samedi, mars 22, 2008

Le pillage du patrimoine artistique négrafricain

















De la politique de la terre brûlée à l'exhibition de la Venus hottentote au « Musée (français) de l'homme, innombrables ont été les exactions commises en Afrique pendant les conquêtes coloniales européennes. D'une rare cruauté, cette aventure s'est traduite par un pillage et une destruction sans précédent du patrimoine artistique négrafricain, ayant à la fois dépouillé un continent et souillé sa mémoire. Plus de cent ans d’abus autorisent une relecture de ce passé pour établir un bilan de ce qui est sans discussion le plus grand génocide culturel de l'histoire.

Gravures et peintures préhistoriques, stèles et statuettes funéraires, poteries et bijoux, reliquaires, il ne reste de tous ces supports matériels de la mémoire des communautés qui les ont crées que vestiges épars, livrés à la malveillance de descendants d'envahisseurs, ou cendres enfouis qui nous brûlent encore les pieds.
L'entreprise coloniale eut comme projet macabre le travestissement du patrimoine culturel négrafricain afin de perpétuer la fable d'un continent sans raison (...) sans histoire. Le produit du pillage était répertorié et classé dans le plus grand mépris des traits spécifiques des communautés spoliées.
L'objectif visé était de dépouiller le continent noir de tout ce qui pouvait servir de témoignage positif aux générations futures en confisquant ou en détruisant toute pièce rendant hommage à son génie.


Aujourd’hui, l'exhibition à laquelle l'art noir est soumis dans un hémisphère qui le voue à la profanation a pour seul résultat de renforcer un effet d'exotisme interdisant, par principe de l'apprécier à sa juste valeur comme élément représentatif du patrimoine commun de l'humanité. C'est pourquoi, il faut le répéter, la restitution des biens culturels volés doit constituer le premier pas vers la réparation de l'immense tort fait à la culture africaine

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