mardi, avril 29, 2008

Congo : les casques bleus de L’ONU auraient armé les milices contre de l’or


Pilleurs ou forces de maintien de la paix ?

La BBC a affirmée avoir obtenu la preuve que des soldats de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC), la force de maintien de la paix au Congo, ont armé des milices opérant dans l’est du pays.
La BBC affirme avoir obtenue ces preuves après une enquête d’un an et demi.
Selon les témoignages recueillis sur place, des soldats des contingents indo-pakistanais ont profité de leurs positions pour leur échanger des armes et des munitions contre de l’or.
Rappelons que ce scandale avait été dénoncé l’an dernier. Une enquête des Nations Unies avait alors débouché sur aucun trafic d’arme et classée le dossier sans suite.
La MONUC était dirigée à cette époque par le diplomate américain William Lacy Swing, nommé le 1er juillet 2003 comme Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC et chef de la MONUC par l’ancien Secrétaire Général Kofi Annan. William Swing a été remplacé en Janvier 2008 par Alan Doss

Source L'internationalmagazine.com , publié le 28/04/2008

dimanche, avril 27, 2008

"A nous de préparer les petits Obama"


Le Monde parle de la fascination qu'exerce Barack OBAMA sur les Afro-français


CHOSES VUES au rayon fruits d'un Monoprix parisien. Le vendeur, africain, engage la conversation avec une jeune Américaine : "Qu'est ce que vous pensez de Barack Obama ?" Elle le dévisage, éclate de rire et répond : "Je trouve qu'il est merveilleux !" Le visage de l'homme s'illumine : "Il est éloquent, courageux et brillant, n'est-ce pas ?" "Et tellement craquant !" acquiesce-t-elle. Le vendeur s'enhardit : "Vous voterez pour lui ?" Ramassant ses fruits, l'étudiante répond : "Pour lui ou pour McCain, je n'ai pas encore choisi." L'homme semble abasourdi. "Mais ils n'ont rien de commun ! Un homme comme Obama, c'est Dieu qui nous l'envoie ! Pour réconcilier les peuples. Et faire la paix dans le monde..."

En quelques mois, la figure de Barack Obama a conquis les coeurs et les esprits des Noirs de France. Les sites Internet communautaires regorgent de photos, portraits, citations du sénateur américain. Les blogs et forums de discussion évaluent ses chances. Son nom est prononcé dans les fêtes et les concerts, associé parfois à la prière du dimanche. Son image et sa biographie sont un motif d'espoir et de fierté. "Il décomplexe, donne envie de s'engager et de relever la tête", affirme le Martiniquais Christian Bidonot, à l'origine du site Outremer-obama-organisation.
"Le coeur vibre ! dit Dominique Loubao, fondatrice de l'association La plume noire. En tant que femme, je soutenais Hillary Clinton, et voilà qu'est arrivé Barack Obama comme une sorte d'incarnation du rêve de Martin Luther King. Ce président noir, qui, par une formidable ironie, est aussi africain, changerait le cours de l'histoire." Alphonse Boye, le président du club élitiste Diallo Telli, partage cet enthousiasme : "Il transcende les catégories sociales, les âges, les races. Il représente la nouvelle génération, elle-même très métissée. Il incarne la mondialisation."

Dogad Dogui, le président de l'organisation Africagora, entend bien relayer le message aux jeunes gens d'ici : soulevez le couvercle, vos origines, votre différence peuvent être utiles à une nouvelle France, plus ouverte, plus moderne. "A condition de dépasser la question de la couleur de la peau, insiste-t-il. De ne pas faire d'Obama un étendard communautaire. Il réussit parce qu'il fait rêver l'Amérique, blanche et noire. A nous, enfants d'origine africaine, de faire rêver la France. A nous de préparer des petits Obama." Mais avec réalisme. "La France est tellement figée, la classe politique si cadenassée", dit-il.

Passionné par "l'image inspirante" d'Obama, "pacifiste", "rassembleur", "symbole d'une redistribution possible des cartes", Salomon Mezepo, le fondateur des éditions Menaibuc et du site Africamaat.com, ne cache cependant pas un certain pessimisme. "La machine abat ceux qui veulent changer le monde", dit-il.
A. Co.

Source Journal le Monde du 27 avril 2008

vendredi, avril 25, 2008

Les ennemis intérieurs de l'Afrique : les dirigeants francmaçons (1)


L'Afrique aux premières loges
Par Vincent Hugeux, avec François Koch


Si les "Frères de Lumière" hantent les palais présidentiels du continent, ils ont davantage perpétué les travers de la Françafrique que diffusé l'idéal humaniste maçonnique.
a scène a près de huit ans d’âge mais n’a pas pris une ride. Le 22 octobre 2000, à la nuit tombée, le criminologue Alain Bauer, alors grand maître du Grand Orient de France (GODF), reçoit cet appel insolite d’un conseiller élyséen : « Un colonel de la gendarmerie mobile de Côte d’Ivoire veut vous parler de toute urgence. » Soit. Bientôt, un dialogue ubuesque s’engage entre le pandore africain et le dignitaire franc-maçon replet au crâne poli, amateur de havanes et de mots d’esprit. « J’ai pour instruction de marcher sur le siège du FPI à la tête d’une colonne blindée, confie le gradé, faisant ainsi allusion au Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo, vainqueur annoncé d’un scrutin présidentiel orageux. Or cet ordre est contraire à mes convictions maçonniques. J’ai besoin de tes conseils. » « Les valeurs démocratiques valent plus qu’une injonction illégale », tranche Bauer. « En tant que militaire, je suis soumis au devoir d’obéissance », riposte le gendarme. « Si tu ne suis pas ta conscience, assène le grand maître, on te radie de l’obédience. » Le lendemain, l’ex-patron du GO découvre, en parcourant le quotidien Libération, qu’un convoi lancé sur le QG abidjanais de Gbagbo a mystérieusement changé de cap. « Pour une fois, ironise-t-il, j’ai eu l’impression de servir à quelque chose. Quelle puissance ! »
Trombinoscope


Tous les chefs d’Etat africains francs-maçons gravitent dans l’orbite de la Grande Loge nationale française (GLNF). Les frères au grand jour Omar Bongo Ondimba (Gabon). Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville). Idriss Déby Itno (Tchad). François Bozizé (République centrafricaine). A noter que celui-ci, par ailleurs révérend supérieur d’une Eglise du christianisme céleste-Nouvelle Jérusalem, a sollicité à l’automne 2007 la bénédiction du pape Benoît XVI. Les frères de l’ombre Ceux-là s’abstiennent de confirmer, voire démentent. Il arrive que les sources initiées consultées par L’Express se contredisent... Abdoulaye Wade (Sénégal). A, semble-t-il, pris ses distances avec sa loge. D’autant qu’il doit tenir compte de l’hostilité de l’islam confrérique envers la franc-maçonnerie. Blaise Compaoré (Burkina Faso). Parrainé par son ministre des Affaires étrangères, Djibril Bassolé. Amadou Toumani Touré (Mali). Mamadou Tandja (Niger). Thomas Yayi Boni (Bénin). Paul Biya (Cameroun). Aurait été initié avant de se rapprocher de la mouvance rosicrucienne. Les demi-frères Ils ont été approchés et envisagent de rallier la « tribu ». Faure Gnassingbé (Togo). Joseph Kabila (République démocratique du Congo).


Réseau des réseaux, la maçonnerie n’en finit plus de fasciner, au risque du fantasme. En Afrique plus qu’ailleurs, la saga des « frères trois points » s’est trouvé un terreau fertile, tant ses codes et ses usages y font écho à la magie des rites initiatiques ou du bois sacré et à la force ancestrale du clan. Le désir d’accéder à ce sanctuaire laïque de l’élite blanche, puis le souci d’instaurer avec l’ex-métropole coloniale des canaux inconnus des profanes, discrets vecteurs d’influences, ont fait le reste. Au-delà des fables, un fait : sur le continent, une douzaine de chefs d’Etat de l’espace francophone ont « reçu la lumière ». Seul le Gabonais Omar Bongo Ondimba, initié jadis par un certain Naudy, inspecteur général des PTT, athée et socialiste, revendique cette allégeance. Maître du Congo-Brazzaville, son cadet et néanmoins beau-père, Denis Sassou-Nguesso, alias DSN, longtemps énigmatique, sinon méfiant, se fait prosélyte. Au point d’avoir orchestré la « conversion » du putschiste centrafricain François Bozizé et du Tchadien Idriss Déby, initié en 1996 en même temps que ses cousins zaghawa Tom et Timan Erdimi, devenus depuis lors les cerveaux d’une rébellion aux aguets en lisière du Darfour soudanais... Les soutiens fraternels n’ont pas manqué à Jean Ping, gabonais lui aussi, lorsqu’il brigua la présidence de la Commission de l’Union africaine. Pour le reste, on navigue entre rumeurs, demi-aveux et démentis ambigus.
Mesurée à l’aune des guerres et guérillas qui endeuillent l’Afrique, l’autorité de la maçonnerie a du plomb dans l’aile. Car l’histoire des médiations entreprises çà et là au nom des « enfants de la Veuve » ressemble à s’y méprendre à la chronique d’un long échec. Certes, les « frangins » peuvent à bon droit se prévaloir de leur activisme louable dans les coulisses du centre Kléber, théâtre en janvier 2003 d’un rabibochage interivoirien aussi théâtral que fictif. Lors de la révolte civile qui ébranla 1991 l’assise du Malgache Didier Ratsiraka, il se peut que la sage neutralité des frères engagés de part et d’autre ait concouru, aussi, dans l’ombre des influentes Eglises malgaches, à conjurer le spectre du bain de sang. Tout comme elle entravera, une décennie plus tard, l’insurrection de Toamasina (l’ex-Tamatave), bastion d’un Ratsiraka qui récuse la victoire de son rival Marc Ravalomanana. De même, en rédigeant ès qualités un document solennel, la Fraternelle béninoise a sans doute amplifié en 1989 la portée de la Conférence nationale, vaste déballage un rien pagailleux dont l’ex-Dahomey fut le pionnier. Reste que la traçabilité des succès revendiqués paraît pour le moins aléatoire. Allez prouver que l’on doit à l’aura de tel vénérable l’alternance apaisée du Sénégal en 2000, ou, deux ans plus tard, la retenue du général ivoirien Robert Gueï, tenté d’arracher par les armes un mandat présidentiel que lui refusent les urnes... « Oui, nous avons évité des conflits armés ! » tonne l’avocat François Stifani, grand maître de la Grande Loge nationale française (GLNF). Où et quand ? Mystère.

Un legs colonial


Dédiée à « Saint-Jacques des Vrais Amis rassemblés », la première loge en terre africaine a vu le jour en 1781 à Saint-Louis du Sénégal. Il s’agira longtemps d’une maçonnerie coloniale, réunissant sous le maillet militaires, commerçants et fonctionnaires. Plusieurs maçons fameux ont plaidé en faveur de l’abolition de l’esclavage, notamment l’abbé Grégoire sous la Révolution puis Victor Schœlcher. D’autres ont œuvré à l’expansion de l’empire français, tels Pierre Savorgnan de Brazza et Jules Ferry, désireux d’« apporter les Lumières aux races inférieures ». L’émir algérien Abd el-Kader a rallié le Grand Orient en 1864. Longtemps laissés à la porte du Temple, les frères noirs y trouvent peu à peu leur place au xxe siècle. Citons le Sénégalais Blaise Diagne, nommé commissaire de la République en 1918 par Clemenceau, puis sous-secrétaire d’Etat aux Colonies sous Paul Doumer, ou le Guyanais Félix Eboué, qui, gouverneur du Tchad en 1940, rallie l’Afrique centrale à la France libre. A l’heure des indépendances, les loges africaines s’émancipent, créant des obédiences nationales, souvent nées de la fusion entre les filiales locales du GO et de la GLNF. A lire : La Franc-Maçonnerie en Afrique, par Georges Odo. Editions maçonniques de France, 2000.


Les revers, eux, sont dénués d’ambiguïtés. En 1993, la tentative de réconciliation menée au siège du GO entre le satrape togolais Gnassingbé Eyadema et ses opposants n’aboutit à rien. Quand, en 2003, Alain Bauer réunit les émissaires des crocodiles du marigot ivoirien, c’est pour entendre un maçon pro-Gbagbo lâcher sans ciller que « les Burkinabés – entendez les musulmans dioula du nord du pays – ne sont pas des êtres humains ». Mais aucun épisode ne reflète mieux l’impuissance des « triponctués » que le fiasco congolais. Conflit ô combien fratricide : il met aux prises dès 1993 le président sortant Pascal Lissouba, adepte du Grand Orient initié l’année précédente à Besançon, au lendemain de sa prestation de serment, et le général Denis Sassou-Nguesso, illuminé quant à lui à Dakar sous le label GLNF. Pour l’anecdote, Sassou avait vainement tenté d’attirer son futur ennemi juré dans l’orbite de sa propre obédience… Missions multiples, appels pressants, palabres « sous le maillet » : rien n’y fit. Pas même l’entregent du roué Bongo. « La raison avait quitté la Cité, soupire Joseph Badila, ancien très puissant souverain grand commandeur du Grand Orient et des loges associées du Congo (1). L’appétit de pouvoir prévaut souvent sur nos idéaux. C’est ainsi : les maçons sont partout, la maçonnerie nulle part. » Conseiller pour l’Afrique de François Mitterrand entre 1981 et 1986, le frère Guy Penne connaît la complainte. « Je me souviens avoir organisé des agapes – banquet rituel – à la mairie de Pointe-Noire. Six convives, venus de tous les camps. Ce fut très fraternel. Un mois après, ils se foutaient sur la gueule. »


Déchirements internes et guéguerres de succession


En août 1999, même topo. Réunis au siège du GO, rue Cadet (Paris IXe), les envoyés des trois belligérants – Sassou, Lissouba et Bernard Kolélas – doivent finaliser un « pré-accord ». Las ! On attendra en vain la délégation du premier nommé. C’est dire combien la sévère mise en demeure adressée quelques mois plus tôt aux frères dévoyés par Philippe Guglielmi, alors à la tête du Grand Orient, avait fait long feu. Le prédécesseur d’Alain Bauer peut au moins se targuer d’une intercession utile : en joignant in extremis DSN en brousse, il sauva sans doute la vie à six civils, dont trois francs-maçons, que les miliciens Cobra du futur vainqueur brûlaient de liquider.
Si le tablier, l’équerre et le compas garnissent la panoplie de tant de puissants, ils ont longtemps suscité la méfiance, voire l’hostilité des potentats du continent, hantés par la terreur du complot. Pour preuve, cet échange, en 1981, entre Guy Penne et le Béninois Mathieu Kérékou, marxiste repenti sur le tard. En visite à Cotonou, l’africain de l’Elysée prévient son hôte de son intention de rendre visite dans l’après-midi à ses frères locaux.


« Comment ? Vous êtes franc-maçon ? tonne Kérékou. Et Mitterrand le sait ? – Bien sûr. – L’est-il lui-même ? – Non. – Et il vous laisse faire... Au fait, pourquoi m’en parler ? – Mes amis hésitent à se réunir sans votre aval. Or leurs requêtes écrites restent sans réponse. – Mais qui vous dit qu’ils ne conspirent pas contre moi ? » Plus tard, le même Penne s’emploiera à désamorcer les soupçons de Laurent Gbagbo, dont l’oncle, Laurent Ottro, patron de la Société ivoirienne de raffinage, est pourtant un frère fameux. Il faut dire que la Côte d’Ivoire fut, sous le règne du très catholique Félix Houphouët-Boigny, le théâtre d’authentiques persécutions. En 1963, invoquant une cabale imaginaire, le patriarche de Yamoussoukro embastille plusieurs ministres et députés. Ernest Boka périra en détention. Quant aux rescapés, ils seront réhabilités, après qu’Houphouët, fourvoyé à l’en croire par le chef de sa police, eut fait amende honorable. Et c’est sur les instances de Pierre Biarnès, alors correspondant du Monde en Afrique de l’Ouest et mandaté par le Grand Orient, qu’il autorise les frangins du cru à « rallumer les feux ». Le Zaïrois Mobutu, lui, lève en 1972 à la demande du GO de Belgique l’interdit décrété sept ans plus tôt. Quant au Malgache Ratsiraka, il affiche envers les « trois-points » une défiance inaltérable. « Normal, grince Guy Penne. Un despote marxisant marié à une grenouille de bénitier : voilà bien le cocktail antimaçonnique parfait. » Au jeu des anathèmes, les sectes évangéliques supplantent désormais l’Eglise de Rome. « Il a fallu les calmer, ces pasteurs, admet un proche de Sassou. Des frères haut placés au sein des services de sécurité s’en sont occupés. » Nulle part pourtant la chasse aux maçons ne fut plus barbare qu’au Liberia anglophone, paradis des loges jusqu’au coup d’Etat du sergent Samuel Doe (1980). Sur fond de massacres, le mutin ordonnera le saccage du temple le plus fameux de Monrovia. S’il n’y a pas mort d’homme, la violence des querelles au sein même de la nébuleuse des Lumières laisse pantois. Il y a bien sûr la rivalité entre le GODF, réputé de gauche et très attaché à la laïcité, et la GLNF, qui attend de ses ouailles la foi en un Grand Architecte d’essence divine ; classée à droite, celle-ci doit à sa stratégie d’entrisme par le haut – priorité à la cooptation des chefs d’Etat – de tailler depuis vingt ans des croupières au Grand Orient, pionnier de l’enracinement maçon en terre d’Afrique. Témoin, le 90e anniversaire de la Grande Loge nationale française, fêté avec faste en décembre 2003 dans un palace cannois : un écran géant déployé dans le lobby du Grand Hôtel diffuse alors en boucle l’arrivée à l’aéroport de Nice d’une demi-douzaine de présidents africains, Bongo et Sassou en tête, escortés par le grand maître Jean-Charles Foellner. Mais il y a surtout les déchirements internes et les guéguerres de succession


Un rire franc et maçon


Autrefois patron de la cellule africaine de l’Elysée, le truculent Guy Penne, lui-même haut gradé du Grand Orient, se plaît à raconter cette anecdote : « Un jour que nousdiscutons à trois – Omar Bongo, François Mitterrand et moi – le président se met à me charrier en ces termes : “Ah ! mais c’est vrai que, tous les deux, vous êtes... Comment dit-on chez vous, déjà ? Des cousins ? Non, des frères, c’est cela.” Bref, il faisait son numéro et, pour tout dire, se fendait la pêche. » Enclin à ironiser sur les « frérots la grattouille », référence à la poignée de main codée des trois points, l’homme de Latché appréciait en connaisseur la blague favorite de son ami Penne. Laquelle met en scène uAn initié cuisant à petit feu dans une marmite, au centre d’un village africain. En désespoir de cause, le captif adresse au sorcier local le signe de détresse des maçons. « Tu es un frère ? », s’enquiert le marabout. « J’en suis. – De quelle obédience ? – C’est tellement important ? – Oui, j’aime préciser sur le menu. »
« Pourquoi pas une ligne Subvention Foellner au Budget ? »


Le profane ne saurait soupçonner la virulence des imprécations, parfois fondées d’ailleurs, qui circulent par courrier ou sur le Web. Affairisme, détournements de fonds, cavalerie financière, mœurs, alcoolisme : tout est bon pour détrôner l’adversaire. En 2004, un document suffit à ébranler les colonnes du temple GLNF. Il s’agit de la photocopie d’une lettre à en-tête du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie du Congo-Brazzaville, datée du 18 novembre 2002 et signée par Rodolphe Adada, titulaire du portefeuille à l’époque. La missive prie le trésorier-payeur général de remettre, « sur instructions du président de la République », la somme de 250 millions de francs CFA – soit plus de 380 000 euros – au grand maître Foellner. « Montage ! Faux grossier ! s’insurge Adada, prompt à pointer les incohérences de la lettre. Si le chef de l’Etat voulait faire don d’une telle somme, croyez-vous vraiment qu’il agirait ainsi ? Pourquoi pas inscrire carrément une ligne Subvention Foellner au Budget ? » « Ce poulet est douteux, nuance un Congolais initié à plus d’un titre, mais la pratique est courante. Dans le genre, croyez-moi, on a vu pire. » Jamais Alain Bauer n’oubliera ce tête-à-tête avec Omar Bongo, au Palais du bord de mer, à Libreville, ni les trois mallettes pleines de cash, posées sur l’estrade où trône le bureau du chef. « Il prétendait épauler ainsi la fraternité, se souvient le criminologue. Un vrai choc culturel... »


« Un univers pourri jusqu’à la moelle »


Un autre travers fausse l’équerre : l’initiation à marche forcée de despotes élus ou pas, hermétiques aux idéaux humanistes de la maçonnerie et propulsés au sommet de la hiérarchie, sinon à la tête d’une obédience taillée sur mesure. « Brûler ainsi les étapes, c’est idiot », grommelle Guy Penne. Tel fut le cas du défunt Robert Gueï, initié en présence d’une brochette d’anciens officiers français et catapulté en un clin d’œil au 33e degré, dignité suprême. Soulève-t-on ce dévoiement et l’ascension météorique de Sassou devant François Stifani (GLNF) ? La riposte cingle : « Je ne peux pas vous laisser dire ça. Le président Sassou-Nguesso tient son maillet de manière impeccable. Chez lui, l’observance des rites est exemplaire. Moi, à la différence de mes amis du GO, je ne fais pas de politique. » L’ennui, c’est que DSN, lui, ne fait que cela. « Il veut verrouiller un consensus maçon en sa faveur d’ici à l’échéance présidentielle de 2009, avance un dignitaire congolais. Son gouvernement compte une vingtaine de frères, mais où sont les écoles, les dispensaires, les routes, les emplois, les retraites, la justice, la solidarité, le partage. Où ? Que devient le pactole que nous vaut la flambée du cours du pétrole ? » « Cessons donc d’infliger des leçons à l’Afrique, réplique Stifani l’Antibois. Pourquoi la France jetterait-elle l’anathème sur ses leaders au moment où l’Amérique et la Chine les courtisent ? » Antibois, certes. Anti-langue de bois, voire...


Au Gabon, au Congo-Brazza ou au Cameroun, décrocher un maroquin demeure, pour le non-initié, un authentique exploit. Reste que l’allégeance maçonne ne suffit pas toujours. En décembre 2004, le frère centrafricain Charles Massi, candidat à la magistrature suprême, sollicite les conseils de Bongo. A l’en croire, celui-ci lui suggère de négocier avec son futur vainqueur François Bozizé un accord de désistement mutuel « sous le couvert de la Veuve ». Trois ans plus tard, le même Massi, nommé entre-temps à l’Agriculture, fera les frais d’un remaniement, tout comme Enoch Lakoué-Derant, protégé de Sassou et prétendant malheureux à la primature (2).


Maçonnerie d’affaires, maçonnerie du ventre : maintes histoires de corruption plombent, en Afrique comme ailleurs, le prestige des loges. « Ma première impression ? Un univers pourri jusqu’à la moelle », assène Alain Bauer. « Dans le business, concède un proche de Sassou-Nguesso, le risque de trafic d’influence n’est jamais loin. A offres égales, je choisis le frère. Mais je vois mal un décideur écarter le mieux-disant profane au profit d’un initié. » En revanche, la fraternelle postcoloniale n’a rien d’un mythe. « Les passerelles fonctionnent, souligne Joseph Badila. Pour le pire, dès lors qu’elles perpétuent les travers de la Françafrique. Et pour le meilleur, parfois. Quand on peinait à instaurer à Brazza le guichet unique pour les entreprises, j’ai appelé un frère, expert en la matière au cabinet d’Alain Madelin, alors ministre de l’Economie. Sa venue nous a été utile. »


L’hôtel de Montesquiou, siège du ministère de la Coopération, a vu passer sous ses lambris plus d’un frangin. Avec un bonheur inégal : paravent d’un pillage des fonds publics, le Carrefour du développement torpilla en 1984 la carrière du socialiste Christian Nucci et de son chef de cabinet Yves Chalier, son parrain en maçonnerie, tendance Grand Orient. Plus tard vint l’Aveyronnais Jacques Godfrain, jadis élu... de Saint-Affrique. Comment le sait-on ? Grâce à la convocation à un atelier de son obédience que ce disciple de Jacques Foccart avait laissé traîner sur une photocopieuse. Machiavel africain de la France gaulliste, Foccart avait pris soin d’affranchir Guy Penne, fraîchement installé au 2, rue de L’Elysée. « Vous vous débrouillez pas mal, lui dit-il alors. Les premiers échos sont bons. Au fait, vous savez ce qui vous vaut d’être là ? Votre profil franc-mac’. » Un pedigree qui ne sauvera pas l’ancien patron du Quai d’Orsay, Roland Dumas, suspendu du GO par Alain Bauer sur fond d’affaire Elf. Question à 1 million de CFA : Omar Bongo aurait-il exigé – et obtenu – la tête de Jean-Marie Bockel si ce dernier avait été maçon ? Question à 2 millions de CFA : Bockel aurait-il dans ce cas prétendu « signer l’acte de décès de la Françafrique » ?


Qui l’eût cru ? Les initiés sont légions au sein de la tribu des « sorciers blancs », ces conseillers en communication familiers des palais africains. Témoin, Patricia Balme. A l’en croire, la fondatrice de PB Com International n’a jamais évoqué son engagement maçonnique avec ses clients, tels le président camerounais Paul Biya, le chef d’Etat centrafricain François Bozizé, l’opposant ivoirien Alassane Ouattara ou l’ex-ministre français Renaud Dutreil. Etrange coïncidence : tous, à l’exception de Biya, affilié à la mouvance Rose-Croix, sont des « triponctués ».
Quelques cadavres et de troublantes énigmes
Les placards de la maçonnerie franco-africaine recèlent encore quelques cadavres et plus d’une troublante énigme. A commencer par la mort, en février 1987, de Michel Baroin, ancien grand maître du GO et alors patron de la Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF), tué avec six frères, tous hommes d’affaires, lors du crash de son jet privé sur les flancs du mont Cameroun. Un autre épisode, plus ancien, mérite qu’on s’y arrête : l’assassinat, le 26 août 1973, du communiste tchadien Outel Bono, trois jours avant le lancement programmé d’un nouveau parti d’opposition. Selon les proches de cet ancien médecin-chef de l’hôpital de Fort-Lamy – aujourd’hui N’Djamena – son sort aurait été en partie scellé lors d’échanges entre le gouverneur de la Banque de développement du Tchad et un ex-colonel des services français, nommé Henri Bayonne, tous deux membres de la même loge parisienne de la GLNF. Pure coïncidence, sans doute.


Enquête paru dans L'express.

jeudi, avril 24, 2008

Nubians come back




Le 1 Mai marque le grand retour des Nubians à Paris ! Porteuses émérites du flambeau de la francophonie autour du monde, elles font leur grand retour chez elles, confortablement installées sur LE DIVAN DU MONDE. Opening Jacques Songo.
Le Divan du Monde 75 rue des martyrs 75018 PARISMétro Anvers

mercredi, avril 23, 2008

Les statistiques ethniques reviennent sur la place publique



L'association des directeurs des ressources humaines réclame un recensement des origines des salariés, afin de lutter contre les discriminations en entreprise.

LIBERATION.FR : mercredi 2 avril 2008
Doit-on recenser l'origine des salariés en France ? C'est ce que propose l’association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH), dans ses propositions pour 2008. Une mesure censée améliorer la lutte contre les discriminations dans le monde du travail.
Afin de «mesurer l’équité à l’égard des origines», et au vu de l’étude conduite par l’Institut national des études démographiques (Ined) dans plusieurs administrations et entreprises, l’ANDRH «propose d’élaborer un outil de mesure de la diversité» et sa «mise en place progressive», selon les propositions que l’association présentera jeudi à ses membres et à la presse.

Alors que ce type de recensement est controversé et strictement encadré, l’ANDRH précise que la mise en place d’un tel outil «doit évidemment se faire en pleine concertation avec les partenaires sociaux». Il serait en outre «placé sous l’égide de l’Etat, et/ou de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et/ou de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil)», précise l’ANDRH, confirmant une information des Echos.

La proposition de l’ANDRH intervient alors que le Conseil constitutionnel a invalidé en novembre un article de la nouvelle loi Hortefeux sur l’immigration autorisant des statistiques ethniques, notamment dans les entreprises. Alors que de nombreux salariés sont encore discriminés pour leur origine, notamment sur la base de leur couleur de peau ou de la consonnance de leur nom, l’ANDRH soutient qu’on ne peut pas demander aux entreprises de progresser si celles-ci n’ont pas d’outil pour mesurer leur politique d’embauche ou de déroulement de carrières.
L’ANDRH se garde de se prononcer sur la meilleure façon de mesurer l’origine des salariés et s’en remet à l’Ined. Elle précise en revanche qu’elle «souhaite favoriser une immigration de travail et une installation provisoire en France» des immigrés, militant pour «des contrats de travail limités à 2-3 ans».

Parmi les méthodes testées par l’Ined, la première consiste à demander au salarié son pays de naissance, sa nationalité et celle des parents et des grands-parents, la deuxième à lui demander de déclarer ses origines parmi une liste pré-établie d’aires culturelles et une liste de nationalités. La troisième utilise «une déclaration ethnoraciale sur une liste inspirée du recensement britannique».

Près de quatre fois sur cinq, un employeur français préfère embaucher un candidat «d’origine hexagonale ancienne» plutôt que son collègue d’origine maghrébine ou noire africaine, selon le Bureau international du travail (BIT). L’ANDRH travaille au lancement «avant l’été» d’un «label diversité», qui pourrait être accordé après un audit aux entreprises qui le demandent. La mise en place de ce label avait été demandée fin 2005 par le gouvernement Villepin, et le ministère de l’immigration de Brice Hortefeux a ensuite confirmé le projet à l’ANDRH. Il sanctionnerait une attitude exemplaire en matière de discrimination sur l’origine mais aussi dans tous les domaines où le code du travail interdit de faire des différences entre les salariés: âge, handicap, orientation sexuelle, opinions politiques, syndicales ou religieuses.

http://www.liberation.fr/actualite/societe/318998.FR.php

Jamel Comedy club : Le black, le garçon arabe et la fille « dé-voilée »



Sarkozy peut dormir tranquille désormais. La racaille ne squatte plus les halls d’immeubles en banlieues. Et pour cause, les rassemblements se font désormais sur les planches sous l’œil strict d’un simple flic Jamel Debouze. Ça tombe bien. Puisqu’ils n’auront plus besoin de brûler les voitures pour passer à la télé. Et, ce n’est pas de l’humour noir, ni de la crème du beur.

Ils sont une dizaine[1] et ont troqué, battes de base-ball, cocktail Molotov, briquets et bidons à essence contre de la tchatche, de l’humour, de l’assurance, de l’auto dérision et de l’auto flagellation aussi, pour entrer dans la boîte à humour : le Jamel comedy Club. Une sorte de United Colors of la Cité. Ça ressemble plutôt à une fratrie, une bande de potes spécialisée dans la balance des vannes qui ciblent parfois la vie en banlieue comme le quotidien tout court. Ils ont même mis le grand frère SOS racisme au chômage technique. Ils ne l’appellent plus pour les testings. Le vigile s’éclate désormais avec eux. Du jamais vu en France. Le pays vit une vraie ré-vo-lu-tion... des mentalités. Très drôle.

Faire du stand up sur scène c’est mieux qu’être debout dans un hall d’immeuble non. En plus ça paye. Les recrues de Jamel sont de vrais terroristes de l’humour. Ils sautent sur scène avec des vannes explosives qui brocardent l’épicier arabe, le jeune de la cité, la beurette, la négresse, l’immigré zaïrois et toutes les tares de la société française, racisme, machisme, préjugés etc. Tout y passe au scalpel ou à l'artillerie lourde. Bien sûr on rit jaune aussi : le chintok n'est pas épargné. Certains font dans l’humour politique et communautaire à l’image de Fabrice Eboué qui rit de ses origines black metisses. Tiens, « Il a hérité d’un gros nez noir et d’une petite bite de blanc ». « Le sapeur zaïrois en costume cravatte, qui a des fausses allures d’un ministre de l’intérieur de son pays, promène une mallette diplomatique remplie d’un morceau de viande, d’une bouteille de bière et du dernier album de papa Wemba », dixit Njinjol. C’est connu, lâche-t-il, les blacks ne rigolent pas avec le style. Ils ne bouffent que du riz, mais ils ont du style. Et Patson d’enfoncer le clou, l’enfant terrible de Montreuil, qui est arrivé non pas en terminal mais en terminus pour passer le bac blanc parce qu’il n’y a pas bac pour les Noirs. Le tout agrémenté de rythmes endiablés.

Ça tire pas mal à boulets rouges sur la Cité et ses figures bien connues. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. A ce rythme, TF1 et compagnie perdront bientôt le marché. Mais avec leurs armes et un champ de tir comme la scène, difficile de rater la politique. Mais ils ne sont ni bouffons à la cour du Roi, ni Rois dans une cour de bouffons. Mais ça vaut le détour.

[1] (Amel, Thomas Nginjol, fabrice Eboué, yacine, blanche, fréderic chau, patson noon, dedo)

dimanche, avril 20, 2008

Aimé Césaire : le Nègre disparaît pour laisser place au symbole



Toussaint Louverture, Mandela, Luther King, Che Guévara etc. et aujourd’hui Césaire, ont tous un point commun : peu d’honneurs leur ont été rendu de leur vivant ou pendant leur action. Mais ils sont tous devenus des symboles après avoir été honni, parfois même combattu. Pour Césaire, et pour le symbole, certains vont jusqu'à claironner sa panthéonisation. "Ruse du maître" aurait dit sans doute l'intéressé. Les linguistes disent que le symbole c’est le signe qui n’a pas de lien motivé avec la réalité qu’il veut désigner. Les hommages politiques et médiatiques ronflants, au père de la négritude qui vient de s’éteindre, viennent de confirmer une fois de plus que l’érection des symboles, c’est peut être ce que l’Occident en général et la France en particulier a su garder du « mirage grec ». L’écriture est arrivé tardivement en Grèce, on pourrait y voir là, peut être, une des raisons historiques qui expliquerait les usages contemporains des « symboles », « totalement désacralisés » dans le monde occidental.


Après avoir été superbement ignoré avant d’être relégué au rang de simple figure locale, le nègre fondamental, est redécouvert, au lendemain de sa mort, sous un jour nouveau. Presque réhabilité, en tombant dans le domaine public et en recevant les honneurs officiels d’un Etat qui ne l’a pas reconnu de son vivant. Il n’est plus le rejeton insoumis de la République, mais un symbole pour la France. L’avalanche des témoignages de sympathie de la part d’une classe politique hexagonale est peut être le signifiant d’une hypocrisie qui entoure souvent les beaux discours sur l’égalité, la fraternité, la liberté et le respect de l’Autre. Que signifie cette aporie ? Ce paradoxe est en tout cas lourd de sens tant il traduit de manière parfaite ce décalage entre les valeurs prônées et la réalité ?


Le symbole a ceci de particulier qu’il masque la réalité qu’il veut incarner tout en la représentant. De cette manière, il devient trompeur. Il est juste là, érigé tel un sphinx, pour faire le beau. Sa puissance c’est son apparat. De cette manière, il s’impose tel un label esthétique à travers lequel l’expérience « sensible » se découvre, se livre aux hommes. Signifiant trompeur, dont le contenu est parfois loin de la réalité. Représentation de l’absent, il se veut le code arbitraire qui n’est pas ce qu’il désigne, et s’en sépare par la coupure sémiotique. Ainsi, Césaire le nègre, l’ennemi de l’intérieur, le combattant anti-colonialiste devient, dans le symbolisme républicain méphitique, le poète de l’universel, le combattant de l’humanité, l’homme universel. De la même manière que, le symbole Mandela oblitère vingt sept années de sa vie de lutte contre l’Apartheid, passées en prison dans l’indifférence quasi générale et avec la complicité des puissances occidentales, le symbole Césaire masque sa révolte contre le colonialisme et sa lutte contre la négation de l’homme noir. Le symbole Che Guevara couvre d’un voile impudique son assassinat par la CIA et sa révolte contre l’impérialisme. Le symbole de l’Abbé Pierre enterre son combat pour les mal logés, alors que celui de Martin Luther King efface sa lutte contre le racisme de l’Amérique blanche et l’oppression cruelle du système fédéral envers les Noirs.


Alors que la réalité frappe, le symbole lui reste muet. On admire le symbole mais on refuse de voir la réalité. Le symbole est inoffensif, il dérange moins, il est loin, éloigné de ce qu’il porte et colporte en significations, c’est en cela qu’on le préfère. Il n’est plus là pour rappeler ce pourquoi ils ne l’aimaient, le martyrisaient. Le symbole c’est le cache sexe du Roi, le voile de la domination, l’uniforme de la suprématie, le pagne de l’oppression, le « baiser de la mort », « le cadeau empoisonné », l'étendard de la bonne conscience. Il est une forme d’esthétisation politique et idéologique de tous ces combats, de toutes ces luttes et résistances ayant comme fondement la défense de l’humain ou encore la lutte contre les injustices, la négation et l’exploitation de l’Autre, etc. C’est de la récup au nom des conventions, des convenances, du confort. « Nous n’aimons pas leurs combats, mais nous vouons un culte pharaonique à l’idéal qu’ils expriment, disent-ils ». « Nous n’aimons pas leurs luttes, mais les idées qu’elles expriment ».
L’érection du symbole est une opération de déconstruction du message, un détournement symbolique de la résistance, un ensevelissement du message. Le symbole édulcore, euphemise, les vérités crues du message porté par tous ces hommes épris de justice. Le symbole, c’est la complaisance dans la beauté des idéaux et le refus de la laideur du combat. Le refuge dans la paresse des mots (blabla et blabla), des discours, de la rhétorique républicaine creuse à l’image de cette avalanche puant d’hommages qui emporte désormais le cadavre du Nègre fondamental dans son voyage au pays natal. Le symbole est le tombeau du résistant, l’épitaphe du combattant. Il ne signifie rien pour ceux qu’ils l’érigent. Ceux qui chantent aujourd’hui les louanges du chantre de la négritude sont les mêmes qui ont tenté hier de justifier à travers une loi inique l’entreprise criminelle de la colonisation. Quel curieux paradoxe ! Ainsi, Panthéoniser Césaire, même pour le symbole, ne serait qu'une autre manière d'embaumer la colère et la révolte du Nègre fondamental.

jeudi, avril 17, 2008

Le chant du cygne du nègre insoumis



Aimé Césaire est décédé dans la matinée du jeudi 17 avril au CHU de Fort-de-France.
Voici venu le temps du silence éternel du poète. Le nègre insoumis s’en va. Lui qui utilisa les mots pour dire sa rage et sa colère au monde dominant. Celui là même qui continue de spolier « les restes de l’humanité », à commencer par l’humanité nègre. Il avait choisi son camp, celui des opprimés. Il avait choisi son arme, l’écriture. Il avait choisi son combat, la lutte contre les injustices. Il refusa les compromissions et les demi-mesures, il démissionna du parti communiste en 1957. Il avait un amour, celui de la justice et de la fraternité entre tous les peuples. Il avait une mission, réhabiliter l’homme noir, d’où le mouvement de la négritude. Il avait la rage contre l’exploitation des faibles. Il avait une devise, la droiture. Il avait une passion, celle des mots mais par pour piailler comme le font de nos jours de nombreux écrivaillons, mais éveiller l’humain qui est en nous. Il aimait se définir comme nègre. Fondamental, disait-il. Il avait une religion, celle de la culture qui devait selon lui réunir les peuples. Il avait une vie, la Martinique, sa terre natale qui l’a vu naître et grandir avant de la servir comme un digne fils du pays. Enfin, il avait choisi sa terre, l’Afrique au point de lui dédier un hymne : cahier d’un retour au pays natal. Adieu le nègre fondamental.

Nous rendons hommage à l'homme et à son immense oeuvre qui restera à jamais pour tous les nègres insoumis de la terre, une voie à suivre et un message à transmettre aux générations futures. Nous recommandons à tous ceux qui ne l'ont pas lu, discours sur le colonialisme, texte éminemment contemporain tant il transpire et transperce la vérité sur la condition de l'homme noir.

vendredi, avril 11, 2008

Profession : aboyeur de destinations




"Et toutes ces têtes, tu ne les prends pas ?"
C'est le chauffeur du taxi-bus qui râle après son "receveur", un jeune homme qui fait office d'aboyeur de destinations, vendeur et contrôleur de tickets, rétroviseur en plein embouteillage, des fois "roulage" c'est-à-dire agent de circulation mais uniquement pour son chauffeur et son véhicule.
Il s'agit d'un minibus Volkswagen, que le Kinois appelle communément "Kombi".
Je dois faire un micro baladeur à la place Victoire en marge du meeting de l'un des nombreux partis d'opposition, le PDC.
Les sièges du constructeur allemand n'existent plus, trois rangées de bancs en métal bois les remplacent, la quatrième étant juste une barre de bois posée sur le moteur à l'arrière, vers le coffre. C'est cela le "Kombi". Quatre rangées de bancs pour 11 "têtes" payantes.
Le "receveur", lui, se place toujours au bord de la deuxième rangée pour pouvoir manipuler comme il faut l'ouverture et la fermeture de la porte coulissante du minibus, et être sûr que chaque personne qui descend du "Kombi" a payé son ticket ou a exhibé une carte.
Ce sont les détenteurs de cartes que les Kombi évitent le plus, comme la peste !
Ils sont Fonctionnaires de l'état, Policiers ou Militaires, Journalistes surtout de l'audiovisuel et de la chaîne nationale, la RTNC - Radio télévision nationale congolaise
Tous ces gens bénéficient, grâce à l'État, de la gratuité du transport en commun, même si les transporteurs, eux, sont des privés !
C'est cela qui énerve Makambo, le chauffeur du minibus.
Licencié en langues, ancien professeur de français à l'Athénée de la Victoire, il est obligé pour nourrir sa famille, de faire chauffeur de Kombi pour son oncle.
Il a tellement écrit des lettres de demande d'emploi sans suites.
C'est son quatrième "j'ai l'honneur" qui l'a décidé à troquer la craie pour le Kombi.
Ce poste de directeur de cabinet était pour lui sans aucun doute, il le méritait beaucoup plus que le frère de la belle-soeur du cousin de la 4e "bureau" du ministre de la Culture...
Il a donc fait sa lettre, "J'ai l'honneur de solliciter auprès de votre autorité et bla-bla-bla".
Son interview est un jeu d'enfant pour la tête qu'il est, et le chef du personnel ne sait pas cacher sa satisfaction après un tel entretien
Makambo va donc déjà trinquer pour ce nouvel emploi, puis démissionne de son poste de "professeur de français" à l'Athénée de la Victoire, trop content que pour une fois les choses se passent normalement dans un ministère.
Pendant ce temps, le ministre, lui, se fait mettre à genoux, lacérer, fouetter par sa 4e "bureau", une jeunette de 17 ans qui le tourne en ridicule comme un clown à deux balles !
C'est leur fantasme à tous les deux.
Elle réussit à lui vendre l'idée de prendre son "tonton" pour Direcab afin que les secrets de famille soient bien gardés, et hop !
Entre un ami, un frère, sa femme, sa maîtresse et un inconnu, le choix est clair, non ?
Makambo a donc plié son beau diplôme en quatre, l'a glissé sous son oreiller et conduit depuis six mois le Kombi de son oncle de patron.
Il lui arrive souvent de croiser quelques-unes de ses anciennes élèves, qui ne cachent pas leur étonnement à le voir là derrière le volant de ce Kombi, alors pour ne pas perdre de sa fierté ni répondre à trop de questions, il leur offre toujours leur course.
"Et toutes ces têtes, tu ne les vois pas ? Redemande-t-il à son receveur
Prends-moi toutes ces écolières, ces mamans commerçantes, ces "tantines" bien habillées, les femmes au moins paient toujours leurs courses.
Quand tu passes devant les hommes, s'il te plaît, ne donne pas notre destination."
Et c'est monnaie courante !
Les Kombi aboient rarement leurs destination et trajet devant un groupe d'hommes.
Parce que même quand elles sont journalistes par exemple et donc exemptes de payer le transport, les femmes sont souvent gênées de brandir leur carte et de ne rien donner devant les gens, et il faut dire que les receveurs les charrient tellement qu'elles finissent toujours par payer leur ticket.
Le receveur de Makambo est un as en la matière et un fin dragueur.
Ils habitent dans le même quartier.
Le petit était déjà receveur quand Makambo va donner ses cours tous les matins à l'Athénée de la Victoire, ses parents ne pouvant lui payer sa scolarité.
Aujourd'hui ils sont "collègues" de service dans ce Congo uni, fort et prospère.
Vivement les élections !
Vivement les bonnes personnes à la place qu'il faut.


Marie-Louise Bibish Mumbu source africultures

En 2008, Mandela est toujours considéré comme un terroriste aux Etats-Unis

WANTED




Condoleezza Rice a reconnu mercredi que leur statut actuel était embarrassant Nelson Mandela, le leader historique du Congrès national africain (ANC), et son parti figurent encore sur les listes noires américaines. Pendant l’Apartheid, le parti, qui est au pouvoir aujourd’hui en Afrique du Sud, était considéré comme un mouvement terroriste. Une loi devrait très bientôt mettre fin à cette situation face à laquelle la secrétaire d’Etat américaine s’est dit, mercredi, « embarrassée ».

L’Afrique du Sud est un pays avec lequel nous avons maintenant d’excellentes relations, mais il est plutôt embarrassant que j’aie encore à intervenir personnellement pour autoriser l’entrée sur le territoire de mon homologue sud-africain, sans parler du grand dirigeant Nelson Mandela », a déclaré mercredi, Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine. Aux Etats-Unis, les dirigeants du Congrès national africain (ANC), au pouvoir désormais en Afrique du Sud, font l’objet de restrictions lors de leurs déplacements américains. Durant le régime ségrégationniste de l’Apartheid, leur mouvement était considéré comme terroriste.

Embarrassant et suranné

La secrétaire d’Etat encourageait ainsi vivement l’initiative de la commission des Affaires étrangères du Sénat qui a introduit, la semaine dernière, un projet de loi pour lever ces restrictions. L’ANC et ses leaders ne devraient plus figurer sur aucune liste noire américaine après l’adoption de ce texte, à une date encore inconnue. Le département d’Etat ne fait pas mystère du soutien qu’il apportera à un projet de loi qui paraît suranné quatorze ans après la fin de l’Apartheid, le prix Nobel de la paix décerné à Nelson Mandela et son passage à la tête de l’exécutif sud-africain. Les Américains, avant-gardistes ? Ca dépend.
Source lu sur afrik.com

mercredi, avril 09, 2008

La Chine, les JO et l’hypocrisie des Nations occidentales



A géométrie variable. Le beau rôle que les états occidentaux affectionnent tant de jouer dans la pièce mondiale désormais réduite à une opposition entre bons et mauvais, justes et méchants, sauvages et civilisés, obscurantistes et éclairés, monde barbare et monde libre, axe du bien et axe du mal, dictatures et démocraties, pauvres et riches, Orient et Occident, islam et judéo-christianisme. Ce binarisme, pathologique et compulsif, savamment orchestré, s’exhibe sans gêne aux yeux du monde entier sur fond d’amnésie des crimes du passé. Des crimes ignominieux perpétrés au nom des toujours valeurs universalistes et des droits de l’homme brandis de manière honteusement sélective au gré des intérêts égoïstes de l’Occident.

Il ne faut donc pas dissocier le chantage aux droits de l’homme pratiqué par les pays occidentaux avec la question de l’exploitation économique d’un pays. Les deux vont ensemble. Dès que les possibilités d’exploitation économique d’un pays se font riquiqui pour les pays de l’axe du bien, on brandi tout de go la menace que celui-ci représenterait et pour ceci et pour cela. C’est en vain qu’on chercherait dans l’histoire des pays occidentaux un usage juste, désintéressé des droits humains. Ils ne sont rien d’autre qu’une arme pour les pays occidentaux ; Ils l’utilisent pour disqualifier et stigmatiser un pays ou encore pour le piller et l’exploiter. L'agression unjustifiée de l'Irak par les USA n'a pas pour autant donnée lieu à un concert de jérémiades eurocentrées droitdelhommistes. Entre les exécutions capitales et Guantanamo, les Etats-unis, grand donneur de leçons, ne fait pas mieux pourtant en matière de droits humains. Et que dire de la France avec son pré carré africain, ce "presque département d'outre-mer" où elle peut encore tout se permettre.

Cet exemple irakien qui pend au nez de l’Occident n’est pas assez fort pour sûrement arrêter ce spectacle pitoyable et puant sur les droits de l’homme. Sans vouloir dédouaner la Chine sur le Tibet, le « deux poids deux mesures » que le monde occidental affiche constamment lorsqu’il est question des droits de l’homme agace. Il agace parce qu’il semble répandre au travers de ces manifestations occidentales contre les JO de Pékin, un parfum de nombrilisme occidental qui consiste à pratiquer l’autisme lorsqu’il s’agit de ses propres crimes. Il agace aussi parce qu’il s’auto désigne arbitre du monde, un rôle qui lui permet de s’affranchir de toute critique alors qu’il s’empresse de distribuer les bons et les mauvais points au « restes » de l’humanité.

L’exhumation brutale de la question des droits de l’homme en Chine dissimule mal donc les enjeux financiers autour des JO. L’Occident semble décider à compromettre les gains financiers que l’Empire chinois est prêt à engranger avec cette manifestation sportive mondiale. Sinon comment comprendre cette subite empathie envers le peuple tibétain. Rien à part les profits capitalistes qui permettent d’expliquer cet usage sélectif du chant des droits de l’homme sur l’autel des jeux olympiques. La compagne de déstabilisation de la Chine est à la fois un boycott économique. Cette mise à distance du chinois est l’arme nouvelle pour tempérer les ardeurs économiques d’un Empire devenu subitement encombrant et peut être trop puissant pour être contrôlé. La phraséologie droitdelhommiste a quelque chose de pauvre tant elle montre l’incapacité des Occidentaux à faire face à la montée fulgurante d’un pays qui entend demeurer maître chez lui.

Enfin, la stigmatisation du chinois devenu le mauvais élève subitement dans le club fermé des pays civilisés dissimule mal les métamorphoses d’une idéologie au nom de laquelle l’Occident se vanta d’aller coloniser l’Autre. C’est un retour discret et sournois d’une culture de la suprématie maquillée en défense des faibles. Elle interpelle parce que l’attitude de l’Occident face aux droits de l’Homme semble se résumer à un étalage indécent de beaux discours, une sorte de rhétorique du mensonge qui se pare d’une pseudo générosité sur l’Autre. Pourquoi le Tibet et pas un autre ? Ces condamnations sélectives sont autant condamnables que les crimes de l’Etat chinois au Tibet. Pendant que certains activistes abrutis chantent les droits de l’homme sur les pavés et les toits d’églises en Occident, des contrées entières sont livrées à la malveillance de ce dernier sur fond d’un dépeçage économique et humanitaire que le pillage des matières premières exige. Encore une fois, il ne s’agit de disqualifier les postures morales vis-à-vis de la Chine par rapport au Tibet, mais de montrer que leur caractère sélectif a quelque chose d’immoral, d’indécent et de criminel.

dimanche, avril 06, 2008

Le cube Maggi, pour des fesses rondes et sexy. Incroyable !



Par Aurore Assombri
La chanson « Ntaba ya Bandundu » devient doucement un tube en République Démocratique du Congo. Cette rumba de Shiko Mawatu, plus connu comme parolier, traite dans ses grandes largeurs de l’infidélité d’une femme. Mais l’introduction du morceau évoque un sujet tabou. « T’en as déjà mis huit sur les dix qu’il y avait à la cuisine, lance en substance le morceau en lingala. Laisse les deux autres pour assaisonner les haricots. » Hélène se plaint en effet que son amie ait dilapidé le stock de cubes Maggi pour rester au top de sa forme fessière.

Cube Maggic ?

Certaines introduisent en effet ce concentré d’aromates par voie anale pour avoir le postérieur généreux dont une majorité de Congolais raffolent. Elles l’utilisent dans sa forme brute comme suppositoire ou le liquéfient afin de l’introduire plus facilement par le biais d’une seringue. « Les femmes se disent que comme le cube Maggi est plein d’élément nutritifs, si on le place à cet endroit, seules les fesses prendront de la masse », résume Kerwin Mayizo, chroniqueur radio sur RFI et France Inter.

Le spécialiste musical souligne que de grands artistes du pays demandent à leurs danseuses d’utiliser le « cube ». Il se remémore des scènes qu’il a vues, des informations qu’on lui a fournies et dresse un emploi du temps type des filles : « Elles restent dans une villa où, le matin, un chorégraphe les fait danser. Vers 10h, elles voient leur conseiller en esthétique qui leur donne des lotions et des produits décapants. Après, on s’arrange pour qu’elles fassent au moins trois repas copieux et très gras. Le soir, le médecin du coin vient avec du Durabolin. Comme au final sur dix filles on n’en garde que cinq, certaines demandent à ce qu’on leur amène du cube Maggi pour mettre toutes les chances de leur côté ».

Les résultats de cette pratique sont mitigés. Chez certaines, le subterfuge fonctionne et les filles ne se privent pas de parader fièrement. A tel point que celles qui sont naturellement dotées d’un petit popotin n’hésitent pas à soulever la thèse du cube Maggi auprès de leur petit ami, quand ce dernier louche de trop près sur la croupe d’une rivale potentielle. Une façon de vanter le naturel et de dénigrer une « tricheuse » présumée.

Belle à mourir
D’autres utilisatrices n’y ont pas trouvé leur compte, à l’image d’Antoinette*. « Mes fesses ne s’élargissaient pas. Tout allait dans mes hanches et mes fesses n’étaient pas si rebondies », se désole cette jeune femme de 24 ans. Du coup, elle a abandonné cette mode. Une mode qui peut se révéler dangereuse pour la santé. De nombreuses femmes ont développé des infections, notamment à cause des épices contenues dans le cube Maggi. Les moins chanceuses ont succombé. Des cas tragiques dont les medias se sont fait l’écho.

Devant la menace sanitaire, des campagnes de sensibilisation ont été menées. Les dangers sont de plus en plus clairs, surtout dans l’esprit des filles scolarisées. Mais la tentation subsiste chez les plus minces, même instruites. Elles savent que leur silhouette frêle n’est pas un gage de beauté et que, pire, elle peut les faire passer pour des séropositives.


Source Afrik.com du 29/09/2007

samedi, avril 05, 2008

Hortefeux-Sarkozy : Désolé, nous avons atteint nos quotas de mamadous en France


Une Béninoise menacée d'expulsion après le décès de son mari français

En un mois, la vie d'Elisabeth Guerin a basculé. Cette Béninoise de 38 ans, entrée légalement en France le 16 octobre 2005 pour se marier, menait depuis deux ans une vie heureuse et tranquille. Le 3 octobre 2007, Claude, son conjoint français, meurt d'un cancer. Le second choc survient à peine un mois plus tard, avec l'envoi par la préfecture d'un courrier qui lui refuse le renouvellement de sa carte de séjour et lui donne un mois pour quitter la France.
"Nous nous connaissions depuis des années, avec Claude. Il venait très souvent au Bénin, et puis un jour il m'a demandée en mariage. Amoureuse, j'ai abandonné les deux salons de coiffure que j'avais, pour faire ma vie avec lui ici", raconte Elisabeth, qui ne comprend toujours pas l'enchaînement des malheurs qui l'accablent.


C'est en toute confiance qu'en septembre 2007 Mme Guerin, titulaire d'un titre de séjour temporaire, car elle n'avait pas encore trois ans de mariage, commence les démarches nécessaires pour le renouvellement de sa carte.

"Claude était alors encore vivant. Mais j'ai dit à la préfecture que, malade, il ne pouvait plus se déplacer pour signer le dossier. Et après son décès, je suis allée les en informer. Je suis une femme honnête", explique-t-elle. A toutes ses raisons d'être traumatisée s'en est ajoutée une autre : une brève interpellation.

Mardi 1er avril, Elisabeth Guerin a été interpellée à son domicile et conduite en centre de rétention à Tours. Jeudi, le juge des libertés et de la détention (JLD) l'a libérée en l'assignant à résidence et en lui ordonnant de se présenter chaque jour à la gendarmerie de sa commune. "Je n'ai plus désormais le droit de travailler, s'inquiète-t-elle, salariée d'une entreprise d'aide à la personne.

Le tribunal administratif ayant rejeté le 6 mars le recours qu'elle avait déposé contre la décision du préfet, Elisabeth Guerin attend le jugement de la cour d'appel, qu'elle a saisi. Mais depuis, elle vit cette attente avec d'autant plus d'angoisse. "Elle est très insérée dans la commune, elle travaille, a un appartement, des amis", insiste Reine Gasque, une voisine, directrice d'une des écoles maternelles de la commune où s'est constitué un collectif de soutien. "Voilà à quoi conduit la précarisation du séjour ! On n'a pas arrêté de repousser le moment où les conjoints de Français peuvent avoir une carte de résident", dénonce Nicolas Ferran du mouvement Les Amoureux au banc public, qui défend le droit à une vie normale pour les couples mixtes.

Depuis la loi de 2006, les conjoints de Français doivent attendre trois ans pour faire la demande d'une carte de résident. Avant cela, un titre de séjour temporaire leur est délivré de plein droit, mais "à condition que la communauté de vie n'ait pas cessé".

Le préfet d'Indre-et-Loire a considéré que l'administration ne pouvait renouveler le titre de séjour de Mme Guerin, "même si cette rupture de communauté de vie résulte malheureusement du décès du conjoint français" comme il l'indique dans son courrier.


Laetitia Van Eeckhout,
Source le Monde du 04/04 /2008

FCFA : une escroquerie monétaire au service de la France



Le FCFA est une gigantesque escroquerie monétaire au service de la France. Il ne s’agit pas d’une énième trouvaille des complotistes africains qui ont érigé l’ex-puissance colonisatrice en coupable idéal des maux du Continent noir, mais d’une réalité affligeante que vient de dévoiler le Professeur Nicolas Agbohou dans un livre puissant, riche et consternant de vérité paru aux éditions solidarité mondiale. La thèse de ce livre pour les non initiés à la science économique pourrait se résumer à ceci :

Le FCFA n’est pas une monnaie africaine, elle est la propriété exclusive de la France, puis qu’aucun acte n’autorise sa création dans les constitutions des pays africains. La France a crée cette devise spécialement pour les colonies (son appellation d’origine, franc des colonies d’Afrique, le prouve, inutilisable en métropole) le 25 décembre 1945, au lendemain de la Guerre, sur le modèle du mark français, institué par les Allemands pendant l’occupation, dans le but d’exproprier et maintenir les Etats africains sous son joug. Ceci par le biais des comptes d’opération à partir desquels les Etats alimentent à hauteur de 65% de leurs économies (avoirs, recettes extérieures) le trésor français chargé de défendre la dite monnaie sur le marché. Les Etats africains, se déclarant incompétents pour le faire (comprendre refusent leur indépendance monétaire en ne se donnant pas les moyens objectifs de leur développement), versent une garantie auprès de l’Etat français.

Or ce système présente plusieurs inconvénients dont le premier est celui de pénaliser fortement les Etats africains qui ne peuvent faire un usage libre de leurs économies. Donc un Etat qui a pris l’habitude par exemple de vivre au dessus de ses moyens, comme c’est le cas de la plupart des Etats, s’endette forcément, puisqu’il ne dispose que d’une partie de ses avoirs. Il devient de ce fait un Etat créancier vis-à-vis de la France qui bloque une part importante de ses propres économies qu’il place pour son propre intérêt et re-emprunte si besoin au pays « endetté » à des taux exorbitants. C’est le premier mécanisme de la dette, qui n’a en réalité aucun fondement. Grosso-modo, la France utilise l’argent des Etats africains pour les endetter. C’est ce qui explique en partie que certains pays bradent leurs matières premières à l’image du Congo Brazzaville.

Dans un entretien accordé à la Chaîne panafricaine Telesud, l’auteur expliquait que ce sont les dirigeants africains eux-mêmes qui sont réfractaires au changement, pour protéger dit-il leur fauteuil présidentiel. Mais outrepassons ces arguments sans doute légitimes pour poser la question des conséquences d’une autonomie monétaire. Selon, le professeur AGBOHOU, le Maroc, la Tunisie, pour ne citer que ces pays là, ont opté volontairement pour des monnaies nationales en se libérant du joug monétaire français. Ceci dans le but de conforter leurs indépendances politiques. Aujourd’hui ces pays affichent une santé économique insolente, même en ayant des devises faibles en comparaison avec l’Euro. En conséquence, il s’agit, pour lui, d’une question de volonté politique.

Le pacte monétaire qui lie les Etats africains par l’intermédiaire des banques centrales africaines (BCAO, BCEAC, BCC) au trésor français est en réalité un pacte de colonialisme monétaire au service de l’économie française. Des pays extrêmement pauvres financent un Etat riche comme la France. Inféodées au trésor français, ces banques sont dotées d’un Conseil d’administration au sein duquel l’Etat français dispose d’un droit de veto. Le FCFA pérennise une servitude qui a pour dessein le maintien des Etats africains dans le sous développement chronique et l’endettement structurel. Africains, il y a du boulot !

vendredi, avril 04, 2008

Les luttes noires : parenthèses de l'Histoire ou véritable lame de fond ?


Le 4 avril 1968, Martin Luther King était assassiné dans un motel de Memphis (Tennessee). Son engagement pour les droits civiques pour la population afro-américaine des Etats-Unis est le moins qu'on puisse dire demeuré un coup d'épée dans l'eau. L'Administration américaine est restée jusqu'à aujourd'hui sourde aux cris de la population africaine américaine qui a indiscutablement contribué à l'épanouissement économique de ce pays.

Bien qu'une classe moyenne afro-américaine a émergé depuis, il faut ne faut perdre de vue la pauvreté grandissante qui touche en premier des millions d'africains américains. Bien entendu, l'administration américaine n'est pas seule responsable, le manque d'organisation de la communauté afro-américaine comparée à des communautés récemment arrivées aux Etats-Unis tend à en faire une raison non négligeable parmi les processus mis en cause dans la situation socio-économique de cette communauté.

Mais il faut bien se rendre à l'évidence que la situation des noirs américains est essentiellement un héritage des politiques successives de ségrégation pratiquées par l'administration américaine. Aujourd'hui tout indique, au regard de la population carcérale noire aux Etats-unis, du nombre de désoeuvrés, que cette politique de ségrégation a continué sous des multiples formes. A titre d'exemple, le nombre de Noirs en prison a quintuplé depuis 20 ans, à tel point qu’ils sont aujourd’hui plus nombreux derrière des barreaux que dans les établissements d’enseignement supérieur. Selon une récente étude menée par l’Institut de police et de justice, un organisme de recherche et d’action basé à Washington, il y avait 791 600 Noirs en prison en 2000, contre 603 032 dans les universités. Un recul considérable par rapport à 1980 : selon l’institut, ils étaient alors 143 000 en prison et 463 700 dans les établissements d’enseignement supérieur (source Unesco).
Les réussites spectaculaires dans le Show biz de certains noirs américains ne sont que l'arbre qui cache une réalité tristement tragique.

Ces succès stories connaissent d’ailleurs des épilogues rocambolesques à l’image de celui de Michael Jackson dont les rumeurs affirment qu’il serait ruiné, plombé par les différents procès, mais aussi par un train de vie mégalo. Après la gloire, la déchéance tel semble être le destin des stars noires américaines comparées à leurs homologues blancs qui après avoir connu les feux de la rampe comme eux arrivent à construire des forteresses imprenables de fortune. Conspiration ou mauvaise gestion ?

jeudi, avril 03, 2008

Le président de la Halde mis en cause dans deux affaires


Le président de HALDE mis en cause dans deux affaires : Louis Schweitzerdoit en tirer les conséquencesLa Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité(HALDE) vient d’être épinglée dans 2 affaires qui éclaboussent directementson président et mettent en jeu son autorité. Une institution qui a pourmission de valoriser et diffuser des bonnes pratiques se doit d’êtreirréprochable, voire exemplaire, sur ses propres pratiques.
Le Canard enchaîné rapporte dans son édition du 2 avril que la HALDE a confié « dans des conditions de transparence relatives » un marché publicde 570 000 euros à l’un des membres de son propre comité consultatif, M.Jean-François Amadieu, via une société dont le gérant est… le père deJean-François Amadieu.Cette enveloppe de 570 000 euros devait financer une enquête censée être"la plus grosse opération de testing " jamais réalisée en France.
Or,souligne le Canard Enchaîné, cette enquête se révèle très critiquable surle plan méthodologique. Jean-François Amadieu l'a lui-même reconnu, endéclarant notamment : « J’ai peut-être commis beaucoup d’erreurs »Le CRAN rappelle que l’efficacité des testings est dérisoire. Ils sont parexemple inopérants pour évaluer des écarts salariaux. Les testings peuventservir à faire condamner un patron de discothèque ou un chef d'entreprise,au cas par cas, mais ils ne peuvent pas tenir lieu de politique publiquede lutte contre les discriminations.Les testings ne peuvent se substituer aux statistiques de la diversité.
Le président de La HALDE, Louis Schweitzer, est également mis en causedans une seconde affaire, en sa qualité d'ex-PDG et d'actuel président duConseil d’administration du groupe Renault.Le groupe Renault vient en effet d’être reconnu coupable en appel dediscrimination raciale.Un représentant du personnel a apporté des preuves qui indiquaient quel’un des plaignants, M. Daniel Kotor avait été traité de « singe » et de «bougre de nègre » par sa hiérarchie.Dans son arrêt, la Cour d’appel de Versailles a estimé que "Renault n'apporte pas la preuve qui lui incombe, que la différence de traitemententre M. Breleur et M. Kotor et les autres salariés est justifiée par deséléments objectifs étrangers à toute discrimination fondée surl'appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée de ces deuxsalariés à une ethnie, une nation ou une race".La société Renault a été condamnée à verser à M. Lucien Breleur 80 000euros de dommages et intérêts, à M. Daniel Kotor 60 000 euros, ainsi qu'àverser 8 000 euros à chacun de ces deux salariés au titre du préjudicemoral.Louis Schweitzer était le PDG du groupe Renault au moment des faits.Le CRAN exige la démission de Jean-François Amadieu du comité consultatifde la HALDE.Les très graves accusations portées dans l'affaire Amadieu, et lacondamnation du groupe Renault pour discrimination raciale, conduisent às'interroger sur la possibilité pour M. Louis Schweitzer de se maintenir àla présidence de la HALDE, sans entamer la crédibilité et l'autorité decelle-ci. Le CRAN déplore un immense gâchis et demande à Louis Schweitzerde tirer toutes les conséquences de cette situation.


Source, communiqué CRAN du 03 avril 2008

mercredi, avril 02, 2008

Renault reconnu coupable en appel de discrimination raciale





La cour d'appel de Versailles a reconnu mercredi Renault coupable de discrimination raciale envers deux ex-salariés, déboutés en première instance, qui estimaient avoir eu des carrières moins intéressantes que leurs collègues blancs à cause de leur origine.

"C'est la première fois que la justice pourtant très hésitante dans ce domaine, reconnaît Renault coupable de discrimination raciale", s'est félicitée Me Florence Laussucq-Caston, conseil des deux ex-salariés.

Le constructeur automobile a été condamné à verser à Lucien Breleur, employé comme électricien automobile de 1971 à 2003, 80.000 euros de dommages et intérêts et 8.000 euros au titre du préjudice moral.

Renault a également été condamné à verser à Daniel Kotor, ouvrier spécialisé puis agent administratif de 1983 à 2004, 60.000 euros de dommages et intérêts et 8.000 euros au titre du préjudice moral.

"La société Renault doit réparer le préjudice subi par M. Kotor et M. Breleur du fait de blocage de leur carrière et du maintien de leur rémunération à un niveau de ce qu'il aurait dû être", a estimé la Cour dans son arrêt dont l'AFP a eu copie.

La cour a en revanche débouté trois autres ex-salariés et un salarié.
Renault, dont l'ancien président Louis Schweitzer dirige actuellement la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), a réagi en expliquant que l'entreprise "avait toujours condamné le racisme sous toutes ses formes", et ne pratiquait "en aucun cas la discrimination raciale".

"Le groupe a pour objectif de faire progresser ses collaborateurs sans autre distinction que celle fondée sur leur mérite et leur réussite", a ajouté le groupe dans un communiqué en précisant que le constructeur automobile avait signé la Déclaration des droits sociaux fondamentaux avec les syndicats mondiaux de la metallurgie et ceux de Renault, ainsi que la charte de la diversité en France.

Soutenus par la CGT et le MRAP, les six plaignants, d'origine togolaise ou algérienne notamment, avaient été engagés entre 1966 et 1973 et réclamaient environ un million d'euros de dédommagement, car ils estimaient avoir été lésés dans leur carrière à cause de leur couleur de peau.

Dans son arrêt, la Cour a estimé que "Renault n'apporte pas la preuve qu'il lui incombe, que la différence de traitement entre M. Breleur et M. Kotor et les autres salariés est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée de ces deux salariés à une ethnie, une nation ou une race".

"Il revenait à Renault de prouver que ces deux salariés pourtant bien évalués, motivés et bons équipiers, n'avaient pas été bloqués dans leur carrière à cause de leur origine", a expliqué Me Florence Laussucq.

"En l'absence de preuve, Renault est implicitement reconnu coupable de discrimination raciale", a-t-elle ajouté.
Après l'étude d'un échantillon d'évolution de carrière de dix salariés, il apparaît selon la Cour que "les autres salariés ont tous eu une évolution plus importante que celle de M. Breleur et Kotor", alors même que ces derniers étaient bien évalués.

Un représentant du personnel avait par ailleurs versé au dossier une attestation qui rapportait que M. Kotor avait été traité de "singe" et de "bougre de nègre" par sa hiérarchie.
En décembre 2005, le conseil des prud'hommes de Boulogne-Billancourt avait débouté ces six salariés dont ces deux demandeurs estimant qu'"il n'y avait pas de fait relatif à une discrimination raciale".

source (AFP) Par Raphaëlle PICARD

mardi, avril 01, 2008

Arche de Zoé : ils trouvèrent grâce aux yeux d’Idriss


Annonce du déluge

Lorsque l’éternel vit que la méchanceté des hommes noirs était grande sur la terre tchadienne, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement sur le mal. Il se repentit d’avoir fait l’homme noir sur cette terre, il fut affligé dans son cœur. Alors il dit à Eric Breteau : vas au pays des Noirs sauver l’innocence sortie de leur « bite immonde » responsable de la famine, des guerres et des cataclysmes naturels. Voici l’histoire de Zoé.

Mais Eric se corrompit

Mais, l’élu des cieux, n’était pas celui qu’on croyait. Ses disciples et lui avaient orchestré non pas une opération de sauvetage mais un enlèvement d’enfants, présentés à tort comme des orphelins de la région soudanaise voisine du Darfour en guerre civile, au mépris des lois tchadiennes et des conventions internationales.

Le 25 octobre, l’envoyé de Dieu Eric est arrêté avec ses apôtres à Abéché, principale ville de l'est du Tchad, alors qu'ils allaient faire embarquer à bord d'une arche Boeing 757 quelque 103 enfants. La nouvelle fit grand bruit au pays de Breteau, inquiéta au plus haut niveau les milieux politiques. Il fallait sauver le messie Breteau. C’est le monarque Sarkozy 1er, lui-même, dirigeant le Royaume France, autrefois pays colonisateur du Tchad, qui monta au front jusqu’à claironner qu’il irait chercher l’élu Breteau et ses compagnons d’infortune quoi qu’ils aient fait. Vous pouvez imaginez la considération qu’avait la contrée maudite Tchad aux yeux du Royaume.
Corruption, françafrique et colère du Roi de France

L’affaire révéla au public les liens incestueux et adultérins qui continuent d’exister entre certains pays d’Afrique et l’ancien colonisateur. Ce dernier ne souhaitant pas couper le cordon ombilical qui le maintient en vie en même temps qu’il entretient les roitelets nègres placés par lui à la tête de ces pays. Certains observateurs ont qualifié poétiquement de françafrique ces coucheries politiciennes entre dirigeants français et africains. Entre temps, un ange gardien du système, Jean Bockel, eut la mauvaise idée de jouer les cassandre en annonçant la fin des couchéries. Les foudres du Royaume ne tarderont pas à s'abattre sur lui. La françafrique c’est un peu quand un ex-mari revient à la maison sans prévenir, se servir, imposer sa loi, et étaler son cul et ses couilles à qui veut, pour montrer qu’il est encore maître chez lui. La françafrique se nourrit de la félonie de certains enfants indignes du foyer qui mangent les restes à table de l’ex-mari après son passage.
Fin du déluge : sortie de l'Arche

En bon soldat de la françafrique et fils indigne du foyer, Idrissou ne pouvait prendre de haut les injonctions de l’ex-colon. Tout en sachant qu’il n’était pas lui-même un démocrate connu et qu’un coup d’état jadis le porta à la tête du foyer. Après qu'il eut été intimidé par une rébellion alimentaire fratricide à laquelle il échappa de justesse grâce au soutien militaire de l’ex-colon, Idrissou avait signé son arrêt de mort total. Et ce fut la fin du déluge pour les 6 membres de l’Arche de Zoé.