C’est un livre qui va faire beaucoup de bruit dans le landerneau médiatique franchouillard. Et pour cause, il remet à jour la thèse génétique qui expliquerait les performances des Noirs en athlétisme. Le problème avec ce genre de thèses c’est que leurs frontières avec les théories bio-racialistes du XIX siècle restent assez minces. De quoi donc alimenter les fantasmes essentialistes les plus fous et les croyances les plus délirantes sur la nature supposée du Noir. Je vous laisse lire le synopsis du livre non dénué d’intérêt, surtout lorsqu’on évoque l’ACTN3 ?
Synopsis
Ce livre s’attaque à un tabou : le sport et la couleur de la peau. Pourquoi des disciplines comme le 100 m, en athlétisme, sont-elles à ce point dominées par les afro-américains et les antillais ? Sur les soixante-dix-huit sprinters qui sont parvenus à courir le 100 m en moins de 10’’, depuis 1968, soixante-seize sont Noirs. Plus aucun Blanc n’est même parvenu en finale du 100m, aux Jeux olympiques depuis 1980 ! Cette mainmise s’explique t-elle par des facteurs sociologiques, historiques ou scientifiques? La question est taboue, car elle renvoie à des fantômes inquiétants, Jeux « nazis » de Berlin 1936 ou l’apartheid dans les stades sud-africains.
La cinquantaine de sportifs, scientifiques et grands témoins interrogés pour ce livre permettent de faire la part entre fantasmes et réalité. Des généticiens reconnus avancent l’hypothèse d’une prédisposition naturelle. Un prétendu « gène du sprint » l’ACTN 3, a même été identifié dès 2003 par des scientifiques australiens. En France, l’équipe du professeur Olivier Hue soutient que la domination des Antillais en sprint s’explique aussi par le fait qu’ils sont porteurs d’une affection bénigne, le trait drépanocytaire. Où est la vérité ? Quelles sont les coulisses de la légende noire des Jeux ? De l’Américain Jesse Owens, le sprinter qui osa défier Hitler, en 1936, au champion olympique en titre, le Jamaïcain Usain Bolt, première star née et s’entraînant encore dans un pays du tiers-monde. Le futur vainqueur des JO ? Sauf si un jeune homme blond d’Aix-les-Bains, Christophe Lemaitre, l’emporte…
Jean-Philippe Leclaire : Ancien rédacteur en chef de l’Equipe Magazine, collaborateur des Inrockuptibles, de GQ, et So Foot, il est l’auteur de Platini, le roman d’un joueur (Flammarion) et le Heysel, un drame européen (Calmann-Levy).
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