jeudi, juin 25, 2009

Racisme : Pierre Damien Kitenge, l’ex-vigile de carrefour poursuivi par son ancien employeur pour diffamation.


Est-ce que ce monde est sérieux ? Le monde à l’envers ou l’envers de la société française. Le 26 avril 2008, Pierre-Damien Kitenge, vigile au magasin Carrefour du centre commercial Bercy 2 (Val-de-Marne), porte plainte contre Gautier Béranger, collaborateur du secrétaire général du ministère de l'Immigration. Celui-ci lui aurait lancé, alors qu'une caissière avait demandé au vigile de vérifier les papiers du client qui voulait payer par chèque : "Monsieur, vous n'avez pas le droit de toucher mes papiers. Sale noir, je vous connais, vous êtes sans-papiers (…). Vous ne savez pas qui je suis, vous pouvez faire une croix sur votre carrière".

L’affaire est classée sans suite et Monsieur Kitenge a perdu depuis son emploi. La justice ayant estimé que ce sale noir n’était qu’un affabulateur de première qui de surcroît osait attaquer en justice des gens très importants comme Monsieur Gauthier Béranger.

Mais le comble du comble est que son ancien employeur le poursuit en justice pour diffamation. L'enseigne de grande distribution l'accuse de lui avoir fait du tort en évoquant cette affaire dans la presse.

100.000 euros de dédommagement

En effet, l’enseigne de grande distribution poursuit son ex-employé en diffamation, car ce dernier aurait porté atteinte à l’image du groupe dans une interview accordée au journal l’Entrevue dans laquelle il mettait en cause l’attitude de certains supérieurs qui auraient exercé des pressions sur certains collègues. C’est vrai que dans la grande distribution le client est roi et que l’employé qui sert ce même client n’est qu’une merde, même lorsqu’il se fait insulter par ce même client roi. Les insultes racistes d’un client à l’endroit d’un employé ne sont rien à côté de ce que peut endurer l’image d’une entreprise. Et comme, le groupe n’y va pas avec le dos de la cuillère, il réclame à ce pauvre Monsieur qui a eu le tort de naître noir 100 000 euros de dédommagement.

Mauvaise stratégie de communication

Les responsables de communication de ce grand groupe doivent s’y connaître en com. Poursuivre un ex-employé en justice victime sur son lieu de travail de la pire des injustices, l’abandonner seul dans ce combat contre le racisme qui aurait pu apporter beaucoup plus qu’une plainte en diffamation. Voilà qui s’appelle en com un « suicide communicationnel ». Si l’humiliation d’un employé par un client fautif en plein exercice de ses fonctions ne mérite pas d’être soutenu pour préserver l’image d’une entreprise, il n’est pas sûr que la stratégie de le poursuivre en justice soit aussi payante en termes d’image. Affaire à suivre.

2 commentaires:

Pascale a dit…

Je pensais qu'il y avait des lois en France contre le racisme. Mais peut-être certains sont au-dessus des lois ? Ou pire, ce sont les victimes qui sont "en-dessous" de la loi !

Anonyme a dit…

La Fontaine ne disait-il pas "Selon que vous serez puissant ou misérable , les jugements de cour vous rendront blanc ou noir "

Moi , je dirais , , selon que vous être Blanc ou Noir , les jugements de cour vous rendront innocent ou fautif .