samedi, décembre 04, 2010

Côte d’Ivoire : le scénario du pire… ?

La sagesse africaine voudrait qu’en pareille situation, le silence soit la seule parole du chef du village. Mais nous allons tordre le cou, une fois n’est pas coutume, à cette adage, héritage ancestral, venu des temps immémoriaux. La situation l’exige. Dans le flot continu des informations qui nous viennent de la Côte d’Ivoire, il est un sentiment auquel nous succombons tous : la passion. Or celle-ci fait parfois perdre la raison. Voilà un pays dans une situation ubuesque alors qu’il semblait avoir renoué avec la paix. Mais les signaux du ciel semblent nous indiquer le contraire. Certains se déchaînent contre le président réélu Laurent GBAGBO par le Conseil constitutionnel, accusé de tous les maux. Putschiste, tricheur, dictateur etc. Les qualificatifs vont bon train. Un blogueur bien connu de la place y allé même de son couplet le traitant de faire preuve d’amateurisme. D’autres en revanche chargent le vainqueur sorti des urnes à savoir Alassane Ouattara. Là aussi les qualificatifs sont légion : vendu, pion des Occidentaux, diviseur, l’ami des intérêts maffieux de ceux qui ne veulent pas l’Afrique des Africains. Bref, de tous les côtés, il se déchaîne une haine indescriptible. Mais qui croire devant cette marmite bouillante dont le couvercle risque d’exploser à tout moment ?

L’union africaine a dépêché d’ores et déjà l’ancien président sud africain Thabo Mbeki. Il est attendu sur place. Mais que va-t-il en sortir ? des ersatz de Marcoussis bis ? Non. Tout porte à croire que la CI s’enfonce dans ce que nous tous redoutions depuis le début : la violence. Le scénario du pire que personne ne veut voir en tous les cas a sorti son gros nez. Le ralliement de l’ancien chef rebelle et ex premier ministre Guillaume Soro à ADO est un signe qui ne trompe pas. La CI est au bord de l’implosion. La bataille électorale a quitté les urnes et le verbe de la constitution. Désormais ce sont d’autres stratégies qui sont à l’œuvre. Des stratégies du pire…

3 commentaires:

Pascale a dit…

Encore une fois, le système électoral montre ses limites en Afrique. L'isoloir, qui comme son nom l'indique "isole", un petit point à noircir qui revêt tant de significations... Même si ça marche (+ ou -) bien dans de nombreux pays, pourquoi en faire la norme absolue, indispensable à la démocratie ? Qu'est devenu en Afrique l'art de la palabre ?

Anonyme a dit…

Bonne question ? surtout pourquoi cette commmunauté internationale est-elle si selective lorsqu'il s'agit d'approuver les résultats électoraux des pays qui sont sous sa coupe ? Au Togo, on a triché, au Guinée on a triché, au Gabon on a triché, au Niger on a tricgé, à Madagascar on a triché, partout on Triche. Mais dès qu'il s'agit de la CI, les jeux changent? Il y a peut être anguille sous roche.

pascale a dit…

Les élections dites démocratiques seraient-elles un moyen de plus mis en oeuvre pour manipuler ces pays qu'on (on = les USA, la France, l'ONU etc et surtout les multinationales qui vont avec) veut maintenir dociles ? Comme si le chantage à la dette ne suffisait pas ? Finalement, les élections dont on dit chez nous "qu'elles se sont bien passées", ne sont-elles pas précisément celles dont le résultat sert les intérêts occidentaux ?
La démocratie, ça pourrait marcher en Afrique, en Amérique Latine aussi bien (mieux ?)qu'en Europe ou en Amérique du Nord, si cette démocratie était réellement laissée aux mains des peuples concernés.