mardi, septembre 22, 2009

Gaston Kelman au secours de Brice Hortefeux


Le bourguignon le plus célèbre de France qui s’était fait un nom il y a quelques années pour avoir écrit « je suis noir et je n’aime pas le manioc » est de retour. Cette fois ci il n’est plus question de manioc ni des « hirondelles » qui volent au dessus « du noir et du blanc ». La raison de sa sortie est tout ailleurs. Devenu conseiller d’Eric Besson, le ministre de l’immigration et de l’identité nationale, le bourguignon s’est senti poussé des ailes pour son invitation à la mangeoire. Maintenant qu’il a goûté aux allées du pouvoir, il s’est inventé un nouveau métier celui de défendre les ministres Sarkozy. Ainsi dans une tribune plus que pitoyable, publiée dans le journal Libération, où il commente l’actualité récente de Monsieur Hortefeux, le camerounais avec papiers, n’y est pas allé de main morte pour minimiser les propos que ce ministre a tenu envers un certain Amine, adhérent UMP, d’origine arabe. Au-delà du Noir, Gaston kelman est à coup sûr un véritable nègre de maison. Sacré Kelman, que ne faut-il pas faire pour manger à la table du Roi ?

Minorité visible ou espèce protégée ? Libération du 18 septembre

Une rencontre politique s’achève. Les participants, détendus, font des photos souvenirs. Le rire est gras, les blagues grosses. Il y en a une que l’on dit équivoque. Dans le cercle des propos équivoques traîne un jeune indubitablement équivoque, Amine Benalia-Brouch, militant UMP, né à Dax, père algérien, mère portugaise, que l’on dit beur. Un vidéaste en goguette, une vidéo
sur la Toile et un tollé semblable à celui lancé par les écolos en 2004, lors de l’assassinat de Cannelle, ourse des Pyrénées. Ici, dans la peau de l’ourse, la minorité Amine ; dans celle de l’oursicide, Brice Hortefeux ; dans celle des écolos, des politiciens en quête de diversions bon marché et des associatifs désœuvrés lors d’une rentrée mollassonne. Les minorités sont en danger, il faut les défendre. Cet épisode est révélateur de plusieurs choses attristantes pour les minorités visibles. Les minorités n’ont pas voix au chapitre qui les concerne. On a comparé cette affaire à celle du préfet Girot de Langlade qui aurait tenu des propos racistes contre une Noire.
La Ligue des droits de l’homme s’est demandée «comment un ministre peut tenir ces propos après avoir sanctionné un préfet pour les mêmes raisons». D’après la Ligue, après ce dérapage, il ne faut pas s’étonner de la montée du racisme en France. Je ne sais si l’on peut qualifier de dérapage des propos tenus en privé, à quelqu’un du même bord. Je voudrais qu’on me dise si les mêmes propos tenus à un Corse ou un Japonais auraient entraîné la même levée de boucliers. Je
voudrais savoir si un grand commis de l’Etat peut plaisanter avec son neveu ou son petit-fils métis. Je prétends avec force que plaisanter avec son camarade beur, loin d’encourager le racisme, est un signe de respect pour celui que l’on sait capable de comprendre qu’il n’y a pas malice. Je rappelle que l’incriminé est un dangereux récidiviste qui n’a pas cessé de chambrer ses
collègues Rachida Dati et Fadela Amara. Et moi je dis bravo ! Il est hautement regrettable que les minorités prêtent leur voix à cette exploitation insane de leur situation et embouchent les trompettes de ces jérémiades. Si SOS Racisme a été assez modéré, le Cran (Conseil représentatif des associations noires), en protecteur attitré d’une espèce ultraprotégée, le Noir, court au secours de ses coprotégés arabes, se joint à la curée, se dit «choqué», rappelant que le Cran avait «réclamé une mesure disciplinaire à l’encontre du préfet Paul Girot de Langlade». Contre le préfet, il y a eu dépôt de plainte de la jeune femme. Ici, il n’y a pas de plainte de la part d’Amine qui a même pris la défense de son camarade de ministre. N’est-il pas supposé être le mieux placé
pour rapporter ce qui s’est passé ? Mais pas plus que l’on n’écouterait une ourse ou une baleine, nul n’écoute Amine. Quand Cannelle a été tuée et que le chasseur a bénéficié d’un non-lieu, le WWF se demandait : l’ours est-il vraiment une espèce protégée en France ? La question avait du sens : avant Cannelle, Claude et Melba avaient été abattues par des chasseurs en 1994 et en 1997. On ne dira pas que les protecteurs des minorités n’auront pas tout mis en œuvre pour éviter qu’après Amine ce soit le tour d’Amina puis d’un Annamite. Les minorités restent de la chair à canon médatico-politicienne. Ce qui fait le plus de mal aux minorités, c’est d’être le vomitorium de toutes les logorrhées politiciennes. Les réactions indignées qui ne tiennent pas compte de la parole du premier concerné, le jeune militant, sont méprisantes, condescendantes et stigmatisantes. Grâce à cette cohue médiatique, la France est divisée entre ceux qui se disent qu’en effet un Beur, ça va et trois Beurs, bonjour les dégâts, et ceux qui se paient un fonds de
commerce antiraciste à vil prix. On pourrait penser que c’est un signe de vigilance de la démocratie. Ce n’est pas vrai. Les minorités sont composées de citoyens qui obéissent aux mêmes règles que les autres citoyens. Il ne s’agit pas ici de sans-papiers fragiles, d’analphabètes muselés, de mineurs innocents. Les minorités obéissent même aux règles de l’hypocrisie politicienne. Au sein d’un parti, on ne parle plus de la difficulté de celui-là à intégrer tel ou tel
cénacle. Il y est. Et quand l’un ou l’autre, rompu à la langue de bois et à l’hypocrisie partisanes, tairait une couleuvre raciste qu’il aurait en travers de la gorge, de quel droit irions-nous l’injurier par une sollicitude de mauvais goût, alors qu’on ne le ferait pas pour un dignitaire blanco ou white ? Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas assez de Noirs à l’Assemblée nationale, et pas qu’il y en a trop aux Pyramides d’Evry ? Obama serait-il encore de l’espèce protégée ? Un jour, Berlusconi a dit que Barack Obama était jeune, beau, bronzé. Il y a eu un tollé. Comment osait-il stigmatiser un Noir ! Nous oubliions juste une chose. Obama est l’homme le plus puissant et courtisé du monde. Il a les moyens de se défendre. Mais aux yeux de beaucoup, il est resté un pauvre Noir égaré dans le Serengeti de la maison blanche occidentale. Berlusconi avait raison d’être admiratif de cet homme qui avait tout ce que lui ne pouvait plus avoir, jeunesse, beauté, hâle permanent. Les Américains apprennent très vite. Quand, l’autre jour, j’ai vu que les opposants à sa réforme du système de santé, ont collé à une photo d’Obama une hitlérienne moustache, comme les opposants à Bush lui en collaient quotidiennement, j’ai hurlé de joie. Le noir président des USA devenait un homme pareil aux autres, que l’on pouvait brocarder. Une énième dépêche AFP fait état de la plaisanterie de M. Hortefeux sur l’immigration. Qui osera me dire que l’on ne peut pas plaisanter sur l’immigration, alors que l’immigré plaisante de plus en plus sur ce thème ? Les humoristes des minorités, depuis Smaïn, doivent leur succès à l’exploitation du personnage du Beur. Je me suis autorisé à introduire des blagues sur les Noirs dans un de mes livres. Les sociétés protectrices des Noirs m’ont sauté sur le paletot. Je les rassure tout de suite : on peut tellement rire de tout et des minorités que je mets la dernière main à un livre de blagues nègres

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