mardi, janvier 11, 2011

Côte d’Ivoire : Les 10 erreurs de Ouattara


1) Ouattara est sorti de la légalité constitutionnelle aussitôt le verdict des urnes proclamé par la CEI. Au lieu de placer son combat sur le terrain juridique en contestant par exemple les annulations effectuées par le Conseil constitutionnel et en réclamant de nouvelles élections transparentes dans toutes zones où il y a eu fraudes, il s’est engagé dans un bras de fer avec le pouvoir sortant. Comme si son souci était d’abord le pouvoir et non la reconnaissance par le peuple ivoirien de sa victoire. Ce n’est pas la communauté internationale qui décrète la légitimité d’un dirigeant, mais le contrat tacite passé entre le futur représentant et le peuple qui lui accorde sa confiance via son suffrage.

2) Il s’est entouré de rebelles après sa victoire pourtant reconnu par la communauté internationale. Or il aurait été plus simple pour lui de se placer sur le terrain de la réconciliation nationale avec un premier ministre neutre. Il a pris Soro, l’ex-rebelle, opportuniste et imposé comme premier ministre par cette même communauté internationale à Gbagbo, qui est une épine dans son pied. Ce qui le décrédibilise complètement en tant que démocrate puisque les intentions de Soro sont connues de tous.

3) Avoir laissé sa communication aux diplomates mandatés par la communauté internationale et à Soro le rebelle aux premières heures de la crise post-électorale. Il aurait dû s’affirmer comme seul maître à bord. Aujourd’hui il apparaît non pas comme un candidat indépendant mais un comme un pion de l’Occident, de la communauté internationale aux mains liées, dans une Afrique plus qu’excédée par les outrances impunies de ce curieux arbitre. Encore une erreur d’apprenti communiquant.

4) Avoir crié haut et fort pour les armes contre Gbagbo alors que son adversaire optait pour le dialogue. Encore une erreur d’apprenti démocrate.

5) Avoir écrit au Conseil constitutionnel qui l’a désavoué alors que sa légitimité semblait sortir des Urnes. Erreur de débutant.

6) Avoir cautionné que les résultats soient rendus publiques à l’Hôtel du Golf où il est retranché avec ses amis. Il aurait exigé que ces résultats mêmes partiels aient été donnés dans un endroit neutre et vierge de tout soupçon.

7) De parler au nom de la communauté internationale dans chacune de ses déclarations et non au nom de l’intérêt supérieur du peuple ivoirien. Dans toutes ses déclarations il mentionne « la communauté internationale nous a donné raison ». Or on sait de quoi elle est constituée cette fameuse communauté internationale. S’il cherche un conseiller en communication, il peut me contacter.

8) D’avoir négligé son allié de circonstance Henri Konan Bédié dont le report de voix au second lui a sans doute été bénéfique. Ce qui a été très mal perçu par les électeurs de Bédié qui lui ont fait confiance, maintenant ils lui tournent le dos au nom du refus de la vassalisation de la CI par la Communauté internationale. Exemple : l’appel à la désobéissance civile n’a même pas été suivi.

9) De n’avoir pas su faire confiance aux institutions ivoiriennes représentant le peuple ivoirien et de s’être rangé derrière la voix de la communauté internationale.

10) Son double discours. Lorsqu’on est démocrate, on va jusqu’au bout de sa logique quand les moyens de contestation le permettent. Il ne l’a pas fait. Lorsque vous êtes persuadé que le droit est avec vous, il ne faut jamais abandonner. La justice finit toujours par triompher.

Moralité : Il faut se méfier des faiseurs de roi, ils ont toujours une idée derrière la tête. Qu’il soit placé par la communauté internationale par tous les moyens au poste de président, Ouattara vient s'ajouter à la longue liste des présidents africains installés de la pire manière au pouvoir par l’Occident dans l’Afrique post-indépendance. Et Gbagbo, mort ou vivant, celui qui aura dit non aux puissances occidentales. Même si cette assertion reste infondée.


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