Des rebelles lourdement armés, une poignée d'excités sillonnant les villes libyennes scandant des slogans hostiles au régime de Khadafi. On est vraiment loin des mobilisations tunisiennes et égyptiennes. De quoi se poser la question, s'agit-il dans le cas de la Libye d'une révolte vraiment populaire ? Pas de femmes, pas d'enfants, que des hommes en civil avec armes à la main. Certains journalistes occidentaux le disent : les mutins ont reçu des renforts militaires. Mais par qui ? Pourquoi ? Et Comment ? Il semble clair que le scénario libyen est à mille lieux de ce qu'on a récemment connu. D'où l'on peut esquisser cette hypothèse : la démocratisation en marche dans le Maghreb devait, pour assurer le contrôle politique de cette région par les occidentaux, s'assurer de la liquidation de Khadafi, un dirigeant incontrôlable. Il va donc de soi que les raisons pour lesquelles l'occident veut intervenir sont un prétexte. Mais déjà, on voit poindre une main mise de ce pays par le truchement des rebelles encore peu expérimentés au langage de la diplomatie internationale. Des rebelles qui ignorent que l'aide occidentale est toujours sous condition. Et il y a fort à parier que c'est bien le butin pétrolier qui attise les convoitises et l'empressement des pays euro-américains à vouloir en découdre avec Khadafi.
Vers une nouvelle colonisation de la Libye
Le conseil national autoproclamé devrait déchanter au lendemain du départ possible de Khadafi. Constitué d'hommes et de femmes peu rompu à l'exercice de pouvoir, ce conseil risque de faire face aux aléas de la prise de pouvoir. En effet, pendant plus de 40 ans, les partis politiques ont été interdit en Libye. Les hommes et les femmes qui aujourd'hui dirigent ce conseil sont donc des apprentis en politique qui risquent de brader la souveraineté de leur pays sur l'autel d'une mutinerie.
Vers une nouvelle colonisation de la Libye
Le conseil national autoproclamé devrait déchanter au lendemain du départ possible de Khadafi. Constitué d'hommes et de femmes peu rompu à l'exercice de pouvoir, ce conseil risque de faire face aux aléas de la prise de pouvoir. En effet, pendant plus de 40 ans, les partis politiques ont été interdit en Libye. Les hommes et les femmes qui aujourd'hui dirigent ce conseil sont donc des apprentis en politique qui risquent de brader la souveraineté de leur pays sur l'autel d'une mutinerie.
Si l'on ne peut qu'être d'accord sur le fait que la Libye a besoin de se démocratiser même sans Khadafi, l'on ne peut que rester dubitatif sur l'issue de cette démocratisation qui risque de se faire au détriment d'intérêts libyens. Il est vrai qu'au temps de Khadafi, les richesses ne profitaient qu'au guide et à ses proches. La gestion clanique des ressources pétrolières va sûrement disparaître, mais au profit d'une gestion par les multinationales euro-américaines. En plus de perdre la souverainenté que garantissait un potentat mal aimé des Occidentaux, la Libye risque aussi de faire les frais d'une libéralisation des puits de pétrole avec une gestion sur le modèle irakien. La chute de Khadafi inaugurera sans doute une ère nouvelle, mais avec des inconnus aussi nombreux que dans le cas irakien. La guerre civile actuelle laissera place à une autre, celle des fidèles au régimes et celle des commandos islamistes. Autant dire que les rebelles actuels libyens ne mesurent pas encore l'ampleur des dégâts de cette boîte de pandore qu'ils ont volontairement ouvert sans un soutien réel de tous les Libyens.
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