La voix du poète s'est éteint le 03 février 2011. A 82 piges, Glissant s'en est allé. Mais on ne rend pas hommage aux poètes. Pas facile de trouver les mots justes qui sauront traduire la puissance de leurs vers. C’est ainsi que le Negropolitan préfère se souvenir des mots de l’artiste.
Edouard Glissant comme tout le monde sait a été le penseur de la créolité. Alors qu’il fut l’élève de Aimé Césaire, le petit Glissant voulut sans doute s’émanciper des lumières imposantes de son compatriote. Ce n’est pas dans la négritude qu’il trouvera son salut de poète, mais dans la créolité. Selon lui, la diversité insulaire préfigure déjà le mouvement vers lequel l’humanité s’élance et s’avance. En réalité elle y est déjà. La créolisation, entendue comme le phénomène d’hybridation issu du brassage des peuples et des cultures.
Mais on s’arrêtera là pour ne pas travestir la pensée du poète dont nous ne partageons pas tous les vues. Par exemple, sur l’idée que les sociétés humaines ne pourront pas résister à ce qu’il appelait l’archipelisation du monde. Bien entendue, la réalité sociologique de nos sociétés le disent. Elles sont de plus en plus créolisées, brassées, malaxées qu’on ne peut le nier. En même temps, notre monde est traversé par des contre mouvements qui s’expriment à travers des pratiques politiques, culturelles tendant à froisser ce mouvement d’archipelisation. Alors Tout-monde oui, mais apparement pas pour tout le monde. Adieu l'artiste qui a su faire rayonner l'intelligence ultramarine au delà de son insularité.
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