vendredi, mars 14, 2008

Le Paris black en images




















Comment tordre le cou aux clichés de l’homme noir qui ont malheureusement la vie dure ? L’esclavage des Noirs a été aboli il y a environ plus de 150 ans en France, cependant les univers mentaux associés à cette servitude qui a duré près de quatre siècles, persistent. Les médias en général et la télévision en particulier, principaux véhicules de construction de la réalité sociale, nous en donnent chaque jour la preuve d’un phénomène devenu presque culturel aux conséquences sociales et psychologiques irréfutables.

Fort de ce constat, le groupe BCD Label, une agence artistique crée en 1998, qui a fait de la valorisation de l’image du noir pas seulement son credo, mais aussi, une démarche professionnelle, s’est penché pendant trois ans sur ce qu’il faut bien considérer comme une visibilité problématique du Noir. Résultat, une galerie sémillante de 120 portraits de noirs et de metis franciliens, donnant à voir une diversité d’hommes et de femmes, tout aussi singuliers qu’authentiques dans leurs univers, va occuper, le temps d’un printemps, à partir du 28 mars jusqu’au 27 avril 2008, l’espace du Musée du Montparnasse.

Sous le titre évocateur, « forces noires photographiées, une source de talents indéniables », l’exposition, conçue par l’artiste et photographe BJL, s’est donnée comme ambition, de déconstruire les récalcitrantes idées reçues et stéréotypes éculés colportés par l’ethnonyme Noir. En substance, elle veut donner à voir une image valorisante du Noir, dans ses multiples aspects contemporains, loin des représentations dépréciatives ambiantes. Les modèles choisis par la tête chercheuse du groupe, BJL, devaient avoir élu domicile depuis 7 ans pour les hommes et 10 ans pour les femmes à Paris ou en Banlieues parisiennes. Look particulier, attitude « urbain », code vestimentaire actuel, attirance physique, tels sont les critères qu’il fallait réunir pour immobiliser l’objectif ou « déclencher les neurones » selon les propres mots de l’homme aux trois initiales.

Il aura fallu donc trois ans au groupe pour finaliser un projet au final riche en couleurs, tant il montre différentes personnalités aux talents sans doute insoupçonnés. Imaginé à l’instar d’un réservoir de « talents indéniables », la galerie de portraits se veut une source réfléchissante d’un vécu noir pluriel, vivant, dynamique, urbain, créatif, dans la ville lumière. A mille lieux des figures médiatiques dominantes, ces icônes d’une « noiritude » souriante et bon enfant omniprésentes dans la lucarne hexagonale.

Ce « Paris Black » moderne, dynamique et créatif est donc à découvrir. Réalisateurs, artistes, recruteurs de France et de Navarre etc. pourront aller y puiser de l’inspiration, histoire de décoloniser son univers mental de représentation de l’homme de couleur, mais aussi de l’énergie que cette fresque humaine dégage à travers ces différentes personnalités, ces « talents physiques évidents» hérauts sûrement de la « Nouvelle donne black » de la capitale. Anonymes d’un jour, et peut être « forces noires » de demain.

Exposition, Black Concept Definition, "120 Forces noires photographiées", au Musée du Montparnasse à Paris, du 28 mars au 27 avril 2008.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Paris et black c'est dingue comme ce terme m'énerve .
Black,Black,Black

Le paris noir n'aurait pas été plus approprié .
C'est vrai que le "noir" fait peur et comme il faut s'intégrer il faut utiliser le "black" de service,le black cool et fainéant avec le sourire bamboula .
C'est sûre que juste en faisant attention au terme employé il y avait déjà désintégration .

Anonyme a dit…

Tu as tout à fait raison sur l'usage de l'ethnonyme black emprunté à l'anglais pour se nommer. Je crois que l'enjeu de la nommination est au coeur de la problèmatique noire, je prefère appelé un chat un chat, Nègre, par exemple. car Historiquement cela peut s'expliquer. Mais le mot black, c'est comme si c'est vrai on voulait pas nommer une réalité.Discussion à suivre !