vendredi, février 13, 2009

Black Bazar : Mabanckou lave le linge nègre en public

L’autoflagellation est un sport en ce moment très prisé par les blacks de la place parisienne. Un sport qui, paraît-il, rapporte gros. Les gains peuvent aller du strapontin médiatique convoité à la renommée qu’octroient seuls les tenants de la bien-pensance hexagonale dont la vision idiosyncrasique de la France n’est plus à démontrer. Fini les terrains de foot, les pistes d’athlétisme et de danse, les rings de boxe, c’est dans le monologue de l’auto flagellation que les blacks de France, comme on les surnomme désormais au pays des droits de l’homme, s’illustrent. Un curieux retournement de l’histoire à même de remuer les cadavres de nos illustres combattants de la cause nègre depuis la nuit des temps (de Henri Sylvester à Nelson Mandela en passant par Aimé Césaire, Malcom X, Cheikh Anta Diop, Marcus Garvey, Steve Biko et j’en passe). Quelle mouche tsé tsé de la brousse africaine a pu donc piquer nos frères exilés qui semblent avoir oublier le chemin si difficile parcouru pour obtenir la problématique réhabilitation des descendants de Cham ? Les dieux leur sont-ils tombés sur la tête ? Qu’arrive t-il à la négrogeoisie parisienne ? Certains devenus bourguignons en veulent à mort au tubercule manioc, d’autres en revanche excellent dans l’autodérision ou encore l’art de la division communautaire, le sésame, paraît-il, pour intégrer les allées très sélectives du microcosme politico médiatique franchouillard.

L’heure est grave. Comme le dit l’adage Kongo, le pelage du rat de brousse est désormais cuit. Et chose curieuse, Monsieur Mabanckou, ivre sans doute de son succès (Renaudot 2006), s’est mis lui aussi à pratiquer ce sport très à la mode parmi ceux qu’il est convenu d’appeler les « bountys ». A sa façon, il nous livre dans son dernier opus au titre évocateur « black bazar », sa vision parisienne de la négraille qui a échoué au bord de la seine pour le meilleur et pour le pire. L’enfant noir de Brazzaville n’étale pas seulement le bazar, mais il en rajoute, il enfonce le clou en pratiquant, grosso modo, du black mic mac. Cette fois ci il a vraiment « cassé le verre » au nom du drapeau tricolore « bleu blanc rouge ». Tel un oiseau de mauvais augure, il dessine naïvement les contours du quotidien des enfants de Kemet dans la ville lumière à travers quelques faits marginaux et anecdotiques (la SAPE, Produits éclaircissants etc.…) d’une poignée d’irréductibles de Congo Brazza et de Kinshasa. Cette ethnologie de bas étage à la sauce hexagonale a un arrière-goût hégélien tant la responsabilité historique d’homme semble hors de portée des Nègres. Pourtant ce ne sont pas les exemples de responsabilité qui manquent dans ce quotidien fait d’humiliations incessantes, depuis les tirailleurs sénégalais aux Sans papiers, et ce malgré, les compromissions des uns et la trahison des autres.

De quoi s’agit-il au juste ? En effet, notre sociologue des pratiques africaines de Paris dresse en quelque sorte un nouveau portrait du colonisé ou du néo-colonisé. Une sorte d’exploration des aventures ambiguës des africains de la capitale gauloise au travers de la vie truculente d’un dandy originaire du Congo Brazza. Notre parisien est un amoureux des cols italiens à trois ou quatre boutons, qu’il aime ressentir autour de son cou. Sa panoplie vestimentaire se conjugue en costards cerruti 1884, veste de Gianni Versace etc. à laquelle s’ajoute des weston en croco ou en lézard, des bowen et autres chaussures anglaises etc... En gros, c’est un Sapeur car il fait partie de la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes (SAPE). Son credo pourrait se résumer ainsi « dis mois comment tu noues ta cravate je te dirais qui tu es). Sa bande d’amis (Paul du Grand Congo ou Roger le franco ivoirien etc.…) croisés au Jip’s, un nganda afro-cubain de la place, l’a surnommé « Fessologue » à cause de son obsession pour les derrières des filles. Notre immigré est ainsi capable de lire la psychologie d’une fille rien qu’en regardant les mouvements de son popotin.

Mais notre « plume d’origine contrôlée » ne s’attarde pas seulement sur l’aliénation vestimentaire de ses compatriotes. Il nous apprend aussi dans cette dernière livraison au ton ironique que les Nègres de France ne sont pas tous pareils (franchement il n’y a pas de quoi fouetter un chat). Les blancs non plus ne se ressemblent pas tous, heureusement d’ailleurs, il y a des blonds, des bruns, des roux, des racistes et même des antiracistes). Que certains africains recherchent le « teint jaune papaye » pour ressembler au maître en se décapant la peau à l’aide de produits éclaircissants (rien de nouveau sous le soleil). D’autres, en revanche, cultivent le ressentiment, à cause de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation, à l’instar de Hippocrate, un antillais, voisin de pallier de notre immigré fessologue.

On est loin donc des centres de rétention avant le voyage sans retour, des hôtels insalubres qui crament nos enfants, des taudis de banlieue dans lesquels croupit cette négraille dont Monsieur Mabanckou se veut le porte parole aux yeux de ses nouveaux amis du sérail médiatico-littéraire. On est aussi loin de ces combats pour la dignité que mènent ces hommes et ces femmes venus des Antilles ou d’Afrique qui ensemble poursuivent le message de leurs illustres prédécesseurs. Monsieur Hippocrate, l’antillais du roman de Monsieur Mabanckou n’est pas représentatif de tous les antillais. Après le livre scandale de Olivier Pétré Grenouilleau, nombreux sont les africains et les descendants d’africains qui ont compris la stratégie pour diviser de l’ancien colonisateur. Le discours de Monsieur Hippocrate est aujourd’hui anecdotique, voire insignifiant au regard des combats menés par les dignes fils de Kemet. Fini de jouer au Nègre. Dignité, respect, réhabilitation, unité, sont les maîtres mots des descendants de cham, militants ou pas. L’esclavage, la colonisation, jadis sujets à caution, sont moins de pommes de discordes aujourd’hui que de mangues communes de réflexion parmi les descendants de Cham.

Il semble que Monsieur Mabanckou, dont le talent d’écriture est sans doute indéniable pour avoir obtenu le Renaudot, s’est trompé d’époque. Sans doute pressé par son éditeur. En effet, pendant les années 70-80, la réalité pouvait se confondre, à s’y méprendre, avec le décor qu’il plante du quotidien africain dans ce récit. Mais de l’eau de la Seine a bien coulé sous le pont Mirabeau depuis. La France a changé et les congolais aussi. Aujourd’hui, ces derniers dans leur immense majorité veulent « se caser », c'est-à-dire, s’intégrer dans le décor franchouillard, seule une poignée d’irréductibles continue de squatter les lieux mal famés de Château rouge, Château d’eau, pour aller y dénicher un compatriote ou quelques produits locaux que chinois et hindous vendent désormais un peu partout. De Paris à Limoges, le foufou se vend partout, le client est le même, mais le vendeur ne parle plus la même langue que lui. Le métro boulot foufou est terminé, désormais, c’est RER boulot dodo. Weston, costume Ungaro, cerruti 1884, chaussettes jacquard etc… ont rejoint les placards « éthiopiques » des HLM de banlieue. Les réveils à 4h du matin sont passés par là. L’aliénation vestimentaire ne semble désormais plus qu’être le fait d’une petite minorité.

En attendant le vote de bêtes sauvages de la place, le nouveau récit de Monsieur Mabanckou étonne les Dieux tant « l’aventure ambiguë » du fessologue est à mille lieux du quotidien aujourd’hui de l’africain de Paris. Tels des astres éteints, les amis du fessologue sont aussi des espèces en voie de disparition dans une France où l’amateurisme immigré n’est plus permis. Si « ce n’est pas trop sorcier pour un nègre de jouer au nègre », c’est carrément même suicidaire de le faire. Lois pasqua, ministère de l’immigration et de l’identité nationale, tests ADN, Charters, sont devenus des fardeaux qui alourdissent le quotidien si complexe des africains. C’est une vie et demie où la volonté de s’en sortir a pris le pas sur les extravagances mondaines.



16 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo pour cette très juste et pertinente réaction ! On se sent moins seul face à cette hyper-médiatisation élogieuse. Oh que oui...la négrogeoisie a décidement des ambitions toutes personnelles. On vole sur Air-vanité pour promouvoir une littérature-monde avec un tiret ( car toute la nuance est là ! ) et se faire sa place au soleil...en Floride, à LA et sur les plateaux TV parisiens, bien loin du vestiaire de l'enfance africaine qui n'est là que pour alimenter une image sympathique de "bon nègre" de service, bien sapé...et surtout sans scrupules. Lui qui clamait sur son blog" un gouvernement d'ouverture que l'on doit encourager" en mai 2007, ne lésine donc pas sur les moyens pour étancher sa soif de succès, de pouvoir, de fric et de gloire...de pacotille. ce soit disant écrivain défenseur du droit d'expression; censure, bannit sur son blog, à la moindre remarque, même courtoise, sur ses incohérences et son hypocrisie. Heureusement donc qu'il demeure des bouts de cette toile virtuelle où l'on peut clamer qu'il faut cesser de prendre les lecteurs pour des imbéciles et leur servir une brochettes de stéreotypes afro-caribéens ( pauvre Mr Hippocrate et "Arabe du coin", face aux copains dévoués du jip's ! ). Ah oui, j'aime cette toile lorsqu"elle dit stop à l'arnaque, à l'arrivisme, qu"elle creuse plus loin que l'image et le cliché ! Le Seuil, la presse et un réseau influent sont derrière ? Soit, et alors ? Le plus grotesque dans l'affaire c'est que mr Mabanckou n'ait même pas le sens de l'autodérision, alors qu'il prône l'ironie à tout bout de champ. Pourtant lorsqu'on est proche de Sarko et qu'on mange chez Sassou, on devrait s'attendre de la part des lecteurs et observateurs, à une sacrée dose de dérision en retour ! Le crédit d'Alain Mabanckou, a décidément mal voyagé...la crise a donc certaines vertus, celle de dévoiler les multiples visages de la corruption.

farraa shade

Anonyme a dit…

A partir de quand un écrivain devient-il mauvais, lorsqu'il pour faire plaisir à un public.

Anonyme a dit…

A l'anonyme qui précède- A vous de formuler votre réponse...si vous aimez le simplisme et la contre-argumentation facile cela ne devrait pas être trop compliqué. Il ne s'agit de faire de Mabanckou un écrivain mauvais, victime de son succès...Si telle est votre vision des choses, à quoi bon cette discussion ?Ne peut-on pas s'élevrer au delà de la mesquinerie et exercer tout simplement son esprit critique sans être taxé de jalousie ou de débilité profonde ? Merci

faraa shade

Anonyme a dit…

...Mais puisque je n'aime pas la langue de bois et ceux qui excellent à ne jamais réoondre aux questions, je tenterai donc une brève réponse, en l'occurence.
"mauvais écrivain", dîtes-vous ? D'abord on attend d'un auteur que son livre soit bien écrit. Ce n'est pas le cas de celui-ci, la forme n'y est pas. Même si l'on veut jouer sur le registre banania pour faire authentique, il faut tenir ses promesses jusqu'au bout et ne pas sauter d'un registre de langue à l'autre au gré de son humeur et de son propos.

Secundo sur le fond, devient mauvais celui qui pense avant tout à un public de lecteurs et à des idées dans l'air du temps pour servir ses ambitions personnelles. Mabanckou se dit célinien ? Sur la forme non, il en est très loin mais disons que sur le fond comme son chèr maître à penser, il ne s'embarasse pas de scrupules pour choisir son camp et ne manquera pas, grâce à des avocats dévoués ou naïfs, à se positionner ensuite en victime. C'est une technique bien rôdée. Nous ne sommes pas en 1945, mais en 2009, et il me semble sain de dépasser la simple question du "faire plaisir au public"...mieux vaut prévenir que guérir, et éviter de faire avaler aux lecteurs, quelque soir leur couleur, n'importe quoi, n'est-ce-pas ?

faraa shade

Anonyme a dit…

J'ai envie de le lire pour rigoler un bon coup mais je n'ai pas envie de l'acheter ^v^ vu la critique .Je vais attendre qu'il sorte en biblio ^0^.Je vais quand même lire quelques pages e n librairie pour voir le contenu .
Fessologue,sapeur,bamboulerie tout les ingrédients pour le grand journal bobo de canal+ .ll va être invité avec les honneurs celui là ^0^ .

Anonyme a dit…

on me l'a offert, mais ça mérite d'être lu pour comprendre l'écrivain, car depuis quelque temps je le soupçonne de bountysme. Déjà dans lettre à Jimmy sur lequel je reviendrasi il parlait des blacks de France et mêm de Youssouf Fofana. A croire qu'il est hanté par les tentatives d'organisation collective des Noires de France, mais toujours pour montrer les travers de cette communauté ??? je m'interroge...

Anonyme a dit…

Je suis étonné par la rage que vous montrez ici contre Monsieur Mabanckou. Est-ce aue ce n'est pas tout simplement une rancoeur ou une jalousie ?

Je suis un lecteur et je n'attends pas qu'on me fatigue avec des arguments très panafricanistes comme c'est toujours le cas sur ce site. Monsieur Mabanckou m'a réconcilié avec l'amour de la littérature africaine. C'est un grand écrivain, un très très grand écrivain. Je n'ai jamais aussi été rémué par un livre de nos auteurs (lisez Verre Cassé, et maintenant Black Bazar !)

Cet auteur est venu à lui tout seul remettre sur les rails notre littérature. Et c'est dommage de voir que notre jalousie de Noirs l'emporte toujours et toujours. C'est sans doute cela la fameuse malédiction du Noir. Tirer sur ceux aui réussissent. Vous pourrez tout dire, moi je continuerai à lire cet auteur. Parce qu'il est celui exprime aujourd'hui mes préoccupations et ma fierté de Noir.

Les chiens aboient la caravane passe. Bon courage à Mabanckou et merci pour la fierté qu'il nous redonne !

Joachim Kossito

Anonyme a dit…

Bonjour Monsieur Kossito

Bienvenue sur cet espace. Je pense que l'anathème de jaloux ne peut constituer en soi une critique constructive. De quoi parlons-nous Monsieur ? Mabanckou est un grand écrivain, on le sait il plusieurs fois été recompensé dans ce pays. Pour autant est ce que cela lui exonère d'être critiqué. Même les grands écrivains de ce pays ont essuyé des critiques en leur temps même parfois plus virulentes, souvenez vous de SIMENON et de bien d'autres. Donc la critique fait progresser le débat même si l'auteur n'en tient pas compte. En revanche, lorsque dans tous les médias, le seul thème que l'on retient est celui de la division des membres de la communauté noire (lisez tous les articles et que Monsieur Mabanckou alimente lui même par ses écrits), on doit légitimemenT se poser des questions. Déjà dans son précédent ouvrage, si vous l'avez lu il parle de l'antisemitisme supposé des Noirs, de la communauté noire qui serait virtuelle alors que des gens sont sont morts pour construitre des liens sur notre destin commun. A t-il besoin d'étaler nos travers pour qu'il avance dans son chemein. As tu vu un écrivain français parles des divisions des européens et en faire un thème récurrent dans ses écrits ? Donc je ne vois pas bien où il veunt en venir ce Monsieur !!!

Anonyme a dit…

Excusez moi pour les coquilles du texte précédent. Merci

Anonyme a dit…

Excusez moi pour les coquilles du texte précédent. Merci

Anonyme a dit…

Monsieur CNX,

Vous rendez-vous compte de la vérité que vous tronquez tout d'un coup ?
Vous voulez ainsi nous insinuer que dans son livre sur James Baldwin (Lettre à Jimmy), Mabanckou traite les Noirs de d'antisémites ???

Monsieur, ressaissez-vous ! Relisez vite ce livre ! Je suis convaincu que vous l'avez mal lu puisque Mabanckou n'analysait en fait que le texte de James Baldwin sur "l'antisémitisme des Noirs de Harlem" dans les années 60 - et Mabanckou dans son analyse de ce texte met justement en garde les Noirs de France de ne pas tomber dans ce panneau !!! N'est-ce pas cela aussi guider une communauté ???

Je trouve donc votre acharnement suspect, pernicieux, orienté vers un but diffamatoire - si j'étais Mabanckou je ne laisserais pas passer ces insultes. Mais remarquez votre anonymat est une belle couverture en ce temps d'hiver et de la vacuité des attaques !

En somme vous faites non seulement de l'africanisme aveugle et gregaire, mais aussi du revisionnisme panafricain "en live". Sinon pourquoi ne citez-vous pas clairement les passages en question qui vous fachent, vous et vous seulement ?

J'ai le livre devant moi, et je ne lis pas ce que vous pretendez. Par votre réaction partisane vous me confortez de plus en plus : Mabanckou pose les vraies questions !

Joachim K.

Anonyme a dit…

Monsieur J K
IL pose des vraies questions lesquelles ? Citez moi les questions. Franchement, il y a de quoi se tordre de rire devant vos insinuations. Je vais vous citee quelques paragraphes :

P. 128 " Rr tout se passe comme si, face à une exaction, le Noir de France pensait d'abord à mesurer l'ampleur de l'indignation que susciterait un fait similaire dans une autre "communauté" qu'il estime protégée, mieux soutenue par les autorités politiques. Et, de là, il tire des conclusions, en particulier celle d'un système verrouillé par le juif". Je ne citerais que celui, et plus si besoin. Le Noir souffre déjà, Nous les Noirs avons nous besoin d'en rajouter sur cette souffrance, violence, que d'autres aliementent et ont alimenté par le passé par des écrits humiliants, nauséabonds ? Mabanckou se pose les mêmes questions que nous, et je lui en sais gré, mais pourquoi tire-til sur les ambulances au lieu de réfléchir sur les causes réelles du blanchiment de la peau, de l'aliénation vestimentaire, etc. Il a un talent fou, pourquoi ne l'utilise t-il pas à décortiquer ce qui fait que nos pays restent gouvernés par des abrutis ? au lieu de s'enfoncer dans les méandres des explications sur l'antisémitisme des noirs qui est en réalité une manipuation par ceux qui considèrent le Nègre comme un animal et par conséquent ne mérite pas d'être traité comme un être humain. Alors ils inventent le thème de la concurrence victimaire. N'avez vous pas vu que ce thème est une manipulation ?

Anonyme a dit…

Le thème de la concurrence des mémoire ou des victimes est une manipulation qui consiste à disqualifier et délégitimer la lutte pour les droits des Noirs. Aux Etats unis, cet argument a été utilisé pour décrédibiliser les mouvements des droits civiques, en France, les tentatives d'organisation collective des Noirs de France.

Anonyme a dit…

Pour moi, "Black Bazar" n'est rien d'autre que roman satirique et comme dans toute caricature, il y a un grain de vérité mais largement exagéré. Un exemple du bountyisme à la Kelman ? Non, je ne crois pas pas. Mais, c'est vrai, je me demande à qui Mabanckou s'adresse. Au Noirs de France pour qu'ils rigolent sur leur caricature ? Ou à Monsieur Dupont ? Qu'est-ce que ce que Monsieur Dupont en pense ? Que va-t-il comprendre ? D'ailleurs ce Monsieur Dupont, sera-t-il vraiment un lecteur de ce roman ?

J'ai l'impression que ce roman ne date pas d'aujourd'hui. Je soupconne que Mabanckou l'avait commencé il y a 10 - 15 ans déjà. Car les sapeurs comme il les décrit se promenaient à Paris dans les années 90. Et d'autres détails me semble un peu démodés aussi. Bref, j'ai l'impression que Le Seil a demandé un nouveau roman et que l'auteur a sortit un fragment non achevé de son tiroir. Cela expliquerait le fait que le dernier quart du livre ne correspond pas du tout avec les premiers trois quarts. La fin est bizarre et pas bien écrit du tout, d'ailleurs dans un autre style que le reste du livre.

Pour moi, "Bleu, Blanc,Rouge" reste le meilleur livre de Mabanckou. Suivit de "Verre Cassé". Ses autres romans, on peut s'en passer.

Point positif de "Black Bazar" : Mabanckou nous présente Louis-Philippe Dalembert, auteur haitien que j'apprécie !

La lionne

Anonyme a dit…

Slt la lionne

je suis assez d'accord avec ton analyse. je ne crois pas qu'il soit dans le bountysme à la sauce kelman, mais je mets en exergue juste sa proximité avec le milieu mediatico-littéraire.

Autre il faut qu'on se mette d'accord aussi sur le fait que Mabanckou n'écrit pas pour le lecteur africain, mais pour le lecteur européen.

Anonyme a dit…

Tu as raison : dans le cas d'une caricature, il faut savoir à qui l'on s'adresse. Donc, je me demande si un lecteur européen "normal" (lol) pourrait vraiment comprendre les tournures qui normalement s'adressent plutôt aux "initiés". On aime rire sur soit même. Mais rire sur les autres, ca risque d'être malveillant.

La lionne