Elections législatives : la localité de Vindza située dans le Pool a été gagné sans surprise par un nordiste Emmanuel YOKA un proche du pouvoir Sassou. Ce dernier, dans une tribune, après sa victoire arrachée de haute lutte ???, a fustigé ses détracteurs en les accusant de tribalistes. Mais un fils du Pool, Me Nkouta, a tenu à lui répondre en le déshabillant comme un malpropre. Je vous laisse déguster ce droit de réponse...
DROIT DE REPONSE D’UN FILS DU POOL AU DEPUTE AIME EMMANUEL YOKA , par Daniel NKOUTA
Mon cher aîné, cher certainement pas, mais mon aîné vous êtes ;
J’éprouve une irritation certaine qui me fait sombrer dans la tristesse, à la lecture du bêtisier désopilant paru dans la presse locale sous l’amusant intitulé : « LETTRE CITOYENNE », dont le propos vous fait paraître comme un véritable boute-en-train étant donné les circonstances du moment de sa diffusion.
Vous vous indignez de ce que votre candidature dans la circonscription de Vindza, aura été sans doute la plus controversée de l’histoire des législatives, dans ce que vous croyez être notre pays, simplement du fait, dites-vous, que vous n’êtes pas originaire de notre département. Vous vous plaignez ainsi des railleries et sarcasmes, outrages et menaces, qui ont teinté cette candidature que vous tentez, mais sans vous convaincre vous-même comme étant un ordinaire acte citoyen.
Vous avez, avec une certaines audace, plutôt une audace certaine caractéristique de la mythomanie propre à votre genre, daigné écrire que votre candidature a en effet beaucoup agacé des esprits encore mus par des ressorts partisans et sectaires, grégaires et égoïstes.
Me reconnaissant tout à fait dans ces propos et avec fierté, car, il est vrai que je ne vous aime pas, et pour cause, simplement vous êtes Mboshi, et il en va de même pour chaque Mboshi qui, génétiquement témoigne de la koongophobie, je suis le seul qui dis tout haut, cette pensée qui sourde chez chacun de nous tous dans le Sud du pays ; j’ai cru de mon devoir de donner suite à votre sottisier dit LETTE CITOYENNE, car l’on ne peut, de peur de se faire jeter en prison par un pouvoir outrancièrement policier, laisser dire les mensonges que comporte votre fameuse lettre citoyenne.
Ce qui peine dans ce que vous espérez faire passer comme étant un acte citoyen anodin, ce n’est pas que vous soyez Mboshi, surtout un mauvais Mboshi, car la candidature du vieux LETEMBET AMBILY, paix à son âme, posée dans la même circonscription et dans les mêmes circonstances, aurait été accueillie avec joie et encouragement ; ce qui peine nos esprits sectaires, grégaires et égoïstes, c’est l’impossibilité institutionnelle, qu’un ressortissant du Sud quel qu’il soit, puisse présenter telle candidature dans la Cuvette. Je vous renvoie simplement à la consultation, avec une attentive minutie, de la liste des candidats à toutes les élections organisées par le PCT, et je vous défie de me citer un seul cas d’un ressortissant du Sud, candidat dans le moindre département du Nord. Je parle du Nord politique, le Nord géographique prenant en réalité naissance sur la ligne de Makoua, donc au-delà de l’Equateur. Si vous réussissez à m’opposer ce simple exemple, un seul, je ne suis pas exigeant, alors, je vous assure de vous présenter à vous et à tous les nordistes, mes plates excuses, et j’apprendrai désormais à ranger ma tribalité dans la poubelle de l’histoire.
Votre candidature aura été pour toute fille et tout fils du Pool-koongo, une humiliation de plus, un acte de provocation de trop. En tout cas, personnellement, je l’ai vécu comme tel.
Monsieur Aimé Emmanuel YOKA ! Vous qui n’êtes pas un esprit mû par des ressorts partisans, vous qui n’êtes pas sectaire, grégaire et égoïste, je vous défie de publier la liste exhaustive des Magistrats que vous fabriquez depuis quelque temps en France, à Bordeaux je crois, pour renverser la pyramide, car, en tant que Garde des sots, vous avez estimé qu’il y avait trop de Magistrats ressortissants du Sud. Ainsi, alors que le Congo dispose d’une école de magistrature, vous avez, choisi, pour aller vite, de négocier avec le Gouvernement français, une formation rapide de six mois, pour des jeunes tous recrutés au Nord, présentés comme ayant déjà reçu la formation de Magistrat, et qui y sont envoyés simplement en stage. Vous venez, par cette acrobatie incompatible avec un Etat de Droit, de créer deux cadres de Magistrats, celui de l’école de magistrature de Brazzaville et celui que la position géographique favorise.
Faisons ensemble la lecture des Magistrats chefs de juridiction, par origine départementale, vous me direz en toute conscience, combien de juridictions sont présidées par des Magistrats ressortissants du Sud. Surtout n’osez pas me citer le cas de Placide LENGA, celui là, comme Isidore MVOUBA est un répétiteur qui dit oui, avant même que SASSOU ait pensé ce qu’il doit lui dire. Vous avez réussi à tribaliser la structure judiciaire du pays. Je suis prêt à en débattre avec vous à la télévision, et à cette occasion, nous débattrons du tribalisme, acte contre acte, depuis YOULOU jusqu’à SASSOU II. Sous d’autres cieux, un ministre çà débat avec les citoyens. J’attends avec impatience ce moment. A défaut de cet affrontement citoyen, je défie SASSOU-NGUESSO d’organiser un forum national pour débattre de la question tribale. Nous y trouverons peut-être la solution idoine à ce mal que tout le monde semble déplorer, mais que ceux qui tiennent les rênes du pouvoir s’emploient à revigorer à tout instant.
Pourriez-vous à l’occasion, dire aux Congolais, d’où vient l’argent dépassé par le PCT à l’occasion d’un scrutin pourtant sans enjeu ? Chaque candidat du PCT a reçu au moins, je dis bien au moins la faramineuse somme de QUATRE-VINGT-UN MILLIONS (81.000.000) FCFA, pour battre campagne dans un scrutin où les résultats étaient connus d’avance. Le fils à SASSOU, pourtant candidat unique dans son village, a-t-il vraiment eu besoin de battre campagne avec une telle insolence pécuniaire ? Les militants du PCT ne cotisent jamais, alors d’où vous est venue cette fortune dilapidée, pendant que les Communes urbaines manquent de médicaments, d’école, de propreté, d’électricité, d’eau potable ?
Monsieur Aimé Emmanuel YOKA ! Vous qui n’êtes pas un esprit mû par des ressorts partisans, vous qui n’êtes pas sectaire, grégaire et égoïste, avez-vous révélé lors de votre campagne aux ressortissants de Vindza, que vous avez simplement supprimé le versement de la pension d’ancien Premier Ministre que percevait Maître Aloïse MOUDILENO MASSENGO, votre ami, du seul fait qu’il soit intervenu à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, dans les médias audiovisuels français, pour stigmatiser le bilan de votre gestion chaotique du pays,? Les ressortissants de Vindza le savent-ils ? Vous êtes pourtant désormais Député dans le terroir de Maître Aloïse MOUDILENO MASSENGO.
Vous qui n’êtes pas un esprit mû par des ressorts partisans, vous qui n’êtes pas sectaire, grégaire et égoïste, avez-vous simplement jeté un regard citoyen sur la composition de la chaîne de commandement de ce qui nous tient lieu de Force publique : Chef d’Etat-major Général des Forces Armées Claniques (FAC), un nordiste, tous les postes de commandement, attribués aux nordistes, Commandant de la Gendarmerie, un nordiste, Directeur Général de la Police, un nordiste, à la tête de la DST, un nordiste, 99,9% de Généraux sont du Nord. Comment dans ces conditions, en toute conscience, vous osez traiter les victimes de votre ethnicisme exacerbé de tribalistes ? Vous êtes un voleur quoi crie au voleur !
Arrêtez de prendre les autres pour des cons s’il vous plaît ! Concentrez-vous plutôt sur l’enquête du drame de Mpila qui a désolé l’ensemble du pays, dont nous attendons tous l’aboutissement. Il n’ya pas un seul Congolais sensé, de quelque département qu’il soit ressortissant, qu’il soit ou non de votre camp politique, ne se sent concerné par ce drame, c’est un malheur véritablement national, autant que le Congo puisse être admis comme nation. Nous avons tous pleuré ces morts, victimes de la bêtise du Nord qui croit sauvegarder le pouvoir en parquant des armes dans des Quartiers résidentiels. Le pays attend de savoir ce qui s’est passé réellement et qui en sont les coupables après le Chef de l’Etat Ministre de la Défense et toute la chaîne de commandement. Il ne s’agit pas de remuer le couteau dans la plaie, nous avons le droit de savoir.
En tout cas, le mboshisme est une épidémie pire qu’ébola !
Daniel NKOUTA
AIME EMMANUEL YOKA : Schizophrénie d’un tribaliste primaire…les congolais ne sont plus dupes !
Dans un bulletin publié par le Cripol (Cercle républicain pour l’innovation politique) et consacré au département du Pool, à l’occasion de la célébration du 52ème anniversaire de l’indépendance du Congo, le 15 août 2012, Aimé Emmanuel Yoka, député élu de Vindza, ministre d’Etat, garde des sceaux, ministre de la justice et des droits humains, coordonateur du pôle de la souveraineté, a publié une lettre citoyenne à ses compatriotes, pour les interpeller sur la question nationale, après l’expérience de sa candidature à Vindza Voici l’intégralité de sa lettre citoyenne datée de «Brazzaville, le 7 août 2012».
Mesdames, Messieurs; Chers concitoyens !
Dans le cadre du calendrier électoral de cette année 2012, j’ai posé ma candidature au Pool, dans la circonscription unique du district de Vindza. Et, comme vous l’avez, certainement, constaté, ma candidature a été, sans doute, la plus controversée de l’histoire des législatives dans notre pays, simplement, du fait que je ne suis pas originaire de ce département. On aura tout entendu: railleries et sarcasmes, outrages et menaces. Mais, le camp de ceux qui ont cru à mon défi, qui refusent l’affaiblissement de l’Etat et l’effondrement de la Nation, a été le plus grand, le plus fort. En prenant la décision de me lancer dans cette bataille, de manière tout à fait normale et légale du reste, car la loi électorale ne s’y oppose aucunement- j’étais loin, très loin de m’imaginer que mon acte citoyen, pourtant si ordinaire, pouvait autant déranger, autant inquiéter certains compatriotes.
Dans les allées du pouvoir, dans les états-majors des partis politiques, à défaut de désigner autrement ces enclos où on élève plus d’intrigants que de militants, où on forme plus d’acrobates que de responsables politiques, parmi les hauts cadres aussi, hélas, ma candidature a, en effet, beaucoup agacé les esprits encore mus par des ressorts partisans et sectaires, grégaires et égoïstes. C’est ainsi que j’ai été traité d’étranger dans mon propre pays. Dans ces conditions, comment seraient désignés alors toutes ces femmes et tous ces hommes, venus d’autres cieux, pour s’établir dans notre pays? Des martiens, probablement !
Fort heureusement, en toute souveraineté, les populations de Vindza ont choisi de m’accorder leurs suffrages. J’ai ainsi été élu député au deuxième tour, dans la circonscription unique du district de Vindza, le 5 août 2012. Une date, désormais, historique, je le pense bien. Une date, dorénavant, inscrite en lettres d’unité dans les annales des législatives au Congo. En effet, Vindza vient d’interpeller l’élite congolaise dans son ensemble, pour lui dispenser une belle leçon de démocratie, par l’exemple.
Longtemps maintenues, comme celles de tous les départements du Congo, dans une sorte d’ostracisme politique, les populations de Vindza se sont ravisées et ont décidé, cette fois-ci, de vaincre les peurs, de s’affranchir des tabous, de braver des interdits supposés spirituels, afin de construire leur destin autrement. Elles se sont défaites des considérations ethnicistes et ont jeté leur dévolu, non plus sur un fils du coin, un enfant du terroir ethnique, mais plutôt, sur un fils du territoire national qui s’engage à leur apporter, actes à l’appui, un véritable changement tangible dans leur cadre de vie.
Une preuve que l’exercice ethnique, où qu’il se pratique, n’a jamais été que le fait d’une instrumentalisation des populations par l’élite. Une élite qui, pendant très longtemps, n’a servi aux populations que des plats d’illusions, tandis qu’à Brazzaville où ailleurs, ce type d’élite étouffe sous le poids d’un excès de bien-être.
Mesdames, Messieurs, chers concitoyens !
Croyez-moi, aucune unité nationale, et partant, aucun progrès dans le pays ne sera possible, tant que chacun de nous n’aura pour référent politique que son village natal, son terroir, et pour doctrine politique, le nombrilisme. Or, la mission du politique consiste, justement, à sortir du terroir ethnique, sans le renier, en y abandonnant tous les préjugés négatifs, pour se déployer sur le territoire national, afin d’y semer, partout, les valeurs de la République que sont l’Unité, le Travail et le Progrès pour tous.
Il importe, ici, de préciser que le sentiment d’attachement à un terroir est de l’ordre du naturel, il est même génétique; en aucune manière, on ne saurait le condamner. Mais, ce contre quoi je m’insurge, c’est cette sorte d’appropriation du terroir par l’élite, cet apprivoisement de la communauté ethnique qui s’apparente à l’esclavagisme, ce fétichisme politique pratiqué par l’homme au pouvoir à des fins strictement personnelles.
Le territoire national est un bien sacré. Un bien commun de tous les Congolais. Ainsi, en tant que parcelle de cette entité nationale, aucun terroir ethnique ne peut être la propriété privée d’un individu quelconque ou d’un groupe d’individus, quels que soient leurs statuts.
Je remercie les populations du Pool, particulièrement mes électeurs du district de Vindza, ma terre d’adoption, d’avoir compris mon message. J’ai tout juste voulu, en posant ma candidature à Vindza, apporter ma petite pierre à l’oeuvre de consolidation, de raffermissement de l’unité nationale, bien mise à mal dans notre pays. Nous l’avons tous vécu au fil des événements politiques de ces dernières années. Nous continuons, d’ailleurs, à le vivre au quotidien, d’une certaine manière, du fait d’un environnement politique et social chargé de violences symboliques. Je n’oublie pas et je remercie, également, les populations du département de la Cuvette, ma terre natale, qui ont respecté ma démarche, avec beaucoup de hauteur et de dignité, avec beaucoup d’espérance aussi, en me laissant aller à la rencontre de leurs frères et soeurs de Vindza. En un mot, c’est surtout au peuple congolais, pour ne pas dire à lui tout seul, que revient cette victoire électorale de Vindza, dans le Pool, qui apparaît ainsi comme un champ d’expérimentation d’une démocratie réellement participative, le point de départ d’une autre conception de la République plus fraternelle, la source origine d’une nouvelle vision politique plus fédératrice des populations.
Le Président de la République a écrit, dans son ouvrage, «Le manguier, le fleuve et la souris»: «Une Nation est composée d’éléments disparates, souvent marqués par une longue histoire d’hostilités. La mission d’un Etat et de son chef est de proposer un projet commun suffisamment élevé pour dépasser ces contradictions et les intérêts particuliers, ethniques ou religieux». Fort de cet enseignement, je lance un appel à tous mes concitoyens, afin qu’ensemble, nous puissions engager, de manière soutenue, une réflexion hardie sur la question nationale dans notre pays. Afin qu’ensemble, nous instituions une croisade permanente contre le tribalisme et l’intolérance, ces fléaux retardateurs des évolutions de notre société. OEuvrons tous de concert à ce que notre pays, la République du Congo, ait profondément, un goût d’unité nationale véritable, un parfum de bien-être collectif, pour que vive la démocratie, dans sa dimension la plus noble, dans son expression la plus civilisée. Je vous remercie».