Elle persiste et signe. Dans un discours d'ouverture d'une "soirée de réflexion" sur l'"avenir commun pour l'Afrique et l'Europe au XXIe siècle", l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle a lancé : "Pardon, merci, s'il vous plaît." Elle a, dans la foulée, précisé les termes de cette formule. "Pardon pour l'esclavage et la colonisation, merci pour tout ce que l'Afrique a apporté à l'Histoire et pour sa participation à la libération de la France et, s'il vous plaît, construisons ensemble notre avenir commun", a demandé la présidente de Poitou-Charentes, évoquant des mots "simples" et "évidents".
Déjà, il y a un mois et demi presque, alors qu’elle se trouvait en visite à Dakar, l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle avait défrayé la chronique en demandant pardon aux africains pour les propos tenus par Nicolas Sarkozy prononcés en juillet 2007 au Sénégal. Lesquels propos sont restés en travers de la gorge de nombre d’intellectuels du Continent qui ont d’ailleurs vigoureusement répondu à ce qu’ils ont considéré comme des insultes à l’endroit de l’histoire et de la mémoire de tout un peuple.
A contre courant des idées reçues de la classe politique française sur le continent noir, Ségolène a rappelé l’intérêt stratégique de l’Afrique par ces mots : « "Soit l'Europe reste ce qu'elle est, atteinte par une crise de confiance, tentée par le repli sur soi, dépassée par les nations émergentes plus dynamiques, et alors, elle se met sur la voie du déclin ; soit l'Europe transforme les ébranlements, les basculements de notre époque pour construire, grâce à un désir d'avenir, une nouvelle harmonie humaine. (...) Il nous faut imaginer (cette nouvelle harmonie) dans un monde dans lequel l'hégémonie occidentale n'est plus."
En tout cas, d’ores et déjà, sans pour autant caresser Mme Royal dans le sens du poil, il convient de noter que la ligne politique françafricaine qu’elle semble défendre se démarque nettement de celle de son principal opposant l’actuel président de la République française. Bien évidemment le respect dû aux africains commencera d’abord par soigner les plaies du passé dont il faut de chaque côté tirer les leçons et assumer la responsabilité.
2 commentaires:
On accuse Royal de faire de la "récupération politique"
C'est plutôt bon signe pour la France ! Ca voudrait dire qu'une majorité des français pensent comme elle, sinon que pourrait-elle "récupérer" de ses interventions ? Sûrement pas l'électorat d'extrème droite...
s : Une belge 100% d'accord avec les propos de Mme Royal, parce que convaincue de l'utilité et de l'urgence de l'afrocentricité.
Je pense aussi que c'est important de partir de ce passé pour construire qch de nouveau. Je ne crois pas qu'on puisse aller de l'avant sans se rafraîchir la mémoire.
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