lundi, juillet 20, 2009

Votre humble serviteur a vu enfin Aliker le film


Vaux mieux tard que jamais. Ce dimanche 19 juillet, je me lève tard. Pourtant le son de France info qui s’échappe de mon radioréveil harcèle mes tympans depuis l’aube. Gagné par le flegme du dimanche, je décide de rester au lit. En me disant il faut que j’arrête de jouer aux téméraires à deux sous. C’est quand même dimanche, le jour où le créateur posa enfin ses fesses pour contempler son beau merdier. Attention je risque l’inquisition au royaume de la fille aînée de l’Eglise.

Entre temps, les infos en boucle de la seule radio hexagonale en continue finissent par me lasser. Et je décide donc de prendre mon courage à deux mains. Soudain Aliker me revient. Ah ce fameux film dont j’ai entendu parler. Ma curiosité malsaine me transporte jusque dans les mailles de la toile. Je consulte le site « allocine.fr » pour voir les séances en région parisienne. A mon grand étonnement, le film n’est diffusé qu’à deux endroits. L’espace st Michel (5e Paris) et Le Brady (Paris 3e) à côté du mythique passage indo-pakistanais du même nom pour les parigos en mal de sensations exotiques. Sur le champ je devine ma galère : les créneaux horaires du film. L’espace saint Michel a réussi à caser le film en semaine à des horaires impossibles (lundi et vendredi à 13H55) pour le commun des mortels que je suis, tandis que le Brady joue les prolongations en weekend.

Ayant mauvais esprit, je me demande pourquoi une telle diffusion restreinte ?. Pourquoi un tel accueil ? Je me suis fait une raison, peut être pas la bonne. Un film politique sur un personnage encombrant au cœur de la colonie de la Martinique dans les années 30 ne pouvait que déranger. Pour vous donner la mesure de quoi il retourne voici le résumé de l’intrigue.

Antilles. Colonie de la Martinique, dans les années 30.
Un simple militant communiste, André Aliker, malgré l’opposition effrayée de ses proches, va prendre la direction de la feuille imprimée que son Parti fait paraître vaille que vaille.
Par une intuition extraordinaire, Aliker devinera la force d’impact que pourrait atteindre ce moyen d’expression, et il transformera très vite la petite feuille militante en un véritable journal, appliquant des méthodes d’investigations et une éthique dignes de la presse moderne.
Dans cet univers colonial, hiérarchisé et clos, soumis à la toute-puissance des usiniers et des planteurs, ce nouveau journalisme aura l’effet d’un cyclone. Aliker s’attaquera directement au plus puissant des usiniers : Le Dragon.
Ce dernier a la réputation de détruire tout ce qui s’oppose à ses intérêts. Mais, André Aliker, affrontant sa propre peur, défiant sa propre mort, avec juste l’idée qu’il se fait du journalisme, ira jusqu’au bout de son intransigeant souci d’information et de vérité. De liberté aussi
.”

A 17 heures pétantes j’arrive au Brady. L’endroit est drôlement chouette. Une petite salle avec ses allures de cinéma d’art et d’essai complètement à l’opposé des mastodontes comme UGC. Le guichetier n’est pas là. Il doit sûrement être polyvalent, caissier et technicien en même temps. Classique pour les petites salles dont on peut imaginer le budget de fonctionnement. En attendant, je m’éloigne brièvement du cinéma pour enfin emprunter le célèbre passage Brady. En foulant le sol de cet endroit particulier, je suis un peu déçu au regard du tapage médiatique dont il fait l’objet dans une certaine presse touristique. Quelques commerces et deux ou trois restaurants, ensuite des ombres enturbannées tapies dans ce décor qui rappelle étrangement l’Inde.

C’est un autre décor qui ouvre le film Aliker dans la Martinique des années 30. Ce sont des images en noir et blanc de femmes, d’hommes et d’enfants qui s’activent, balluchons sur la terre sur fond de bombardements. Le réalisateur a voulu peut être montré le contexte et la condition de l’homme noir en colonie dans une période post-esclavagiste. En tout cas il plante ce décor émaillé d’images de guerre en arrière plan.Le personnage principal d’Aliker campé par Stomy Bugsy met du temps à émerger. Il parle peu. Il reste effacé et introverti malgré les gros plans du visage matérialisant l’importance du personnage. Finalement ce sont les autres personnages, les compagnons de route d’Aliker qui vont porter le film du moins dans la première partie. Faut-il ou pas créer un syndicat ? Va-t-il accepter la gérance de « Justice » sur l’insistance de ses amis? Quelles orientations donner à la feuille de choue ? Les doutes puis l’engagement au final d’André Aliker aux côtés de ses camarades communistes vont progressivement faire sortir de l’ombre le personnage Aliker, mais sans grand éclat.

Pourtant tous les ingrédients sont réunis pour creuser sous le vernis du personnage. D’abord l’intransigeance d’André Aliker sur la manière de gérer le journal. Visiblement c’est un militant épris de justice qui ne marchande pas sa conscience pour un sou. Mais les considérations du journaliste vont prendre le pas sur son engagement militant le mettant parfois en porte à faux avec la vision de ses camarades. Grâce à son intransigeance, sa rigueur, son exigence de vérité et de justice, que « Justice » va passer de la feuille de chou locale à un journal d’investigation digne de ce nom. Sa renommée dépassant même les frontières du Lamentin.

Mais il y a aussi un autre aspect du personnage qui ressort dans ce portrait du journaliste. L’humaniste proche du peuple qui arpente les rues de la Martinique avec son deux roues pour distribuer le journal. Le petit peuple dont il défend les intérêts dans « Justice » lui est d’ailleurs reconnaissant.

Le personnage d’Aliker s’installe vraiment dans le film au moment où commence le face à face tragique auquel il se livre avec le béké Aubery, un homme puissant dans la Martinique des années 30. A l’origine, une affaire de fraude fiscale que l’animateur de « Justice » révèle après enquête dans une édition spéciale du 11 juillet 1933 mettant en cause le Béké grand propriétaire planteur de l’usine Lareinty. S’ensuivront de menaces de mort et de tentatives de meurtres avant sa liquidation.

mercredi, juillet 15, 2009

RDC : le clan Mobutu récupèrera le pactole laissé par le défunt président

© KEYSTONE | En plus de millions déposés sur des comptes helvètes, le dictateur Mobutu possédait notamment cette grosse propriété à Savigny, près de Lausanne.

Au grand dam des congolais, le clan Mobutu héritera des avoirs bloqués en Suisse depuis le décès du président Maréchal en 1997. L’Etat congolais qui avait demandé la restitution de ces avoirs a été débouté par la justice helvétique. Avis donc à tous ceux qui veulent récupérer l’argent des potentats africains qui dort dans les coffres-forts des pays occidentaux.

Ces quelque 8 millions de francs ( 5. 2 millions d'euros) ont été bloqués une ultime fois par le Conseil fédéral jusqu’au 31 octobre prochain afin de permettre au Tribunal pénal fédéral (TPF) de traiter la plainte du professeur bâlois Mark Pieth. La Haute Cour n’y a pas donné suite.

Les juges de Bellinzone ont mis un point final définitif aux pérégrinations judiciaires des avoirs Mobutu, dont le gel avait été décrété pour la première fois il y a une douzaine d’années: il n’existe en effet plus aucune voie de recours. Le professeur Mark Pieth avait porté le cas devant l’autorité de surveillance qu’est le TPF en sa qualité de président du "International Center on Asset Recovery" (ICAR), organisme sis à Bâle pour le recouvrement des avoirs volés.

Congo-Brazzaville : Sassou en route pour un nouveau septennat d’illusions

Les résultats officiels ne sont pas encore tombés. Mais déjà les supputations vont bon train sur l’évidente réélection de l’homme fort du Congo a.k.a Denguess (Denis Sassou Nguesso). Par médias interposés, candidats de l’opposition et partisans de Sassou se livrent à une guerre verbale feutrée sur les retombées du scrutin. Mais d’ores et déjà on peut noter que celui-ci a été émaillé d’irrégularités selon plusieurs médias internationaux (France 24). Les principaux candidats de l’opposition qui avaient appelé au boycott de l’élection mais sans se retirer font état d’une abstention record de 90 % et de fraudes lors d’opérations de vote. Sur les sites web du président sortant, le son de cloche est bien entendu différent. Ces derniers parlent d’un taux de participation au dessus de la moyenne (Congo site portail). A en croire les observateurs de l'Union africaine (UA) et de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) le sort des congolais est déjà scellé, puisque selon eux le scrutin a été « régulier, libre et transparent». Tout en affirmant que «les opérations de vote se sont déroulées conformément aux dispositions légales prévues en la matière, dans la sérénité, la dignité et la transparence", ces observateurs ont invité lundi après- midi à Brazzaville les différents candidats à l'élection présidentielle congolaise du 12 juillet à accepter les résultats et à poursuivre la consolidation de la démocratie dans le pays.

vendredi, juillet 03, 2009

Wimbledon : les soeures Williams remettent ça



Pour la quatrième fois de l'histoire de Wimbledon (après 2002, 2003 et 2008), les soeurs Williams se disputeront le titre samedi en finale à Londres.

samedi, juin 27, 2009

CHRISTOPHE BARBIER EN REMET UNE COUCHE



"Ici est l'autre vérité que les Antilles, et presque tout l'Outre-Mer, doivent regarder en face : l'assistanat y est moins dénoncé que l'exploitation ; les délices de Capoue des aides publiques ne soulèvent que peu de critiques... Quand leurs concitoyens du lointain ont besoin d'aide, les contribuables de l'Hexagone ferment rarement leur porte-monnaie. Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu'il faut labourer la terre arable pour qu'elle lève d'autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des "tontons macoutes" moins débonnaires qu'Yves Jégo..."

L’auteur de ces propos excrémentiels sur les domiens vient d’en remettre une couche. Au sujet de la mort du Roi de la pop, il déclare (voir vidéo ci-dessus) « attention, ce n’est pas Mozart qui est mort, c’est un antédiluvien. Oui on en fait trop ». La musique comme la couleur rouge de son écharpe est une affaire de goût. N’en déplaise à notre journaleux parisien, MJ était un grand artiste. L’hommage qui lui est rendu aujourd’hui est à la mesure de son talent, de ce qu’il a pu offrir à tous ceux qui se reconnaissaient dans son œuvre. Que Monsieur Barbier trouve à redire sur l’importante couverture médiatique concernant son décès, c’est son droit le plus absolu, mais de grâce qu’il nous épargne son avis sur la musique du King of Pop, Mozart ou pas Mozart ? Bon sang quel rapport ???
Il apparaît désormais clair que Monsieur Barbier analyse un peu trop l’actualité sous le prisme de sa barbe, à travers sa bulle parisienne. Or la bulle parisienne n’est pas le monde. S’il n’y avait pas la France, écrit-il, «les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des "tontons macoutes" moins débonnaires qu'Yves Jégo..." ». Si ce Monsieur était un grand journaliste, il aurait pu se renseigner un peu plus sur Haïti avant de nous pondre sa crotte sortie de sa bulle parisienne. Il aurait pu par exemple s’informer sur l’histoire de la première République noire. Ce Monsieur sait-il au moins qu’Haïti n’est pas devenu ce que les pères fondateurs voulaient en faire parce qu’il a continué à payer la révolte des esclaves jusqu’à aujourd'hui. L’ancien colon, n’ayant jamais digéré sa défaite, imposa à Haïti de payer une indemnité aux esclavagistes. Un dédommagement chiffré à 150 millions de francs or, mais que ce pays de nègres marons a honoré au prix de sa propre régression et destruction.

jeudi, juin 25, 2009

KING OF POP LAST MOONWALK

Micheal Jackson est décédé jeudi après-midi après un arrêt cardiaque. Transporté à l'Hopital de Los Angeles en urgence, les medecins n'ont pas pu le réanimer. Sa soeur La Toya est arrivée sur les lieux après avoir été informé. De nombreux fans se sont rassemblés devant l'hopital où le roi de la pop serait arrivé dans un profond coma.
Ironie de l'histoire, les mêmes médias qui hier l'ont livré aux chiens, sont les premiers qui vont exploiter cet événement. De nombreux médias ont pointé leur artillerie de lynchage sur les lieux du décès. A l'image de l'assassin qui cerné par le remords revient sur les lieux du crime pour renifler l'odeur du cadavre.
Agé de 50 ans, MJ laisse deux enfants Prince et Paris. RIP


Racisme : Pierre Damien Kitenge, l’ex-vigile de carrefour poursuivi par son ancien employeur pour diffamation.


Est-ce que ce monde est sérieux ? Le monde à l’envers ou l’envers de la société française. Le 26 avril 2008, Pierre-Damien Kitenge, vigile au magasin Carrefour du centre commercial Bercy 2 (Val-de-Marne), porte plainte contre Gautier Béranger, collaborateur du secrétaire général du ministère de l'Immigration. Celui-ci lui aurait lancé, alors qu'une caissière avait demandé au vigile de vérifier les papiers du client qui voulait payer par chèque : "Monsieur, vous n'avez pas le droit de toucher mes papiers. Sale noir, je vous connais, vous êtes sans-papiers (…). Vous ne savez pas qui je suis, vous pouvez faire une croix sur votre carrière".

L’affaire est classée sans suite et Monsieur Kitenge a perdu depuis son emploi. La justice ayant estimé que ce sale noir n’était qu’un affabulateur de première qui de surcroît osait attaquer en justice des gens très importants comme Monsieur Gauthier Béranger.

Mais le comble du comble est que son ancien employeur le poursuit en justice pour diffamation. L'enseigne de grande distribution l'accuse de lui avoir fait du tort en évoquant cette affaire dans la presse.

100.000 euros de dédommagement

En effet, l’enseigne de grande distribution poursuit son ex-employé en diffamation, car ce dernier aurait porté atteinte à l’image du groupe dans une interview accordée au journal l’Entrevue dans laquelle il mettait en cause l’attitude de certains supérieurs qui auraient exercé des pressions sur certains collègues. C’est vrai que dans la grande distribution le client est roi et que l’employé qui sert ce même client n’est qu’une merde, même lorsqu’il se fait insulter par ce même client roi. Les insultes racistes d’un client à l’endroit d’un employé ne sont rien à côté de ce que peut endurer l’image d’une entreprise. Et comme, le groupe n’y va pas avec le dos de la cuillère, il réclame à ce pauvre Monsieur qui a eu le tort de naître noir 100 000 euros de dédommagement.

Mauvaise stratégie de communication

Les responsables de communication de ce grand groupe doivent s’y connaître en com. Poursuivre un ex-employé en justice victime sur son lieu de travail de la pire des injustices, l’abandonner seul dans ce combat contre le racisme qui aurait pu apporter beaucoup plus qu’une plainte en diffamation. Voilà qui s’appelle en com un « suicide communicationnel ». Si l’humiliation d’un employé par un client fautif en plein exercice de ses fonctions ne mérite pas d’être soutenu pour préserver l’image d’une entreprise, il n’est pas sûr que la stratégie de le poursuivre en justice soit aussi payante en termes d’image. Affaire à suivre.

vendredi, juin 19, 2009

Le Black Genius Festival, un évenement à ne pas rater


Le Dimanche 28 Juin 2009 de 13h à 21h à l'Atelier


16, rue de la Procession, 93210 Saint Denis RER B : La Plaine Stade de France


Le Black Genius Festival c'est la révélation du génie noir dans toute sa puissance.


L'objectif étant de célébrer le génie noir à travers l'art, l'artisanat, la musique, la mode...

Réunir des productions afro caraïbéennes dans l'optique de promouvoir l'ouverture prochaine de LA PREMIÈRE ÉCOLE DÉDIÉE AUX AFRO DESCENDANTS : l'INSTITUT REKH SIA.

Au programme : Des exposants, des conférences, des artistes, défilé de mode, de la restauration, des ateliers éducatifs et culturels pour vous et vos enfants.


Avec la participation de : Lyricson, Queen Eteme, Roselyne Belinga, la Big Family, Karifa, Rara Fonpanié et d'autres... Venez nombreux! PAF : 8€ , Gratuit pour les enfants (moins de 12 ans) Contact: 06 25 69 31 71 / 06 11 62 58 66 Plus d'infos :

mercredi, juin 17, 2009

IRAN : les contestations dans la rue sont-elles un moyen de déstabiliser le pays de l’intérieur ?


A défaut de réediter le scénario irakien, c’est à Mir Hossein Moussavi que les occidentaux se remettent pour mettre hors d’état de nuir celui qui est devenu leur ennemi N°1. Ce n’est pas la première fois que les Occidentaux tentent de déstabiliser la République islamique. Ce fut le cas dans les années 50, lorsque les Anglais se sont se débarrassés de leur ennemi de l’époque Mossadegh après un coup d’état orchestré par la CIA.

Marseille : adieu Diouf


Après avoir dirigé brillamment le club phocéen, Pape Diouf quitterait finalement le club. Le président de l'OM a rencontré Robert Louis-Dreyfus dans l'après-midi à Zürich. Alors que les premières rumeurs faisaient état d'une stabilité de direction, il semblerait que l'ancien journaliste doive faire ses valises. Démission ou remerciement, en tout cas le dénouement de ce feuilleton footballo-affairiste a un arrière-goût de souffre.

Gabon, mensonge d’Etat : Omar Bongo serait mort depuis le 7 mai 2009

C'est le site congoplus lien ci-dessous qui annonce cette information. Omar Bongo serait décédé depuis un mois avant que la famille du défunt président soit contraint par l'Espagne à divulguer l'information le 06 juin sur fond de guerre fratricide et de réglements de comptes. http://www.congoplus.info/fr/actualites-news-basango-nsangu/people-celebrite/804--gabon-mensonge-detat--omar-bongo-serait-mort-depuis-le-7-mai-2009-


mardi, juin 16, 2009

Diplômés africains au chevet de l’Afrique ou sacrifiés de la mal gouvernance préoccupés par leur propre survie ?


Depuis la loi Gaston Defferre de 1956 qui avait posé le principe de l’africanisation des cadres, le retour sur le continent des futures élites africaines n’a jamais été aussi problématique. Si la situation chaotique du Continent y est pour quelque chose, ceux qui se considèrent désormais comme des sacrifiés de la mal gouvernance semblent avoir tourné le dos à l’Afrique en se muant en opportunistes préoccupés par leur propre survie.

Au moment où les étudiants français reprennent le chemin des amphithéâtres restés bloqués pendant 4 mois pour cause de grève, on apprend dans le même temps que cette grève a été particulièrement préjudiciable pour les étudiants sud-sahariens selon l'Association des stagiaires et étudiants africains en France (ASEAF). Dans une lettre envoyée au Premier ministre français, François Fillon, cette association a demandé réparation pour le temps perdu et a menacé de saisir la justice au cas où le gouvernement n’assume pas le préjudice financier subi par les étudiants africains. C’est dans ce contexte que l’on apprend également que ces mêmes étudiants sont les plus mobiles au monde très loin devant les américains et juste après les chinois, selon un rapport publié fin mai par l’Institut de statistique de l'UNESCO (ISU).
Au-delà de ces faits, c’est une réalité de l’étudiant africain qui est brusquement mise en évidence. Préoccupé d’une part par les problèmes de coût de la formation et de l’autre par l’exode quasi compulsif auquel le contraint la situation critique des universités africaines, l’étudiant africain est devenu un symbole de la mal gouvernance. Quant à sa situation, c’est peu dire qu’il s’agit d’un symptôme affligeant des désastres dans lesquels pataugent nombre de pays africains mal gouvernés qui compromettent encore plus le retour improbable des cerveaux exilés.

Les étudiants de l’enseignement supérieur originaires d’Afrique subsaharienne sont les plus mobiles au monde : un sur 16 (soit 5,6 %) part étudier à l’étranger, selon un rapport publié par l’Institut de statistique de l'UNESCO (ISU). Toutefois, si l’étudiant africain est le plus mobile, il a du mal en revanche à retrouver le chemin du retour comparé à son collègue chinois dont le pays envoie le plus grand contingent d’étudiants à l’étranger (14% du total des étrangers dans le monde). En 2007, quelque 44 000 chinois ayant fait leurs études à l’étranger sont revenus en Chine, un chiffre en hausse de 4% par rapport à 2006[1]. De 1978 à 2007, environ 1, 21 millions de chinois ont fait leurs études à l’étranger et 319 700 sont revenus en Chine. Au regard de ces chiffres, on peut aisément deviner le savoir-faire dont a pu bénéficier l’Empire du milieu dans le rattrapage des économies occidentales, en comparaison avec certains pays africains qui affichaient les mêmes symptômes de sous-développement et parfois un PIB supérieur dans les années 60-70. Avec 657 200 étudiants effectuant actuellement leur scolarité dans les écoles et universités étrangères, la Chine, aujourd’hui première puissance économique mondiale, semble avoir placé au cœur de sa stratégie de croissance, la formation des ressources humaines. Le B. A. BA pour tout pays qui veut s’en sortir. Hélas, cela a du mal à être assimilé par les potentats sud-sahariens.
Dans l’enfer de jobs de survie : de l’exode scolaire à l’exil économique

Il n’existe pas de statistiques officielles sur les diplômés africains de l’étranger qui ont choisi soit de rentrer dans le pays d’origine ou de rester dans le pays d’accueil. Outre l’inexistence de statistiques officielles, il y a des disparités entre pays. D’un côté ceux qui ont plus ou moins la maîtrise de leurs flux estudiantins et de l’autre ceux qui n’en ont point. D’une façon générale, en dehors de quelques contrats passés entre certaines universités du Nord et certains Etats africains, la formation semble relever d’un choix individuel plutôt que d’un choix d’ordre étatique de planification des besoins futurs du pays. Dans de telles conditions on comprend l’exil économique du jeune diplômé africain qui a vite fait le choix entre réussite sociale garantie dans le pays d’étude et la précarité dans son propre pays. Les raisons du « ventre » s’avérant plus fortes que la « Raison d’Etat ». Mais ce choix s’apparente aussi à un saut à l’élastique dans l’inconnu pour certains, tant cet exil prend parfois l’allure d’un véritable calvaire de canaan. Résultat des courses, ils sont nombreux à revoir à la baisse leurs ambitions professionnelles dans un marché de l’emploi très sélectif, qui plus est, soutenu par des pratiques discriminatoires. Stages non rémunérés, petits boulots, l’exil devenant un chemin parsemé d’embûches avec au final le risque d’une dévaluation des compétences. Dans ce marché de dupes, il y a beaucoup d’appelés, peu d’élus. La débrouillardise et la reconversion guettent le diplômé africain qui n’a pas réussi à s’insérer dans le circuit économique du pays d’étude. C’est ainsi qu’on passe allègrement de BAC+5 à manœuvrier, vigile ou encore livreur.

Un énorme gâchis : « vaut mieux être utile quelque part qu’inutile dans son propre pays »

Le sentiment général est celui d’un énorme gâchis. Les meilleurs universitaires africains sont employés dans les universités occidentales. Mais ils ne sont pas les seuls concernés. D’autres professions comme les médecins, les informaticiens ont eux aussi posé leurs valises dans les pays du Nord. Tous semblent avoir en tout cas intégré cette devise « il vaut mieux être utile quelque part que raser les mûrs sous les tropiques ». Ainsi, les cadres continentaux ne se bousculent pas au portillon pour mettre leur savoir faire au service du développement de l’Afrique. Pourtant, ce ne sont pas les tentatives qui manquent. Les « bureaucraties claniques », de la « formation sur le tas », « la politique du ventre », le népotisme éloignent les bons élèves souvent d’ailleurs perçus par les pouvoirs locaux comme des « empêcheurs de détourner en rond » lorsqu’ils ne collaborent pas aux régimes corrompus en place.

Rescapés de la mal gouvernance ou opportunistes attirés par l’appât du gain

La fuite des cerveaux est un fléau que les jeunes états africains devraient éradiquer dans un proche avenir s’ils ne veulent pas annihiler tous les espoirs d’un décollage économique. Si les Etats sont les principaux responsables de ce gaspillage de ressources humaines, les intéressés eux mêmes les ont largement aidé par manque de culture du sacrifice. Au lieu de se poser en bâtisseurs de l’Afrique, les élites fraîches et émoulues des universités occidentales ont préféré le mutisme dans le confort économique qu’octroie un poste à l’étranger, plutôt que la lutte sur le terrain contre les résistances au changement. A l’instar du savant sénégalais Cheikh Anta Diop qui n’hésita pas à rentrer dans son pays, malgré l’hostilité du président de l’époque. Si les aînés ont échoué à redresser l’Afrique, il incombe aux jeunes générations de relever ce défi.


[1] Sources Ministère de l’Education chinois

Guinée : la fessée diplomatique de Dadis Camara à l'ambassadeur allemand

vendredi, juin 12, 2009

La voix militante de Tracy va envoûter le Zenith


Tracy revient après cinq années d'absence. Elle sera au Zenith le 26 juin 2009 avec un nouvel albulm au titre très évocateur "Our bright future ". En tant qu'afro-américaine, peut être un clin d'oeil à son pays qui semble t-il a inauguré l'ère post-raciale...



bonus

Drépanocytose : concert de soutien

Lancement de drepaction le samedi 13 juin. La drépanocytose est en France la maladie génétique la plus répandue et pourtant la plus méconnue. Elle touche principalement les familles ultramarines de l’Hexagone et d’Outre-mer, mais aussi les Français originaires d’Afrique sub-saharienne et d’Afrique du Nord.

dimanche, juin 07, 2009

Le vieux Omar de la France à Fric a cassé sa pipe


Il n’y aura pas d’article sur le décès d’un des symboles les plus pittoresques de la françafrique, cette mafia qui règne au dessus des états, profitant à une oligarchie et ayant bâti son pouvoir sur le crime et la violation des droits humains des Africains, le tout orchestré sur fond d’un ballet diplomatique de blanchiment d’argent.Le silence est parfois préférable face à la bêtise humaine.

Ce qu’il faut noter dans le chant du cygne de ce roi tropical qui aura fait la pluie et le beau temps des relations France-africaines, c’est qu’il avait choisi de passer de vie à trépas non pas dans le pays qui l’a longtemps soutenu en signe de reconnaissance à sa fidélité au dogme françafricain, mais dans un autre l’Espagne. Un sacré pied de nez peut être à sa bande de maffiosos qui le savait peut être mourant et qui n’a pas hésité à lui coller au cul une enquête sur les biens amassés pendant 41 ans de règne. Voulait-il mourir en rebelle de la Françafrique ? En tous les cas, le vieux comme le surnommait les intimes du cercle de malfrats, était capable du pire et du ridicule comme l’éviction de Jean marie Bockel à la tête de la coopération africaine. Mourir en Espagne plutôt qu’en France était peut être sa façon à lui de dire symboliquement « merde » à un système inique dont il a su tirer des milliards de dollars, mais aussi de la légitimité pour son règne sans partage.

Pour autant, le sort d’un million de Gabonais n’est pas réglé. Dans un premier temps, les luttes pour le pouvoir vont d’abord accaparé les officiels gabonais, même si le vieux avait plus ou moins préparé sa succession en nommant ses rejetons à des postes clefs (Ali Bongo, défense ; Pascaline Bongo, affaires étrangères et épouse du premier ministre). Le scénario à la eyadéma ou encore à la kabila est peut être le plus probable au regard des intérêts françafricains en jeu.

mercredi, juin 03, 2009

Hommage au Professor Ivan Van Sertima


Le Negropolitan rend hommage au combattant de la lutte nègre que fut le Pr Ivan Van Sertima décédé le 25 mai 2009. L’auteur de They came before Colombus s’en est allé laissant derrière lui une immense œuvre sur l’histoire et la culture du monde nègre. Rest in Peace.

Nathaly Coualy ou tout sur mon père dans un éclectique show créole

Nathalie Coualy pour ceux qui ne la connaissent pas est une jolie métisse originaire de la Guadeloupe. Elle a fait un peu de télé, un peu de comédie, un peu de mannequinnat. Elle se produit en ce moment dans un one man show au théâtre côté court dans le 11e arrondissement parisien. Malgré son physique de princesse de îles, Nathaly est toujours célibataire. Pour une « chabine », cela peut surprendre. Et vous allez comprendre pourquoi ?

Enfant, Nathaly, fille de dentiste, a été marqué par son père antillais. Un brin autoritaire, limite macho au caractère ultramarin bien trempé, l’image de cet homme aux bistouris pèse comme une chape de plomb sur Notre Bridget Jones des îles. Du coup la jolie célibataire en veut un peu à son père. Elle qui a toujours eu un faible pour l’homme antillais. Sauf que ce n’est pas réciproque. Alors elle se cherche, repoussant à chaque rencontre l’instant de la vie à deux. Chaque rencontre sera donc l’occasion de tailler un portrait sur mesure des hommes en général et de l’antillais en particulier. Leurs travers passent au peigne fin, plutôt soigneusement au scalpel. Comme pour venger son coquin de père, elle retourne le bistouri contre lui et la gente dont il est l’incarnation. En n'épargnant rien au passage. Entre l’homme antillais faisant le coq sur la piste de danse et le « blaireau » qui s’adonne au cunnilingus, la galerie de portraits donne à voir l’homme dans tous ses états. N’hésitant pas à les faire venir sur la scène pour exécuter des pas de Zouk, Nathaly prend un malin plaisir à rire de l’homme.

Punchy, dynamique, Nathaly revisite son environnement d’enfance sur fond d’anecdotes et de vannes qui ne manquent pas de piquant. Cela peut faire clichés par endroits, mais c’est sans méchanceté. On ne s’ennuie pas. Bien au contraire. Varié, dense, le spectacle s’impose comme un buffet à volonté haut en couleurs. A déguster sans modération. Il n’y a pas de plat de consistance, mais des clins d’œil aux particularismes des îles à travers la figure du mâle antillais.

dimanche, mai 31, 2009

Les Noirs sont-ils des Français à part entière ?

A l'occasion de la sortie du livre du président du CRAN, Patrick Lozes, co-écrit avec Bernard Lecherbonnier, Les Noirs sont-ils des Français à part entière ?aux éditions Larousse, une conférence de presse s’est tenu au Club Millenium en date du 29 mai 2009, à l’initiative du CAPDIV (cercle d’action pour la diversité). Animé par le journaliste Paul Heutching, cette conférence était l’occasion pour le président du Cran de revenir sur son cheval de bataille à savoir la lutte contre les discriminations qui touchent les populations noires de France.

Les deux auteurs s’exprimaient en présence d’un parterre de fidèles dont Doudou Diene qui fut le rapporteur spécial de l’Onu sur les discriminations raciales. Devant un public clairsemé, Monsieur Patrick Lozes, devenu depuis quelques années le joker symbolique auprès des pouvoirs publics sur la question noire, a réaffirmé ses priorités notamment la mise en place d’outils statistiques sur ce que le personnel politique et médiatique appelle la diversité. Cachons nous derrière des euphémismes pour noyer encore le poisson. En tout cas, de l’avis du principal intéressé, à savoir Monsieur Lozes, le terme ethnique, qu’il a fini par ranger au placard avait tendance à hérisser le poil de quelques gaulois étriqués attachés soi disant à la forteresse « République ». C’est vrai, sur les termes de substitution, il faut avouer que la France est devenue le champion toutes catégories du politiquement correct à l’envers. Où est la francité dans tout ça ? Pour peu que de hordes sauvages qui plus est, des ethnies noires, ne viennent l’assiéger.

L’intéressé s’en est amusé au cours de ce débat, bien que la pertinence de son discours avait tendance un peu à justifier les statistiques comme l’unique moyen d’urgence pour rattraper le retard français en matière des discriminations ethno-raciales. C’est vrai que depuis que Harry et Audrey sont présentateurs de journaux, les discriminations ont presque disparu à coup de baguette magique sur le petit écran. Oh douce France, les blessures de ma peau, c’est déjà fini ?

Par le biais d’anecdotes concoctés au cours de ses périples dans les hautes instances de l’Etat pour demander combien de Noirs elles en comptaient, Patrick Lozes, a réussi par un tour de passe de passe, à faire passer sa pilule anti-discrimination, en posant cette question : devant l’urgence on fait quoi ? Les officiels français ignorant le problème et se drapant derrière un pseudo-cartésianisme (ah bon c’est vrai que ça existe ?). D’où cette idée chère à notre Lozes de mesurer les têtes de nègres dans le paysage institutionnel gaulois. Mais au fait le jour où tout le paysage sera émaillé de quelques têtes de nègres la question sera donc résolue ? Tant mieux, si c’est du quantitatif qu’il nous faut, le qualitatif viendra avec le temps. Espérons que le pire n’est pas à venir.

L’infatigable negrogaulois s’est même fondu d’une lapalissade « je ne veux pas qu’on m’aime, je veux qu’on me respecte ». C’est dit. Sauf qu’aujourd’hui les « intégristes républicains » n’ont trouvé mieux que de lui dire « Monsieur bamboula, vous faites du communautarisme et vous allez tuer la République de France ». C’était un peu le sens de la question de Monsieur Doudou Diene qui dans l’assistance s’étonnait de constater que depuis que ces questions ont été mises sur la place publique, la « République » sert désormais d’argument de choc aux « protecteurs » de la dite République. Evacuant d’un revers de main, les questions de mémoire et d’histoire, pourtant capitales, les intéressés ont botté en touche en renvoyant la fin des stéréotypes aux calendes grecques. Ceci dit ils n’ont pas tort. Mais les Nègres pour qu’ils deviennent de vrais Gaulois à part entière, ne faudrait-il pas commencer par là ?

mercredi, mai 27, 2009

Slam dit avec Delphine II à l’Inside Bar

19h50. C’est l’heure à laquelle j’arrive à l’Inside Bar. La peau du lieu m’interpelle, car le Pub est reconnaissable à sa devanture très tendance qui tranche avec les façades voisines. Il n’y a pas grand monde. Depuis l’entrée, j’aperçois une silhouette que je reconnais. C’est Delphine II, une femme debout. Devant le bar, elle échange quelques mots avec un ami d’enfance, serveur dans cet endroit chaleureux au décor tamisé sur fond de mûrs rouges foncés. Je suis un peu impressionné. C’est la première fois que je la vois. Je l’imaginais plutôt menue, mais c’est un beau brun de fille que je découvre ornée d’une coupe afro tendance. Je fonce sur ma muse du jour. Elle semble ne pas être disponible. Elle s’active sur les préparatifs. Entre plateaux de bonbons et paquets de jus d’orange, elle s’arrête tout de même. Les présentations sont faites, elle me confond avec un certain blogueur bien connu de la place. Je rectifie le tir avant d’embrayer sur les questions d’usage. Entre temps, les blagues fusent entre elle et sa complice du jour sur fond de pied de grue. Et le temps passe et je m’impatiente.

Petit à petit, l’espace de l’Inside Bar se remplit. Look plutôt de jeun’s, les convives ont l’air de tous se connaître. On devine certains slammeurs à l’allure nonchalante, la tête dans les nuages. Ensuite vient le temps de la performance. C’est la maîtresse des cérémonies elle-même qui ouvre le bal. En digne héritière de Kemet, Delphine II demande à son assistance d’observer une minute de silence pour l’enterrement du fils d’un proche pour ne pas le nommer. (Paix à son âme). Après cette prière, c’est une fièvre qui envahit soudain la salle aux allures de « mbogui » (lieu de la palabre en Afrique). Perchée en haut de la scène improvisée, Delphine II envoûte son auditoire. Elle dédie son premier slam au conservateur de l’Île de Gorée Boubacar Joseph Ndiaye décédé en février. Ces mots en hommage au goréen nous embarquent dans ce lieu emblématique de la souffrance noire d’où elle revenue transformée.

Le ton est donné. Ensuite c’est autour de Layone, un jeune venu du rap, de nous ensorceler à travers un dépliage de l’alphabet façon Gilles Deleuze aux dires d’un spectateur visiblement emballé. Sauf que cette fois-ci il est question de l’insoutenable condition de l’humain. Tour à tour l’abcdaire prend l’allure d’un décryptage des maux de l’homme, de A comme Arme, en passant par H de l’hopital etc. Confinant la performance verbale à un déshabillage des lettres de leur contenant pour en faire ressortir le signifié tabou, interdit. Au fil de la déclamation, le dire slam devient subitement performatif. Tels de jets de sort transformant le corps de la cible. A l’instar de ce slam qu’il dédie aux personnes handicapées. Touchant et plein d’humanité. Pourquoi nous avons ce regard condescendant envers eux ? se demande-t-il.

C’est à ce moment précis qu’un autre slammeur nommé Sadrak vient enfoncer le clou, transportant son public dans les méandres de sa réflexion philosophique sur sa propre expérience d’homme. Une voix de velours, coupe rasta, ce slammeur est à lui seul tout un programme. Un vrai conteur dans l’âme. Mais il aime jouer avec les mots dont la trame narrative repose sur un questionnement personnel mais toujours dans le désir profond de bousculer les « allants de soi ». Parfois comique, son slam dit est assorti d’onomatopées empruntées aux langues africaines (zoungoulou, zoungoulou) à l’instar de « Je viens de la brousse ». En écho à ce chant de la brousse, le slammeur Grand Nico donnera la réplique en répondant à la question que lui posait une de ses conquêtes dans une vie antérieure « Mais qui tu es ? ». Plutôt une définition de l’ « identité de soi », l’intéressé répondra en substance que « je suis ce que je suis au moment où je suis ».

Il est bientôt 23h, la soirée arrive à son terme. Entre temps, d’autres figures se sont exprimées. A l’image de ce jeune garçon, une dizaine d’années seulement, et déjà une carrure de slammeur. En voyant ainsi les aînés, il dit qu’il n’a plus honte de le faire devant ses copains de classe. L’amour comme la maladie sont déclamés, le tout dans une ambiance bon enfant. Le rendez-vous est déjà pris pour le dernier mardi du mois de juin.


mardi, mai 26, 2009

Une étude génétique révèle la diversité et les origines des populations africaines


En analysant les différences génétiques entre plus de 3 000 individus répartis à travers l'Afrique et venant d'autres parties du monde, des chercheurs ont pu montrer comment les populations africaines actuelles avaient évolué à partir de 14 groupes humains ancestraux.

Le résultat de leur recherche dévoile une énorme diversité génétique sur tout le continent et pose aussi les bases pour de futures études pouvant aboutir à des avancées médicales importantes en Afrique et à une meilleure compréhension de l'histoire évolutive de l'Homme et de ses origines modernes en Afrique. Sarah Tishkoff et une équipe de chercheurs américains, africains et européens ont étudié les variations génétiques parmi 121 populations africaines, quatre américaines d'origine africaine et 60 non africaines en partant de l'ADN fourni par des volontaires et en comparant la séquence de leur génome pour différents marqueurs génétiques.

Les chercheurs ont trouvé un mélange élevé d'ancêtres variés pour la plupart des populations qui reflète leurs déplacements historiques sur le continent et décrivent dans leur étude les voies essentielles de migration et les relations évolutives clé. En général, le tableau fourni par les données génétiques correspond bien avec ce que les chercheurs ont pu reconstituer en se fondant sur les types culturaux et linguistiques. Il en ressort que des populations de chasseurs-cueilleurs de régions variées, notamment les pygmées et les San dont la langue comporte des clics ainsi que d'autres populations d'Afrique de l'Est s'exprimant également avec des clics, ont des ancêtres communs. Les américains d'origine africaine sont principalement issus des populations nigérokordofaniennes de l'Afrique de l'Ouest (71 pour cent) ainsi qu'européennes (13 pour cent) et d'autres régions d'Afrique (8 pour cent).

Cette étude apporte non seulement une information attendue depuis longtemps sur l'histoire évolutive des Africains et des Américains d'origine africaine mais aussi des bases pour de nombreux autres axes de recherche. Elle pourrait par exemple aider les épidémiologistes génétiques à identifier les populations les plus informatives pour réaliser des « études de cas témoins » qui visent à déterminer les facteurs génétiques de risque pour certaines maladies. ...

Nota béné :
Si faire des recherches est une bonne chose, ce qui pose souvent problème avec ce genre d'étude c'est l'exploitation idéologique des résultats à des fins racistes.

lundi, mai 25, 2009

France Ô : être noir aux Etats-Unis

Diffusé le mercredi 27 mai à 20H35
Réalisé par : Richard Karz

Que reste-t-il du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis ? A l'occasion d'une soirée de gala organisée au Musée national de l'histoire et de la culture noire américaine de Smithsonian, des personnalités américaines engagées telles que Deborah Roberts, journaliste à ABC, Ice Cube, rappeur, Andrew Young, ancien maire d'Atlanta et Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, témoignent.

Ils ne pensent qu'à ça : marionette congolaise en action

jeudi, mai 21, 2009

Le Professeur Théophile Obenga a-t-il pété les plombs ?

Dans sa livraison du 05 mai 2009, la Semaine Africaine, un des plus anciens hebdomadaires d’Afrique, étalait un portrait pour le moins étrange de l’homme fort du Congo signé, tenez vous bien, par un des disciples les plus en vue de Cheikh Anta Diop, le Professeur Théophile Obenga. Le Président Denis Sassou Nguesso : un nouvel épithalame pour le Congo. C’est le titre de ce billet qui se voulait un hommage à l’homme et à l’action du dictateur président. C’est peut être le plus pharaonique, dithyrambique des portraits jamais conçu dans les colonnes d’un journal du Continent en l’honneur d’un dictateur au pouvoir, par une des figures majeures de l’afro-conscience. Le conférencier de la « conscience noire » le plus écouté des salles parisiennes est-il devenu fou ? Comment expliquer un tel revirement de la part d’un homme qui jusqu’à présent n’a cessé de prêcher la Maât, un concept très prisé par les afrocentristes, qui n’est autre que le principe de l'équilibre du monde, de l’équité, de la paix, de la vérité et de la justice ? A mille lieux donc du modèle président de notre Professeur ?

Alors qu’une magistrate française, Françoise Desset, vient de juger recevable une plainte de l’Organisation non gouvernementale Transparency International France, en ordonnant une information judiciaire sur les propriétés, comptes bancaires et limousines détenus par Omar Bongo (Gabon), Denis Sassou Nguesso (Congo), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et leurs proches, le plus respecté des pèlerins de la conscience noire vient subitement de se détourner du chemin qui l’a lui-même balisé en trente ans de carrière pour les jeunes générations. L’afrocentriste serait-il devenu un « affreux centriste » de la cause des présidents dictateurs ? L’éclaireur de conscience a-t-il définitivement éteint sa bougie de réhabilitation de l’homme noir ? En tout cas, l’hagiographie, qu’il vient de pondre pour Denis Nguesso dans la feuille de chou brazzavilloise, demeurera dans les annales du « reniement de soi », un modèle affligeant de conte-vérité. Son feu compagnon de route, l’éminent Cheikh Anta Diop doit aujourd’hui se retourner dans sa tombe. Au grand dam de tous ceux qui ont cru à la bonne parole du professeur, celui là même qui écrivait récemment dans une contre-offensive antisarkozienne dans l’Afrique répond à Sarkozy, ces mots d’un réalisme visionnaire : « Quand un peuple, une nation, un Etat perd partiellement ou totalement sa mémoire culturelle, son sens historique, la conscience de sa civilisation, alors il perd, non moins dramatiquement, le sens du devoir dans l’histoire de l’humanité ». (…) L’espoir africain ne peut provenir que des Africains eux-mêmes, de leur sueur, de leur travail. Cet espoir africain confère le sens du devoir, lequel augmente le sens de responsabilité au vu des intérêts africains majeurs, vitaux. Il n’y a pas de civilisation sans devoir ni responsabilité ». Comble de l’ironie, sa muse de président est celui là même qui a érigé au cœur de la capitale de la France libre pendant l’occupation un somptueux monument de 10 milliards de FCFA (15 millions d’euros) à la gloire du colon Savorgnan de Brazza. Avec ce dithyrambe, on saisit peut être mieux les explications du phénomène colonial du Professeur.

Quelle mouche tsé tsé a donc piqué le docteur en linguistique ? Est-ce un retour aux sources tribales, à cette cuvette congolaise d’où il vient, qui le conduit à se comporter de la sorte? Les liens tribaux sont-ils plus forts que la Maât ? Il est vrai qu’Obenga est mbochi comme son président, tous les deux sont issus des régions du Nord du Congo-Brazzaville, cette proximité tribale peut-elle expliquer ce revirement qui s’apparente à un véritable coup de Jarnac ? En tout cas, sa plume n’y est pas allée de main morte comparant l’actuel dignitaire à un « twéré » comme il l’explique lui-même « un mot de l’idiome mbochi qui signifie tout à la fois sage, pondéré, attentif, méticuleux, réfléchi, serein et endurant ».

Après avoir savamment annoncé la couleur de son épithalame à la gloire du dictateur, le professeur enfonce le clou dans ce panégyrique digne du temps de Mobotu : « sa personnalité (en parlant de Sassou) est aussi faite de méthode rigoureuse, de détermination sinon de volontarisme. Il apparaît froid sévère, imperturbable et même imperméable. Cependant l’homme est profondément sensible, plein de compassion, généreux, affable, tendre et affectueux. Il sait pardonner, récompenser ou sanctionner avec clairvoyance et justice. Il relativise le mal qu’on lui fait, car il s’estime responsable numéro un du pays, et il ne doit que faire prévaloir l’intérêt général. (…)Comprenons. Quand la dite « bêtise humaine » manifeste « becs et crocs » avec une aveugle intransigeance, Sassou Nguesso, lui montre au contraire, au grand jour, l’ « intelligence humaine. (…) La position du twéré est historiquement la meilleure et la seule avantageuse pour le Congo ». Mais ce numéro de courtisan de l’intellectuel afrocentriste à la cour du dictateur ne s’arrête pas là.

Après l’avoir érigé en modèle de la Maât, il le pare ensuite d’oripeaux de sauveur en pleine crise économique à l’approche du scrutin présidentiel de juillet dont on sait d’avance que les dés sont pipés : « Les êtres humains vivent leur vie. La paix, la confiance en soi- ce que les philosophes appellent la « certitude de soi» et l’espoir sont des valeurs qui ne passent pas. Elles amènent le changement, mais elles ne s’altèrent point. Pour juillet 2009, tous les candidats à ce qu’il me semble sont, expérimentés, valables, dévoués, compétents et patriotes. Mais il y a ersatz et ersatz. Ainsi toute élection surtout une élection présidentielle requiert pondération, jugement et choix motivé. La ré-élection du Président Denis sassou Nguesso surtout en ces temps durs dans le monde entier serait encore le meilleur choix. Un magnifique nouvel épithalame pour le Congo ». Le tout emballé dans un discours sophiste, ronflant de termes savants pour le commun des mortels. A l’en croire, Sassou, c’est presque la manifestation du divin au Congo. Il y a de quoi suffoquer d’indignation au regard des trois millions et demi de congolais plongés dans le chaos indicible de la prédation des richesses nationales au profit d’un clan, d’une famille dont le train de vie dans les capitales occidentales laisse coi.

Il est vrai qu’en regardant le parcours, du modèle-président de notre Professeur, après 25 années passées à la tête du Congo (1979 à 2009, en excluant l’intermède de 5 ans de Lissouba de 1992 à 1997)), le sens du devoir et de responsabilité a été amplement au rendez-vous. Avec un taux de chômage des jeunes avoisinant les 80 %, presque tous les diplômés sortant du système scolaire congolais sont de chômeurs déguisés (occupant une activité informelle de survie, de débrouillardise) : ils sont chauffeurs de taxi, mécanicien, docker, crieurs de foula foula, vendeurs de babioles, parfois pasteurs dans les nouvelles églises. Alors que la capitale Brazzavilloise est l’une des mieux loties en Afrique en cours d’eau et sources, l’eau courante est quasiment un produit rare voire de luxe. Les congolais ne se lavent qu’à raison de deux jours par semaine dans un pays où les températures avoisinent les 40° C. Il serait trop long d’égrener cette liste de petites choses que recommande le bon sens avant d’évoquer celui du devoir ou de la responsabilité.

Lien http.www.lasemaineafricaine.com

mercredi, mai 20, 2009

L’image ne soigne pas les maux d’un Continent


Du 13 au 24 mai 2009 se tient le festival de Cannes, on peut noter une fois de plus la présence anecdotique du continent africain dans ce haut lieu du cinéma mondial. En effet un cinéaste seulement a eu la chance de représenter le Continent noir, à savoir le cinéaste malien Souleymane Cissé et son long-métrage Min-Yé – sélectionné hors-compétition parmi les six films en séances spéciales.


Marginalisé presque partout où se discutent les affaires du monde (du G20 à Cannes), le Continent noir semble se conforter dans son rôle de lanterne rouge dans tous les domaines, y compris celui de l’image, dans le paysage mondial. Expliquée par les désordres étatiques dus pour une large part aux pratiques de prédations des élites dirigeantes sur les richesses nationales, auxquels s’ajoutent les guerres fratricides et les putschs alimentaires des pseudo opposants aguerris à la politique du ventre, cette situation plonge dans lé désarroi une société civile africaine immature, totalement anesthésiée en quête de lendemains meilleurs.

Devant ce cul de sac auquel est acculé de gré ou de force les fils de Kemet, des voix s’élèvent pour réclamer à cor et à cri une présence du Continent noir dans les festivals de l’image. Encore de la pleurnicherie diront les plus pessimistes d’entre nous. Cette critique pour facile qu’elle paraisse interpelle à plus d’un titre, dans la mesure où l’image omniprésente, dans un monde entré depuis dans la vidéopshère, est devenue un paramètre symbolique de définition essentiel des sociétés modernes. Du coup on peut poser cette question sans doute légitime, quelle est la fonction sociale et politique de l’image d’un Continent dans ce type de manifestation mondiale ? Certains pourront toujours dire que c’est une façon de faire entendre sa voix. D’autres ajouteront que le savoir faire des artistes du Continent se doit aussi être connu. Mais c’est aussi se voiler la face.

La présence furtive du cinéma africain dans les écrans mondiaux est à l’image du Continent, malgré le talent et la diversité des artistes. La quête d’une présence sur les écrans mondiaux doit précéder cette réflexion : avons-nous les moyens de produire des images qui reflètent notre propre créativité et qui ne sois pas soumis à des injonctions extérieures ? Si aujourd’hui, certains artistes bénéficient de la générosité de la France, on peut se poser la question de leur autonomie et de leur liberté ? Des images oui. Pourquoi faire ? A quel dessein ? L’aide du ministère français des affaires étrangères aux artistes du sud est encore l’autre versant de la recolonisation des esprits. Finalement c’est difficile de s’en sortir sans l’ancien maître.

mardi, mai 19, 2009

Ségolène Royal demande de nouveau "Pardon pour l'esclavage et la colonisation"

Elle persiste et signe. Dans un discours d'ouverture d'une "soirée de réflexion" sur l'"avenir commun pour l'Afrique et l'Europe au XXIe siècle", l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a lancé : "Pardon, merci, s'il vous plaît." Elle a, dans la foulée, précisé les termes de cette formule. "Pardon pour l'esclavage et la colonisation, merci pour tout ce que l'Afrique a apporté à l'Histoire et pour sa participation à la libération de la France et, s'il vous plaît, construisons ensemble notre avenir commun", a demandé la présidente de Poitou-Charentes, évoquant des mots "simples" et "évidents".

Déjà, il y a un mois et demi presque, alors qu’elle se trouvait en visite à Dakar, l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle avait défrayé la chronique en demandant pardon aux africains pour les propos tenus par Nicolas Sarkozy prononcés en juillet 2007 au Sénégal. Lesquels propos sont restés en travers de la gorge de nombre d’intellectuels du Continent qui ont d’ailleurs vigoureusement répondu à ce qu’ils ont considéré comme des insultes à l’endroit de l’histoire et de la mémoire de tout un peuple.

A contre courant des idées reçues de la classe politique française sur le continent noir, Ségolène a rappelé l’intérêt stratégique de l’Afrique par ces mots : « "Soit l'Europe reste ce qu'elle est, atteinte par une crise de confiance, tentée par le repli sur soi, dépassée par les nations émergentes plus dynamiques, et alors, elle se met sur la voie du déclin ; soit l'Europe transforme les ébranlements, les basculements de notre époque pour construire, grâce à un désir d'avenir, une nouvelle harmonie humaine. (...) Il nous faut imaginer (cette nouvelle harmonie) dans un monde dans lequel l'hégémonie occidentale n'est plus."

En tout cas, d’ores et déjà, sans pour autant caresser Mme Royal dans le sens du poil, il convient de noter que la ligne politique françafricaine qu’elle semble défendre se démarque nettement de celle de son principal opposant l’actuel président de la République française. Bien évidemment le respect dû aux africains commencera d’abord par soigner les plaies du passé dont il faut de chaque côté tirer les leçons et assumer la responsabilité.

mercredi, avril 15, 2009

Plus belle la vie ou « poubelle » la vie des immigrés


"On est vraiment rien sans elle

Qu'on soit noir ou blanc
Si on tend la main pour elle
La vie est plus belle"


C’est avec de beaux sentiments sur la diversité que l’on produit de la stigmatisation de l’Autre. A l'image du refrain suscité débordant de xenophilie mais dénué de sens dans la réalité. Et c'est un épisode de ce feuilleton très regardé ,Plus belle la vie, diffusé le 08 avril, qui nous met la puce à l'oreille. Il mettait en scène un stagiaire nommé Dialo venu remplacer la jeune recrue NASRI qui a remis sa démission au commissariat du Mistral. Mais Dialo n’est pas un employé comme les autres. Il vient de Paris et arbore tout le temps un sourire niais. Le gentil noir en gros. En plus il préfère les bureaux plutôt que le terrain. Donc un bon fainéant. Le brigadier Boher censé l’accompagner dans ses nouvelles missions ne lui plaît pas non plus. Le pestiféré va donc retourner à ses chères études. En 2009, l’image du Noir est toujours malmenée en France dans les feuilletons télévisés qui plus est, sont diffusés en prime time. La faute aux scénaristes en mal d’inspiration ? A la réalité de la police nationale ? Au manque de comédiens noirs capables d’endosser de vrais rôles ? humm laissez moi en douter...

Soit ils sont invisibles, soit ils sont visibles mais à quel prix ? Les comédiens noirs campent souvent de rôles caricaturaux dans les films hexagonaux. Le constat ne date pas d’aujourd’hui, mais il semble même s’empirer. Ceci malgré que les appels de phare à la diversité se font légion.

Depuis le début de ce feuilleton, plusieurs personnages de couleur ont fait leur apparition disparaissant ensuite comme des éclaires le temps de deux ou trois épisodes. Sans papiers, jeune de banlieue, couple mixte etc…sont les rôles campés par les comédiens noirs. Rien donc de nouveau sous le soleil du Mistral qui a fait la part belle aux français bon teint dont la vie plus belle est agrémentée de petits malheurs du quotidien et des histoires à l’eau de rose. Un vaste programme qui réunit chaque jour de millions de téléspectateurs de tout âge. Affaire à suivre…

Question : pourquoi les producteurs et scénaristes hexagonaux se sentent -ils obligés d'intégrer des personnages de couleur alors qu'ils peuvent royalement se passer d'eux ?. Si c'est pour se justifier auprès du CSA, ils ont les moyens de contourner la loi au lieu de nous servir des images révoltantes de Ya bon. Affaire à suivre...

lundi, avril 06, 2009

G 20 : Rhétorique du mensonge et refrain pathétique de l’aide aux pays pauvres


Petit rappel. Récemment la crise en Guadeloupe a réveillé les vieux démons en Sarkozie. Certains journalistes nostalgiques nourris au biberon de la « France éternelle » y sont allés de leur couplet, accusant les Antillais d’êtres des « assistés de la république ». Souvenez-vous de cette tirade ronflante d’un éditorialiste bien connu de la place parisienne :

« Ici est l'autre vérité que les Antilles, et presque tout l'Outre-Mer, doivent regarder en face : l'assistanat y est moins dénoncé que l'exploitation ; les délices de Capoue des aides publiques ne soulèvent que peu de critiques... Quand leurs concitoyens du lointain ont besoin d'aide, les contribuables de l'Hexagone ferment rarement leur porte-monnaie. Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu'il faut labourer la terre arable pour qu'elle lève d'autres moissons que celle du songe et que, hors de la France, les Antilles seraient au mieux une usine à touristes américains, au pire un paradis fiscal rongé par la mafia, ou un Haïti bis ravagé par des "tontons macoutes" moins débonnaires qu'Yves Jégo... »

L’exemple guadeloupéen est là pour nous rappeler les fausses opinions qui sont régulièrement déversées dans les colonnes des journaux européens. Un flot ininterrompu de mensonges et de clichés destinés à doper encore plus le sentiment de supériorité et la bonne conscience des Pays du Nord. C’est dans cette optique qu’il faut intégrer les récentes « mesurettes » du G 20 à l’endroit des pays les plus pauvres. Chanson bien connue qui ne fait danser que le citoyen inconscient du Nord, mais provoque l’hilarité du paysan du sud.

En effet, dans sa déclaration finale, le G20 a promis de tripler les réserves du Fonds monétaire international (FMI) qui vont passer de 250 à 750 milliards de dollars, avec l’objectif soi-disant de venir en aide aux pays les plus pauvres. Au total près de 1000 milliards seront injectés dans l’économie mondiale. Une bonne nouvelle diront certains écervelés, une gigantesque plaisanterie pour d’autres qui ont appris à lire entre les lignes de ces annonces tonitruantes de l’aide aux pays pauvres. C’est à se demander à quoi jouent les occidentaux ? De qui se moquent-ils ? Pourquoi ont-ils besoin de jouer aux bons samaritains au moment où ils sont eux mêmes incapables de résoudre le chômage dans leurs pays respectifs sur fond d’un creusement des inégalités, d’un doublement voire triplement du nombre des plus démunis ? La précarité gagne l’Europe, naguère puissante et orgueilleuse. L’Espagne connaît son plus fort taux de chômage, l’Angleterre fait face à une inquiétante poussée de xénophobie, la France connaît une augmentation du nombre de précaires et de repas servis dans les associations caritatives, l’Allemagne en situation de récession…

On le sait depuis belle lurette, l’aide aux pays en développement ne sert qu’à les endetter. C’est un instrument efficace de contrôle des économies des pays faibles afin de les maintenir sous l’eau le temps d’une noyage par asphyxie orchestrée délibérément via les institutions monétaires internationales (FMI, Banque mondiale…).

Alors que des millions d’européens sont en attente des lendemains meilleurs, désordre financier mondial oblige, il se trouve encore quelques illuminés au G 20 à imaginer l’aide aux pays en développement.

En réalité ces annonces poursuivent plusieurs objectifs. D’abord elles sont rassurantes pour les vulgarisateurs eux-mêmes. Puissant galvanisateur de consciences, ces bonnes intentions permettent de faire croire aux opinions publiques occidentales du bien fondé des interventions des pays puissants dans les pays faibles. Faire croire qu’il y a « plus malheureux que vous » permet de lénifier les révoltes potentielles des peuples. C’est l’une des trouvailles des démocraties occidentales que d’avoir inventé « la communication sédative » consistant à endormir le peuple via des messages de bonne conscience. Le bourreau soudain pris d’une poussée de générosité, c’est du jamais vu à part dans les Contes de fées de Walt Dysney.

La communication sur la générosité des pays soi-disant riches est aussi un moyen de justifier le bien fondé de ces réunions inutiles et méprisantes au regard de leurs coûts. Cet étalage de signes extérieurs de puissance a besoin d’une bonne dose de bons sentiments pour exister dans un monde qui abhorre de plus en plus le « monétarisme capitaliste ».

L’aide aux pays les plus pauvres, si aide il y a, c’est aussi la récompense des pays les plus dociles, ceux qui collaborent à l’ordre établi par les puissants. En général c’est la rançon des petits dictateurs qui sévissent dans ces dits pays dont l’activité principale consiste d’ailleurs faire entrer leur pays dans la liste des pays les plus pauvres pour pouvoir bénéficier de cette générosité à double tranchant. L’argent des matières premières servant à autre chose à renflouer les comptes bien garnis basés dans les paradis fiscaux ou encore dans l’enfer fiscal des pays cautions au régime.

mardi, mars 17, 2009

La honte des falsificateurs de l'Histoire de l'Egypte pharaonique


Cléopâtre, du sang africain dans les veines

Source : 20 minutes.fr

ARCHEOLOGIE - Des chercheurs pensent avoir découvert le squelette de sa sœur...

Son nez a fait fantasmer des générations d’historiens. Il pourrait bien ne pas avoir été aussi «grec» que le veut la légende. Selon le documentaire de la BBC «Cléopâtre: Portrait d'une meurtrière», qui sera diffusé le 23 mars, des analyses ont prouvé que les restes retrouvés dans une tombe en Turquie étaient ceux de sa sœur Arsinoé. D’après les scientifiques, ce squelette aurait des caractéristiques africaines.

«Le fait qu'Arsinoé avait une mère africaine est réellement sensationnel et jette une nouvelle lumière sur la famille de Cléopâtre», s'est félicité Hilke Thuer, de l'Académie autrichienne des sciences, qui a conduit l'équipe de chercheurs.

Peu de traces

La reine d'Egypte Cléopâtre VII était surnommée «la Grecque» du fait de son appartenance à la dynastie ptolémaïque d'origine macédonienne. Née vers 69 avant J.C., elle descend de la dynastie macédonienne des Lagides, issue du général Ptolémée. Lors du partage de l'empire d'Alexandre le Grand, Ptolémée est devenu roi d’Egypte et le pays a vu s'épanouir la civilisation hellénistique sur les bords du Nil.

La reine, au pouvoir en Egypte de 51 à 30 avant J.C., est donc généralement considérée comme ayant des origines européennes et non africaines.

Si les historiens en sont réduits aux spéculations, c’est que les principaux indices sur l'apparence du visage de la reine sont sur des pièces de monnaie. Malheureusement, le royaume étant plutôt fauché à l’époque, il ne s’agit pas d’or, et il est difficile de différencier Cléopâtre de Marc-Antoine.

Ti JOJO au pays des tomates multicolores ou la "diversité" expliquée aux tout petits, Par Birgit PAPE-THOMA


Dans un monde qui a érigé l’altérité en menace irréductible, voici un livre pour les tout petits qui rompt avec l’étalage souvent condescendant de beaux sentiments sur la diversité du monde. L’auteure, une allemande, Birgit Pape-Thoma, a voulu, à travers le symbole d’un fruit bien connu, la tomate, expliquer la « différence », qui fait encore l’objet à notre époque, de nombre de fantasmes et autres discours de régression. Dans cet opuscule joliment illustré par Yannick Robert, on plonge dans l’univers de Ti Jojo, un petit garçon tomate pas comme les autres qui vit au pays des tomates rouges. Lui est jaune. Du fait de sa couleur, il est l’objet de railleries de la part de ses petits camarades qui ne l’acceptent pas comme tel. Notre héros de la diversité est donc malheureux. L’exclusion, le rejet reste une terrible expérience pour lui, malgré le réconfort de ses parents. Il va donc remuer ciel et terre pour échapper à son monde qui a érigé le « binarisme dichotomisant », « Nous et les Autres », en règle de vie.

Dans sa traversée du désert, Ti Jojo fait la connaissance de Grigri, un chat qui ne lui veut que du bien. Il sera le sauveur du jeune fugueur. Avec lui, notre tomate jaune va découvrir un autre monde plus bigarré, plus joyeux. Pluriel et donc plus tolérant rempli de tomates de toutes les couleurs. Tigrella, Basinga, Russy et Pinky, les nouveaux amis, tout aussi colorés que Ti Jojo, vont ainsi l’aider à mieux assumer sa singularité et à ne plus se sentir seul…

La simplicité du récit ne doit pas faire perdre de vue la toile de fond de ce premier ouvrage pour enfant de la journaliste allemande. Celui-ci se veut, en tous les cas, une véritable hymne à la tolérance dont on sait qu’elle passe d’abord par la connaissance de l’autre. Et Dieu sait, combien l’ignorance, et pas seulement du petit enfant est un danger pour l’humanité, la voie idéale pour ériger des frontières et des barrières entre les hommes.

Le mérite de Pape-Thoma est celui de se servir d’un aliment comme la tomate comme métaphore de la diversité. Foin des théories lénifiantes et soporifiques sur la pluralité du monde, mais juste un fruit comme apôtre de l’unicité diverse de l’Humanité. Elle avoue elle-même avoir mis en exergue cette trouvaille à destination des tout petits en s’inspirant du potager de son mari. De l’alimentation à la « diversité », il n’y a qu’un pas.

Ti JOJO au pays des tomates multicolores est publié aux Editions Monde Global avec le soutien de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé).