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dimanche, novembre 06, 2011

Les exhibitions médiatiques des tyrans déchus : un nouveau terrorisme symbolique de l’Occident ?

Quelles significations et Quels enjeux ?



Alors que les images télévisuelles crues de la fin du guide libyen Mouammar El Kadhafi continuent de hanter nos écrans, il apparaît opportun de s’interroger sur ce qui semble être devenue un nouveau mode opératoire de l’Occident pour célébrer la chute des régimes honnis à savoir les exhibitions médiatiques de ceux qui les ont incarnés. Cette mise en scène volontaire ou involontaire du supplice du tyran, - parce qu’il peut s’agir d’images volées ou capturées sur le vif sans aucun contrôle-, bien qu’assez emblématique de la violence de la « bête », traduit l’emprise d’un pouvoir et d’une domination de celle-ci désormais sans limites sur le monde. En décembre 2006, la pendaison spectaculaire de l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, semblait avoir signé l’acte de renaissance de ces procédés barbares de lynchage très prisés dans le monde occidental dans un passé encore récent. Pourtant, au lendemain des décolonisations, les meurtres et les assassinats des dirigeants du Sud, à l’instigation de pays occidentaux étaient perpétrés dans le secret le plus total et leur divulgation semblait marquer du sceau de la retenue. Aujourd’hui, cette époque est révolue. Et, nous redécouvrons la « férocité blanche » à visage nu, sans gêne, immorale et honteuse. En Afrique, c’est de justesse que l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo y a sans doute échappé, avant d’être livré à ses adversaires vêtu seulement d’un simple maillot de corps. Tout un symbole. Après plusieurs décennies d’exactions et d’assassinats « feutrés » à travers le monde, l’Occident renoue au XXI siècle avec des méthodes d’un autre âge. Désormais, le « corps du dictateur déchu » est un « butin de guerre » qu’il faut livrer au voyeurisme des médias collectifs et individuels « complices » chargés de l’exhiber au monde entier. L’acte n’est pas anodin. La crucifixion médiatique du tyran symbolisant la chute « vraie » du régime.


Les exactions postcoloniales sur fond de mauvaise conscience

L’Occident est entré de plein pied dans ce nouveau siècle encore une fois avec des sabots imbibés du sang des autres. Chaos et désolation sont les petits cadeaux que les peuples non occidentaux reçoivent de lui en retour en échange du don de la civilisation et de soi-disant l’aide à la démocratie. Par le passé, l’on eut droit à des meurtres au petit matin des leaders par trop révolutionnaires, à des martyrs sans sépulture. Corps introuvables, brûlés, calcinés, profanés ensuite enterrés dans de fausses communes où encore jetés à la mer. En ces temps révolus, la violence coloniale appréciait particulièrement le silence de ses victimes. Des morts sans voix. Des cadavres sans bruit. Les années 60 qui ont suivi les pseudo-décolonisations ont été propices à cette culture de l’omerta. Il faut dire qu’à l’époque la toute puissante télévision n’avait pas encore le don d’ubiquité qu’elle dispose aujourd’hui et le monde ne baignait pas dans cet océan de gadgets technologiques susceptibles de rétrécir l’espace-temps du crime.

Des conquêtes coloniales aux guerres néocoloniales de prédation, innombrables ont été les exactions commises par l’Occident dans les pays ex-colonisés. D’une rare cruauté, ces forfaits étaient souvent exécutés dans le silence avec disparition du corps des martyrs. C’était une autre époque. La culpabilité postcoloniale dictait une politique d’assassinat basée sur le secret, l’omerta. Il fallait pratiquer le flou et semer la confusion pour ne pas réveiller les nombreux cadavres enfouis dans les placards poussiéreux de la période coloniale. Dans cette folie meurtrière, l’Afrique a payé un lourd tribut. Nombreux sont les dignes fils de la terre-mère qui ont été emportés par les vagues immondes de cette férocité blanche, sans nom. Lumumba, Sankara, Um Nyobé, Kabila, pour ne citer que ceux là, en ont courageusement fait les frais. Barbouzes et valets locaux étaient chargés d’exécuter les basses œuvres avec le concours exceptionnel en dernier lieu de leurs commanditaires. Il fallait brouiller les pistes, laisser croire à une histoire de règlements de compte entre sauvages afin de perpétuer la fable d’un monde subalterne voué à la barbarie. C’est dans ce contexte que les décolonisations, surtout en Afrique, ont accouché des luttes politiques locales à forte connotation tribale. Pendant que les peuples incultes regardaient le doigt qui montre la lune, les maitres du monde fomentaient les scénarios de coups d’Etat avec des acteurs locaux transformés en pantins.

Le « corps du dictateur déchu » : un « butin de guerre »

Nous sommes le jeudi 20 octobre, les images de la capture de Mouammar El Kadhafi tournent en boucle sur toutes les chaînes de télévision du monde. Des images crues particulièrement effroyables d’un homme affaibli pris dans une embuscade et tentant, sans grande résistance, de se défaire de ses assaillants surexcités criant « Allah Akbar ». Il est ensuite vu transporté en position couchée dans un pick up, le corps et le visage couvert de sang. Son corps et celui de son fils Moutassim également tué pendant cette capture seront transportés à Misrata pour être exposés dans une Mosquée. Cette exposition avait valeur de symbole comme les vidéos qui ont précédé la mort du guide libyen. En d’autres temps, ces corps auraient eu un autre traitement. Mais il fallait exhiber la « chaire ensanglantée du dictateur » ; la livrer au voyeurisme planétaire comme pour la vider de sa charge symbolique de « martyr ». Voilà comment le corps de celui qui s’était autoproclamé « Roi des Rois d’Afrique » a été érigé en vulgaire butin de guerre à l’image des ces nombreux anonymes tombés lors des guerres tribalo-civiles en Afrique. A la seule différence que ces derniers pouvaient encore prétendre au respect qu’il sied d’accorder aux morts.


Les exhibitions médiatiques des tyrans : un nouveau terrorisme symbolique




Ce mode opératoire de célébration des régimes déchus avait déjà été expérimenté au moment de la capture de Saddam Hussein. Avec une scénographie presque similaire mais moins violente, l’ex-dirigeant irakien fut comme le guide libyen pris dans un « trou à souris » par les forces américaines en décembre 2003. La vidéo de l’époque montre un homme qui « se tient la barbe, le regard perdu dans le vide ». « Un homme aux mains gantées lui examine les dents ainsi que les cheveux ». Dans le même registre, le 11 avril 2011, c’est à un lynchage de justesse qu’échappent Laurent Koudou Gbagbo et son épouse Simone. Mais certains de ces compagnons de route auront un sort plus tragique. Les vidéos diffusées au moment de sa capture montrent un Gbagbo, en maillot de corps, tout en sueur, l’air hagard, le regard perdu et malmené là encore par des soldats surexcités. Au-delà de leur caractère violent et indécent, « ces images posent », en paraphrasant Achille Mbémbé, « la question de savoir ce que c’est que vivre sous le régime de la bête, de quelle vie il s’agit et de quel type de mort on meurt ».


Dans l’instant qui suit la capture, le dirigeant honni transformé en trophée de guerre devient cette « chose », cet animal, cet « homme-déchet » dont le « sacrifice médiatisé » remplace toute autre forme de procès, de jugement. Outre qu’il permet d’enterrer le prestige de celui qui pourrait endosser aux yeux des sympathisants le rôle de martyr, cet acte sacrificiel est avant tout une « fatwa occidentale » destiné à punir le « mécréant » de ses crimes. Mais de quels crimes il s’agit. Celui d’avoir tenu tête à la bête. Il ne s’agit nullement d’une « vengeance des victimes ». Puisqu’il y a ni procès ni jugement. C’est une vengeance des puissants, une vengeance des vainqueurs qui leur permet d’exhiber leur pouvoir et leur domination sans limite. Sur fond de violation flagrante des lois et traités internationaux. Ces exhibitions dissimulent mal, tout compte fait, un terrorisme symbolique. En ce sens où elles visent à intimider, à impressionner, à frapper les esprits.

Humiliation, chosification et déshumanisation


Humiliation, chosification et déshumanisation composent le complexe de monstration de la fin de celui que les pays occidentaux qualifient de « dictateur ». Il ne s’agit pas seulement d’atteindre le corps physique du « tyran ». Ce qui est visé ici dans ces expositions médiatiques ostentatoires, c’est l’homme lui-même. La chute du régime ne suffit plus. Il faut aussi enterrer celui qui l’incarne. Il ne s’agit ni plus ni moins que de terrorisme symbolique. L’opération de capture est un processus symbolique d’élimination du « symbole » qu’incarne celui-ci. Il s’agit de tuer l’ « aura » entourant ces personnages ayant engagé un bras de fer avec l’Occident. C’est à ce moment précis que les appareils médiatiques de propagande jouent leur dernière carte en jetant en pâture la dernière image publique de l’homme. L’image médiatique en l’occurrence télévisuelle quasi absente pendant la période précédente des « liquidations secrètes » joue ici une partition symbolique d’achèvement du modèle tel un chant du cygne. Un modèle qui devient par ricochet un contre-modèle puisque dépouillé, désincarné, vidé de sa charge symbolique. Il est transformé en épouvantail brandi aux restes de l’humanité comme pour leur signifier de quoi est encore capable « la bête immonde », l’Occident, après deux siècles de colonisation.


Des exhibitions qui signent l’acte de fin de la culpabilité postcoloniale et ouvrent l’ère des recolonisations


Le pouvoir sans limite des pays occidentaux qui leur autorise à sacrifier la vie des ex-colonisés va de pair avec le sentiment que la culpabilité postcoloniale est désormais derrière eux. Dans nombre de ces pays, notamment en France, il se répand l’idée, via les appareils médiatiques de propagande, que la question de la culpabilité européenne a été liquidée via les guerres fratricides postcoloniales, permettant d’exonérer l’Occident de toute forme de responsabilité dans la faillite institutionnelle et politique des anciennes colonies. C’est au nom de ce sentiment qu’il se sent aujourd’hui investi d’une nouvelle mission de recolonisation des pays qui ne veulent pas se soumettre aux diktats du Nouvel ordre mondial. Aidés par l’absence de contre-pouvoir et l’instrumentalisation des institutions internationales, les pays occidentaux imaginent désormais que leur règne est sans fin. Avec la disparition du bloc de l’Est, la faillite du projet politique visant l’unité du monde arabo-musulman sur fond de conversion de ses élites à l’arabo-mondialisme, les hésitations géopolitiques de la Chine à assumer son rôle de nouvelle puissance, l’Occident est désormais seule au monde. Marche ou crève, telle est sa devise. Convaincu de sa mission civilisatrice sur fond d’impunité. Mais pour combien de temps encore ?


Césaire Nganga

mardi, octobre 25, 2011

LES VRAIES RAISONS DE LA GUERRE CONTRE LA LIBYE ET L'AFRIQUE

Une tribune de Jean Paul Pougala

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la Résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le 18e siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du Nord serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique. Tout se passe comme si la Tunisie, l’Egypte, la Libye , l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations unies semblent ignorer la légitimité de l’Union africaine sur ses Etats membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle. En effet, dans le capital du nouveau Fonds monétaire africain (Fma), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.

C- QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie, soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires. On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que les autres. uy. Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «Malo periculosam libertatem quam quietum servitium -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes». Dire qu’on tue les Libyens pour leurs biens est un leurre.Combien de personnes dans les pays autoproclamés «démocratiques» savent qu’au Pérou, la Constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la République sortant ? Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ? Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le classement de la Cia 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée Equatoriale dont la dette publique ne représente que 1,14% de son Pib. Le sociologue américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme «la dictature des élites». Selon Mills, les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui s’est substitué au peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple. Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux Etats-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenue par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les Généraux de l’armée etc... 4- Pas de luxe. selon Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'Etat tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ». Y a-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés jusqu’au suicide les employés mêmes des entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?


3- L’égalité dans les rangs et dans les fortunes. Il suffit de voir le classement Forbes 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir-faire à ceux qui la combattent et non le contraire. Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie. Aux Etats-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.

2- Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naitre naturellement. Les Occidentaux se définissement comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux moeurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie. Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif de l’Etat contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque. Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.

1- Dimension de l’Etat : plus un Etat est grand, moins il peut être démocratique, pour Rousseau l’Etat doit être très petit pour que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur. La structure de l’organisation de l’Etat libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie qui répond le mieux aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les Etats-Unis d’Amérique, la France ou la Grande-Bretagne , des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant côte-à-côte pendant 20 ans. Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une Nation sans en connaitre ses membres. On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger. Se connaitre et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection. La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuelle de jugement et d’appréciation ne peut s’empêcher de se poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les Usa, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque est Non, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont la ville natale, Genève abrite l’essentiel du commandement des Nations unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre ouvrage du Contrat social que : «il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais». Pour qu’un Etat soit véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les Etats-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir : Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les Usa, la France, la Grande-Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ? Le 19 mars 2003, le président Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie. Le 19 mars 2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le président français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et président des Etats-Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.

B- CEUX QUI VEULENT EXPORTER LA DEMOCRATIE SONT-ILS DE VRAIES DEMOCRATIES ?

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé à la bataille contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des Occidentaux pour soutenir financièrement et militairement l’ANC dans sa bataille contre l’apartheid. C’est pour cela que à peine libéré de ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations unies contre la Libye le 23 octobre 1997. A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait prendre un avion pour la Tunisie; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures pour Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne. Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant à l’ex- président américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il s’insurgea : «Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». il ajouta : « ceux-là qui hier, étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui, le toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ». En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés comme des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le 2 juillet 2008, pour que le Congrès américain vote une loi pour rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’Anc de cette liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela. Si les Occidentaux sont aujourd’hui, repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donnent des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi?

4- Kadhafi, l’Africain qui a permis de laver l’humiliation de l’Apartheid Pour déstabiliser et détruire l’Union africaine qui va dangereusement (pour l’Occident) vers les Etats-Unis d’Afrique avec la main de maître de Kadhafi, l’Union européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la création de l’Upm (Union Pour la Méditerranée) Il fallait à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique. Cela a échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains sans en informer l’Union africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de l’Union européenne. L’Upm sans le principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de commencer, un mort – né avec Sarkozy comme président et Mobarack, le vice-président. Ce que Alain Juppé tente de relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sûr. Ce que les dirigeants africains ne comprennent pas est que tant que ce sera l’Union européenne qui finance l’Union africaine, on sera toujours au point de départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance. C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la Cedeao qui a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de l’Ue, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux Etats-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup, la Comesa , l’Udeac, la Sadc et le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien compris.

3- Unions régionales comme frein à la création des Etats-Unis d’AfriqueIl est donc évident qu’après la Libye, la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les Usa à eux seuls ont 14.000 milliards de dollars de dettes, La France , la Grande-Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique noire ont, au total, moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques. Créer de fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste américain Adams Smith en 1865, dans son soutien à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage, «l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres Nations vont se réveiller». Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque centrale libyenne et prévu pour la contribution libyenne à la finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare: la Banque africaine d’investissement à Syrte en Libye, la création dès 2011 du Fonds monétaire africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège, la Banque centrale africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine signera la fin du Fcfa grâce auquel Paris a la mainmise sur certains pays africains depuis 50 ans. On comprend dès lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fonds monétaire africain doit remplacer en tout et pour tout, les activités sur le sol africain du Fonds monétaire international qui, avec seulement 25 milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un monopole public vers un monopole privé. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappé à la porte pour être eux aussi membres du Fonds monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010, à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce Fma.

2- Fonds monetaire africain, Banque centrale africaine, Banque africaine des investissements

L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société Rascom pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat. Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque mondiale , le Fmi, les Usa, l’Union européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14 ans. C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant des prêts à taux usuraire; le guide libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque africaine de développement a mis 50 millions, la Banque ouest-africaine de Développement, 27 millions et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire. Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, sud-africain, nigérian, angolais, algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi. Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique. C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio wmax.

1- Manque à gagner pour l’Occident à cause du Premier Satellite africain Rascom 1

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème. L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto. Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait fait pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La réforme des Nations unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les Nations unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien. Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter les Nations unies, car, cette organisation de par sa configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts. Nous devons quitter les Nations unies afin de marquer notre réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder le peuple africain. Ce qui arrive aujourd’hui, est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd ’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la Chine. La soi-disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple chinois en lieu et place de la Chine de Mao. Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et obtenue d’être membre permanent avec droit de veto, si non elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le ministre chinois des Affaires étrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire général des Nations unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité. Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a vu en Côte d’Ivoire un fonctionnaire des Nations unies se considérer au-dessus d’une Institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide. Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ? Lorsque le président sud-africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° disant le contraire après une petite visite de 8 heures à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains. La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine ou aux toilettes pour garantir le confort des autres. D’ici là, en Libye, les bombes qu’on nous décrit comme des rosiers qui tombent du ciel pour reboiser le désert libyen, sont françaises, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, norvégiennes, mais les victimes sont africaines, toutes africaines. Oui, c’est une guerre déclarée à tout le peuple africain, pas à un homme, pas à un pays. (*)

Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise, Directeur de l’Institut d’études géostratégiques et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.Jean-Paul Pougala pougala@gmail.com

jeudi, octobre 20, 2011

Mouammar Kadhafi a été tué

Civilisation ou barbarie ? Le titre de l'ouvrage célèbre d'un grand savant africain peut parfaitement être convoqué ici pour interroger le sens des actes des dirigeants occidentaux revendiquant le droit d'apporter la civilisation aux peuples arriérés que sont les restes du monde. Il eut été difficile d’imaginer une fin autre que celle-ci du guide libyen. Kadhafi a été tué ce jeudi à Syrte, sa ville natale, alors que son convoi faisait l'objet de bombardements. Les images prises peu avant son assassinat montre un homme pris dans une embuscade et tentant de se défaire de ses assaillants puis tranporté en position couchée dans un véhicule le corps et le visage couvert de sang. L’on ne reviendra pas sur les motivations fallacieuses des puissances étrangères qui ont décidé de mettre à feu et à sang la Libye du jour au lendemain alors qu’elles avaient renoué le dialogue avec le guide. La résolution 1973, qui a permis à l’Otan et les Nations impériales occidentales d’attaquer ce pays avec le concours de leurs sous fifres de la CNT , ne reposait que sur un faisceau de mensonges sur lesquelles il n’est pas nécessaire de revenir ici. Ce qui est sûr c’est que la Lybie vient de perdre un de ses dignes fils, tandis que l’Afrique noire, un des ses visionnaires le plus lucide. Paix à son âme.



Ici la vidéo de son assassinat


Les dernières images de Kadhafi vivant par CNX




samedi, février 26, 2011

L’Occident est-il au pied du mur ?

Crise ivoirienne d’un côté, révolutions arabes de l’autre. Deux phénomènes politiques totalement inédits semblent annonciateurs de « quelque chose » dans le monde et conforter l’idée que nous nous trouvons à la croisée des chemins pour tous les peuples opprimés du sud encore sous le joug de la loi inique de la domination européo-etats-unienne. S’agissant de la première crise, tous les observateurs avaient parié sur la chute de Gbagbo, mais chaque minute qui passe montre le contraire. Et ce dernier semble résister malgré les gigantesques pressions de la communauté internationale. Quant aux révolutions arabes, inattendues, parties d’un banal fait divers, une verbalisation suivie d’une confiscation de marchandise, se terminent en départ précipité de Ben Ali, une des figures emblématiques des dictatures installées autour du pourtour méditerranéen au profit d’intérêts européo-etats-uniens. C’est dire combien l’exaspération couvait sous la cendre.
Mais ne nous réjouissons pas vite. Si l’Occident a semble-t-il donné l’impression qu’il ne maîtrisait ni ne comprenait pas grand-chose de ce qui se passait dans les endroits précités pourtant sous leur contrôle via des valets locaux, il va sans dire que ce dernier s’achemine vers une auto-critique de son positionnement dans le monde de plus en plus décrié.

La diplomatie des valets locaux

Pour assurer la pérennisation de son système de domination, l’Occident avait crée un système qui consistait à imposer aux peuples du sud des valets locaux chargés de protéger ses intérêts. Les exemples de Bongo en Afrique centrale, de Compaoré en Afrique de l’Ouest sont emblématiques. Or, il semble que ce système est en train de prendre l’eau. L’édifice perd ses fondations au fur à mesure que « la chape de plomb » jusque là invisible « du peuple » qu’il n’avait pas intégrée dans son système gagne du terrain. Des scénarii que de nombreux agents de renseignement déguisés en diplomates n’ont pu anticiper qui quadrillent les zones d’influence entrées en ébullition ces derniers temps. Pour autant l’Occident est-il au pied du mur ? En tous les cas, les chutes précipitées des dictatures du Maghreb le laissent penser. Hosni Moubarak, l’homme fort des américains et allié des Israéliens, est tombé aussi facilement qu’un fruit mûr sur un arbre, tandis que Ben Ali, désavoué par l’Armée, avant de prendre la fuite, est aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Quant à Kadhafi, qui avait renoué ses relations diplomatiques il y a peu avec toutes les puissances occidentales, est devenu l’homme à abattre, pressé lui aussi par des révoltes dans son pays « intouchable » qu’il dirigeait d’une main de fer.

L’Occident n’incarne plus l’ordre moral du monde
Jusqu'à présent le prestige de l’Occident s’était bâti autour de l’incantation des droits de l’homme et de la démocratie pour tous les peuples. Il était même devenu la référence incontestable en la matière. Seulement, tout ça n’était que du pipeau. Derrière les beaux discours, une hypocrisie sans nom sur fond d’arrogance et de mépris. C’est ainsi que la diplomatie française s’est contentée du silence devant des régimes corrompus du Maghreb qui par ailleurs devaient protéger ses intérêts contre le bien être de leurs peuples. De la même manière, celle-ci a soutenu via Elf le retour au pouvoir de Denis Nguesso en chassant un président élu démocratiquement Pascal Lissouba. C’est ainsi que l’Onu a soutenu l’assassinat de plusieurs fils d’Afrique (Lumumba, Sankara, Moumié, Biko etc.). Et le génocide rwandais nous laisse encore de marbre devant le cynisme des puissances occidentales. Aucune n’a osé agir. Dans un cas comme dans l’autre, les raisons invoquées tout aussi saugrenues les unes que les autres. Au Maghreb, le soutien des dictatures se justifiait par le dévouement de celles-ci à contenir la poussée islamiste. Résultat des courses, Aqmi y sévit. Vous avez dit dictatures « gendarmes » ? Quant au soutien des dictatures sous les tropiques, c’est essentiellement la captation des ressources minières. « Oui Missié Bwana » est un bon dirigeant s’il se montre docile et très très coopératif. Dans ce jeu amoral, immoral et cynique où docilité des dirigeants vaut critère de régime ami et acceptable, les peuples du sud y perdaient leur latin et même leur vie.

CPI et gel des avoirs des dirigeants en disgrâce ou déchus ?
Les autres recettes qu’affectionnent ce système c’est le chiffon rouge de la CPI, du gel des avoirs etc. La première à savoir la CPI est sans doute la plus injuste et cynique tant elle a d’abord été pensée pour intimider les dirigeants récalcitrants du sud. A ce jour, cette cour internationale n’a jamais inquiété un seul dirigeant occidental. Les mensonges de Bush sur l’Irak seront-ils un jour punis ? Les assassinats politiques des dirigeants indépendantistes en Afrique seront-ils punis ?. La responsabilité de l’Onu dans le génocide rwandais sera-t-elle questionnée un jour ? En tout cas on attend toujours. Tous ces faits tendent à prouver que l’Occident n’est plus crédible, y compris ses institutions internationales (ONU, notamment). Quant au gel des avoirs, on nage en plein délire. Ridicule et risible, cette sanction n’a pas déstabilisé ni Robert Mugabé ni Omar el Bechir.

Le temps cyclique de la domination est-il fini ?
Sûrement pas. Peuple affamé n’a point d’oreilles. La crise ivoirienne et les révolutions arabes n’accoucheront pas de grands changements. Des relais locaux continueront toujours le sale boulot. Car la question n’est pas seulement le soulèvement ou la résistance. Pour faire tomber les siècles de domination, il faut de la patience, de l’unité et de l’organisation. Aujourd’hui, un vent de liberté semble souffler sur les terres d’Afrique, à condition que les africains saisissent cette opportunité pour tout remettre à plat. L’Occident n’est pas seulement présent à travers les représentations diplomatiques. Il est aussi présent à travers des multinationales qui ont un poids tout aussi énorme que les Etats. Le cas de Elf, et sans oublier les empires américains qui contrôlent les circuits des matières premières sont là pour nous le prouver. Sans oublier la Chine dont le silence dans la marche du monde traduit tout aussi une stratégie de domination.
L’Afrique est à la croisée des chemins. Elle doit saisir cette opportunité pour penser un nouveau modèle de développement qui ne soit pas celui des pays occidentaux basé sur la prédation des richesses géologiques des autres pays, la destruction de la planète et le mépris des non-occidentaux. L’Afrique grâce au talent conjugué de ses dignes fils et filles peut montrer un autre chemin au monde basé sur le respect à la fois de l’environnement et de l’Autre.

dimanche, octobre 11, 2009

Les erreurs de jeunesse se payent très cher


Voilà un Monsieur qui a voulu faire du zèle dans ses déclarations de soutien à l’endroit du cinéaste franco-polonais Polanski arrêté par les autorités suisses à la demande de la justice américaine pour son passé trouble de pédophile. Cela s’appelle prendre des coups à la place de l’accusé alors qu’on avait rien demandé.
Certes les écrits pour le moins douteux couchés dans son livre "La Mauvaise vie" par l’écrivain devenu Ministre de la culture ne plaident pas en sa faveur, il n’en demeure pas moins que F. Mitterand a un peu poussé la chose trop loin. Comment peut-on prendre la défense d’un homme accusé d’abus sur mineur ? Le talent n’excuse pas tout.
L’affaire Polanski devenue l’affaire Mitterand révèle la profonde érosion du socle des valeurs dont se prévalent les démocraties occidentales. Ces affaires sont le signe patent d’une crise des valeurs pour des sociétés qui ont érigé le monétarisme et le consumérisme au rang de Dieu. Désormais les mots n’on plus aucun sens sauf celui d’en rajouter à la confusion, à du n’importe quoi. Un homme abuse d’une jeune mineur, c’est normal, il est riche, il est talentueux, il est est…On occupe un pays illégalement soupçonné de fabriquer des armes de destruction massive, tout est normal, personne ne s’en émeut. Aujourd’hui l’Irak est un champ de ruines. Un pays viole le droit international en s’attaquant à des civils lors des représailles qui visaient des groupuscules armées. Là encore la loi du silence des médias, c’est normal parce que… etc. Quelles valeurs animent donc les Occidentaux ?
Et l’ironie dans tout ça, c’est que le parti politique par qui le scandale arrive est celui là même qui a bénéficié depuis des décennies d’une impunité médiatique et juridique sans nom alors qu’il prône la xénophobie et le racisme. Cela s’appelle marcher sur la tête…et les bras m’en tombent quand ceux qui devraient être censurés s’érigent en censeurs. On peut dire que l’Occident sera victime un jour ou l’autre de sa propension à prostituer le droit et à pratiquer la justice d’intérêts.

mercredi, septembre 30, 2009

La menace iranienne : mythe ou réalité ?


Rhétorique de la peur sur fond d'injustice

L’Iran a-t-elle l’arme nucléaire ? On n’en sait rien. Les inspecteurs de l’AIEA ont-ils trouvé des installations susceptibles de nourrir des doutes au sujet d’un programme nucléaire ? On n’en sait rien. Pourtant le bruit court tel un feu de brousse dans les médias occidentaux que l’Iran serait en possession ou encore en instance d’acquérir l’arme atomique. Info ou intox ? Nul ne le sait. Aucun élément aujourd’hui ne permet de dire que l’empire persan constituerait une menace pour la paix au Moyen Orient. Si rien de tel ne semble vrai, sur quoi donc se fonde les inquiétudes des puissances nucléaires occidentales au sujet de la République islamique ?

Iran : une menace pour la paix au Moyen Orient.
Selon les Occidentaux l’Iran constituerait une menace pour la paix au Moyen Orient dans la mesure où il deviendrait une arrière-cour pour les activistes islamiques. L’Iran est ouvertement accusé de soutenir les mouvements djihadistes, autrement dit les groupes terroristes qui représenteraient eux-mêmes une menace pour la paix dans la région et particulièrement pour l’Etat Hébreu. Or ce dernier pays est lui-même détenteur de l’arme atomique et a refusé de signer le traité de non prolifération nucléaire. Et il ne semble pas être inquiété par les gendarmes antinucléaires occidentaux. C’est ce qu’on appelle le deux poids deux mesures. Une rhétorique du mensonge semble donc accompagner les cris d’orfraie des puissances occidentales à l’endroit de l’Iran entérinant définitivement l’idée que tous les pays ne sont pas à traiter sur le même pied d’égalité.

L’Iran n’est pas une démocratie
C’est l’autre argument qui ne tient pas debout. La Chine, la Russie, Israël, le Pakistan etc. sont des pays détenteurs de l’arme atomique. Ces pays sont-ils des démocraties ? Non. Là encore le deux poids deux mesures. La question que l’on peut se poser qui décide que tel pays a le droit et tel autre n’a pas le droit ? Quels sont les critères pour faire partie du cercle d’impunité des pays nucléarisés ?