dimanche, mai 08, 2011

Un CRS accusé de racisme à l'encontre d'une journaliste de TF1

Ah bon ! depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?" Voilà ce qu'aurait déclaré un CRS à une journaliste de TF1, mercredi 4 mai, à Paris. Une remarque raciste qu'a dénoncée, jeudi, la Société des journalistes de la chaîne dans un communiqué.


"En marge d'une opération d'évacuation d'un immeuble occupé rue Bolivar à Paris, notre collègue journaliste reporter d'images Florice Houngbo s'est vu interdire d'exercer son métier simplement à cause de sa couleur de peau", écrit la SDJ.

INTERDITE D'ACCÈS

"Florice avait été missionnée par notre rédaction pour couvrir l'événement. Sur place, tous nos confrères sans exception avaient été autorisés à se rendre au point presse. Tous, sauf notre collègue de TF1 : les CRS chargés de filtrer les entrées lui en ont interdit l'accès", explique le communiqué.

"Florice a alors demandé des explications. Pas de réponse. Un CRS présent sur place lui demande pour qui elle travaille. Elle répond : 'TF1.' Celui-ci lui dit alors : 'Ah bon ! depuis quand ils font travailler des Noirs à TF1 ?' A aucun moment elle ne s'est montrée agressive ou hautaine à l'encontre des policiers. Elle s'est clairement identifiée, montrant son badge professionnel."

"PROFONDÉMENT CHOQUÉE"

Pour la SDJ, la journaliste, qui est "profondément choquée", "a pris la bonne décision : pour ne pas envenimer les choses, elle n'a pas répondu et a malgré tout tenté de faire son travail". "Elle a fait son métier, elle n'a pas cherché à envenimer les choses, a assuré de son côté à l'AFP Catherine Nayl, directrice de l'information de TF1. Elle a appelé son chef de service qui a débloqué la situation, et elle a ensuite pu faire normalement son travail."

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a condamné "le comportement inadmissible dont a été victime la journaliste"et demandé jeudi au ministre de l'intérieur Claude Guéant de "diligenter une enquête et, dans l'attente, de suspendre le CRS mis en cause". "Le Parti socialiste attend du gouvernement sur ce dossier la même intransigeance, la même fermeté que celle qu'il réclame aux forces de l'ordre dans la lutte contre la délinquance", selon le communiqué.

"Nous ne sommes pas encore saisis de cette affaire, mais, si nous le sommes, nous diligenterons une enquête et nous en tirerons toutes les conséquences", a indiqué jeudi la préfecture de police de Paris (PP), contactée par l'AFP.

Une enquête a été confiée mercredi à la police des polices. "Le ministère de l'intérieur souhaite que toute la lumière soit faite", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Place Beauvau, Pierre-Henry Brandet. "Si ces faits étaient avérés, des mesures seraient évidemment prises", a poursuivi le porte-parole.


Sources Lemonde.fr

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