Une semaine après le coup d’Etat perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les commentaires vont bon train. Alors qu’aujourd’hui une forte délégation de la CEDEAO était attendue à Bamako pour une sortie de crise, les soutiens se multiplient en faveur du Comité national de redressement de la démocratie et de l’Etat (CNRDRE). C’est le cas de la présidente du Forum pour un autre Mali, Aminata Dramane Traoré.
En conférence de presse ce jeudi matin avec le Forum national de la société civile, l’altermondialiste s’est désolidarisée de l’acte de condamnation adopté par les autres acteurs. D’entrée de jeu, elle précise qu’elle se réjouit de ce coup de force, qui témoigne non seulement de l’échec de la classe politique malienne, de la société civile, mais également de la presse de façon générale. «Nous avions depuis le mois d’août alerté l’opinion sur le danger qui couvait. Nous n’avons pas été entendu, lorsque nous avons dénoncé les tares du processus électoral devant aboutir à l’élection du 29 avril, l’inexistence de l’école, la faillite du système de gouvernance à tous les niveaux, etc.», a déclaré Aminata Dramane Traoré. Qui rappelle que le processus de démocratisation dans notre pays tant venté, n’avait en fait rien de vertueux.
«Les paysans, les éleveurs, les élèves et étudiants, les parents d’élèves, etc. tous le savaient que le pays était bloqué. Et je déplore qu’une certaine communauté internationale, dont la CEDEAO ne l’ait pas su», argue-t-elle.
Pour la militante altermondialiste, le Mali est aujourd’hui victime des conséquences de la guerre en Libye. «Si Sarkozy n’avait pas joué les chefs de guerre dans ce pays, avec tout l’acharnement qu’on connait, le Mali ne serait pas là», regrette-t-elle.
«ATT était déjà tombé»
Au moment où elle était face à la presse, une délégation de chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était attendue à Bamako. Interrogé sur ces attentes, la militante altermondialiste est formelle. Pour elle, cette organisation n’est autre qu’un allié subalterne du capitalisme et de la communauté internationale, au service de l’impérialisme. «Chacun de ces chefs d’Etats a des comptes à rendre à son peuple. Car ils savent comment ils sont élus, et comment ils gouvernent leurs pays en suivant à la lettre les signes venues d’ailleurs», a lancé Aminata Dramane Traoré. Pour qui, le Mali a une occasion rêvée de prendre son destin main. «Il vaut vieux que les chèvres s’entredéchirent que l’hyène vienne les séparer», rappelle-t-elle l’adage.
Avec le style qu’on lui connait, l’ancienne ministre de la culture a eu des mots très durs contre le président français. Selon elle, ATT était déjà tombé bien avant le 22 mars, et humilié par Nicolas Sarkozy depuis son refus de signer les Accords sur l’immigration, et de faire le jeu de la France dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique. «Il y avait déjà un vide dans la gouvernance du pays. Et c’est ce vide que nous devons combler avec ces jeunes militaires qui ont répondu à l’appel du peuple. Nous devons éviter le scénario ivoirien.»
Par Issa FAKABA SISSOKO
Sources Mali Jet.
Note aux Négronautes
Nous n'avons pas fait d'article sur la situation critique que traverse le Mali, car nous avons des informations contradictoires. Progressivement nous remontons le fil de cette situation et nous ne manquerons pas de vous faire partager l'essentiel. Mais d'ores et déjà l'on sait que la partition du Mali est un préalable à des manoeuvres impérialistes autour du sous sol sahelien responsables de la chute de Kadhafi. Mais dans cette affaire il n'y aura pas que des gagnants chez les vrais instigateurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire