jeudi, novembre 12, 2009

France : la burqua interdit


A l'occasion de son passage à La Chapelle-en-Vercors, haut lieu de la résistance, le chef de l'Etat a recadré le débat sur l'identité nationale.

"La France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, où il n'y a pas de place pour l'asservissement de la femme, sous aucun prétexte, dans aucune condition et dans aucune circonstance", a insisté Nicolas Sarkozy, jeudi à La-Chapelle-en-Vercors, dans la Drôme. "La France est un pays où il n'y a pas de place pour la confusion du spirituel et du temporel, la France est un pays de tolérance et de respect, mais elle demande aussi qu'on la respecte", a encore dit le chef de l'Etat.

"La France est un pays où l'on ne demande à personne d'oublier son histoire et sa culture, mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage", a poursuivi Nicolas Sarkozy avant d'ajouter : "La France ne se pense pas comme un juxtaposition de communautés ou d'individus". "La France n'est pas seulement une communauté d'intérêts", selon lui. "Devenir français, c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des moeurs".

"La France est un pays de tolérance et de respect. Mais la France demande qu'on la respecte. On ne peut pas vouloir bénéficier des droits sans se sentir obligé par les devoirs", a poursuivi Nicolas Sarkozy en reprenant un thème qui lui est cher.

Enchaînant les exemples, il a estimé qu'on ne pouvait pas "vouloir bénéficier de la Sécurité sociale sans jamais se demander ce que l'on peut faire pour son pays" ou "vouloir bénéficier des allocations chômage sans se sentir moralement obligé de tout faire pour retrouver du travail". "On ne peut pas vouloir profiter de la gratuité des études qui est l'une des plus belles conquêtes de la République et ne pas être assidu aux cours, ne pas témoigner de la considération pour ses professeurs, ne pas respecter les bâtiments qui vous accueillent", a continué le chef de l'Etat.

Avec ce discours, Nicolas Sarkozy est rentré de plain-pied dans le débat sur "l’identité nationale". "A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays", a insisté Nicolas Sarkozy. "Voilà pourquoi nous devons parler de notre identité nationale. Ce n'est pas dangereux, c'est nécessaire. Ce qui serait dangereux ce serait de ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien en se disant ‘à quoi bon’ ?", a encore affirmé le chef de l'Etat. (Source Europe 1)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Avant d'interdire, on devrait peut-être se poser des questions.
D'abord, qui sont ces femmes qui portent la burqa ?
Peut-être des pachtounes, habituées à porter ce voile intégral et se sentirait nue sans lui. Dans ce cas, il faut laisser un temps d'adaptation. Si on obligeait les femmes à se découvrir les seins en rue, beaucoup seraient mal à l'aise. Je crois que c'est comparable. La notion de pudeur de l'un n'est pas celle de l'autre.

Sinon, est-ce par obligation ? Un mari, un père qui les obligent à se couvrir ainsi. Dans ce cas, l'interdire serait les condamner à ne plus sortir du tout.

Par excès de religiosité ? Je ne crois pas que ça tient la route. Il me semble que si le Coran demande aux femmes de se voiler, il recommande aussi de laisser apparaître le visage et les mains qui sont le reflet de l'âme.

Par défi alors ? Pour montrer leur singularité ? Dans ce cas, le problème ne serait pas la burqa elle-même, mais plutôt l'intégration. L'effort ne doit-il venir que d'un seul côté ? Doit-on vraiment tout effacer de ses origines, s'assimiler plutôt que s'intégrer ?

Pascale

CNX a dit…

Ma chère Pascale !

J'ai écouté plusieurs sons au sujet de cette affaire, des politiques, des universitaires. Pour ces derniers, j'ai écouté une féministe, Elsa Dorlin, dont les travaux s'inspirent de Judith Butler, et se trouvent en porte à faux avec une autre féministe française, Elisabetn Badinter, qui a été entendue par la comission charger de réfléchir sur les signes religieux. Inutile de rappeler le point de vue de cette dernière, car elle juge le voile intégral comme une offense à la femme et pire même. Ce qui est intéressant dans ce débat, c'est voilà comment la République qui a vocation à intégrer tout le monde, se trouve pièger par un fichu ? Que cherchent ces femmes burquisées ? Une confrontation avec la France ? Sont elles instrumentalisées ? Il y a des voix qui disent que ce sont même des féministes. Puis qu'on ne peut pas les entendre, toutes les suppositions sont permises. Ce qui est sidérant aussi c'est la langue de bois dans ce genre de sujet entre ceux qui veulent défendre la liberté et ceux qui veulent défendre les valeurs de la République française. Pour moi c'est le compromis de ces deux attitudes qui doit inspirer toute légifération.

Pascale a dit…

Il faudrait peut-être écouter la voix pleine de sagesse de Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003 pour son action, justement, en faveur des droits des femmes en Iran. Si elle se bat,notament, pour que les femmes ne soit plus obligées de se voiler en Iran, elle voudrait paralèlement qu'on se batte chez nous pour qu'elles puissent le porter librement.
Elle parle surtout du hijab, mais on peut étendre sa réflexion au port du niqab ou de la burqa.
Dans l'absolu, en tant que féministe, je m'insurge contre cette soustraction de la femme, ce retrait de la vie sociale que peut représenter le voile intégral. Mais avant de brandir une interdiction, il serait bon d'impliquer tous les acteurs : les femmes concernées en 1er bien sûr, mais aussi tous ceux qui pour une raison ou une autre sont "pour" le port de ce voile. Ce n'est qu'après un débat serein entre toutes les parties qu'on pourra arriver à un accord acceptable par tous, visant à une intégration véritable, sans exclusion préalable.

CNX a dit…

Pour moi il n'y a pas tellement débat puisque certains pays musulmans obligent le voile aux femmes (Iran, Afghanistan). Là où le bas blesse c'est qu'au nom de la liberté on instrumentalise des deux côtés (Politiques français) et (musulmanes de l'autre) un "fichu" pour je ne sais quel but.

Anonyme a dit…

A mon sens, le port de la burqa depasse une habitude a la fois religieuse et culturelle, pour constituer une reponse primaire, epidermique du style "si tu ne veux pas que je porte le voile, qu'a cela ne tienne que dis-tu de ma burqa?".
Dans un pays comme la France ou les chiffres forcent a reconnaitre que l’islam est la 2eme religion du pays et où les spheres politiques, intellectuelles et publiques se gargarisent et se drapent dans les fameuses valeurs republicaines de tolerance, il n’est pas de bon ton d’attaquer ouvertement les croyances de l’autre surtout quand cet autre appartient a une minorite avec un passif (et parfois un present) lourd (colonisation, exploitation, esclavage…). Il semble alors plus facile de stigmatiser le voile/burqa parce que c’est une raison suffisamment consensuelle pour que ses detracteurs puissent l’instrumentaliser afin de faire passer le message (plus ou moins) subliminal : « l’islam est la religion de l’obscurantisme, des libertes individuelles rognees ,qui n’est pas compatible avec notre mode de vie occidental ». De la, le raccourci est vite emprunté et le questionnement sur l’identite nationale semble trouver des reponses toutes pretes et a portee de l’entendement de ceux qui ne demandent qu’a se rallier à ce son de cloche.

Salammbo

Anonyme a dit…

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