Durpaire, Romuald Dzomo Nkongo, Hakim El Karoui, Réjane Ereau, Mercedes Erra, Anne Esambert, Eric Fassin, Bétoule Fekkar-Lambiotte, Lionel Florence, Maud Fontenoy, Yannick Freytag, Armelle Gardien, Alain Gavand, Nacira Guénif-Souilamas, Mohamed Hamidi, Dawari Horsfall, Simon Houriez, Jean-Paul Huchon, Nicolas Hulot, Marc Jolivet, Anne Jaworowicz, Almamy « Mam » Kanouté, Sevgi Karaman, Bariza Khiari, Aminata Konaté, Eléonore de Lacharrière, Bruno Laforestrie,Amirouche Laïdi, George-Pau Langevin, Laurence Lascary, Luc Laventure, Anne Littardi, Naïma M’Faddel, Alain Mabanckou, Fadila Mehal, Laurence Méhaignerie, Nordine Nabili, Ousmane Ndiaye, Pascal Obispo, Alexandra Palt, Carole Reynaud-Paliguot, Valérie Pécresse, Alexis Peskine, Pascal Perri, Christophe Robert, Sonia Rolland, Ryadh Sallem, Marie-Laure Sauty de Chalon, Claudy Siar, Patrick Simon, Guillaume Silvestri, Etienne Smith, El Yamine Soum, Fodé Sylla, Christiane Taubira, Jean-Claude Tchicaya, Séverine Tessier, Benoît Thieulin, Louis-Georges Tin, Claudine Tisserand,Aurélien Tricot,Catherine Tripon,Françoise Vergès, Paul Vergès, Dominique Versini, Michel Wieviorka, Rama Yade.


dimanche, décembre 06, 2009

Identité nationale : nouvelle provocation d'Eric Zemmour

Ces propos vont-ils tomber sous le coup de la loi ou va-t-on encore assister au deux poids deux mesures ?

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

jeudi, novembre 12, 2009

France : la burqua interdit


A l'occasion de son passage à La Chapelle-en-Vercors, haut lieu de la résistance, le chef de l'Etat a recadré le débat sur l'identité nationale.

"La France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, où il n'y a pas de place pour l'asservissement de la femme, sous aucun prétexte, dans aucune condition et dans aucune circonstance", a insisté Nicolas Sarkozy, jeudi à La-Chapelle-en-Vercors, dans la Drôme. "La France est un pays où il n'y a pas de place pour la confusion du spirituel et du temporel, la France est un pays de tolérance et de respect, mais elle demande aussi qu'on la respecte", a encore dit le chef de l'Etat.

"La France est un pays où l'on ne demande à personne d'oublier son histoire et sa culture, mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage", a poursuivi Nicolas Sarkozy avant d'ajouter : "La France ne se pense pas comme un juxtaposition de communautés ou d'individus". "La France n'est pas seulement une communauté d'intérêts", selon lui. "Devenir français, c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des moeurs".

"La France est un pays de tolérance et de respect. Mais la France demande qu'on la respecte. On ne peut pas vouloir bénéficier des droits sans se sentir obligé par les devoirs", a poursuivi Nicolas Sarkozy en reprenant un thème qui lui est cher.

Enchaînant les exemples, il a estimé qu'on ne pouvait pas "vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l'on peut faire pour son pays" ou "vouloir bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail". "On ne peut pas vouloir profiter de la gratuité des études qui est l'une des plus belles conquêtes de la République et ne pas être assidu aux cours, ne pas témoigner de la considération pour ses professeurs, ne pas respecter les bâtiments qui vous accueillent", a continué le chef de l'Etat.

Avec ce discours, Nicolas Sarkozy est rentré de plain-pied dans le débat sur "l’identité nationale". "A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays", a insisté Nicolas Sarkozy. "Voilà pourquoi nous devons parler de notre identité nationale. Ce n'est pas dangereux, c'est nécessaire. Ce qui serait dangereux ce serait de ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien en se disant ‘à quoi bon’ ?", a encore affirmé le chef de l'Etat. (Source Europe 1)

vendredi, novembre 06, 2009

Le suicide médiatique de Houria BOUTELDJA


2/3 Débat BESSON ONFRAY Houria BOUTELLDJA SLAMA LEFEUVRE
L'info video en direct.


En voulant enfoncer Eric Besson, la porte parole de "Indigènes de la Républiqueé, s'est noyée malgré une argumentation coup de poing. Elle a même renvoyé le philosophe Michel Onfray à ses chères études en lui disant clairement "je n'ai pas besoin de votre paternalisme" et je n'ai pas de douleur, je mène une lutte.

Prix Goncourt et identité française


Nous reproduisons ici un article très intéressant publié sur le site Place Publique.fr. Une analyse qui a le mérite de mettre en évidence la difficulté des français de souche de penser l'appartenace à l'entité nationale au delà de la couleur de peau. Jugez en par vous même.


L’attribution des deux grands prix littéraires français, le Goncourt et le Renaudot, me donne l’occasion d’un premier coup de sang au moment où j’inaugure cette chronique, dans laquelle je souhaite m’interroger sur les errements et les incuries de notre métier de journaliste

Marie Ndiaye se voit donc couronnée du prix Goncourt. Récompense logique pour cette écrivaine qui construit depuis 25 ans une œuvre solide et originale, à l’écart des modes, et qui s’est constitué un lectorat fidèle, de plus en plus nombreux, si l’on en croit les chiffres de tirage de son dernier ouvrage, Trois femmes puissantes, objet de ce prix : 140 000 exemplaires. Très bien.

Mais quelle est donc la raison de mon énervement ?

Ce sont les comptes rendus dans la presse (ici essentiellement lus sur les sites Internet) qui suivent immédiatement cet événement. Plusieurs « grands » journaux commencent ainsi leurs papiers : « L’écrivaine franco-sénégalaise, Marie Ndiaye… » Pourquoi franco-sénégalaise ? Marie Ndiaye est française, 100 % française, né dans le Loiret, élevée en région parisienne, passant ses vacances chez ses grands parents agriculteurs dans la Beauce. Elle n’a quasiment pas connu son père, effectivement sénégalais, qui lui a donné son nom et un peu de la couleur de ses traits.

Elle-même, que l’on ne manque pas de harceler avec cette question des origines, n’a cessé de répéter qu’elle était de nationalité et surtout de culture totalement française, qu’elle ne se sentait ni Africaine, ni même métisse. Il ne s’agit pas d’un rejet des origines. Simplement, elle ne connaît pas l’Afrique - elle n’y est allée que deux fois, la première fois à 22 ans -, ne s’y reconnaît pas d’attaches, n’a eu aucune éducation africaine, est mariée à un écrivain français, et puise la matière de ses romans dans les provinces françaises où elle a vécu. Ce n’est que dans le dernier qu’elle évoque une femme africaine. Récemment, même, elle regrettait d’être une « métisse tronquée » : elle aurait bien aimé avoir l’expérience d’une double culture. Mais elle ne l’a pas. C’est ainsi.

Alors pourquoi ce « franco-sénégalaise » qui naît spontanément sous la plume de certains de mes confrères ? Formulons des hypothèses. D’abord le réflexe pavlovien : sa photo et son nom suffisent à déclencher une chaîne de réactions impensées. Elle n’est pas blanche, elle n’a pas un patronyme de chez nous, elle gagne le plus grand prix littéraire français, il faut donner une explication à cette anomalie. L’important est donc qu’elle soit franco-sénégalaise, c’est-à-dire sénégalaise, mais quand même française. C’est un réflexe malheureusement très répandu : toute personne un peu colorée est a priori africaine.

A l’inverse, on a du mal à admettre que Coetzee, Breytenbach ou Nadine Gordimer, blancs de peau, soient des écrivains africains, ce qu’ils se revendiquent pourtant. Comme si la culture se transmettait par les gènes. A ces automatismes s’ajoutent une méconnaissance du sujet traité et une paresse pour s’informer. Il suffit d’avoir un peu lu Marie Ndiaye, ou même de consulter sa biographie pour ne pas faire l’erreur. Mais voilà, trop de journalistes se permettent aujourd’hui d’écrire sur tous les sujets, sans vraiment chercher à les approfondir (en l’occurrence, il ne fallait pourtant pas creuser bien loin). Et puis, il suffit que ce soit le journaliste de l’AFP qui ait écrit cela, et chacun reprend l’info de la dépêche, sans vérifier. D’ailleurs, pourquoi irait-on vérifier qu’une noire n’est pas sénégalaise ?

En réalité, le journaliste de l’AFP a écrit (je viens de vérifier !) : « Française, de père sénégalais », ce qui a été traduit dans les journaux qui ne parlent pas directement de franco-sénégalaise, par l’expression « de père sénégalais et de mère française » (donc pas vraiment française), ou, de façon étrange par « d’un père d’origine sénégalaise et de mère française ». Pourquoi le père, Sénégalais retourné au Sénégal, devient-il d’origine sénégalaise ? Mystère des origines en effet. On voit bien ici le glissement de la fille au père (sans jeu de mots) : racines floues, entre-deux, mélanges, déréliction. On ne sait pas bien d’où vient ce père, peut-être un travailleur immigré (en réalité un étudiant, à l’époque), qui a abandonné sa famille très tôt. Là encore, la formulation, emplie de présupposés, vient sous la plume de manière inconsciente, ou naturelle…

Marie Ndiaye, donc, de père sénégalais et de mère française : ici la notation est juste, contrairement à la précédente, mais plus sournoise. Car pourquoi cette information nous est-elle donnée ?

Dans les mêmes papiers, on parle du Renaudot décerné à Frédéric Beigbeder. Et je ne vois nulle part indiqué qu’il s’agit d’un écrivain français, ni mentionné la nationalité de ses parents. Cela va de soi. Il a pourtant un drôle de nom qui pourrait faire étranger (en fait un nom gascon équivalent, en langue d’oïl, à Beauvoir). Mais sous la barbe, la peau est blanche, connue, familière. Sa « francité » est évidente, nul besoin de la justifier. Il fait partie du sérail. Donc à quoi servent les indications sur la naissance de l’auteure récipiendaire du prix Goncourt 2009 ? A expliquer sa couleur et son nom. J’ai consulté une trentaine d’articles. Il n’y en pas un qui ne note pas explicitement, d’une manière ou d’une autre, cette origine franco-sénégalaise. Cette information aurait pu avoir du sens, si, comme dans le cas de Tahar Ben Jelloun, il y a une vingtaine d’années, le prix récompensait un écrivain francophone d’origine étrangère. Mais Marie Ndiaye est une auteure française, sa langue maternelle est le français et les sujets dont elle traite sont à la fois français et universels. Comme Beigbeder, avec, de mon point de vue, une écriture et une œuvre beaucoup plus fortes et un apport plus décisif à la création littéraire.

Le problème est que la couleur de la peau continue de faire écran dans notre pays, que le regard s’y arrête et que toute personne colorée qui réussit est moins remarquable par son talent que par le fait qu’elle soit colorée. Cette pensée commune, ce jugement sous-jacent n’épargnent pas, malheureusement, le monde journalistique qui les véhicule sans états d’âme, en toute bonne conscience, croyant bien faire, sans doute, en rappelant à tous les Français noirs ou métis qu’ils sont d’abord des noirs et que c’est formidable qu’ils fassent aussi que des Français de souche, ce qu’ils sont pourtant…

Peut-être est-il en effet nécessaire de lancer un débat sur l’identité française, mais certainement dans les termes sous lesquels le présente le ministre des expulsions.

Chronique de Bruno Tilliette

Sources Place Publique.fr



mercredi, novembre 04, 2009

Besson ou le « bête son » de l’identité franchouillarde


On connaît la chanson. A chaque échéance électorale, les politiciens français aiment nous rejouer « la Marseillaise » façon FN. Surtout les politiciens de droite. Ils adorent ça à l'instar de besson qui vient de lancer le 02 novembre le débat sur l'identité franchouillarde. Comme le FN est un parti politique actuellement aux abois, alors, les chansonniers droitistes sortent leurs cannes à pêche pour mordre à l’hameçon les « petits poissons FNIstes » plus tout à fait heureux dans la marre, plutôt la boue de Jean Marie.

Au-delà, de l’aspect ridicule de ce débat, on peut creuser sous le vernis de cette maladie française de vouloir toujours et toujours parler de l’identité française. En réalité il est question d’abord d’instrumentalisation politique du fait d’appartenir à une entité qui pourtant se définit comme universel et indifférente aux différences. Les politiques français prévoient en agissant ainsi de tirer les bénéfices politiques d’une thématique visiblement chère aux français. Puisque ces derniers ont successivement fait élire depuis les années 80 ceux qui savaient manier à la perfection la rhétorique de l’identité nationale.

Le deuxième point consécutif au premier, c’est l’établissement des frontières entre « eux » et « nous ». Ici le « Nous national » devient un « Nous « naturalisé », « racialisé », « essentialisé » portant la marque d’une francité franchouillarde normée blanche à laquelle ne peut prétendre des individus dont le faciès serait étranger à cette construction injonctive démagogique.

Cette conception étriquée de l’identité nationale conséquence de la montée en puissance de ce que certains appellent « l’intégrisme républicain » repose sur l’idée qu’il y aurait en France un « ennemi intérieur » voire des « ennemis intérieurs» à combattre qui menacerait l’édifice de la Nation française. Et qu’il faut de ce fait à tout prix, coûte que coûte, rappeler urbi et orbi, ce qu’est être français. Comme si la majorité des Français ignoraient leur appartenance à l’entité nationale.

Or on sait que ce discours qui a toutes les apparences d’un appel au lynchage par sa façon de jeter l’opprobre sur ceux qui n’ont pas malheureusement le phénotype arrêté de la francité. C’est un appel à la division. Curieux paradoxe pour une Nation, qui jusqu’à présent avait construit sa rhétorique sur l’indifférence aux différences et sur un sujet historique abstrait sans déterminants socio-culturels, crée une sorte de « ligne Maginot » pour dominer, exclure, diviser via un discours performatif de racisation de l’appartenance à la Nation.