mercredi, novembre 04, 2009

Besson ou le « bête son » de l’identité franchouillarde


On connaît la chanson. A chaque échéance électorale, les politiciens français aiment nous rejouer « la Marseillaise » façon FN. Surtout les politiciens de droite. Ils adorent ça à l'instar de besson qui vient de lancer le 02 novembre le débat sur l'identité franchouillarde. Comme le FN est un parti politique actuellement aux abois, alors, les chansonniers droitistes sortent leurs cannes à pêche pour mordre à l’hameçon les « petits poissons FNIstes » plus tout à fait heureux dans la marre, plutôt la boue de Jean Marie.

Au-delà, de l’aspect ridicule de ce débat, on peut creuser sous le vernis de cette maladie française de vouloir toujours et toujours parler de l’identité française. En réalité il est question d’abord d’instrumentalisation politique du fait d’appartenir à une entité qui pourtant se définit comme universel et indifférente aux différences. Les politiques français prévoient en agissant ainsi de tirer les bénéfices politiques d’une thématique visiblement chère aux français. Puisque ces derniers ont successivement fait élire depuis les années 80 ceux qui savaient manier à la perfection la rhétorique de l’identité nationale.

Le deuxième point consécutif au premier, c’est l’établissement des frontières entre « eux » et « nous ». Ici le « Nous national » devient un « Nous « naturalisé », « racialisé », « essentialisé » portant la marque d’une francité franchouillarde normée blanche à laquelle ne peut prétendre des individus dont le faciès serait étranger à cette construction injonctive démagogique.

Cette conception étriquée de l’identité nationale conséquence de la montée en puissance de ce que certains appellent « l’intégrisme républicain » repose sur l’idée qu’il y aurait en France un « ennemi intérieur » voire des « ennemis intérieurs» à combattre qui menacerait l’édifice de la Nation française. Et qu’il faut de ce fait à tout prix, coûte que coûte, rappeler urbi et orbi, ce qu’est être français. Comme si la majorité des Français ignoraient leur appartenance à l’entité nationale.

Or on sait que ce discours qui a toutes les apparences d’un appel au lynchage par sa façon de jeter l’opprobre sur ceux qui n’ont pas malheureusement le phénotype arrêté de la francité. C’est un appel à la division. Curieux paradoxe pour une Nation, qui jusqu’à présent avait construit sa rhétorique sur l’indifférence aux différences et sur un sujet historique abstrait sans déterminants socio-culturels, crée une sorte de « ligne Maginot » pour dominer, exclure, diviser via un discours performatif de racisation de l’appartenance à la Nation.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Etre français (ou belge, allemand...) ? C'est avoir un passeport français, belge ou allemand. Point.
Définir une "identité" ? Et ceux qui sont français depuis plusieurs générations mais qui ne correspondront pas à cette "identité", on en fait quoi ?
Pascale

Anonyme a dit…

Bonne question ?

On en fait quoi ? eh ben je crois que c'est charter dans les îles. Plus sérieusement, cette affaire commence à dévenir vraiment dégoûtant.