samedi, avril 05, 2008

FCFA : une escroquerie monétaire au service de la France



Le FCFA est une gigantesque escroquerie monétaire au service de la France. Il ne s’agit pas d’une énième trouvaille des complotistes africains qui ont érigé l’ex-puissance colonisatrice en coupable idéal des maux du Continent noir, mais d’une réalité affligeante que vient de dévoiler le Professeur Nicolas Agbohou dans un livre puissant, riche et consternant de vérité paru aux éditions solidarité mondiale. La thèse de ce livre pour les non initiés à la science économique pourrait se résumer à ceci :

Le FCFA n’est pas une monnaie africaine, elle est la propriété exclusive de la France, puis qu’aucun acte n’autorise sa création dans les constitutions des pays africains. La France a crée cette devise spécialement pour les colonies (son appellation d’origine, franc des colonies d’Afrique, le prouve, inutilisable en métropole) le 25 décembre 1945, au lendemain de la Guerre, sur le modèle du mark français, institué par les Allemands pendant l’occupation, dans le but d’exproprier et maintenir les Etats africains sous son joug. Ceci par le biais des comptes d’opération à partir desquels les Etats alimentent à hauteur de 65% de leurs économies (avoirs, recettes extérieures) le trésor français chargé de défendre la dite monnaie sur le marché. Les Etats africains, se déclarant incompétents pour le faire (comprendre refusent leur indépendance monétaire en ne se donnant pas les moyens objectifs de leur développement), versent une garantie auprès de l’Etat français.

Or ce système présente plusieurs inconvénients dont le premier est celui de pénaliser fortement les Etats africains qui ne peuvent faire un usage libre de leurs économies. Donc un Etat qui a pris l’habitude par exemple de vivre au dessus de ses moyens, comme c’est le cas de la plupart des Etats, s’endette forcément, puisqu’il ne dispose que d’une partie de ses avoirs. Il devient de ce fait un Etat créancier vis-à-vis de la France qui bloque une part importante de ses propres économies qu’il place pour son propre intérêt et re-emprunte si besoin au pays « endetté » à des taux exorbitants. C’est le premier mécanisme de la dette, qui n’a en réalité aucun fondement. Grosso-modo, la France utilise l’argent des Etats africains pour les endetter. C’est ce qui explique en partie que certains pays bradent leurs matières premières à l’image du Congo Brazzaville.

Dans un entretien accordé à la Chaîne panafricaine Telesud, l’auteur expliquait que ce sont les dirigeants africains eux-mêmes qui sont réfractaires au changement, pour protéger dit-il leur fauteuil présidentiel. Mais outrepassons ces arguments sans doute légitimes pour poser la question des conséquences d’une autonomie monétaire. Selon, le professeur AGBOHOU, le Maroc, la Tunisie, pour ne citer que ces pays là, ont opté volontairement pour des monnaies nationales en se libérant du joug monétaire français. Ceci dans le but de conforter leurs indépendances politiques. Aujourd’hui ces pays affichent une santé économique insolente, même en ayant des devises faibles en comparaison avec l’Euro. En conséquence, il s’agit, pour lui, d’une question de volonté politique.

Le pacte monétaire qui lie les Etats africains par l’intermédiaire des banques centrales africaines (BCAO, BCEAC, BCC) au trésor français est en réalité un pacte de colonialisme monétaire au service de l’économie française. Des pays extrêmement pauvres financent un Etat riche comme la France. Inféodées au trésor français, ces banques sont dotées d’un Conseil d’administration au sein duquel l’Etat français dispose d’un droit de veto. Le FCFA pérennise une servitude qui a pour dessein le maintien des Etats africains dans le sous développement chronique et l’endettement structurel. Africains, il y a du boulot !

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