Les résultats du premier tour de la présidentielle française ressemblent bien à une soupe électorale à la grimace. Mieux un second effet kiss cool. On sourit pour le premier et on fait la grimace pour le troisième. Selon les premières estimations rendues publiques ce soir, le candidat socialiste F. Hollande arrive en tête avec (28,3%), suivi de l’occupant actuel de l’Elysée N. Sarkozy (25.8%), tandis que le candidat frontiste a pris la troisième place avec un score plus que surprenant (19.6%). Mélenchon malgré un score honorable (11,7%) n’éclipse pas cet arrière goût lepéniste. Encore une fois, le FN joue les arbitres de la vie politique française. Ce qui signifie en gros que le vote frontiste n’est pas seulement un vote protestataire, mais un vote de tradition. Les gesticulations sur l’islam fondamentaliste de l’avant premier tour ont finalement tourné en dérision son principal promoteur qui se retrouve finalement Grosjean comme devant. Au-delà de ces résultats encore provisoires, la vraie question est celle de savoir si l’un ou l’autre candidat finaliste aura le rétroviseur sur la condition noire. Ca c’est pas sûr. Affaire électorale à suivre !
dimanche, avril 22, 2012
samedi, avril 14, 2012
Elections françaises : le MAF appelle à voter pour Hollande
Les Africain-Français ont choisi Hollande. C’est l’une des principales annonces faite par Calixthe Beyala, la présidente et fondatrice du Mouvement des Africain-Français lors de son premier congrès qui s’est tenu au Palais des Congrès de Paris situé Porte Maillot. Crée le 25 juin 2011, ce mouvement qui revendique près de 600 000 sympathisants, en moins d’un an d’existence, voulait frapper un coup fort dans la campagne présidentielle française. Et l’on peut dire qu’avec cette annonce, c’est chose faite. Il ne s’agit pas du PS, mais seulement du choix d’un homme, à savoir Hollande, a tenu à préciser Mme Beyala. Car le MAF se veut une organisation indépendante des obédiences politiques classiques. Alors Hollande est-il le bon choix pour les Africain-français ? C’est à croire que oui selon les organisateurs, car, disent-ils, il faut éviter le risque d'autres bombardements sur l’Afrique. Naïveté ou lucidité ? Ambiance.
Un congrès haut en couleurs et en émotion
Venus pour la plupart en famille, les Africain-Français ont pris d’assaut la grande salle du palais de Congrès de Paris, pour exprimer, d’une seule et même voix, leurs préoccupations dans le cadre de la campagne présidentielle française. Vêtus de tenue Noir et blanc pour la plupart, les membres et sympathisants du MAF ont assisté à un meeting haut en couleurs et en émotion, qui a accueilli des personnalités de marque comme l'ancienne ministre de la justice Elisabeth Guigou ou encore Jacques Cheminade, candidat à l'élection présidentielle. C’est par le Gwaka, cette musique traditionnelle afro-caribéenne, que la cérémonie s’est ouverte. Véritable clin d’œil aux îles et aux frères de la diaspora, les Tam-tam, djembé et maracas insulaires ont enflammé ce grand rendez-vous des Africains de France, aux allures de secte, mais ô combien émouvant. Du Gwaka à l’hommage à Whitney Houston rendu par la jeune et belle chanteuse Kristel Adams ex- the Voice, ce show très politique, en même temps, sobre et digne, animé par Amobé Mévégué, s'est déroulé sous le signe de la convivialité et de la générosité.
Hommage aux enfants morts et aux femmes violées de la RDC
La grande famille africaine de France voulait aussi marquer son soutien aux victimes des guerres impérialistes menées sur le Continent en particulier celles de la RDC. Et c’est un musicien congolais qui a eu l’immense honneur et courage de rappeler la guerre oubliée du Congo par une minute de silence mémorable. Dans une prestation digne et sobre se voulant un hommage aux enfants et aux femmes victimes de la barbarie impérialiste, Olivier Tchimanga, en larmes et inconsolable, a tout simplement frappé les esprits avec son coup de guitare légendaire. Au point qu’il a perdu sa voix pendant sa prestation, provoquant ainsi une grande émotion dans la salle. Ouvrant le panel d’intervention, Jean Charles Coovi Gomez, qu’on ne présente plus, disciple de Cheikh Anta Diop, a lui aussi offert un grand moment d’émotion à la salle. Dans une démonstration digne des grands guerriers d’Afrique, l’égyptologue n’y est pas allé de main morte, rappelant, depuis les temps immémoriaux, la grande contribution des enfants d’Afrique au rayonnement de la France. Bruno Ben Moubamba, ancien candidat à l'élection présidentielle gabonaise, a lui aussi immortalisé ce rendez-vous avec un brillant exposé sur la politique internationale de la France dont il a brocardé le zèle et les incohérences.
L’ombre de Gbagbo et l’appel au renouveau du partenariat France-AFrique
Puis, les sifflets et les applaudissements fusant dans la salle, l’arrivée de la présidente n’est pas passé inaperçue. Nœud papillon noir, chemise blanche, Mme Beyala enveloppée dans un deux pièces noir est apparu rayonnante mais ferme. Dans une verve colorée mais incisive, la romancière n’a pas mâché ses mots face au dévoiement des principes républicains auxquels elle a rappelé son attachement. Appelant à un renouveau du partenariat France-Afrique fondé sur l’estime et le respect mutuel, Mme Beyala a fustigé les guerres de prédation et de recolonisation à l’instar de celles de la Lybie, du Mali et de la Côte d’Ivoire. Elle a aussi déploré l’absence des Africains-Français dans les hautes sphères politiques, économiques et médiatiques dénonçant ainsi l’exclusion et les discriminations dont sont victimes ces derniers.
Mais l’autre annonce d’importance dans cette grande cérémonie qui fait sortir de l’ombre ce mouvement encore inconnu du grand public, c’est lorsque l’écrivaine a soulevé la question des guerres judiciaires menées contre les Africains par la CPI, ce tribunal pour nègres, dont elle a par ailleurs demandé la fermeture. « La CPI est un instrument esclavagiste destiné à punir les dirigeants du sud », a-t-elle martelé en substance. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir les nombreux partisans présents dans la salle de l’ancien président ivoirien déchu, scandant en chœur « Libérez la Côte d’Ivoire, libérez Gbagbo ».
Le MAF veut être un grand mouvement politique
Riche en émotions, mais aussi en annonces. Le MAF ambitionne de devenir un grand mouvement politique avec le souci de peser sur les grandes décisions concernant les citoyens Africains Français et l’Afrique. Pas de mendicité, car le MAF refuse les subventions. Il n’est pas non plus un mouvement contestataire mais davantage une force de proposition et de responsabilisation, dixit Beyala. Vaste projet en tout cas qui prévoit entre autre la création des Maisons de culture africaine destinées à aider par exemple les enfants désclorisés. Parmi les autres actions annoncées figure l’abrogation du décret du roi daté de 1777 interdisant l'entrée en France des « Nègres, mulâtres et gens de couleur ». Plus anecdotique, l'abandon du vocable « diversité » récemment popularisé en France pour désigner les minorités coloniales. Ce mot constitue une insulte aux citoyens extra-européens, selon la romancière, qui appelle d’ores et déjà à le rayer du vocabulaire. Car les Africains-Français ne sont pas une quantité négligeable à l’image de ce qui est « divers » et ils exigent leur part du gâteau républicain.
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mercredi, avril 04, 2012
MALI : Aminata Traoré réagit et soutient les putschistes
Face à la presse, l’ancienne ministre de la culture n’a pas fait dans la dentelle contre le régime sortant d’Amadou Toumani Touré et le président français Nicolas Sarkozy
Note aux Négronautes
Une semaine après le coup d’Etat perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les commentaires vont bon train. Alors qu’aujourd’hui une forte délégation de la CEDEAO était attendue à Bamako pour une sortie de crise, les soutiens se multiplient en faveur du Comité national de redressement de la démocratie et de l’Etat (CNRDRE). C’est le cas de la présidente du Forum pour un autre Mali, Aminata Dramane Traoré.
En conférence de presse ce jeudi matin avec le Forum national de la société civile, l’altermondialiste s’est désolidarisée de l’acte de condamnation adopté par les autres acteurs. D’entrée de jeu, elle précise qu’elle se réjouit de ce coup de force, qui témoigne non seulement de l’échec de la classe politique malienne, de la société civile, mais également de la presse de façon générale. «Nous avions depuis le mois d’août alerté l’opinion sur le danger qui couvait. Nous n’avons pas été entendu, lorsque nous avons dénoncé les tares du processus électoral devant aboutir à l’élection du 29 avril, l’inexistence de l’école, la faillite du système de gouvernance à tous les niveaux, etc.», a déclaré Aminata Dramane Traoré. Qui rappelle que le processus de démocratisation dans notre pays tant venté, n’avait en fait rien de vertueux.
«Les paysans, les éleveurs, les élèves et étudiants, les parents d’élèves, etc. tous le savaient que le pays était bloqué. Et je déplore qu’une certaine communauté internationale, dont la CEDEAO ne l’ait pas su», argue-t-elle.
Pour la militante altermondialiste, le Mali est aujourd’hui victime des conséquences de la guerre en Libye. «Si Sarkozy n’avait pas joué les chefs de guerre dans ce pays, avec tout l’acharnement qu’on connait, le Mali ne serait pas là», regrette-t-elle.
«ATT était déjà tombé»
Au moment où elle était face à la presse, une délégation de chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) était attendue à Bamako. Interrogé sur ces attentes, la militante altermondialiste est formelle. Pour elle, cette organisation n’est autre qu’un allié subalterne du capitalisme et de la communauté internationale, au service de l’impérialisme. «Chacun de ces chefs d’Etats a des comptes à rendre à son peuple. Car ils savent comment ils sont élus, et comment ils gouvernent leurs pays en suivant à la lettre les signes venues d’ailleurs», a lancé Aminata Dramane Traoré. Pour qui, le Mali a une occasion rêvée de prendre son destin main. «Il vaut vieux que les chèvres s’entredéchirent que l’hyène vienne les séparer», rappelle-t-elle l’adage.
Avec le style qu’on lui connait, l’ancienne ministre de la culture a eu des mots très durs contre le président français. Selon elle, ATT était déjà tombé bien avant le 22 mars, et humilié par Nicolas Sarkozy depuis son refus de signer les Accords sur l’immigration, et de faire le jeu de la France dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique. «Il y avait déjà un vide dans la gouvernance du pays. Et c’est ce vide que nous devons combler avec ces jeunes militaires qui ont répondu à l’appel du peuple. Nous devons éviter le scénario ivoirien.»
Par Issa FAKABA SISSOKO
Sources Mali Jet.
Note aux Négronautes
Nous n'avons pas fait d'article sur la situation critique que traverse le Mali, car nous avons des informations contradictoires. Progressivement nous remontons le fil de cette situation et nous ne manquerons pas de vous faire partager l'essentiel. Mais d'ores et déjà l'on sait que la partition du Mali est un préalable à des manoeuvres impérialistes autour du sous sol sahelien responsables de la chute de Kadhafi. Mais dans cette affaire il n'y aura pas que des gagnants chez les vrais instigateurs.
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