Affichage des articles dont le libellé est Afrique de l'Ouest. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Afrique de l'Ouest. Afficher tous les articles

lundi, février 20, 2012

Sénégal : que se passe-t-il au Sénégal ?

Après avoir longtemps incarné le modèle à suivre en Afrique en matière d’alternance démocratique, le Sénégal subit, depuis quelques semaines, les soubresauts d’un mouvement populaire de contestation à la fois politique et social. En ligne de mire, la candidature d’Abdoulaye Wade qui veut briguer un troisième mandat après s’être prononcé par le passé sur son retrait de la vie politique. Devant la gravité de la situation dans laquelle de nombreuses personnalités de la vie publique sénégalaise sont impliquées, l’on ne résiste pas à ces deux interrogations. Ce mouvement de contestation est-il le reflet d’un ras-le bol profond de la société civile sénégalaise face à cette candidature de trop du président sortant ? ou s’agit-il tout simplement du zèle incontrôlé d’une opposition en mal d’inspiration qui y a trouvé là un moyen d’assouvir ses objectifs en se servant de la jeunesse et en foulant la constitution sénégalaise ?
Il est difficile de réponde à ces deux questions tant il demeure un faisceau inextricable de raisons qui expliquent ce ras le bol, disons-le, d’une partie de la population sénégalaise. Chômage, prix élevé des denrées de première nécessité comme le sucre, le maïs, paupérisation d’une partie de la population sous l’effet de la crise économique, tels sont les ingrédients de ce cocktail explosif qui menace d’emporter une des plus vieilles démocraties du Continent. S’ajoute à cela, la corruption généralisée d’une partie des élites sénégalaises qui ont longtemps tourné le dos au peuple au profit de leurs carrières politiciennes. Pourtant, Wade, en doux ans, a fait mieux que ses prédécesseurs : construction des routes, modernisation des infrastructures de santé, d’éducation etc. Le bilan est loin d’être parfait mais les progrès sont tangibles. Il semble donc que cela ne suffit plus à calmer les ardeurs d’une jeunesse qui a plus que soif de changement. L’ère Sopi est derrière les sénégalais, et certains se sont retrouvés dans les mouvements de contestation comme le M23 ou encore le Collectif Y en a marre ? Mais qui est derrière ces mouvements ? Qui soutient ces collectifs chargés de contester la légitimité de Wade de briguer un troisième mandat ? On l’ignore.

Contre la « monarchisation » du Pouvoir ?

Mais ce que l’on sait c’est qu’une partie du peuple sénégalais ne veut pas de la monarchisation du pouvoir. Comprendre l’installation des « fils de président » au poste occupé par papa et ceci, dans le mépris des règles élémentaires d’une démocratie. L’on sait que l’obsession de Wade, avant son départ, est de caser son fils Karim qui a déjà échoué lorsque ce dernier a voulu prendre la mairie de Dakar. Mais apparemment le « vieux chauve » ne l’entend pas de cette oreille, qui a décidé coûte que coûte de baliser la voie à son fils. Etrange conception de la vie politique pour un avocat qui avait dû attendre 25 ans avant que les allées du pouvoir lui soient ouvertes. Le vieux a perdu la patience du jeune opposant qu’il fut. Il veut forcer le destin de son fils. Mais c’est aussi le meilleur moyen de ne pas lui rendre service. Car en s’obstinant comme il le fait, il compromet un peu plus l’avenir politique du fils prodige qui aura à gérer l’image désastreux de son géniteur jusqu’auboutiste.

Wade l’arroseur arrosé

Wade fait partie de ces présidents qui ont soutenu les manœuvres de la communauté internationale quand celle-ci s’est attaquée à certains pays africains qui se battaient pour leurs souverainetés (Côte d’Ivoire, Libye). Il a joué au malin pendant ces crises, en roulant les mécaniques avec son ami Campaoré du Burkina Faso, lui aussi échaudé, un temps, par une vague de contestation dans son pays. Il a été sauvé in extrémis par la France. Aujourd’hui c’est au tour du Vieux de connaître le sort des présidents déchus. Comme dit l’adage, « quand tu veux monter en haut du cocotier, assures-toi d’avoir le derrière bien propre ». Apparemment pour le vieux ce n’est pas le cas. Autant vous dire cela risque d'être chaud pour le scrutin du 26 février.

lundi, décembre 05, 2011

GBAGBO : l’historien et le politique devant le tribunal des ses bourreaux

Une affiche inédite. Gbagbo devant la CPI. C’est aujourd’hui. Une date à marquer d’une croix rouge sur le calendrier des événements politiques liés à l’histoire de l’Afrique et du Monde. De quoi s’agit-il ? Dans les violences postélectorales qui ont martyrisé la Côte d’Ivoire, l’ancien président ivoirien se serait rendu coupable, "co-auteur indirect", selon les termes de la CPI, de crimes contre l’humanité, de viols, de meurtres, de tortures etc. L’on frise presque l’hilarité à l’entendement d’une telle charge tant elle s’apparente à un véritable complot politique destiné à liquider un homme qui constitue encore aux yeux de nombreux observateurs une des pièces maîtresse de la politique ivoirienne. Mascarade de justice ? A dire vrai, l’expression n’est pas de trop tant elle résume bien la nature du faisceau de raisons à la source de cette convocation qui n’aura d’historique que le nom.

L’on se demandera naturellement au nom de quoi Gbagbo est-il devant cette cour qui devrait naturellement être débaptisée en Cour Pénale des Impérialistes ? Où sont les commanditaires des massacres de la grande tuerie de Duékoué ? Qui a fait appel à une armée étrangère pour renverser l’ex-président ivoirien ? Qui a financé une rébellion armée qui a terrorisé pendant 10 ans la Côte d’Ivoire ? Qui a ridiculisé l’Union Africaine en remettant le destin de tout un peuple dans les mains de l’ancien colonisateur ? Autant de questions qui montrent le caractère pour le moins ridicule de ce procès. Quel est son intérêt alors que la Côte d’Ivoire panse les plaies encore ouvertes de la crise postélectorale ? Quel est son but lorsque l’on sait qu’aucun des camps impliqués dans cette crise politique sanglante ne peut revendiquer le manteau blanc de l’innocent ? Peut-on raisonnablement mettre sur la tête d’un seul homme la responsabilité de plus de 3 000 morts ? Et quelle est la responsabilité de ceux qui ont aidé le nouveau pouvoir ?

Le monde entier va de nouveau assister à une énième parade de la CPI qui s’est spécialisée dans le spectacle de l’humiliation des Africains. Officiellement mis en place en 2002, cette cour s’est fait surtout remarquée en devenant une des caisses de résonnance de la voix des puissants qui l’utilisent aujourd’hui comme une arme pour inquiéter les dirigeants récalcitrants du sud. Avec le procès Gbagbo, la CPI va de nouveau réécrire l’histoire à sa façon telle que le lui recommande en tout cas ses principaux instigateurs. Elle ne dira ni la vérité ni ne mettra la lumière sur ce qui s’est réellement passé en Côte d’Ivoire. Car tout le monde le sait, ce procès semble avoir été motivé par des lugubres raisons politiques visant à mettre K.O. un homme dont le seul tort est d’avoir tenu tête à l’ancienne puissance colonisatrice. L’ironie de l’histoire voudrait que les principaux responsables du chaos ivoirien soient ceux là même qui ont livré l’historien ivoirien à la CPI. Mais l’histoire dira si c’est la bonne voie pour conduire le pays d’Houphouët à la réconciliation nationale. Même si le procureur Luis Moreno-Ocampo a assuré que Laurent Gbagbo ne serait "pas le dernier" à devoir rendre des comptes. Dont acte.

mercredi, avril 27, 2011

Côte d'Ivoire : règlement de comptes camp Ouattara, l'ex-putschiste dit IB tué

Cela s'appelle la démocratie au bazooka ou encore remerciement à la loyale. Et c'est pas fini, ce n'est que le début. Quand on lit dans certains blogs pro-ouattaristes que c'est le début de la normalisation, de quoi suffoquer d'indignation. La guerre entre dozos et autres illétrés du camp Ouattara n'est qu'à son début. Sans compter les déçus du clan Bédié qui vont se rendre compte bientôt qu'ils ont dîné avec le diable.

Côte d'Ivoire: l'ex-putschiste IB tué par les forces pro-Ouattara

ABIDJAN - L'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit IB, chef d'un groupe armé baptisé commando invisible, a été tué mercredi soir à Abidjan par les forces du président ivoirien Alassane Ouattara, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministre de la Défense.

Après l'opération de sécurisation et de pacification lancée mercredi matin par les Forces républicaines (FRCI) dans les quartiers d'Abobo et d'Anyama (nord), +IB+ est allé se réfugier dans une cour non loin d'une usine à PK-18 (secteur nord d'Abobo), a indiqué le capitaine Léon Alla Kouakou.

Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly a pris en otage toute une famille. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n'ont eu d'autre choix que de riposter, et la rispote lui a été fatale, a ajouté le porte-parole.

L'affrontement qui a eu lieu vers 20H00 (locales et GMT) a fait deux soldats tués et plusieurs blessés côté FRCI, et sept morts dans le camp adverse, dont IB lui-même, a-t-il précisé.

Le commando invisible avait contribué à la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d'Abidjan au début de l'année.

Le président Ouattara avait appelé vendredi l'ex-putschiste de 2002 à désarmer ses hommes, sous peine d'y être contraint par la force.


(©AFP / 28 avril 2011 01h01)


lundi, avril 25, 2011

Gambia Government's position on the tradegy in Ivory Coast





The events in Ivory Coast have vindicated us on our earlier assertion that Western neo-colonialist sponsored agents in Africa that owe allegiance only to themselves and their Western masters are ready to walk on thousands of dead bodies to the Presidency. This is what is happening in Ivory Coast.

Africans should not only wake up, but should stand up to the new attempts to re-colonise Africa through so called elections that are organized just to fool the people, since the true verdict of the people would not be respected if it does not go in favour of the Western backed candidates, as has happened in Cote D'Ivoire and elsewhere in Africa.

What is really sinister and dangerous about the neo-colonialist threat is that they are ready to use brute force, or carry out outrageous massacres to neutralize any form of resistance to the Western selected President as has happened in Cote D'Ivoire

In Ivory Coast, we know the role played by the former colonial power who, outside of the UN mandate, first bombarded the presidential palace for days, and eventually stormed it through a tunnel that links the presidential palace to one of the residences of their diplomatic representative.

The reasons for the bombardment of the presidential palace prior to the raid was, according to them, to prevent Gbagbo using heavy weapons against civilians! But both the UN and France were aware of the outrageous massacres of civilians. Entire villages that supported President Laurent Gbagbo were wiped out by the so called republican forces fighting for Ouattara. Were Gbagbo supporters not supposed to be protected by both the UN and French forces against massacres?

These so called republican forces that were supposed to be fighting for democracy, ended up killing thousands with impunity and are now engaged in massive looting!

Our position is very clear. The case of Laurent Gbagbo is a replica of the case of Patrice Lumumba who, as a freedom Fighter for the dignity and independence of not only Congolese people but the entire black race, was overthrown by Western powers including the UN, and handed over to his sworn enemies to be murdered.

History is repeating itself as the same neocolonial forces that overthrew Patrice Lumumba, captured him and handed him over to his enemies almost fifty years ago, are the same forces involved in the Ivory Coast with the only difference being that it is now a different former colonial power.

If justice is to be done, there should be an impartial and comprehensive investigation into all the atrocities carried out in Ivory Coast by a team of honest and decent Allah fearing people. Alassane Ouattara and his forces cannot go scot free and blame everything on President Laurent Gbagbo who according to the Ivorian Constitution is the legitimate President of Ivory Coast. This team should be selected by the Non Align Movement.

One is tempted to ask this question:
How is it possible that the verdict of the constitutional council that decided on who won the elections in some Francophone African countries recently, were accepted - that is after the election in Ivory Coast - but that of the Ivorian constitutional council was rejected by both the Western powers and the UN?

As far as we are concerned, the only solution to avert a long drawn-out civil war with all its attendant consequences in Ivory Coast is to reorganize Presidential elections in the shortest possible time. In the meantime, an interim government of national unity should be formed without Alassane Ouattara, as he also has a lot to answer for as well.

One thing is very clear to all Africans today – the plot to recolonise Africa is very real and we must stand up to it.

It is shameful that the most evil, dictatorial and repressive powers on earth today are calling African leaders dictators. It is also very shocking and interesting as well that the same powers are not saying anything about the popular uprising that has been raging on Burkina Faso for the past three weeks, resulting in the storming of the presidential palace in Ouagadougou, last night, with the whereabouts of Blaise Compaore unknown. This uprising has been going on for more than three weeks now, and not a single international news media is reporting on it. Is it possible in today's world that such an uprising can take place in a country like Burkina Faso, so close to the Ivory Coast, a dusk to dawn curfew imposed for two weeks, without the Western media including those of the former colonial master knowing about it?

We the new generation of Africans cannot and will not be fooled. We know what Blaise Compaore stands for in Africa with regards to the West.

Captain Thomas Sankara was murdered for standing up to imperialism and neocolonialism in Burkina Faso in particular and Francophone Africa in general. He was killed for the same reasons that Patrice Lumumba and other African freedom fighters died for, their killers eventually becoming presidents in those African countries and working exclusively for Western interests in Africa.

Blaise Compaore, is one of them. He has a lot to answer for the civil wars that ravaged Liberia, Sierra Leone and Ivory Coast then, and now.

That there is such a media blackout of the uprising in Burkina Faso, but an up-to-the-minute reporting of events in Yemen, Syria, Ivory Coast etc. shows that the so called international news media are the mouth pieces of certain satanic powers with a sinister mission for the rest of the world outside the West.

Why can't the West respect Africa's independence and dignity?

In conclusion, we call on the UN to ensure the safety, protection, and well being of President Laurent Gbagbo, the constitutionally legal President of Ivory Coast, and set him free. He cannot be tried whilst Alassane Ouattara, the internationally selected President goes scot free after massacring thousands of civilians just to be President!

The Gambia government would not recognize any president or government in Africa that has been imposed by forces outside of the African continent for whatever reason. We know what those governments and presidents stand for in Africa. They loot African resources on behalf of the powers that brought them to power.

May the Almighty Allah guide, guard and protect Africans by giving us the courage to stand up in defence of African independence, dignity and the protection of our natural resources from those hungry locusts on the rampage in Africa. The road to total liberation may be tough, but we shall prevail very soon, Insha Allah.

Banjul, le 16 avril 2011

jeudi, décembre 30, 2010

Lettre ouverte de Calixthe Beyala à Bechir Ben Yahmed : Jeune Af…rique, ce en quoi je crois, ou pas.


Lettre ouverte de Calixthe Beyala à Bechir Ben Yahmed : Jeune Af…rique, ce en quoi je crois, ou pas.

D’aussi loin que me porte ma mémoire, il me semble qu’une seule et unique fois, je fus en désaccord avec vous, très cher Béchir Ben YAHMED. Et je vous le fis savoir.

C’était il y a fort longtemps, mais lorsque passe trop de temps, ce dernier ne revêt plus aucune importance ; je l’avoue humblement, je n’ai nullement le sens du temps. C’était au sujet du nom du journal « Jeune Afrique ». Il me souvient que vous lui attribuiez alors le titre de «L’intelligent». Mes yeux fulminaient de colère lorsque je vous en parlai. Aujourd’hui encore, je ne puis oublier votre sourire ; et cette manière très pétillante de me rétorquer que j’aurais dû vous écrire pour vous dire mon sentiment. Depuis ces temps si lointain, aucune particule, aucune ride ne s’est point posée sur le respect et l’amitié qui nous lient… Au moins, c’est CE QUE JE CROIS.

Voilà que pour la deuxième fois, un sujet nous oppose : les élections Présidentielles en Côte d’Ivoire.

Je ne crois pas que Monsieur Alassane OUATTARA soit le Président élu de la Côte d’Ivoire car pour cela, il eût fallu que sa victoire fût reconnue par le Conseil Constitutionnel de son pays ; il me semble que ce n’est point le cas, me tromperais-je ? Aucune commission électorale, aussi noble soit-elle, ne saurait proclamer le vainqueur d’une élection, d’autant que dans le cas de la Côte d’Ivoire, cette commission électorale était constituée aux 2/3 par les membres de l’opposition.…

Vous me rétorquerez que le Président du Conseil Constitutionnel Ivoirien est un homme du Président GBAGBO. Oui, sans aucun doute. Mais n’est-ce point le cas dans tous les pays du monde et même en France ? On se souvient tous du cas des U.S.A où s’opposait alors AL GORE et W. BUSH. La Cour suprême trancha en faveur de ce dernier alors qu’il bénéficiait de moins de voix que son adversaire. Il me semble n’avoir pas entendu des cris d’orfraie des démocrates du monde entier, me tromperais-je ? Il me semble que l’ONU ne battit pas un cil pour condamner cette « usurpation de pouvoir. »

Je ne crois pas que le Président Français Nicolas Sarkozy aime tant l’Afrique et ses habitants qu’il veille à la démocratisation du continent, voire au bien être de ses peuples. Je n’ai pas oublié le discours de Dakar… Je n’ai pas oublié les élections au Gabon. Ne fut-il pas le premier à féliciter BONGO fils ? Pourquoi ne fustigea-t-il pas ce dernier ? Pourquoi le félicita-t-il, alors que l’opposition contestait, preuve à l’appui, les résultats des Urnes ? Il me semble avoir raté, -ce qui m’étonne-, votre édito lapidaire sur ce hold-up électoral. Et j’ajoute que le documentaire sur la Françafrique a clairement démontré les impostures, les magouilles et les mille manigances de mon pays la France, pour placer et maintenir au pouvoir quelques despotes dévoués corps et âme à notre mère patrie.

Je ne crois pas en l’ONU, ce minuscule Club d’Etats riches où aucun pays d’Afrique ne siège en son Conseil de Securité ; je ne crois pas que L’UNION AFRICAINE soit libre de ses propos d’autant que malheureusement pour les africains, celle-ci est financée par l’Union Européenne.

Je ne crois pas que les dirigeants Africains soutiennent activement Alassane OUATTARA ; il me semble n’avoir vu aucune félicitation émanant d’un Chef d’Etat du continent, adressée au Président désigné par la Communauté Internationale. Mais qui se cache derrière cette nébuleuse ? Seraient-ce les mêmes qui croisent les bras pendant qu’on bombarde l’Irak ou l’Afghanistan ?

Je ne crois pas à ce souci d’alternance démocratique dont ils veulent nous abreuver. Combien de chefs d’Etats ont changé la constitution de leur pays pour pouvoir être élu pour la énième fois ? Combien d’entre eux occupent le poste de Président depuis vingt voire trente ans ? Pourquoi la soi disant communauté Internationale ne les condamne-t-elle pas ? Et la France, qu’en dit-elle ?

Rien. Silence ! On exploite !

Je crois et permettez-moi de reprendre vos propos « la légende selon laquelle GBAGBO serait le grand défenseur de la souveraineté nationale et que ses positions tranchées lui ont valu l’hostilité de la France, » Il s’agit d’une réalité, vérifiée et palpable, confirmée en outre ces derniers jours par le documentaire français « la Françafrique. » Avez-vous oublié les implications de la France dans le coup d’état contre GBAGBO en 2002, ainsi que les multiples complots qui s’ensuivirent ?
Je crois que tous les Panafricanistes croient au complot contre la Côte d’Ivoire.

Il suffit pour s’en convaincre de regarder les deux manifestations organisées à Paris pour le soutien à la souveraineté de la Côte d’Ivoire et qui a réuni près de cinq mille personnes, battant le macadam dans le froid hivernal parisien. Donc GBAGBO n’est pas seul. Il a le peuple Africain à ses côtés.

Je crois qu’autrefois, la France et ses acolytes organisaient des coups d’Etats armés pour déloger les Chefs d’Etats Africains qui ne correspondaient pas à leurs critères de sélection. Je crois que la forme de renversement des pouvoirs indésirables a évolué ; elle est plus subtile. Me permettez-vous d’introduire la notion de « Coup d’ Etat électoral ? » Et si le Président GBAGBO en était une des dignes victimes? Y aviez-vous songé ?

Je crois que la stratégie géopolitique voudrait que le Golfe de Guinée soit totalement sous contrôle Occidental. L’épuisement des puits pétrolifères dans le Golfe Persique et la résistance armée dans ces régions, justifient que l’Europe se tourne vers l’Afrique. Pour son pétrole. Pour ses matières premières. Pour ses innombrables richesses. Et aussi- il ne s’agit pas d’un argument moindre,- sa capacité de soumission bas-ventrale… Je crois que tous les pays du Golfe de Guinée connaîtront le même sort que la Côte d’Ivoire dans un avenir plus ou moins proche. Je crois tout simplement qu’Alassane OUATARA est pour les Occidentaux l’homme de confiance et que pour atteindre leurs objectifs, à savoir lui faire revêtir le costume de président de la Côte d’Ivoire, ils sont prêts à tout…

Je crois enfin que GBAGBO ainsi que le peuple Ivoirien se battront jusqu’au bout pour ne point se faire dépouiller… en témoigne le peu d’enthousiasme qu’a suscité l’appel à la mobilisation d’Alassane OUATARA.

Je ne sais pas s’ils y réussiront.

Voilà, cher Béchir Ben YAHMED, ce en quoi je crois. Ou pas.

mercredi, décembre 29, 2010

Côte d'Ivoire : la France montrée du doigt commence à douter de son choix pro Ouattara

Que ceux qui ont voulu crier avec les loups se rassurent. La France est en train de revoir sa position. Voici les déclarations d’un sarkozyste. Preuve qu’au sein de la majorité présidentielle, le doute s’installe.


La mise en garde d’un député sarkozyste

La position officielle de la France sur la situation ivoirienne n'est pas partagée par l'ensemble des parlementaires. À gauche, certains élus, comme Henri Emmanuelli, François Loncle ou l'ancien ministre Hubert Védrine, s'interrogent. Au sein de l'UMP aussi, certains députés estiment que la position de la France devient dangereuse pour ses intérêts en Afrique. Didier Julia, député UMP de Seine-et-Marne et membre de la commission des affaires étrangères, nous a fait savoir qu'il a sondé ses collègues et que 30 à 40% d'entre eux commençaient à changer de ligne. Il a décidé de briser la chape de plomb et il a accordé son premier entretien sur cette affaire à Kernews, mardi 28 décembre, au micro de Yannick Urrien.

Kernews : Tous vos collègues parlent de l’accrochage que vous auriez eu avec Michèle Alliot-Marie lors de la dernière réunion du groupe UMP de l’Assemblée nationale, quelques jours avant Noël… Que s’est-il passé ?

Didier Julia : J'ai eu l'occasion, lors de la réunion du groupe UMP qui rassemble tous les députés, en l'absence de François Fillon, de poser trois questions à Madame Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères. Ma première question était de savoir pourquoi la France s'engage-t-elle au premier plan dans un problème de politique intérieure qui concerne la Côte d'Ivoire. La deuxième question : pourquoi le gouvernement français envisage-t-il de prendre des mesures de rétorsion à l'égard de l'entourage du président sortant de Côte d'Ivoire, qui serait à Paris, en leur retirant leurs visas et leurs passeports, alors que cela peut mettre en danger les 15 000 Français qui sont en Côte d'Ivoire et qui subiraient la même procédure. La troisième question : si les soldats français devaient ouvrir le feu sur des Ivoiriens pour un problème de politique intérieure ivoirienne, ce serait une abominable image pour la France, un recul de 50 ans, époque de la canonnière de la colonisation. Au XXIème siècle, ne serait-ce pas vraiment une régression du point de vue historique ? Ces trois questions ont suscité une colère extrêmement violente de Madame Alliot-Marie et cela m'a beaucoup étonné de la part d'un ministre qui se présente comme étant de tradition gaulliste. Le fait pour la France de s'identifier à la position américaine, qui est anti Gbagbo, parce qu'ils n'ont jamais pu conquérir les marchés de Côte d'Ivoire, ce n'est pas une position gaulliste. La position gaulliste, c'est d'abord le respect des pays et de leur indépendance. Ensuite, nous ne sommes pas des supplétifs des Américains dans la politique mondiale. J'ai été frappé par cette réaction passionnelle. J'ai eu l'occasion de passer une note au premier ministre François Fillon en lui disant que l'intérêt de la France et la morale en politique voulaient que nous laissions les pays de l'Union africaine s'occuper de la Côte d'Ivoire et que ce n'était certainement pas à l'ancienne colonie d’imposer son point de vue. Le premier ministre partage tout-à-fait cette approche du problème ivoirien.

Selon certaines indiscrétions émanant de vos collègues, Michèle Alliot-Marie, en privé, aurait des doutes sur la sincérité du scrutin annoncé par l'ONU… Qu'en pensez-vous ?

Notre problème, ce n'est pas d'être pro Gbagbo ou pro Ouattara… Nous nous interrogeons tous en commission des affaires étrangères et je peux dire que l'opinion majoritaire, de tous ceux qui s'intéressent au problème, est de dire qu'il y avait d’un côté une commission soi-disant indépendante, qui était sous le contrôle des Américains, en tout cas sous le contrôle des opposants au président Gbagbo et, de l’autre, un Conseil constitutionnel dont on dit que ce sont des amis de Monsieur Gbagbo, mais c'est quand même le Conseil constitutionnel… Par conséquent, je connais le nord de la Côte d'Ivoire qui est entre les mains de chefs de guerre qui pratiquent, comme chacun sait, le racket sur le coton et le diamant, et il était impossible aux populations qui sont sous leur tutelle de voter autrement que ce qu'elles ont voté. Donc, le problème de la légalité discutable dans le Nord est un réel problème.

Nous avons reçu des témoignages précis d'assesseurs représentant le candidat Gbagbo qui ont dû quitter le bureau de vote à 9 heures du matin parce qu'on les menaçait avec une kalachnikov…

Oui, au sein de la commission indépendante aussi, il y avait deux assesseurs représentant le candidat Gbagbo, contre dix, et ils ont aussi fait l'objet de menaces. Par conséquent, les conclusions de la commission indépendante posent vraiment un problème. Mais je n'en veux pas à Michèle Alliot-Marie. C'est une femme pour laquelle j'ai de l'amitié et une certaine admiration. Ce qui m'inquiète plutôt, c'est qu'elle incarne une tradition gaulliste et, si son attitude l'amenait à soutenir aveuglément le point de vue américain et à ne pas respecter la réalité du scrutin pour des raisons qui m'échappent, eh bien, je dis que son image en pâtirait.

Comment analysez-vous l'influence des médias sur ce dossier ? Il n'y a aucune explication précise sur le fond de l'affaire, on n’entend aucun discours contradictoire, mais une dialectique de guerre et de diabolisation…

Les médias agissent de la même façon dans tous les domaines. Tout le monde a hurlé contre Éric Woerth en le qualifiant d’escroc, de voleur, de menteur, de truqueur, de profiteur… Aujourd'hui, plus personne n'en parle. Lorsqu'ils s'apercevront tous qu’ils se sont trompés, il y en a pas un qui aura l'honnêteté de le dire. Il y aura une petite ligne disant que Monsieur Woerth n'était finalement pas concerné par les problèmes sur lesquels il était critiqué. J'ai connu cela à propos de l'affaire irakienne : ils se sont déchaînés contre nous pendant dix jours ! Le procureur général et les juges ont conclu que l'accusation de collusion avec une puissance étrangère pour intenter aux intérêts fondamentaux de la France était une affaire purement ubuesque et sans fondement. Nous avons été totalement relaxés et nous avons eu droit à trois lignes dans les journaux… Regardez, toute la presse s'est déchaînée sur le problème des retraites. A l'étranger, certains pensaient que la France était sens dessus dessous et que c'était la révolution dans la rue… Tout le monde nous interrogeait sur le désordre de la société française et plus personne ne parle des retraites aujourd'hui ! Dans la presse française, tout le monde va dans le même sens et, lorsqu'ils feront marche arrière, on va passer à autre chose…

Alors, faisons un peu de prospective, car chaque opération de désinformation qui a été entreprise a des conséquences sur une décennie. La conséquence de la première guerre du Golfe a été l'émergence de l'islamisme radical et des attentats du 11 septembre 2001…

C’est vrai…

La deuxième guerre a entraîné le massacre des chrétiens d'Irak et d'Orient, qui doivent fuir leurs pays respectifs…

Oui…

Alors, quelles seront les conséquences de cette affaire ivoirienne ?

J'ai dit à Michèle Alliot-Marie que si nous continuons dans cette voie, les Français seront tous remplacés par les Chinois, les Brésiliens, les Indiens, et la France disparaîtra de l'Afrique. C'est très dommage. J'ai aidé le président Sarkozy à être élu, je soutiens son action réformatrice très méritante en France, mais je ne peux pas suivre une politique mondiale lorsqu'elle met en cause l'influence et la crédibilité de la France dans un continent, surtout l'Afrique, qui est le continent d'avenir. En 2050, l'Afrique sera plus peuplée que la Chine. C'est un continent en pleine expansion économique, qui est en train de s'organiser, dont les ressources sont considérables, et c'est vraiment un continent d'avenir. La France risque de se couper pendant longtemps d'un pays d'avenir. Si cela s'amplifiait, ce serait une grave régression.
Sources Kernews